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Nous avons testé « Graph Search », le nouveau moteur de recherche sur Facebook

Nous avons testé « Graph Search », le nouveau moteur de recherche sur Facebook

 

 

Qui sont les salariés de McDonald's qui "aiment" Jean-Luc Mélenchon ? Qui sont les hommes mariés qui vivent à Toulouse et "aiment" les sites de rencontres extraconjugales ? Qui sont les enseignants vivant en France et qui "aiment" Nicolas Sarkozy ?

Le Monde.fr a pu tester le nouveau moteur de recherche de Facebook, Graph Search, encore en version bêta et accessible uniquement à certains utilisateurs, en langue anglaise, en attendant son déploiement dans tous les pays. Comme un blogueur britannique spécialiste des réseaux sociaux (Tom Scott) l'avait montré quelques jours après y avoir eu accès : l'utilisation de l'outil est pour le moins troublante et modifie les limites entre la vie privée et la vie sociale sur Facebook.

>> Lire notre article à propos du blog de Tom Scott : "Les résultats 'dérangeants' de Graph Search, le nouvel outil de recherche sur Facebook"

Résumons : GraphSearch permet de faire des recherches croisées sur l'ensemble des données renseignées par les utilisateurs de Facebook (les pages "aimées", les lieux "visités", les entreprises dans lesquelles ils ont travaillé...).

Exemple type : quels sont les restaurants que mes amis aiment à Toulouse ? Le moteur affiche alors une liste de restaurants que mes amis ont "aimé", depuis qu'ils sont inscrits sur Facebook... s'ils n'ont pas précisé que ces résultats devaient rester privés.

Dans le cas d'un restaurant, on ne voit pas trop de problème. Mais nous avons testé l'outil avec un certain nombre de questions portant sur les opinions politiques ou religieuses, ou l'orientation sexuelle des utilisateurs. C'est là que le sujet devient plus délicat.

Nous avons appliqué le type de recherches effectuées par Tom Scott aux membres francophones de Facebook. On peut par exemple trouver les employés actuels de McDonald's qui vivent à Paris et qui aiment la marque concurrente Quick : ils sont plusieurs centaines.

Mais on peut aussi trouver la liste des dentistes qui aiment à la fois les Pringles et les Haribos. Soyez rassurés : ils ne sont que cinq à avoir déclaré ouvertement leurs passions pour les dents abîmées (il faut dire que les chips et les bonbons doivent leur rapporter beaucoup de clients...).

Dans le même ordre d'idée, Graph Search nous a permis de trouver les membres français de Facebook qui disent aimer le groupe armé sahélien Ansar Eddine, les lecteurs assidus du scientologue L. Ron Hubbard qui travaillent dans l'administration, ou les enseignants qui aiment la page Parti communiste, les salariés de la RATP qui aiment le livre Mein Kampf, etc.

A l’échelle locale, l'outil peut se révéler plus problématique : qui sont les hommes mariés qui se disent intéressés par les hommes dans ce village de moins de trois cents habitants, qui compte une cinquantaine d'inscrits sur Facebook ?

Plus grave, et malgré les consignes officielles de discrétion données par l'armée française aux militaires en opération et utilisateurs des réseaux sociaux, nous avons pu consulter une liste de soldats français partis en Afghanistan, les postes qu'ils ont occupés sur place et les photos qu'ils ont publiées.

Toutes ces recherches et ces listes peuvent paraître plus ou moins anecdotiques. Mais elles illustrent à quel point le réseau social devient chaque jour une base de données géante, utilisable par les marques, les journalistes, les partis politiques, les publicitaires avides d'un ciblage très précis des internautes... ou les plaisantins mal intentionnés.

Si de nombreux utilisateurs de Facebook ont appris à protéger leur vie privée, personne n’a en mémoire les dizaines de "J'aime" sur lesquels il a pu cliquer ou de publications dans lesquelles il est identifié depuis qu'il utilise le réseau social, parfois par amitié ou pour des raisons promotionnelles.

Le croisement de toutes ces données fait désormais de Facebook un formidable outil de compilation, qui peut être utilisé à des fins très diverses en fonction des motivations des personnes employant ce nouveau moteur de recherche. Faut-il s'en inquiéter ? Avant même l'implantation de ce service dans la version française de Facebook, une députée socialiste s'est émue des dérives possibles de Graph Search et a interpellé le gouvernement à ce sujet.

Du côté de Facebook France, que nous avons contacté, on se veut rassurant et à l'écoute des premiers problèmes rencontrés : "Facebook a développé Graph Search en tenant compte des paramètres de confidentialité des utilisateurs. Il permet uniquement d’accéder à ce que vous pouviez déjà voir ailleurs sur Facebook. L’amélioration de la version bêta de Graph Search passe justement avec des retours des utilisateurs. C’est pourquoi les déclinaisons dans les autres langues que l'anglais risquent de prendre un certain temps."

En attendant le déploiement de l'outil dans la langue de Molière, nous vous conseillons d'aller faire un tour dans tous vos paramètres de confidentialité de Facebook. Un grand ménage dans les données de votre profil servira, entre autres, à ne pas vous retrouver sans le vouloir dans les listes pondues par Graph Search. Et si vous avez besoin d'aide pour le nettoyage ou le verrouillage, consultez notre guide : comment protéger son compte avant l'arrivée de Graph Search.

 

 

http://rezonances.blog.lemonde.fr/2013/02/09/nous-avons-teste-graph-search-le-nouveau-moteur-de-recherche-sur-facebook/

 



10/02/2013
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