S’ils voulaient vraiment arrêter la migration, rien de plus simple. Il suffit simplement d’arrêter les passeurs, les intermédiaires et fermer les agences de transaction. En une journée, des agents infiltrés auraient une cartographie complète du système. Si une équipe de la télévision française a réussi à se faire admettre dans une embarcation et filmer une traversée pour faire pleurer dans les chaumières, il n’y a aucune raison que les agents de renseignement ne puissent pas faire de même. Peut-être faudrait-il leur suggérer de se déguiser en journalistes ? RI

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Les Syriens qui ont souffert tout au long des années de la guerre injuste menée contre leur pays, ont été aussi contraints de monter à bord des bateaux pour fuir, menacés par la mort qui n’épargne ni enfants, ni femme enceinte et ce au profit des réseaux des passeurs turcs, qui exploitent les rêves des migrants pour remporter les gains, aux dépens des souffrances des Syriens.

En effet, la guerre injuste menée contre la Syrie, ainsi que le terrorisme, ont fait des Syriens des proies faciles pour les trafiquants et les passeurs. Peu importe pour ces derniers la position politique du Syrien, si c’était un terroriste ou un citoyen opprimé ayant souffert des meurtres des organisations terroristes. L’important pour eux consiste à ce que le migrant paye la somme demandée avant de prendre le large à partir des côtes d’Izmir, de Bodrum vers les deux iles grecques de Kos ou de Maltini. Peu importe aussi si le migrant arrive sain et sauf à ces destinations ou s’il meurt dans un naufrage.

Les courtiers et la mafia turque

Un des migrants syriens qui sont rentrés dans leur pays a raconté son périple à notre site. «L’important est d’arriver à la ville turque d’Izmir, bastion des courtiers et des passeurs. Ces derniers réclament la somme de 1200 dollars pour chaque syrien afin de l’aider à traverser une distance de 9 Km, à partir d’Izmir arrivant à l’ile Kos de Grèce, dans un bateau en caoutchouc de 6m de longueur, pouvant contenir 40 migrants au maximum.

Et le Syrien d’ajouter que le migrant ne rencontre le passeur qu’au moment de sa montée dans le bateau. Sa relation ainsi que l’accord est conclu avec les courtiers, dont notamment Abou Yaarob al-Chami et Abou Akram Halabi. La place Basmana d’Izmir est le lieu des accords. Là se trouvent deux bureaux d’assurance, Al-Rachid et Al-Saha, où les sommes sont payées par les migrants. Les passeurs obtiennent la somme complète après avoir payé 50 L turques à la compagnie pour chaque migrant.

La mort par balles ou dans les bateaux de la mort

Le migrant interviewé par notre site est originaire d’Alep et réside à Damas. Il a expliqué que le passeur turc ne prend pas le  risque de monter à bord du bateau. Il charge plutôt un des migrants pour guider l’engin. Il rend à ce dernier la somme déjà payée pour l’encourager à assumer la tâche. C’est ce qui explique les naufrages qui ont eu lieu en raison du manque d’expérience  du migrant qui guide le bateau, lors de toute urgence ou de problème  technique qui survient durant le trajet.

Si un des migrants émet  des objections ou refuse de monter à bord du bateau à cause du nombre des passages, le passeur le menace par les armes et le contraint à monter dans le bateau. De ce fait, le migrant n’a que le choix de faire le voyage ou de mourir par les balles du passeur. A noter que les gardes des côtes turques n’interviennent jamais lors de ces incidents, ce qui illustre la connivence  entre les autorités turques et les réseaux des passeurs.

Connivence des autorités turques

Le prix du bateau en caoutchouc est estimé à 4500$. On y transporte 60 personnes dans chaque  opération. De ce fait le cout de chaque  opération atteint les 72000 $. Peu importe pour les trafiquants  si le bateau coule avec les migrants puisqu’ils ont assuré le gain au préalable. On raconte  qu’un groupe de migrants syriens avaient  acheté un bateau pour l’utiliser sans prendre le risque de la surcharge, ce qui a poussé des passeurs à informer les gardes des côtes  turcs qui ont arrêté tous les migrants ayant contribué à l’achat du bateau.

La prise du large est donc monopolisée. Nul ne peut passer outre les mafias turques.

Autres choix

D’autres moyens sont disponibles pour les migrants comme le voyage à bord de Jet-pot, qui sont des moyens de transport plus sécurisés mais qui coutent 1800 $ par migrant, ou comme les Yachts touristiques qui coutent 2200$ par personne. Mais le voyage sur ces bateaux pourrait durer plusieurs jours, dans la mesure où les propriétaires  guettent l’opportunité garantie pour se rapprocher des côtes grecques, sans être interceptés par les gardes.

La promotion auprès des migrants syriens se fait via les médias sociaux. Un de ces sites sur Facebook constitue un guide pour les migrants, où l’on publie des informations  sur les périples et le timing des départs.

Bref, le voyage vers le rêve commence effectivement à Izmir ou Bodrum en Turquie. La destination ? Les deux iles de Kos ou de Matini en Grèce, puis Athènes, puis Yoro et puis Polo Castro près de la frontière de la Macédoine puis vers la Serbie. L’obstacle le plus difficile est en Hongrie qui prend des mesures fermes contre les migrants. Puis le voyage continue vers l’Autriche et enfin vers l’Allemagne.

Source : Al-Ahednews

http://www.french.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=15993&cid=323#.VfiovvQcTs4