I. Deux articles de « Science et inexpliqué » :
On trouve, dans le numéro de novembre-décembre 2009 de « Science et inexpliqué », un dossier sur le thème des « abductions » (ou enlèvements extraterrestres). Après une présentation générale du sujet, Nicolas Montigiani évoque les interprétations des sceptiques, avec notamment une interview de Renaud Evrard.
Nigel Watson a noté que Betty Hill (enlevée en septembre 1961 avec son mari Barney) a cherché à comprendre et a lu énormément sur le sujet, ce qui aurait pu parfaitement influencer les « souvenirs » de celle-ci. La sœur de Betty a déclaré avoir vu un OVNI en 1957. Robert Schaeffer déclare quant à lui que l’on peut retrouver les principaux éléments des récits d’enlèvements dans la bande dessinée des années 1930, « Buck Rogers au XXVe siècle ». Quant à l’hypnose, on invoque les faux souvenirs chers à la psychologue américaine Elisabeth Loftus qui, lit-on dans le “Dictionnaire Sceptique québecois”, a remarqué comment Budd Hopkins encourageait beaucoup de ses « patients » à se souvenir de choses en détail, et comment il récompensait verbalement la récupération de nouveaux souvenirs… Dans le même “Dictionnaire”, on lit qu’on « comprend pourquoi tant de gens, de nos jours, croient qu’ils ont été enlevés par des extraterrestres » : ils reçoivent « les encouragements implicites d’une société qui ne demande qu’à les croire », avec le renforcement « des grands prêtres du culte de l’enlèvement ».
Le psychologue clinicien Renaud Evrard évoque le cas de Victorine. Celle-ci a fait, à l’âge de 10 ans, un rêve angoissent et vivace, dans lequel elle visitait de nombreuses salles d’un grand hôpital, participant à des expériences avec des entités mal identifiées. Elle s’était demandée si ce rêve ne cachait pas quelque chose de « réel ». Deux ans auparavant, son mari astronome avait vu, comme elle, des objets volants non identifiés dans le ciel nocturne. Renaud Evrard déclare que l’hypnose remonte « dans son filet autant de poissons que de pollutions », et il parle de scénarios mêlant vrais et faux souvenirs.
« Les psychologues anglo-américains ont inventé la catégorie des personnalités enclines à l’imaginaire. Désignant au départ des personnes ayant partagé un certain nombre de traits psychologiques (forte suggestibilité, vécus d’expériences exceptionnelles comme l’expérience de hors corps, etc.), la catégorie s’est élargie pour accueillir les personnes disant avoir été enlevées par des extraterrestres. Les personnes enclines à l’imaginaire – soit 4% de la population d’après les estimations – auraient conservé les capacités d’imagerie de l’enfance. A l’âge adulte, leur vie imaginaire aurait tendance à être surinvestie et donc projetée dans le monde extérieur, leur faisant prendre leurs fantasmes pour de la réalité. » (R. Evrard)
Les enlèvements sont réduits à des formes d’hallucinations auxquelles certaines personnes seraient prédisposées. Les « ravis » rapportent de fréquentes paralysies du sommeil, un trouble au cours duquel l’esprit se réveille tandis que le corps reste paralysé.
« Pris de panique, le cerveau peut générer des hallucinations de présence, l’audition de bruits étranges comme des murmures et des bourdonnements, la vision de silhouettes dans la pièce qui s’approchent et appuient fortement sur la poitrine. D’autres fois, l’individu a l’impression que son corps s’enfonce dans le matelas ou, à l’inverse, qu’il lévite… Malheureusement, les études faisant des enlèvements extraterrestres des paralysies du sommeil mal interprétées sont limitées dans le nombre d’éléments qu’elles prennent en compte ; elles se basent surtout sur des questionnaires mais ne sont pas sur le terrain, avec une caméra, au moment où la personne vivrait cette expérience perturbante. » (R. Evrard)
Les processus mis en jeu sont donc censés être, pour les spécialistes du réductionnisme psychologique, les faux souvenirs, les paralysies du sommeil et le fait d’être enclin à l’imaginaire…
Pourtant, les « ravis » ont les mêmes symptômes que les personnes souffrant d’un syndrome de stress post-traumatique : flash-back incontrôlés de l’expérience, troubles de l’humeur, désorientation… Renaud Evrard s’en « sort » avec cette pirouette :
« C’est oublier bien vite que la subjectivité est le facteur premier qui fait le lien, dans l’après-coup, entre un événement et une symptomatologie. D’après les psychanalystes, il n’est pas impossible qu’un traumatisme ait une cause purement psychique, comme un cauchemar, faisant écho à une faille dans la construction subjective. »
Cela ne veut pas dire grand-chose, mais cela fait partie du jargon psychanalytique classique pseudo scientifique… Qu’un simple cauchemar puisse provoquer le syndrome de stress traumatique est une absurdité. Renaud Evrard cite le psychanalyste Jean-Claude Maleval pour lequel les « ravis » ne font que prendre la suite des sorcières et des personnalités multiples, « en permettant à des individus de structure hystérique de formuler une plainte conforme à leur logique inconsciente ». Ce jargon paternaliste se poursuit en ces termes :
« L’omniprésence de l’abus sexuel dans les récits des ‘ravis’ – que l’on pense aux manipulations charnelles commises par les ‘bourreaux extraterrestres’ – donne du crédit à l’idée qu’il ne s’agit que d’une forme contemporaine de la scène de séduction passive. Suivant cette hypothèse, les fréquentes marques qui apparaissent sur le corps des ravis correspondraient aux classiques ‘conversions hystériques’. » (R. Evrard)
Eh bien non, il n’y a point de « conversion hystérique » (on n’est plus à l’époque de Charcot), mais des cas anciens et modernes d’« abduction » extraterrestre, avec prélèvement de matériau génétique. Voyez à ce propos mon texte (même rubrique « Présence extraterrestre ») sur la critique de la théorie de Jean Sider…
Le fait que les récits d’enlèvement sont très similaires entre eux ? Pas de problème pour Renaud Evrard pour qui cette uniformisation pourrait découler de la large diffusion dans la culture du scénario des enlèvements. Et d’ajouter que beaucoup de « communications » ne passent pas par la parole, le patient ayant tout loisir « de rectifier son récit suivant ce qu’il perçoit involontairement de la manière de questionner de son cher thérapeute ». Les récits, prétend Renaud Evrard, « brillent par la diversité de leurs thèmes secondaires ».
« Au-delà des informations d’une grande banalité des thèmes majeurs, la plupart des témoignages s’accordent par exemple sur le fait que le message des extraterrestres consiste à nous mettre en garde contre les dangers encourus par l’équilibre écologique de la planète. Ils s’étonnent en outre de l’agressivité des humains et les incitent à s’ouvrir à une communication fondée sur l’amour, etc. L’imagination a libre cours lors de la description des vaisseaux spatiaux ou de l’apparence des êtres extraterrestres. » (R. Evrard) (1)
Mais, contrairement à ce qu’insinue Renaud Evrard, rien n’autorise à affirmer que les descriptions des vaisseaux et des êtres relèvent de l’imagination. Cette affirmation relève par contre de l’imagination du critique.
On trouve, dans le numéro 14 de la même revue « Science et inexpliqué », la réflexion d’un lecteur, Philippe Gacon, qui se veut une réponse aux propos de Renaud Evrard et dont je partage l’essentiel du contenu :
Il note que la psychologue américaine Susan Clancy (par ailleurs partisane des interprétations psychologiques réductionnistes, ce que je précise) reconnaît que les réactions des « enlevés » sont semblables à un traumatisme identifié et non imaginaire.
« Argument qui milite dans ce cas en faveur d’une réalité extérieure de l’expérience vécue. Prétendre qu’un cauchemar pourrait provoquer un tel traumatisme est un faux-fuyant (les conséquences sont différentes de celles d’une expérience réelle – sauf chez certains individus pour qui c’est le signe d’une évolution pathologique). Or, les études menées sur les ‘ravis’ n’expriment pas de telles tendances. L’attitude de Susan Clancy et d’autres sceptiques s’avère donc contraire à la méthode scientifique : leurs conclusions sont contraires aux données. Selon le magazine américain ‘Skeptical Enquirer’, une pseudoscience se caractérise par l’imposition d’une vérité comme établie avant d’en rechercher les preuves. J’en déduis donc que Susan Clancy est une… pseudoscientifique. » (P. Gacon)
Philippe Gacon fait aussi ce commentaire pertinent :
« Prétendre qu’une personne hallucine, qu’elle déborde tellement d’imagination qu’elle en devient incapable de distinguer les rêves de la réalité, est un concept qui a été inventé pour rendre compte d’expériences paranormales encore inexplicables. Plusieurs études sérieuses enseignent que les ‘enlevés’ n’ont pas le profil que l’on veut leur donner à tout prix. Une personnalité portée vers l’imagination ne suffit pas à expliquer le phénomène. Il n’est pas difficile de trouver, dans la population, des personnes extrêmement imaginatives qui, pour autant, ne prétendent pas avoir été ‘enlevées’ par des entités cauchemardesques… Le chercheur Peter Hough a montré comment certaines études, entre autres celle du sceptique Joe Nickell (‘Skeptical Inquirer’ de mai 1996), partent de présupposés flagrants (une personne rapportant une expérience de type ‘apparition’ serait obligatoirement imaginative). Quant au phénomène de la paralysie du sommeil, ses effets ne coïncident que très partiellement avec les véritables ‘enlèvements’. Des témoins qui ont connu les deux types d’expérience – ‘enlèvement’ et paralysie du sommeil – insistent sur leur dissemblance. Les hallucinations, bien qu’extrêmement variées, restent ce qu’elles sont : des hallucinations qui s’arrêtent au réveil. Il serait honnête de se demander si les états hypnagogiques et hypnopompiques – liés précisément à la paralysie du sommeil – ne pourraient pas faire le lit d’expériences paranormales… Plusieurs expériences menées sur des victimes de terreurs nocturnes dont le cerveau a été placé sous surveillance (électrodes) ont montré que ces personnes étaient réveillées quand survenaient ces terreurs ! Ce qui ajoute à l’énigme… »
A propos de la stimulation électrique artificielle du lobe temporal, réalisée par le neuropsychologue Michael Persinger, Philippe Gacon note que personne n’a jamais rapporté, au cours de ces expériences, avoir été enlevé par des « petits Gris », mais qu’on a plutôt ressenti une impression de « mort imminente ».
« J’observe aussi que la composante sexuelle souvent relatée au cours d’‘enlèvements’ est utilisée dans un but réducteur. Là encore, l’interprétation en termes de fantasmes de type sadomasochiste s’avère non conforme à la réalité… Les sociopsychologues semblent oublier un peu vite que cet aspect a été largement étudié par le professeur John Mack, psychiatre à l’Université Harvard : les ‘ravis’ – ou qui se prétendent comme tels – n’ont généralement aucune prédisposition de ce type, et les scènes qu’ils décrivent sont dépourvues de tout contenu fantasmatique. Les scènes décrites, au contraire, sont froides, cliniques, marquées par l’absence de désir et d’empathie… L’enlevé est réduit à l’état de cobaye, sans lien avec ses ‘bourreaux’, bien loin du fantasme de la séduction passive ! Il n’existe d’ailleurs aucun exemple de situations similaires en dehors du domaine des ‘enlèvements’. L’on pourrait tout aussi bien se questionner sur l’aspect des agresseurs : pourquoi d’étranges nains au teint gris avec des yeux énormes plutôt que des humains, si laids soient-ils (ce qui est souvent le cas dans les fantasmes) ? En fait, toutes les hypothèses buttent sur la diversité des expériences qu’elles supposent. Les sociopsychologues passent trop vite sur la curieuse ressemblance des récits (les variations sont minimes avec un manque flagrant de diversité). Et puis pourquoi ces témoignages ne devraient-ils différer que par des détails et non offrir une structure générale de récit différente ? On note encore un contraste avec ce qui caractériserait, selon les sceptiques, le produit de l’imagination humaine (ou la folie la plus débridée) ! En 1977, le professeur Alvin Lawson a souhaité savoir comment des individus pris au hasard réagissaient à la suggestion hypnotique – avec questions dirigées – d’un ‘enlèvement par des extraterrestres’. Le résultat, on s’en doute, était de nature ‘confabulatoire’, imaginaire, avec un large spectre dans la description des êtres et leurs engins. Pas comme dans un enlèvement ‘réel’ où la pauvreté descriptive est la norme. Il semblerait, en réalité, que la question des extraterrestres soit peu porteuse de fantasmes ou d’attentes de la part du public ‘moyen’. Un nombre important de ‘ravis’, par exemple, rapportent la volonté des extraterrestres de les prendre comme émissaires pour sauver la planète… Y aurait-il, dans le monde, autant d’écologistes refoulés et angoissés ? Pourquoi le phénomène est-il si présent en milieu rural (surtout aux Etats-Unis), bastion conservateur et très peu porté sur l’écologisme, dernier endroit au monde où l’on devrait trouver de tels récits ? Les écologistes seraient-ils, par leurs opinions, prédisposés à de telles hallucinations ? Une explication plus simple et raisonnable pour celui qui n’a aucun préjugé de départ : les ‘enlevés’ ont réellement vécu une expérience extraordinaire, quelle qu’elle soit. » (P. Gacon)
Qu’en est-il de la prétendue influence de la science-fiction sur les récits des « enlevés » ?
« L’on attribue couramment l’émergence des ‘soucoupes volantes’, en 1947, à l’angoisse de la guerre froide, à l’apparition d’interrogations portées sur l’existence d’une vie extraterrestre, ainsi qu’au désir de projeter nos peurs. Les ovnis, pour le dire clairement, seraient un mythe sociopsychologique. Pourtant, si l’on en croit les sondages réalisés à l’époque, personne n’attendait de sauveur d’outre-espace, ne craignait d’invasion extraterrestre ni même n’accordait aux ‘soucoupes’ une origine extraterrestre… Si la question s’est posée et qu’elle a finalement été acceptée, ce n’est pas à cause d’un désir collectif mais bien parce que les ovnis se sont manifestés avec une grande insistance ! Et puis réfléchissons : par quel miracle l’angoisse d’une guerre atomique pourrait-elle déclencher autant de visions de ‘disques volants’ ? Soucoupes et science-fiction ? Vraisemblablement aucun rapport étant donné l’aspect baroque des vaisseaux imaginés par les écrivains… Je note que le concept même de la soucoupe a du mal à s’imposer dans la science-fiction post 1947. » (P. Gacon)
Philipppe Gacon note que, dans les années 1950, le peu d’intérêt accordé par Hollywood au sujet (films ‘La chose d’un autre monde’, ‘Le jour où la Terre s’arrêta’) s’estompe rapidement, au vu du succès ciblé et limité des films concernés, pour renaître à la fin des années 1970 (‘Rencontres du troisième type’, ‘E.T.’).
« En fait, la prégnance de l’imagerie soucoupique est restée assez faible jusqu’à récemment, même si les sociopsychologues postulent que la science-fiction, prioritaire sur toute autre influence (on se demande bien pourquoi), a profondément imprégné l’imaginaire du citoyen occidental. Un raisonnement qui va – encore – à l’encontre des faits établis… Idem pour la notion de ‘vagues’ d’enlèvements, qu’une influence culturelle ne saurait en aucun cas expliquer. L’argument d’une croyance de masse insufflée par des ‘pseudo-chercheurs’ sur un public crédule ne tient pas non plus. » (P. Gacon)
Si l’auteur de l’article reconnaît qu’une personne placée sous régression hypnotique pourrait être influencée par une communication non-verbale, d’autant plus lorsque la personne sait à quoi s’attendre – on pourrait ainsi reprocher à David Jacobs des questions passablement orientées qui incitent à « broder » -, il est aussi vrai que tous les individus sont loin d’accepter les suggestions, même de façon inconsciente, ce qu’a montré Budd Hopkins : 29% des régressions hypnotiques « orientées » ne débouchent sur rien.
Au début des années 1980, lors de la présentation d’un dessin tiré d’un cas antérieur, montrant une créature du type « Gris », une « enlevée » a demandé à Budd Hopkins comment il avait fait pour obtenir un portrait aussi ressemblant de ses ravisseurs… Les critiques contre la promotion abusive de l’imagerie « rapt par des extraterrestres malingres à grosse tête » et leur influence plus ou moins néfaste ne peuvent expliquer les mécanismes à l’origine de l’explosion des “rapts” au cours des années 1980, d’autant que ces « rapts » ne sont pas issus de la culture de la science-fiction, et ce, en dépit des études de Bertrand Méheust et Michel Meurger, lesquels, s’ils ont exhumé certains récits surprenants, en ont involontairement fait ressortir le caractère marginal. De plus, et ceci est en opposition avec l’explication sociopsychologique, les cas d’« enlèvements » diminuent, ce qui veut dire que plus le public est imprégné et donc plus prédisposé, moins il vit d’expériences de cette nature.
« Nous pouvons (et devons) nous demander pourquoi il n’existe pas de vagues d’apparitions de vampires, de loups-garous, de zombies, de dinosaures, etc. Les vampires, pour ne citer qu’eux, sont pourtant omniprésents dans notre culture, littérature, cinéma ou télévision, depuis plus de deux siècles ! Pourquoi les vagues de ‘japonisation’ des programmes pour enfants (avec des dessins animés style ‘Goldorak’) n’ont-elles pas généré le déchaînement de visions de robots géants ? L’influence de la science-fiction n’est-elle pas, pourtant, prépondérante à notre époque ? Dans la même perspective, et vu la psychose antiterroriste ambiante, pour quelles raisons n’y a-t-il aucune ‘vague d’enlèvements par de sanguinaires membres d’Al Qaïda’ ? L’affirmation de la psychologue et spécialiste de la mémoire Elisabeth Loftus selon laquelle ‘l’enlevé’ recevrait les encouragements implicites de la société tout entière est encore infirmée par la réalité sociale… N’oublions pas non plus qu’un ‘enlèvement’ n’implique pas une reconnaissance, mais plutôt un risque d’exclusion. » (P. Gacon)
Philippe Gacon constate que, le phénomène des « enlèvements extraterrestres » étant fondamentalement différent des hallucinations, on peut exclure une explication purement psychologique.
Il cite un cas survenu en été 1981 dans le comté d’Ashtabula (Ohio). Les habitants d’une ferme ont subi pendant plusieurs nuits divers phénomènes : humanoïdes velus, silhouettes en tenue d’astronaute, chevaux fantômes, OVNIs de petite taille… Ces étranges manifestations ont été confirmées par les voisins, par des policiers appelés en renfort, ainsi que par l’enquêteur spécialisé Dennis Pilichis. Pourtant, le journaliste Robert Rickard envisage, dans le numéro 45 du magazine « Fortean Times », une sorte de panique contagieuse, une auto-suggestion qui serait transmise à d’autres personnes.
Si je suis en harmonie avec les objections ci-dessus à l’encontre des explications réductionnistes psychologiques des « abductions », je suis par contre en désaccord avec l’auteur lorsqu’il rejette l’interprétation « au premier degré » (sic), celle qui postule un programme d’enlèvement d’humains par des extraterrestres à des fins d’études médicales ou « de très invraisemblable hybridation » (sic), la fausse raison invoquée étant que cette « interprétation » (sic) est censée être « en absolue contradiction avec le reste du dossier ovni dans lequel les ‘entités’ semblent déjà parfaitement nous connaître », l’autre motif invoqué étant celui de Jacques Vallée qui avait pointé l’incapacité des entités d’effacer définitivement du cerveau le souvenir d’un « enlèvement », alors que certaines drogues terrestres en seraient déjà capables. L’interprétation dite « littérale » n’a rien de pseudoscientifique, contrairement à ce qu’écrit Philippe Gacon. Dans mon texte consacré à la critique de la théorie de Jean Sider, j’évoque la même critique relative à la prétendue incapacité des « aliens » à effacer complètement le souvenir de l’expérience et j’y réponds ainsi très simplement : les « aliens » concernés n’ont pas nécessairement le désir d’effacer complètement le souvenir de celle-ci. Pourquoi devraient-ils à tout prix effacer complètement tout souvenir ? Quant à la prétendue « absolue contradiction avec le reste du dossier ovni dans lequel les ‘entités’ semblent déjà parfaitement nous connaître », elle est absurde car il existe, à vrai dire, divers types de visiteurs de l’espace ayant des objectifs différents, les « petits Gris » étant justement intéressés par des opérations de type génétique, pour une raison que seuls connaissent vraiment.
Philippe Gacon déclare aussi, après d’autres auteurs, que le phénomène OVNIs relève, comme les autres manifestations paranormales (ou « extraordinaires »), du « trickster », ou « comportement trompeur ostentatoire et élusif qui vise à nous égarer ». (2) Là, on tombe sur « du Sider », et il s’agit donc d’une formulation avec laquelle je ne suis pas d’accord. Voyez, dans la même rubrique, mon texte à propos de la critique de la théorie de Jean Sider.
II. L’analyse de Fabrice Bonvin :
Une partie du premier livre (publié en 2005) de l’ufologue Fabrice Bonvin est consacrée aux « abductions » anciennes (attribuées à des « fées ») et modernes (attribuées à des « aliens »). J’en fais ici la critique.
Des études utilisant des batteries de tests comme le MMPI (Minnesota Multiphasic Personality Inventory) ont confirmé que les témoins d’OVNIs ne constituent pas une population pathologique.
Dans une étude conduite par le docteur Elizabeth Slater, neuf « abductees » ont été soumis à des batteries de tests, l’étude ayant relevé notamment des capacités intellectuelles supérieures à la moyenne. Les résultats obtenus par le docteur Leo Sprinkle (de l’Université du Wyoming) suggèrent aussi un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne.
Les études ont montré les « abductees » comme étant stables et équilibrés, et il n’est donc aucunement question, dans leur cas, de schizophrénie ou de psychose. Ils montrent cependant des réactions qui attestent d’un traumatisme. S’ils ne souffrent donc d’aucune psychopathologie, ils présentent souvent des syndromes post-traumatiques consécutifs à l’enlèvement.
En 1983, les docteurs Wilson et Barber ont cru avoir identifié ces traits de personnalité communs aux « abductees » : une imagination débordante et une forte tendance à la dissociation. Faciles à hypnotiser, ces « enlevés » seraient capables de générer de riches images et fantasmagories, les traits correspondants (4% de la population) étant censés expliquer les récits d’enlèvement. Voici les caractéristiques des gens à fortes productions fantasmagoriques :
* Ils pensent avoir des capacités psi (notamment des dons de guérison).
* Enfants, ils avaient des compagnons de jeux invisibles.
* Ils ont expérimenté des OBE (sorties hors du corps).
* Ils peuvent vivre des épisodes de paralysie du sommeil.
* Ils disent recevoir des messages de « forces inconnues ».
* Ils font des rêves à forte intensité.
* Ils ont une bonne mémoire.
On s’aperçoit tout de suite qu’il ne s’agit nullement là, pour quatre caractéristiques sur sept, de productions fantasmagoriques, mais de l’existence, chez les personnes concernées, de capacités de type parapsychologique et de contact avec d’autres plans de réalité !
Une étude, conduite en 1991, du sociologue Robert E. Bartholomew, de l’ufologue Keith Basterfield et d’Howard a été menée sur 152 sujets. Cette étude, qui visait à confirmer la thèse des productions fantasmagoriques, a souffert de graves lacunes méthodologiques comme l’absence de groupe contrôle. D’autres études ont réfuté l’existence du trait de caractère « fantasy proneness » spécifique aux « abductees ». Dans une étude menée en 1991 par l’équipe de Mark Rodeghier, l’application à 27 « abductees » de l’ICMI (Inventory of Chilhood Memories and Imaginings) a infirmé la thèse défendue par Wilson et Barber. Dans l’étude de Spanos, en 1993, on a conclu que les résultats contredisaient l’hypothèse de la « fantasy proneness ». (3)
– La paralysie du sommeil :
« La paralysie du sommeil est un état dans lequel une personne, la plupart du temps couchée, peu avant de s’endormir ou de se réveiller, réalise qu’elle est incapable de se mouvoir, de parler ou de crier. Les victimes tentent souvent de hurler, sans succès. Le phénomène dure de quelques secondes à quelques minutes. La plupart des gens rapportent une ‘présence’ souvent décrite comme maléfique, menaçante, voire carrément terrifiante. Si cette présence n’est pas observée, elle est littéralement ressentie. Dans certains cas, elle peut donner l’impression d’attaquer, de tenter d’étrangler ou d’exercer une pression sur sa victime. La plupart des expériences associées à la paralysie du sommeil semblent être des hallucinations ou des quasi-hallucinations visuelles, auditives ou proprioceptives. Bien souvent, les victimes sont convaincues de la réalité de leurs expériences.
Ces expériences sensorielles ont été regroupées sous le nom d’expériences hypnagogiques et hypnopompiques. A noter que la paralysie du sommeil, mis à part la terreur qu’elle induit, est un phénomène inoffensif. » (F. Bonvin)
Des études ont montré qu’au moins 40 ou 50% des gens sont sujets à la paralysie du sommeil. Le sujet paralysé se sent complètement éveillé et « voit » sa chambre. Or, les études en laboratoire menées au Japon montrent que, dans certains cas, les sujets n’ouvrent même pas les yeux pendant la paralysie du sommeil.
David Hufford, professeur en sciences humaines à la Faculté de médecine de l’Université de Pennsylvanie, note qu’il s’agit d’un phénomène « complexe et étrange, extrêmement réel pour ceux qui en sont les victimes ». Dans les trois quarts des cas, les gens entendent et voient apparaître quelque chose, et, à l’origine de cela, il y a sûrement, ajoute David Hufford, « un stimulus réel indépendant de l’imagination ». Il est incapable de dire d’où viennent ces rêves.
Le psychologue Kazuhiko Fukuda, de l’Université de Fukushima (Japon), pense que la paralysie du sommeil peut expliquer les enlèvements par des extraterrestres. De même, Al Cheyne, professeur de psychologie à l’Université de Waterloo (Canada), a écrit que les trolls ou les sorcières ne constituant plus des interprétations valides des hallucinations (sic) des « abductees », l’explication en termes d’extraterrestres est plus acceptable de nos jours. Selon Al Cheyne, sur 2000 personnes ayant connu une paralysie du sommeil, plusieurs centaines ont décrit leurs expériences au moyen d’un récit d’enlèvement.
« La sensation d’une présence, la vision d’ombres se mouvant dans la pièce et l’immobilité, les pressions sur certaines parties du corps ressenties par le sujet, ne correspondent plus à l’attaque d’un démon, mais plutôt à celle de créatures extraterrestres. Et les sensations de flottement rendent comptent des récits de lévitation jusqu’au vaisseau extraterrestre. » (Al Cheyne)
Robert Baker, professeur de psychologie à l’Université du Kentucky, a écrit que « les gens se réveillent en pleine nuit avec l’impression de ne plus pouvoir bouger, en proie à de violentes hallucinations peuplées de diables et de diablotins », ces crises ayant été attribuées, au Moyen Âge, aux démons, alors que leurs équivalents modernes se nomment extraterrestres. C’est ce que l’on appelle « les rêves éveillés ».
Fabrice Bonvin note que cette explication par la paralysie du sommeil peut être envisagée… « à condition d’éliminer la moitié des éléments qui constituent le dossier des enlèvements » :
D’abord, une partie des enlèvements se déroule durant la journée, quand le sujet est éveillé. John Mack a ainsi relevé que ces expériences surviennent très souvent « à un moment de parfaite conscience, nullement dans un état hypnagogique(état qui précède immédiatement le sommeil) ou de rêve ».
Deuxièmement, les « abductees » rapportent des détails et des séquences d’événements similaires, quels que soient leur culture ou leur vécu. Le phénomène de paralysie du sommeil ne peut rendre compte d’une telle similarité.
Troisièmement, les « ravis » montrent des réactions phobiques à des événements ou des objets qui rappellent l’événement, ce que la paralysie du sommeil ne peut expliquer.
Quatrièmement, la paralysie du sommeil ne peut expliquer les répercussions physiques sur le témoin, telles que les cicatrices.
« De plus, la paralysie du sommeil tend à produire des symptômes de narcolepsie – un dysfonctionnement neurologique caractérisé par un désir de sommeil disproportionné. Les individus souffrant de narcolepsie sont également sujets à la cataplexie – une perte soudaine du contrôle du tonus musculaire. Mais si tous les sujets souffrant de paralysie du sommeil ne sont pas systématiquement atteints de narcolepsie ou de cataplexie, les ‘abductees’ interrogés ne souffrent ni de narcolepsie, ni de cataplexie. Des électroencéphalogrammes appliqués aux ‘abductees’ n’ont pas révélé de causes neurologiques pouvant expliquer les enlèvements. » (F. Bonvin)
Fabrice Bonvin conclut que l’hypothèse de la paralysie du sommeil « revient à substituer un mystère par un autre » et omet de rendre compte de nombreux aspects de l’énigme des enlèvements. (4)
* Que penser de la paralysie du sommeil ?
Voici un texte sur la paralysie du sommeil, extrait du site www.inrees.com :
« Imaginez que vous vous réveilliez, le corps bloqué, le souffle oppressé, la conscience inondée de perceptions étranges – dont celle d’une présence immatérielle à vos côtés. Plus courante qu’il n’y paraît, l’expérience a un nom : paralysie du sommeil. A quoi tient-elle ? Que faut-il en penser ? Que faire pour la dompter ?
‘J’étais étudiant’, raconte David Hufford, professeur au Penn State College of Medecine (USA).
‘Epuisé par un bachotage intense, je m’étais couché tôt. Une heure plus tard, je me réveille ; j’entends un bruit de porte et des pas étouffés. Bizarre : j’avais fermé à clé. J’essaye de bouger, de crier. Impossible. Je commence à paniquer. Soudain, je sens une forte pression sur ma poitrine, quelque chose enserrer mon cou. Je n’arrive plus à respirer, je me dis que je vais y passer ! Puis mes muscles finissent par réagir, je saute du lit et m’enfuis.’
L’histoire paraît abracadabrante. Elle concerne pourtant, au moins une fois dans leur vie, 30 à 40% des gens. ‘Rien ne me préparait à ce type d’expérience’, commente David Hufford.
‘J’étais jeune, en bonne santé, ne consommais aucune substance. Je n’étais pas non plus particulièrement croyant, m’apprêtant plutôt à devenir un bon matérialiste.’
Entre rêve et réalité :
Déstabilisants, parfois source d’angoisse, ces épisodes, isolés ou récurrents, sont connus de la science sous le terme de ‘paralysies du sommeil’. Premier point important, le blocage de l’activité musculaire est parfaitement normal pendant le sommeil : il évite qu’on vive physiquement ses rêves.
Le trouble survient quand, par une sorte de mauvais timing, cette inhibition s’invite à un moment où la conscience n’est pas totalement endormie. Piégé entre sommeil et éveil, le cerveau perçoit un état qu’il n’est pas censé distinguer. ‘Ce processus biochimique est parfaitement compris’, confirme David Hufford. ‘Il explique l’impossibilité de bouger le corps, ainsi que la sensation de pression sur la poitrine et de manque d’oxygénation, liée au blocage involontaire des muscles respiratoires’, sous l’effet de la panique.
Permet-il aussi d’expliquer les autres sensations ? Là-dessus, les scientifiques sont plus circonspects. ‘80% des personnes ayant vécu une paralysie du sommeil témoignent de perceptions extraordinaires’, rappelle David Hufford. Auditives, comme ‘des souffles, des voix, de la musique, des grincements’. Visuelles, via souvent la distinction d’une présence, sous la forme d’une ombre, d’un halo ou d’une masse sombre. ‘Certains disent la voir nettement, d’autres plutôt percevoir où elle est, où elle va, quelles sont ses intentions’, précise David Hufford. D’autres impressions, encore, peuvent être évoquées : ‘J’ai vécu une dizaine de paralysies du sommeil lorsque j’étais étudiante’, témoigne Patricia Serin, psychologue clinicienne. ‘J’avais l’impression qu’une ombre s’approchait de moi jusqu’à me fixer puis m’attaquer. Parfois, en pleine agression, un bourdonnement m’enveloppait, je me sentais sortir de mon corps pour m’éloigner de cette violente intrusion. J’atterrissais une fois l’entité partie, avant de plonger d’épuisement dans un sommeil profond.’
Pour Allan Cheyne, professeur de psychologie à l’Université de Waterloo (Canada), qui a étudié plus de neuf mille cas, ces perceptions s’apparentent biologiquement aux rêves. ‘Cheyne explique que deux mécanismes cérébraux interdépendants gèrent notre sommeil’, décrypte Patricia Serin.
‘L’un nous permet de nous réveiller, l’autre de nous maintenir en état de rêve. Lorsqu’ils ne fonctionnent pas correctement, le premier n’inhibe plus le second, et l’on se réveille sans cesser de rêver.’
Mis en alerte brusquement, inquiet de sentir le corps paralysé et la respiration oppressée, le cerveau nourrirait l’activité onirique d’images internes, représentatives de nos peurs.
Mais alors, comment se fait-il que les visions induites par les paralysies du sommeil convergent tellement ? Les rêves, eux, varient énormément d’un individu à l’autre !
Selon David Hufford, qui a étudié le sujet pendant trente ans, dans plus de douze pays, ces similitudes ne peuvent être le fruit d’une influence culturelle. ‘Les témoignages concordent partout dans le monde, à toutes les époques’, rappelle-t-il. Au point que la paralysie du sommeil se retrouve dans les folklores d’Orient et d’Occident, sous forme d’une vieille sorcière en Amérique du Nord, d’un démon mâle ou femelle en Europe du Sud, d’une kanashibari au Japon, d’un djinn au Maroc, d’un elfe en Europe du Nord… ‘Aujourd’hui, ces légendes sont aux oubliettes, mais des gens continuent de vivre ce type d’expérience. Elles ne sont donc pas le fruit de croyances.’
Ni de troubles neurologiques. Car si certaines prédispositions favoriseraient le déclenchement de la paralysie du sommeil, ‘aucun processus physiologique connu n’est capable de produire des contenus hallucinatoires aussi complexes’.
Autre hic : l’expérience est bien réelle. Tous ceux qui la vivent disent s’être sentis aussi lucides qu’en état de veille. Et tous s’en souviennent parfaitement le lendemain – ce qui n’est pas le cas des rêves.
‘Les travaux de l’anthropologue Michael Winkelman suggèrent que les humains sont câblés pour voir des esprits’, indique Ryan Hurd, auteur d’un guide sur la paralysie du sommeil.
‘Nul ne sait s’ils sont des représentations mentales, symboliques, fomentées par notre inconscient pour nous passer un message, ou s’ils ont une existence propre, extérieure à nous. Mais le vécu, lui, est authentique.’
Alors de quoi s’agit-il ? ‘Etat modifié de conscience’, répond David Hufford, comme ceux qu’on atteint parfois volontairement par l’hypnose, la transe, les psychotropes ou la méditation intense.
‘On ne dispose pas d’une cartographie précise de ces états, mais on sait qu’ils existent.’
Dans ces moments, le cerveau serait capable de capter d‘autres champs vibratoires et de percevoir d’autres dimensions du monde, différentes à la fois de l’univers du rêve et de la réalité matérielle ordinaire.
Moteur de ce processus : une certaine sensibilité. Innée chez certains, elle peut émerger chez d’autres dans ces moments où la vie nous submerge, où une brèche se crée dans nos systèmes de défense habituels : suractivité physique ou intellectuelle, horaires chaotiques, retard de sommeil, anxiété, mort d’un proche, naissance d’un enfant, passage à l’âge adulte, crise de la cinquantaine, problème professionnel, difficultés socio-économiques, changement d’environnement… ‘J’ai remarqué que ça m’arrivait surtout lorsque j’étais stressée ou fatiguée’, note ainsi Leila, victime de paralysies de sommeil depuis trois ans.
Jusqu’à révéler, parfois, des malaises plus profonds. ‘Les troubles post-traumatiques peuvent promouvoir la paralysie du sommeil’, indique le psychiatre Devon Hinton dans un article de ‘Sciences News’ – par exemple chez les victimes d’abus sexuels ou les rescapés d’actes violents. ‘En plongeant dans l’inconscient, la psychanalyse peut proposer des explications à des paralysies du sommeil régulières, telles qu’un refoulement, un déni, une phobie, une tendance à l’hystérie, la paranoïa ou la dépression’, ajoute Patricia Serin.
Voie de transformation :
Si ça vous arrive, pas de panique. ‘Vous n’êtes ni fous, ni maudits !’, rassure Hufford.
‘Par méconnaissance, beaucoup de psychiatres, devant de tels symptômes, concluent à un épisode psychotique. Savoir que la paralysie du sommeil est courante, qu’elle peut arriver à n’importe qui, l’inscrit dans une normalité.’
Qu’on soit convaincu d’être harcelé par des esprits ou qu’on jette sur l’expérience un regard très rationnel, l’important est d’abord de retrouver confiance dans sa capacité à surmonter le trouble. Puis d’envisager la paralysie du sommeil comme la manifestation d’un déséquilibre, une invitation (certes musclée) à l’identifier et tenter de le résoudre. ‘Le poète Robert Bly décrit ces ombres comme tout ce qu’on évite de regarder en face, tels un trait de caractère, une histoire personnelle ou collective, une situation difficile’, commente Ryan Hurd.
‘Ces visions ne s’invitent pas dans nos nuits pour nous faire peur, mais pour être entendues.’
Jusqu’à en faire, pourquoi pas, une opportunité de transformation personnelle. ‘Les paralysies du sommeil sont perturbantes mais pas dangereuses’, témoigne Jean-Christophe Terrillon, professeur au Japan Advanced Institute of Science and Technology.
‘A moins d’être cardiaque au point de succomber à la panique, elles sont sans conséquence physiologique. Explorer la peur qu’elles suscitent conduit à un changement psychologique radical, d’un état défensif à une attitude courageuse d’observation et d’apprentissage.’
Ce que Patricia Serin appelle ‘une voie d’accomplissement de soi’, dont il faut ‘apprendre à utiliser les ressources pour se transcender’.
OK, mais comment ? ‘Sur le moment, le premier réflexe, qu’on soit religieux ou non, est souvent de prier’, observe David Hufford. Sous une forme ou une autre, concentrer son esprit sur des choses positives et rassurantes semble assurément une première clé. Dieu, le Dalaï Lama, votre mère, votre copain, peu importe ! ‘Vous pouvez aussi imaginer un cercle d’amour tout autour de vous’, propose Ryan Hurd.
‘Ça semble ridicule, mais ça marche.’
Le plus important : se calmer. ‘Qu’on pense rêver ou être éveillé, il s’agit d’admettre qu’on vit une paralysie du sommeil, qu’on va s’en sortir’, recommande Patricia Serin.
‘La peur active dans notre cerveau deux types de réaction : se battre ou fuir. Impossible dans une paralysie du sommeil, puisque le corps est bloqué ! On passe alors en mode terreur.’
Pour l’évacuer, il faut ‘reprendre aussi tranquillement que possible la maîtrise de sa respiration, en l’amplifiant et en la ralentissant’, visualiser une partie précise de son corps – comme le bout de ses doigts ou de ses orteils – puis essayer de la faire bouger.
Et, si l’on estime être attaqué par une entité, ‘s’affirmer face à l’intrus, en exigeant qu’il parte et ne nous dérange plus’, préconise Patricia Serin. ‘Dans cette expérience, nous ne sommes pas des victimes passives’, estime aussi Ryan Hurd.
‘Le corps est bloqué, mais le reste est modelé par nos peurs et nos pensées. Si le visiteur se fait insistant, demandez-lui ce qu’il veut, comment vous pouvez l’aider. Face à cette présence, soyez curieux, ouvert mais ferme. Si vous êtes dans l’acceptation et la confiance, l’expérience se métamorphosera. La nature reflète le visage que l’on tourne vers elle.’
Une fois la crise passée, pour éviter qu’elle recommence dans la foulée, David Hufford conseille d’allumer la lumière, ‘se lever, boire un verre d’eau’, voire faire quelques exercices avant d’aller se recoucher, ‘mais pas sur le dos ! Les trois-quarts des paralysies du sommeil surviennent quand on dort dans cette position’.
Patricia Serin, elle, recommande de noter sur un carnet les détails de l’expérience, les émotions ressenties, le contenu de la journée précédente, afin de mieux l’apprivoiser.
‘Seul ou avec un psy, on peut ensuite associer avec d’autres vécus, des souvenirs, des traumatismes. Le fait de pouvoir en parler représente déjà un grand soutien.’
Au-delà, pour tous les spécialistes, les paralysies du sommeil régulières doivent inviter à repenser son mode de vie. Exit les drogues, l’alcool et les excitants. Exit les pics de stress, les nuits trop courtes, les retards de sommeil accumulés. Exit les activités stimulantes avant d’aller se coucher. Au programme : régime alimentaire équilibré, chambre paisible et fraîche, volets fermés (la lumière favorise le phénomène), soirées calmes, activités permettant de se poser, de se reconnecter à son intériorité, d’exprimer sa créativité…
Certains affirment même devenir suffisamment sereins et ancrés face à l’expérience pour en faire un tremplin vers d’autres dimensions. ‘Leur terreur initiale se transforme progressivement en excitation ou en ravissement’, confirme Allan Cheyne, notamment lorsque la paralysie du sommeil ouvre vers un rêve lucide ou une sortie hors du corps (maîtrisée)…
Autant d’états modifiés de conscience qui ‘questionnent deux siècles de postulats sur la nature non-empirique et non-rationnelle de la spiritualité’, conclut David Hufford. » (www.inrees.com)
– Le traumatisme de la naissance :
Alvin Lawson, professeur d’anglais à la California State University de Long Beach, a défendu l’hypothèse du traumatisme de la naissance appliquée au phénomène des enlèvements.
« Il prétend que les effets mentaux profonds au moment de la naissance sont très similaires aux histoires des kidnappés, qui disent se glisser dans un passage sombre où ils décrivent de petites créatures en forme de fœtus à grosse tête qui les entourent tandis qu’ils sont étendus sur des tables sous de violentes lumières. Selon lui, les circonstances d’une naissance et les souvenirs traumatiques qui en résultent se logent très profondément dans la psyché des individus, et les récits d’enlèvement ne seraient que des transcriptions symboliques de ces chocs émotionnels. » (F. Bonvin)
Fabrice Bonvin observe que l’idée défendue par Alvin Lawson ne résiste pas à l’analyse, cette théorie n’arrivant pas à démontrer comment les informations recueillies auprès des kidnappés peuvent s’intégrer au scénario du traumatisme de la naissance. Cette interprétation ne prend pas en compte les symptômes physiques (marques, saignements) et elle n’explique pas pourquoi les gens nés par césariennes produisent aussi des récits d’enlèvement, alors que ces récits ne devraient concerner que les personnes nées sans césariennes. (5)
– Le recours à l’hypnose :
On dénonce l’influence des hypnotiseurs sur les récits des « abductees », via notamment des questions dirigées. Selon Martin Orne, ancien président de la société internationale de l’hypnose et directeur de l’unité hospitalière de psychiatrie expérimentale de l’Institut de Pennsylvanie, la suggestion hypnotique qui amène à revivre un événement du passé, particulièrement lorsqu’elle est accompagnée de questions sur des détails précis, « fait pression sur le sujet qui finit par fournir des informations pour lesquelles il y a peu ou pas de souvenirs ». Elle peut obliger le sujet à faire appel « à des détails plausibles mais puisés dans des fantasmes ou souvenirs antérieurs ». Il n’y a, écrit-il, aucun moyen de déterminer, pour n’importe quel fragment d’information, s’il s’agit d’un souvenir ou d’une affabulation.
Selon Ernest R. Hilgard, professeur de psychologie à l’Université de Stanford, l’utilisation de la régression hypnotique dans les cas d’enlèvement est un abus, à cause du rôle joué par le fantasme dans l’esprit de tout sujet réceptif et parce qu’il existe des preuves que l’affabulation peut avoir lieu.
Pour Jean-Roch Laurence, du Laboratoire sur la mémoire autobiographique et les états modifiés de conscience de l’Université Concordia (Montréal), l’hypnose augmente très peu la capacité des gens à se souvenir, et elle augmente surtout la capacité à la fabulation, « au polissage du souvenir »… Sous hypnose, prétend-il, n’importe qui peut inventer un récit d’enlèvement.
En mai 1977, Alvin Lawson a critiqué l’usage de l’hypnose dans le cadre des enquêtes sur les enlèvements. Il se livra à une expérience qui visait à prouver que les témoins sont sous la complète influence de l’hypnotiseur, ce dernier étant capable d’orienter les questions de manière à obtenir des récits imaginaires absolument identiques aux récits d’enlèvements prétendûment réels. Pour étayer l’hypothèse selon laquelle les récits d’enlèvement ne sont que le produit de l’imagination des « abductees », des enlèvements imaginaires ont été suggérés sous hypnose à des individus qui étaient ensuite questionnés sur ce qu’ils avaient vécu. Alvin Lawson rapporta que les récits ne différaient pas en substance des récits de la littérature sur les enlèvements. Il affirma, en août 1978, qu’il n’y avait aucune différence essentielle entre un récit d’enlèvement imaginaire et un événement censé être réel, ce qui était en contradiction avec les résultats :
– Les récits imaginaires ne font apparaître que 20% de créatures de type humanoïde, le pourcentage étant de 75% dans les cas “réels”.
– Dans les enlèvements imaginaires, le captif est seul, alors que, dans les cas « réels », plusieurs « abductees » peuvent faire l’objet d’un enlèvement commun.
– Dans l’expérience d’Alvin Lawson, le sujet contrôlait parfaitement ses émotions, alors que l’« abductee » réel est souvent effrayé ou en larmes.
– Les vrais « abductees » ont des cauchemars, traumas qui sont absents chez les sujets imaginaires.
– Chez les « abductees », il y a un missing time que l’on n’observe évidemment pas chez les « imaginatifs ».
– Les vrais « abductees » montrent des séquelles physiques qui sont bien sûr absentes chez les « imaginatifs ».
– Les récits imaginaires n’ont pas la cohérence et la « rigidité structurelle » des récits « réels ».
Conclusion de Fabrice Bonvin : l’étude d’Alvin Lawson est une tentative ratée de prouver l’impact négatif de l’hypnose.
« Si les critiques pleuvent sur l’usage de l’hypnose dans les enquêtes sur les enlèvements, aucune étude n’a réussi à prouver l’impact de la suggestion de l’hypnotiseur sur un sujet jugé trop réceptif et imaginatif. C’est même le contraire qui se produit : quel que soit l’hypnotiseur, les ‘abductees’ tendent à fournir des récits similaires, y compris dans la séquence et la structure des épisodes de l’enlèvement.
Une manière d’évaluer le pouvoir de suggestion des hypnotiseurs consiste à confronter les récits obtenus à l’aide de l’hypnose avec ceux qui sont récoltés consciemment, sans hypnose. Peut-on y déceler l’influence de l’hypnotiseur ? Sont-ils différents des récits sous hypnose ? Non. Les épisodes, la structure du récit sont identiques. La suggestion semble donc très faible. » (F. Bonvin)
David Jacobs, qui a hypnotisé des dizaines d’« abductees », explique que l’expérience montre que les kidnappés « ne se laissent pas dicter les réponses ». Lorsqu’on les questionne sous hypnose ou qu’on tente de les influencer, « ils repoussent presque toujours la proposition et répondent par la négative ».
« Le cas de Barney et de Betty Hill fournit un exemple de cette imperméabilité à la suggestion : le docteur Benjamin Simon tenta de faire admettre à ses deux sujets qu’il ne s’agissait nullement d’une réalité objective. Pendant des mois il leur instilla l’idée que les événements ne s’étaient pas produits comme ils les décrivaient. Au final, les Hill tinrent toujours pour seule vraie leur version de l’histoire. » (F. Bonvin)
L’usage de l’hypnose doit être réservé aux professionnels car cet outil exige des précautions méthodologiques. On a vu, à travers l’étude d’Alvin Lawson, que l’hypnose ne peut rendre compte des effets physiques et psychiques du phénomène d’enlèvement et qu’elle n’est donc pas à l’origine des récits d’enlèvement. David Jacobs estime que l’hypnose est un outil indispensable pour « déverrouiller » les souvenirs liés au phénomène d’enlèvement. Il est très probable, estime-t-il, « que les aliens stockent l’épisode de l’enlèvement dans la mémoire à long terme de l”abductee’, court-circuitant la mémoire à court terme et empêchant ainsi le mécanisme permettant la restitution de fonctionner ». L’hypnose permet, ajoute-t-il, de rétablir ce mécanisme et de faire venir à la conscience le souvenir de l’enlèvement. (6)
– L’hypothèse socio-psychologique :
Selon les tenants de cette interprétation, des impulsions psychologiques et des influences culturelles sont à l’origine des récits d’enlèvement.
Pour l’historien Frédéric Dumerchat, le thème de l’enlèvement d’êtres humains par des êtres fantastiques est ancien et universel car on le retrouve dans des récits classés comme religieux, mythiques, légendaires, ou relevant des contes. Ses modalités et ses significations sont différentes selon les époques et les cultures, les responsables désignés étant, en Europe, des anges, des saints, le diable et des démons, des elfes et des lutins, et, actuellement, des extraterrestres. Cet historien note que dès les années 1880, on trouve l’enlèvement aérien dans la littérature de science-fiction, le motif de l’enlèvement ayant été mis en scène dans des centaines de textes de 1880 à 1945. Les responsables en sont le savant fou ou les extraterrestres. Il y a, prétend Frédéric Dumerchat, « une solution de continuité avec Satan, la Vierge, les anges ou les fées ».
Bertrand Méheust a dressé un parallèle entre les extases vécues par les chamans et les récits d’enlèvement, et il explique la multiplication des cas d’enlèvements par l’utilisation des canaux d’information, l’utilisation non-professionnelle de l’hypnose et l’influence des pulps, ces magazines grand-public de l’entre-deux-guerres. Les pulps évoquaient des récits où des Terriens étaient enlevés à bord d’astronefs et soumis à des examens médicaux. On retrouva cela après 1945 dans les comic books, puis, dans les années 1950, dans les films américains de science-fiction (« La chose d’un autre monde », « Le jour où la Terre s’arrêta », « La guerre des Mondes », « Invaders from Mars »).
Fabrice Bonvin observe que les tenants de l’hypothèse socio-psychologique sont incapables de montrer comment l’influence culturelle invoquée procède et ils ne peuvent pas davantage expliquer le mécanisme qui permettrait aux pulps de laisser des marques ou des brûlures sur le corps des « abductees », ou de créer des épisodes de missing time. Les pulps, dont l’influence est limitée aux Etats-Unis, ne peuvent rendre compte des cas en Europe ou en Chine.
« Le modèle socio-psychologique ne peut pas expliquer les effets physiques constatés, ni la portée mondiale du phénomène des enlèvements. » (F. Bonvin)
A propos de l’influence des pulps, Jean Sider a observé que l’« on pourrait également affirmer que la prolifération du terrorisme actuel est due aux livres sur ‘Fantomas’ d’avant la dernière guerre ». On peut ainsi « expliquer » tous les travers de notre société « à partir de n’importe quels écrits, sans avoir à se creuser la cervelle », une démarche qui n’a rien à voir avec la rigueur scientifique.
« Dans leurs tentatives d’explication, les modèles socio-psychologiques se parent d’un discours pseudo-scientifique visant à convaincre de la rigueur et du sérieux de leurs thèses. En fait, ces modèles ne procèdent pas de la science mais s’assimilent à un bricolage conceptuel, de notions empruntées à la psychologie, au folklore et à l’ethnologie. » (F. Bonvin)
De plus, ajoute Fabrice Bonvin, le concept de l’influence culturelle se heurte à la structure et à la dynamique du phénomène. Ainsi, le sociologue du folklore Thomas Bullard, auteur d’un livre de référence sur le sujet, a conclu que la cohérence structurelle et thématique des récits d’enlèvements exclut toute influence socio-culturelle. Ayant étudié 300 récits, il a trouvé que ceux-ci présentaient une cohérence surprenante, aussi bien au niveau de la structure de base que des sous-séquences. Ainsi, l’épisode de la capture se compose d’une série d’éléments distincts qui suivent toujours le même schéma.
« Le récit d’ensemble et la séquence des enlèvements qui s’y déroulent restent constants de cas en cas à un degré remarquable. » (T. Bullard)
L’étude de Thomas Bullard montre que les récits d’enlèvement sont structurés et suivent une séquence d’« épisodes », ce qui n’est pas le cas des récits folkloriques, ces derniers présentant toujours de nombreuses variations. Thomas Bullard a ainsi précisé que si l’on regarde la littérature démonologique ou les procès de sorcellerie, on trouve beaucoup plus de variété dans les récits que l’on n’en trouve dans les enlèvements.
« Thomas Bullard a segmenté l’épisode de l’enlèvement en huit épisodes distincts dont la constance structurelle et chronologique est remarquable. Ainsi, les épisodes se déroulent dans un ordre auquel les récits ne dérogent pas. L’existence de cette structure et la séquence des épisodes indiquent que les récits obéissent à une logique que l’on n’observerait pas s’ils émanaient de personnes déséquilibrées.
Depuis les premiers cas, les comptes rendus ont très peu évolué. Cette absence d’évolution suggère un phénomène régi par son propre modus operandi et s’oppose à l’hypothèse d’une mythologie en construction. Un mythe moderne centré sur les ‘enlèvements extraterrestres’ prendrait une tournure différente : il y aurait absence de structure et davantage de variété dans les récits. » (F. Bonvin)
Voici la structure présentée par Thomas Bullard :
– La capture pendant laquelle les témoins, escortés par les aliens, peuvent léviter jusqu’au vaisseau en traversant les murs.
– L’examen médical qui comprend des manipulations physiques et psychologiques.
– La « conférence » – exposé des motivations des aliens, du but de leur présence et des expérimentations – donnée par le « chef » des extraterrestres.
– La visite du vaisseau.
– Le voyage spatial ou la visite d’un autre monde.
– La théophanie : communication à caractère religieux, délivrance d’un message. Les « abductees » se disent « élus » pour une entreprise cosmique ou dépositaires d’un message très important pour l’humanité.
– Le retour sur Terre, le témoin étant déposé sur le lieu de capture initial.
– Les retombées physiques et psychiques de l’expérience : marques sur le corps, traumatismes, etc.
Cette cohérence structurelle provenant de milliers de personnes, qui ne se connaissent pas, n’existerait pas si les récits étaient inventés. Dans le cas contraire, il y aurait davantage de variations. Il existe un phénomène indépendant qui intervient dans notre environnement et qui interagit avec les êtres humains.
Thomas Bullard ne peut admettre que la science-fiction soit à l’origine des récits. Il note à ce propos que la science-fiction met aussi en scène « des machines de combat martiennes qui viennent sur Terre, ou des gens enlevés dans l’espace et qui ne reviennent jamais ; or, nous n’avons pas de tels récits »…
« Ainsi, dans le film ‘The Man from Planet X’, produit en 1951, on observe que seule la moitié des éléments cités ci-dessous apparaîtront dans les récits ufologiques :
– Un professeur récupère les débris très légers, mais d’une grande solidité, d’un engin extraterrestre. Il envisage l’exploitation de ce matériel aux propriétés extraordinaires. Nous avons ici un thème archiconnu du crash de Roswell qui s’est déroulé en 1947 mais dont le premier témoignage sur ces matériaux ne sera révélé qu’en 1978.
– Ce même professeur se voit paralysé par un rayon sortant de l’OVNI. La paralysie est une constante des rapports de rencontres rapprochées avec les occupants d’OVNIs ou d’enlèvements.
– L’OVNI a l’allure d’une fusée ‘à la Tintin’ et non celle d’une ‘soucoupe volante’.
– L’extraterrestre porte un scaphandre ainsi qu’un pistolet. Hormis son crâne démesuré, son faciès ne rappelle pas le ‘Gris’ typique, avec ses énormes yeux et ses minuscules orifices en guise de bouche et d’oreilles. » (F. Bonvin)
Une des raisons ayant amené Thomas Bullard à croire qu’il y a quelque chose de légitime et de solide qui sous-tend le phénomène des enlèvements, c’est que les « ravis » soient si dépourvus d’imagination dans le choix des possibilités.
David Jacobs a quant à lui observé que, dans les trois films de science-fiction les plus populaires du cinéma (« Rencontres du troisième type », « E.T », « La Guerre des étoiles »), il n’y a rien qui rappelle ce qu’on apprend dans les rapports d’enlèvement.
« Du reste, les kidnappés sont dans leur grande majorité tout sauf des fans de science-fiction (…). » (D. Jacobs)
Fabrice Bonvin, qui conclut que tout concourt à éliminer les modèles socio-psychologiques, cite Michel Picard qui a noté que ces modèles « se fondent sur des hypothèses gratuites appelant à jamais une confirmation », et que ces hypothèses « se maintiennent, progressent, investissent les esprits et finissent par s’établir insensiblement en vérités révélées, en dogmes ». (7)
– L’hypothèse extraterrestre :
Parmi les défenseurs de la thèse extraterrestre (que je défends aussi) des enlèvements, on peut citer l’artiste Budd Hopkins (décédé en 2011) et l’historien David Jacobs. Selon les témoignages recueillis sous hypnose par ces deux chercheurs et par le psychiatre John Mack (décédé en 2004), les extraterrestres chercheraient à contrôler et à modifier notre espèce.
« Pour Budd Hopkins, les enlèvements visent le prélèvement systématique de matériaux génétiques sur des humains afin de créer une race hybride. David Jacobs acquiesce : les aliens se livrent à une moisson génétique sur des millions d’humains afin d’utiliser leur ADN pour créer des êtres hybrides à une échelle industrielle. » (F. Bonvin)
David Jacobs, qui précise qu’on devrait davantage parler de transformation génétique que de croisement ou d’hybridation, détaille les séquences de l’enlèvement :
Après le prélèvement d’ovules ou de sperme, il y a une première fécondation in vitro avant que l’oeuf fécondé ne subisse des transformations génétiques.
L’oeuf fécondé est ensuite implanté in utero dans une « abductee » qui le garde en gestation entre deux et dix semaines.
La grossesse est ensuite interrompue, le fœtus étant prélevé avant d’être placé dans un incubateur extérieur.
La résultat final donne des bébés qui, conclut David Jacobs, semblent être des croisements d’humains et d’extraterrestres.
Tous les récits, note Fabrice Bonvin, convergent vers l’intérêt que portent les aliens au matériel génétique. En août 1983, le septuagénaire Alfred Burtoo était en train de pêcher à l’aube à Aldershot (Angleterre) quand il vit deux entités qui lui ordonnèrent de le suivre vers un engin. A bord du vaisseau, il commença à être examiné avant d’être rapidement débarqué. Les aliens lui dirent qu’il était trop vieux et infirme et qu’il ne pouvait pas leur servir. En outre, Jenny Randles a précisé que, dans tous les cas qu’elle a étudiés, l’enlèvement était interrompu lorsque le sujet avait dépassé l’âge de faire des enfants, ce qui témoigne de l’existence d’un rapport entre la sexualité reproductive et l’enlèvement.
Les enlèvements s’accompagnent d’effets physiques qui donnent crédit à l’hypothèse extraterrestre : des saignements, blessures et cicatrices (incisions rectilignes ou marques rondes surnommées scoop marks). Les épisodes de missing time vont aussi dans le sens de la réalité physique des enlèvements.
Il y a des cas d’enlèvements multiples dans lesquels plusieurs « abductees » confirment indépendamment un rapt commun. Il y a aussi des cas qui font état d’observations indépendantes d’OVNIs impliqués dans des enlèvements.
« Dans le cas de Pascagoula, Mississippi, deux pêcheurs – Charles Hickson et Calvin Parker – se font enlever et appellent, le soir même, le bureau du shérif. Pendant leur déposition, le shérif, Fred Diamond, reçoit plusieurs appels téléphoniques (dont un par un ancien conseiller de la ville de Pascagoula) mentionnant la présence d’un OVNI vers 20 h 00, non loin de l’endroit où se déroula l’enlèvement.
Dans la même veine, signalons la confirmation indirecte de l’enlèvement des Hill par la base aérienne militaire de Pease : au moment de l’enlèvement, un objet non identifié fut repéré sur les radars de la base aérienne. Si ces observations d’OVNIs sur le lieu de la manifestation du phénomène ne prouvent pas l’enlèvement par des extraterrestres, elles indiquent néanmoins la présence d’engins non-identifiés dans le secteur. » (F. Bonvin)
Fabrice Bonvin précise aussi qu’au registre des preuves physiques, Budd Hopkins raconte l’histoire d’une femme se réveillant « avec de vagues souvenirs d’un rêve peuplé d’aliens », et qui, en se levant, fut prise de panique car elle ne voyait presque plus d’un œil. Les aliens lui avaient mis « par erreur » une lentille de contact (alors qu’elle n’en portait pas).
Selon Fabrice Bonvin, si on se place dans le cadre de l’HET on ne peut pas sérieusement envisager que sur les nombreux « ravis » aucune preuve physique n’ait fait surface. Il cite cependant David Jacobs pour qui les extraterrestres prennent des précautions pour dissimuler leurs agissements, en manipulant la mémoire des « abductees », en évitant les témoins potentiels et en effaçant toute preuve physique. Des « abductees » ont essayé en vain de subtiliser une « preuve » à l’intérieur du vaisseau. Des « abductees » ont aussi essayé, dans leur chambre à coucher, de filmer les aliens, mais cela a aussi été un échec. David Jacobs note à ce propos qu’on a vite remarqué que les équipements vidéo avaient tendance à tomber inexplicablement en panne, qu’ils s’arrêtaient de fonctionner au moment où l’enlèvement avait lieu.
Qu’en est-il des implants (de minuscules billes de deux millimètres environ, munies de crochets ou de filaments) posés sur les « abductees » ? Ils serviraient à connaître les pensées et les intentions des captifs. Une femme inséminée d’un fœtus hybride, qui s’apprêtait à se rendre chez son gynécologue, fut enlevée par les aliens quelques heures avant sa visite, ces derniers étant au fait de son rendez-vous gynécologique. David Jacobs a noté que dans les rares cas où des implants ont été récupérés, les analyses faites n’ont pas été concluantes quant à l’origine de l’objet ou n’avaient pas encore été achevées…
Fabrice Bonvin résume la situation en écrivant que les éléments du dossier de la « preuve physique » tendent à corroborer les récits mais qu’ils sont insuffisants à prouver la réalité physique des enlèvements. John Mack a fait ce constat :
« Des cas de lésions cutanées ont été rapportés, mais il est impossible de prouver qu’elles proviennent effectivement d’un épisode d’enlèvement. Aucune grossesse causée par une fécondation alien in vitro n’a été prouvée de manière convaincante par un examen gynécologique ou un test de grossesse. Les implants, quand ils sont étudiés, ne sont que de vulgaires corps étrangers d’origine terrestre. Et quand ils semblent étranges, leur ‘pedigree’ ne peut être établi avec un degré de certitude suffisant. »
Pour David Jacobs, le contrôle des « abductees » passe par la manipulation mentale :
« La stimulation du cerveau permet à l’alien de se connecter au réseau neurologique de l’‘abductee’ et de jouer sur sa mémoire. L’alien peut injecter de nouvelles images directement dans le cortex visuel (…). Il peut activer des zones du cortex limbique et provoquer de fortes émotions, comme la peur, la colère ou l’affection (…). Il peut également causer une forme d’amnésie qui l’aide à préserver le secret. »
David Jacobs considère ainsi que les aliens peuvent exercer « un contrôle absolu sur les corps et esprits des ‘abductees’ », ces derniers pensant, sentant, visualisant ou faisant ce que veulent les aliens.
Si je partage l’argumentation de Fabrice Bonvin lorsqu’il rejette les hypothèses ci-dessus (influence de la science-fiction, etc.), je ne suis plus du tout d’accord lorsqu’il rejette l’hypothèse extraterrestre :
Selon lui, en effet, le dossier des « preuves physiques » constitue davantage, à cause de sa « navrante pauvreté » (sic), un contre-argument qu’un argument en faveur de l’HET car, écrit-il, on serait en droit de s’attendre, en cas de présence extraterrestre, « à une profusion de preuves » (sic). Selon cet auteur, ce qui est censé faire la force de l’HET : les composantes physiques des enlèvements, « est une faiblesse faisant douter de la véritable origine extraterrestre des ‘visiteurs’ ». C’est oublier un peu vite que les êtres concernés ne tiennent justement pas à ce que cette preuve physique soit fournie. (Voyez mes textes sur le problème du « non-contact ».)
Comme justificatifs à son rejet de l’HET, Fabrice Bonvin ajoute les prétendus incohérences et paradoxes suivants, lesquels tendent, pour lui, à exclure l’HET :
– Un calcul (dont la validité est sujette à caution) montrerait que beaucoup trop d’extraterrestres enlèveraient beaucoup trop de nos semblables.
– Les procédures médicales appliquées aux « abductees » sont jugées archaïques, certaines de ces procédures ayant même du retard sur la science terrestre actuelle. (Ce genre d’argument avait auparavant été utilisé notamment par Jacques Vallée.) Mais n’a-ton pas affaire, avec ce genre de propos, à de l’anthropomorphisme ?
– Le phénomène des enlèvements existe tout au long de notre histoire, ce qui est jugé peu compatible avec la thèse d’une race extraterrestre venue prélever du matériel génétique à un moment précis et critique de son histoire. Outre le fait qu’il est présomptueux de connaître réellement le but recherché par l’espèce extraterrestre impliquée, certaines manifestations anciennes sont cohérentes (voir mon long texte de critique de la théorie de Jean Sider) avec d’anciennes « abductions » extraterrestres…
– Il y a aussi ce que Fabrice Bonvin appelle « le paradoxe de la taille des OVNIs » : les engins sont beaucoup plus grands à l’intérieur que vus de l’extérieur. Souvent, les « abductees » observent un engin au sol, d’une taille de 10 à 30 mètres de long, avant de se trouver à l’intérieur d’un vaisseau de la taille d’un hôpital. David Jacobs a noté que les kidnappés décrivaient des salles d’expérimentation de 200 tables sur lesquelles étaient allongés des humains à différentes étapes des examens. Commentaire de Fabrice Bonvin : « Ce curieux paradoxe illustre les limites de l’HET qui prétend – dit simplement – que les OVNIs sont faits de tôles et de boulons. »
Pour David Jacobs, tout agissement alien apparemment incompréhensible ou absurde s’appuie, après analyse, sur une base logique. Fabrice Bonvin ayant demandé à David Jacobs de l’éclairer sur le mystère de la taille apparente des OVNIs, il a répondu que la taille des OVNIs vus de l’extérieur correspond toujours aux dimensions intérieures, puis il a fait ce commentaire :
« En fait, il y quatre éléments à considérer : 1. Des déformations mnémoniques – rendues possibles par la manipulation mentale des ‘abductees’ par les aliens – peuvent contrarier le premier rappel des dimensions internes du vaisseau. 2. Il est courant que les ‘abuctees’ soient téléportés à l’intérieur d’OVNIs de plus grande taille et qu’ils ne s’en souviennent pas. Ils ont alors l’impression d’avoir directement intégré un énorme vaisseau. 3. Les hypnotiseurs sont peu conscients des problèmes relatifs à la restitution des contenus de la mémoire et s’imaginent que tout ce que rapporte l’‘abductee’ est correct. C’est une grossière erreur qui ne cesse de se répéter chez les enquêteurs amateurs. 4. Certains partent du principe que les récits obtenus sans recours à l’hypnose sont plus fiables que ceux obtenus sous hypnose. C’est une autre erreur. En fait, les récits obtenus sans hypnose sont bien plus déformés que les témoignages récoltés par un hypnotiseur compétent. »
Pour Fabrice Bonvin, le raisonnement de David Jacobs est spécieux car l’historien et ufologue s’appuie sur la manipulation présente dans le phénomène des enlèvements pour lui attribuer les éléments qui ne cadrent pas avec sa « vision anthropocentrique » (sic) des enlèvements. Sur ce point-là, je suis d’accord avec Fabrice Bonvin, mais pas pour la même raison que lui, celle qui implique le rejet de l’HET. Contrairement à ce que pense Fabrice Bonvin, le paradoxe de la taille ne remet pas en question l’HET. (8) Voici à ce propos ce qu’on peut lire dans « Terre d’émeraude » :
Lors d’une incursion dans l’Astral, Daniel Meurois et Anne Givaudan (dans leur corps de lumière), et leur guide, arrivèrent, au milieu d’une jungle, devant un énorme bloc rocheux couleur émeraude. Le guide informa ses compagnons que l’autre face du rocher comportait une ouverture. Une énorme caverne avait été creusée à même le roc. Ayant été instantanément transporté à l’intérieur de la cavité, Daniel Meurois put voir six ou sept énormes engins de forme plus ou moins ovoïde, la lumière et les engins étant de couleur bleue. Certains de ces derniers étaient posés sur leur base, d’autres étaient dressés sur trois, quatre ou six pieds. Le guide informa ses compagnons terrestres qu’il s’agissait là de quelques-uns des véhicules qui parcourent, depuis la nuit des temps, le cosmos. Il existe, dans le système solaire, des milliers de ces engins, et, sur Terre, des lieux abritent ce type d’engins. Le guide ajouta que, dans quelques siècles, ces véhicules de « matière-énergie » seront utilisés sur Terre, et, durant cette époque, le pétrole sera plus désuet que ne l’est à nos yeux la chaise à porteur.
Le guide ayant fait remarquer des détails se dessinant sur la paroi bleu irisé de l’un des véhicules, il précisa qu’il s’agissait de repères associés à l’entrée conduisant à l’intérieur. Daniel Meurois nota en plusieurs endroits de légères protubérances (invisibles au premier abord), puis, en deux ou trois points, ce qui semblait être une plus grande transparence de la matière. L’engin pouvait mesurer une quinzaine de mètres de long et quatre mètres de haut.
Le guide effleura du doigt un endroit précis d’un véhicule, aucun signe distinctif ne délimitant l’emplacement repéré. C’est alors qu’un panneau d’environ deux mètres sur deux s’estompa. Par l’ouverture béante, on ne voyait d’abord rien d’autre qu’une grande clarté blanche. Le guide s’enfonça dans cette ouverture, suivi par ses compagnons, la base de la porte étant située à une bonne cinquantaine de centimètres du sol. Une impression de fraîcheur a envahi les visiteurs. Ceux-ci venaient d’entrer dans une grande salle presque circulaire, « plus grande que ne l’auraient laissé supposer les dimensions extérieures du véhicule ». Il y avait là, disposés sur le pourtour, des sièges très enveloppants faisant penser à Daniel Meurois à des oeufs coupés dans le sens de la hauteur… (9) L’extrait mis en caractères gras montre que les spéculations de David Jacobs à propos du « paradoxe de la taille » ne sont pas correctes, mais il montre aussi que ce paradoxe, dont l’explication nécessite manifestement le recours à une forme de physique multidimensionnelle qui nous échappe, n’est pas du tout incompatible avec une origine extraterrestre des engins concernés. Je note que mon modèle théorique fait intervenir l’existence (évoquée aussi par Daniel Meurois et Anne Givaudan dans « Terre d’émeraude ») de deux catégories d’êtres de l’espace : de type physique et de type plus “subtil”…
Selon David Jacobs, les OVNIs et leurs occupants peuvent se rendre invisibles. Pourquoi alors, demande Fabrice Bonvin, « s’offrent-ils en spectacle ou s’embarrassent-ils à débrancher les équipements vidéo » ? David Jacobs a rétorqué que s’ils n’étaient pas visibles, il n’y aurait pas de phénomène OVNI. Il suppose qu’ils peuvent se rendre invisibles pour seulement une courte durée. Ici, il faut reconnaître qu’il « s’empêtre » dans ses « explications » et Fabrice Bonvin a « beau jeu » d’écrire que David Jacobs « souligne ici les limites du cadre théorique de l’HET ». En réalité, ce qu’ignorent à la fois David Jacobs et Fabrice Bonvin, c’est la double origine extraterrestre des « vrais » OVNIs : engins physiques et engins éthériques (ces derniers provenant de niveaux dimensionnels ou fréquentiels différents du niveau physique des planètes d’origine des vaisseaux concernés).
Selon Fabrice Bonvin, le phénomène des enlèvements est beaucoup plus complexe que le laisse supposer l’HET, une opinion que je ne partage pas car les incidents censés indiquer que le phénomène se déroule à un niveau se situant « davantage dans une sphère ‘mentale’ » sont parfaitement intégrables dans une perspective extraterrestre. Quels sont ces incidents ?
Fabrice Bonvin cite le cas de Maureen Puddy survenu le 3 juillet 1972 vers 21 heures 15. Cette femme au foyer de 37 ans, résidant à Rye (Victoria, Australie), qui était de retour d’une visite à l’hôpital, aperçut un objet en forme de disque. Le 25 juillet 1972, alors qu’elle empruntait la même route, elle vit la copie conforme de l’objet précédemment observé, lequel fut alors à l’origine d’une panne de moteur. Avant la disparition de l’engin, elle reçut un message télépathique. Elle rapporta ses observations à la Royal Australian Air Force et elle contacta plusieurs médias. En février 1973, elle sentit une étrange présence dans sa maison et une voix intérieure lui ordonna de se rendre à l’endroit où elle avait observé l’engin à deux reprises. Après avoir contacté la Victorian UFO Research Society, Judith Magee et Paul Norman, deux membres de cette association, l’accompagnèrent au lieu de rencontre.
« Arrivée sur place, elle s’évanouit et se met à décrire, inconsciente, ce qui se passe. Terrorisée, elle affirme se trouver dans une pièce circulaire en compagnie d’une entité. Elle éclate en sanglots avant de retrouver conscience, sans se souvenir de quoi que ce soit. A ses côtés, les investigateurs, stupéfaits, n’ont rien constaté d’anormal. » (F. Bonvin)
Sur la base de ce type de cas, Fabrice Bonvin écrit que les indices physiques et les incidents purement psychiques semblent indiquer que l’intelligence supraterrestre fonctionne sur ces deux modes d’interaction, que la réalité physique et le monde psychique « se confondent, fusionnent, pour rendre compte d’une sphère du réel que nous n’avons pas encore découverte ». Il cite Michael Talbot qui écrit que la physique quantique ayant montré qu’esprit et matière étaient intimement liés, les OVNIs et phénomènes associés « pourraient bien être un signe de plus de cette absence ultime de division entre les mondes physique et psychique ».
« Nés de la psyché collective, ils n’en sont pas moins réels. En d’autres termes, c’est un phénomène qui n’est ni subjectif ni objectif, mais ‘omnijectif’. » (M. Talbot)
Cette présumée absence de division entre les mondes physique et psychique, en ufologie, est simplement explicable par la double origine extraterrestre des « vrais » OVNIs, le phénomène étant, en fonction des cas, de nature physique (vaisseaux en 3 D) et physique/psychique (vaisseaux de type 4D ou 5 D). Quant au cas de Maurren Puddy, on peut supposer que cette dernière a eu une forme de connexion psychique (via une sortie hors du corps ?) avec l’intelligence extraterrestre impliquée.
Fabrice Bonvin liste ce qu’il appelle les « invariants » que l’on retrouve dans diverses manifestations : enlèvements, OVNIs et MIB (Men In Black), relevant de ce qu’il appelle l’intelligence supraterrestre (mais pas extraterrestre !) :
* L’usage de la télépathie. David Jacobs note ainsi que les communications entre aliens et avec les « abductees » sont de nature télépathique.
Oui, il est avéré que certains visiteurs de l’espace, notamment ceux à l’origine des « abductions », sont ‘forts en télépathie’, ce qui ne saurait être un argument contre l’origine extraterrestre…
* La sélectivité des témoins et l’action sur le psychisme humain. L’intelligence qualifiée (par Fabrice Bonvin) de supraterrestre est capable de « déconnecter » les témoins indésirables afin que seule la cible désignée soit en contact avec ses diverses manifestations. David Jacobs note que lors de la capture d’un « abductee », il est courant que les aliens « immobilisent, rendent inconscients ou altèrent la perception de témoins potentiels d’un enlèvement ».
« En effet, les aliens ‘déconnectent’ les gens à proximité afin qu’ils ne puissent interférer dans l’enlèvement. Maris, épouses, amis ou passants – tous sont rendus non-conscients de l’enlèvement. » (D. Jacobs)
Le catalogue (309 cas) de Thomas Bullard indique que dans 76% des cas, l’« abductee » est seul au moment de l’enlèvement.
La « sélectivité des témoins » et l’action sur le psychisme ne sont théoriquement pas incompatibles avec les agissements de certaines espèces extraterrestres.
* L’ostentation :
« Les enquêteurs rapportent que les aliens commettent de grossières erreurs au cours d’enlèvements. Ils appliquent des ‘lentilles’ à des abductees qui n’en portent pas, intervertissent les chemises de nuit de captifs présents dans le même vaisseau ou déposent une victime dans un véhicule qui n’est pas le sien. Autant d’erreurs qui ne cadrent ni avec le soin qu’apporte l’intelligence supraterrestre à agir dans la clandestinité, ni avec le contrôle absolu qu’elle exerce sur l’environnement.
Dans cette perspective se pose naturellement la question de l’erreur volontaire. Est-ce que ces ‘erreurs’ traduisent une volonté d’ostentation ? Une ostentation de même nature que celle des OVNIs ? L’absence de perfection dans le mimétisme OVNI – rencontré, par exemple, dans les cas de ‘faux avions’ – correspond aux ‘erreurs’ commises au cours des enlèvements. » (F. Bonvin)
Pour Fabrice Bonvin, tout indique « que ces ‘erreurs’ sont calculées et cherchent à provoquer un effet ostentatoire », ce qui a l’avantage, écrit-il, « de brouiller les cartes, de manière à diriger abductees et enquêteurs sur la piste d’enlèvements perpétrés par des ‘extraterrestres’ ».
A vrai dire, il n’y a là rien qui va à l’encontre d’éventuels agissements d’une certaine espèce extraterrestre, d’autant qu’il convient encore une fois d’éviter tout anthropomorphisme… Le prétendu « calcul des erreurs », avec comme objectif de « brouiller les pistes », relève plus de la spéculation que d’autre chose.
* La tromperie :
« Les chercheurs ont découvert que les récits des ‘abductees’ contiennent des ‘souvenirs-écrans’ chargés de masquer la réalité de ce qu’ils ont vécu. Ces faux souvenirs sont implantés dans la mémoire des ‘abductees’ par les aliens désireux de camoufler leurs agissements. Il arrive que les témoins rapportent l’observation d’animaux aux grands yeux, tels que des hiboux, cerfs, daims ou chouettes. C’est sous hypnose que la tromperie apparaît au grand jour : derrière l’apparence inoffensive de l’animal se dissimule, en fait, un extraterrestre.
De même que le mimétisme OVNI s’inscrit dans une perspective de tromperie, les messages délivrés par les occupants d’OVNIs aux témoins de rencontres rapprochées sont mensongers. Les révélations sur l’origine et les buts de cette présence se prétendant ‘extraterrestre’ sont irrémédiablement trompeuses. Durant les années cinquante, les extraterrestres affirment provenir de planètes proches appartenant à notre système solaire, telles que Mars ou Vénus. Or, il est établi que ces planètes ne peuvent abriter une vie évoluée. Ces ‘révélations’ adaptées au ‘Zeitgeist’ indiquent que les aliens puisent dans les schèmes cognitifs pour construire une interprétation de leur présence. » (F. Bonvin)
Cette citation est typique de l’incapacité des « nouveaux ufologues » (style « Ovnis et Conscience ») à intégrer les deux catégories d’êtres de l’espace à l’origine du phénomène OVNIs : les êtres matériels, certes, mais aussi les êtres « multidimensionnels » ou « éthériques », ces derniers possédant des vaisseaux de lumière capables de se densifier provisoirement dans notre environnement terrestre. La formulation de Fabrice Bonvin, en fait totalement erronée, appelle les précisions suivantes :
Les faux souvenirs implantés par les aliens (les Gris) responsables des « abductions » sont spécifiques aux agissements de cette espèce extraterrestre particulière. L’origine extraterrestre n’est pas invalidée pour autant.
Il est inexact de dire que les messages délivrés par les occupants d’OVNIs sont systématiquement erronés. Fabrice Bonvin donne en fait un mauvais exemple pour justifier ces prétendus mensonges (ainsi que le font aussi de nombreux auteurs « égarés », comme Jacques Vallée, Jean Sider, etc.), à savoir la prétendue origine martienne et vénusienne des visiteurs de l’espace rencontrés, dans les années 1950, par certains contactés (qualifiés de charlatans par David Jacobs dans une émission télévisée que j’ai vue sur RMC Découverte). Dans mon texte – dans la même rubrique – de critique de la théorie de Jean Sider (ce dernier ayant préfacé le premier livre, évoqué ici, de Fabrice Bonvin), j’évoque l’origine extraterrestre « éthérique » ou « multidimensionnelle » de certains visiteurs de l’espace, certains venant précisément de niveaux dimensionnels (ou fréquentiels) distincts du niveau physique/dense de planètes comme Mars et Vénus… Il n’y avait donc pas de mensonges chez les entités contactées (pas plus qu’il n’y avait de charlatans, au moins pour certains d’entre eux), plusieurs possibilités étant envisageables selon les cas : contact avec des entités vénusiennes ayant adopté provisoirement un corps matériel (un processus qu’évoquent certaines sources), ou contacts avec d’éventuels résidents du monde souterrain de Vénus ou de Mars (les planètes étant, selon de nombreuses sources convergentes, habitées au niveau de leur « Agartha » ou « monde creux »). Selon diverses sources, en effet, dans un lointain passé, des planètes comme Mars et Vénus ont été habitées à leur surface, cette vie ayant disparu à la suite de certains événements. Des survivants existeraient au niveau de « l’Abzu » (comme dirait Anton Parks) de leurs planètes respectives. Dans cette perspective, il n’y a donc point de mensonges ni d’adaptation au « Zeitgeist » de l’époque, mais un contact réel avec des êtres originaires des planètes évoquées (certains contacts étant de nature « psychique », via un processus de channeling ou de sortie hors du corps).
* Le mimétisme :
Fabrice Bonvin, pour qui le « mimétisme » est le modus operandi de la prétendue intelligence supraterrestre, cite Jacques Vallée qui a défendu l’idée que le comportement et l’apparence des extraterrestres s’adaptent à la sensibilité culturelle du milieu dans lequel ils interviennent, une allégation purement subjective, à mon sens.
Selon Jenny Randles, il y aurait, en Grande-Bretagne, 12% de « Gris » impliqués dans les enlèvements contre 35% de « Nordiques », alors qu’aux Etats-Unis les « Gris » seraient responsables de 73% des cas contre 6% de « Nordiques ». En réalité, cette prétendue adaptation à des particularismes régionaux pourrait s’expliquer, en ce qui concerne la plus grande représentation des « Gris » aux Etats-Unis, par un agenda particulier des « Gris » dans cette zone géographique planétaire, ces êtres, qui travaillent « pour eux-mêmes » (par opposition aux neutres et à ceux qui travaillent « en accord avec le plan divin »), pouvant être davantage intéressés par le territoire américain à cause du leadership planétaire de cette nation.
Et si les « invariants » listés par Fabrice Bonvin existent dans le phénomène OVNIs, dans les enlèvements et chez les MIB, cela est parfaitement compatible avec une origine extraterrestre, et pas seulement avec l’intelligence supraterrestre (sic) – mais non extraterrestre – postulée par ce spéculateur. (10)
– Les enlèvements au Moyen-Âge :
Dans son discours prônant l’« intelligence supraterrestre » (mais non extraterrestre), Fabrice Bonvin reprend l’argumentaire de ses prédécesseurs anti-HET (Jacques Vallée, Jean Sider, etc.), une argumentation que je critique par ailleurs dans mes textes : « Critique de la théorie de Jean Sider », « OVNIs et paranormal », « La molécule de l’esprit, l’ayahuasca et les états modifiés de conscience ».
Fabrice Bonvin écrit qu’il ne fait pas de doute que les enlèvements perpétrés par l’intelligence supraterrestre (indéfinie) se sont autrefois produits – tout comme le phénomène OVNIs en général -, ce qui est tout à fait logique, d’ailleurs, dans une perspective vraiment extraterrestre. Il se réfère à la thèse de Jacques Vallée (dans « Passport to Magonia », 1969) relative aux elfes, sylphes et lutins du Moyen-Âge censés enlever aussi des humains. Jacques Vallée fut le premier à établir un pont entre les croyances folkloriques sur le « petit peuple » et les comptes rendus contemporains d’ufonautes. D’autres auteurs l’ont suivi dans cette voie (dont Jean Sider, à partir des années 1990). Selon cette thèse, ladite intelligence supraterrestre s’adapte au Zeitgeist (représentation culturelle) de l’époque :
« Au Moyen-Âge, les extraterrestres actuels étaient les ‘fées’ des pays nordiques, germaniques et anglo-saxons, les ‘djinns’ des pays arabes, les ‘ninnimbes’ des Amérindiens, les ‘kamis’ des Japonais ou les ‘kalanoros’ de Madagascar. » (F. Bonvin)
En fidèle « disciple » (partiel, car sa vision est plus « angélique ») d’auteurs comme Jean Sider, Fabrice Bonvin évoque ainsi les « sabbats », « ces ‘messes noires’, véritables orgies nocturnes où sorciers et sorcières se retrouvaient pour célébrer les dieux du paganisme ancien, la nature et le plaisir des sens ».
« Ces rites, stigmatisés par l’Eglise, donnèrent lieu à la ‘chasse aux sorcières’ : des persécutions religieuses qui accusent paysans et cerfs, devenus sorciers et sorcières, de ‘pactiser’ avec le diable, de s’unir avec les ‘divinités de la nature’, à savoir les fées, les lutins et autres gnomes.
Le sabbat apparaît alors que l’Europe du XIVème siècle traverse une grave crise, marquée par les disettes, les épidémies et les persécutions de minorités (Juifs, lépreux, etc.). Sous l’Inquisition commencent les premiers procès, dans les Alpes occidentales. Elle date du règne du pape Grégoire IX, qui en fixa les statuts dans les années 1230 et en confia la direction aux Dominicains. L’objectif était de combattre les hérésies des Cathares, des Vaudois et de tous les opposants. En 1484, la chasse aux sorcières est codifiée dans la bulle d’Innocent VIII intitulée ‘Summis desiredantes affectibus’, dans laquelle on peut lire : ‘Récemment, il nous est revenu, non sans une grande douleur, qu’en quelques parties d’Allemagne, beaucoup de personnes des deux sexes se livrent à des excès avec des démons incubes et succubes.’
La ‘chasse aux sorcières’ conduit des milliers de prétendus disciples de Satan sur les bûchers. En un siècle et demi, l’Inquisition fait brûler près de 35 000 personnes, en majorité des femmes, en France, en Italie ou en Suisse.
Les témoignages des participants aux sabbats sont riches d’enseignement sur les rites, même si les spécialistes se posent toujours la question de l’authenticité de ces aveux arrachés sous la torture. Sont-ils la projection de fantasmes des juges et des inquisiteurs, des récits montés de toutes pièces par ceux-ci, ou ces comptes rendus témoignent-ils de rites véritables ?
En bref, lors de procès de sorcellerie, les sorcières avouaient avoir rejoint le lieu du sabbat en vol nocturne ou en se transformant en animaux (rat, lièvre, chien ou loup) pour célébrer la religion de Diane, déesse nocturne, qui symbolise le culte pré-chrétien de la fertilité. » (F. Bonvin)
L’auteur donne l’extrait d’un texte destiné aux évêques et rédigé par Reginon de Prüm afin de combattre les participants aux sabbats :
« Il ne faut pas taire que certaines femmes scélérates, devenues disciples de Satan, séduites par les fantastiques illusions des démons, soutiennent que, la nuit, elles chevauchent certaines bêtes en compagnie de Diane, déesse des païens, et d’une multitude de femmes (…) ; qu’elles sont appelées certaines nuits pour la servir. »
Ces « scélérates », capables de quitter le lit conjugal en laissant derrière elles leurs maris endormis, sortent par les portes fermées du domicile… Durant le sabbat, elles étaient censées subir des sévices sexuels. Au seizième siècle, une « sorcière » dit avoir ainsi « copulé » avec Lucifer… Dans « La sexualité dans la magie », Yves Verbeek évoque des « trésors d’imagination » censés être utilisés par le diable pour tromper ceux qui voudraient contrecarrer ses desseins. On cite ainsi le cas d’un époux dont la compagne était partie au sabbat et qui s’était retrouvé avec une « brosse ensorcelée » (sic) qu’il prit pour son épouse. Si la femme se trouvait seule au lit, le mari étant parti au sabbat, le diable était censé lui placer dans le lit un démon afin d’avoir un rapport sexuel. Les inquisiteurs ont évoqué les prétendues « marques du diable » (stigmata diaboli), lesquelles, écrit Fabrice Bonvin, font écho aux « scoop marks » des « abductees », lesquelles sont censées indiquer la pose d’un implant. Il note (après d’autres auteurs comme Jean Sider) que des participants au sabbat ont décrit des sévices sexuels comparables aux procédures de prélèvements de matériaux génétiques sur les « abductees », comme ce fut le cas pour Antonio Villas Boas, un jeune Brésilien qui fut contraint à des relations sexuelles avec une humanoïde extraterrestre. Et bien sûr, les « souvenirs-écrans » et les diverses techniques de tromperie des « aliens » font écho aux « fantastiques illusions » (sic) des démons.
« Au Moyen Age, un démon – prenant la forme du mari – fera l’amour à l’épouse, tandis que l’extraterrestre moderne prendra l’apparence de l’épouse pour récolter le sperme du mari. D’un siècle à l’autre, on constate des stratagèmes d’illusion absolument comparables.
Le déplacement jusqu’à l’OVNI s’effectue dans des circonstances identiques au sabbat : nos aïeux étaient contraints de quitter leur couche pour subir des sévices sexuels, tandis que leurs partenaires étaient illusionnés. En se rendant au ‘sabbat’, les victimes passent à travers les portes, tout comme les ‘abductees’ sont téléportés vers l’OVNI en transperçant les murs de leurs demeures. » (F. Bonvin)
Et de citer John Mack qui précise qu’il « est courant que les témoins soient littéralement ‘débranchés’ lors de l’enlèvement d’une personne », ces témoins, qui seraient autrement gênants, étant plongés dans un profond état d’inconscience. Fabrice Bonvin ajoute que les « abductees » exhibent des « scoop marks », à l’image des participants aux sabbats qui portaient la « marque du diable ». De plus, des expérimentations des « aliens » sont issus « des êtres hybrides malingres et en mauvaise santé, tandis que le produit de l’union des démons (incubes ou succubes) avec nos ancêtres du Moyen Age produisait des enfants ‘fort maigres’ ».
« A en croire les inquisiteurs, les participants au sabbat étaient également capables de se transformer en animaux. Le thème de la figure animale renvoie aux souvenirs-écrans d’animaux dissimulant les aliens, soucieux d’approcher et d’illusionner leurs futurs captifs dans les meilleures conditions. » (F. Bonvin) (11)
Que signifient ces rapprochements entre « sabbats » et « abductions » contemporaines ? Pour le défenseur de l’HET que je suis, cela signifie tout simplement que nous avons affaire, avec certains récits de « sabbats », à d’anciens cas d’« abduction » perpétrés (voir mon texte de critique de la théorie de Jean Sider) par une race extraterrestre ou souterraine. Il n’y a là rien, à vrai dire, qui aille sérieusement à l’encontre de la nature extraterrestre de ces événements anciens et actuels. Les interprétations diaboliques et sataniques de ces anciennes « abductions » sont corrélées avec l’univers culturel de l’époque. S’il y a « Zeitgeist », c’est uniquement à ce niveau-là, la nature réelle des entités responsables étant de nos jours plus aisément compréhensible grâce au développement des connaissances. Notons, en outre, que certaines « abductions » sont de nature psychique, ce qui explique le passage, lors d’une décorporation (sortie hors du corps), à travers des portes ou murs. L’intelligence extraterrestre concernée peut en effet provoquer, chez la victime, une décorporation, ainsi que je le théorise dans mon long texte de critique de la théorie de Jean Sider. D’autres récits de « sabbats » sont en fait des projections de conscience au niveau inférieur – dit « bas astral » – du Plan astral…
Fabrice Bonvin note qu’étymologiquement, ”démon” vient du grec « daimôn », qui désigne une présence invisible, protectrice et inspiratrice. L’écrivain Apuline, qui se référait à Platon, parla de « puissances divines intermédiaires » entre « les hauteurs de l’éther et les bas-fonds terrestres », ces êtres ayant reçu, des Grecs, le nom de « démons ». Avant que l’Eglise ne les diabolise, les démons étaient avant tout des messagers, ni bons ni mauvais. Pour la théologie chrétienne, les démons sont des anges déchus, leur chef étant le dénommé Satan. Les Hébreux ont distingué dix catégories de démons…
« Libidineux, les démons cherchent à copuler aussi bien avec les hommes qu’avec les femmes. S’il désire s’accoupler à une femme, le démon prendra la forme d’un ‘incube’. De même, en présence d’un homme, le démon prendra l’apparence d’une ‘succube’, le démon femelle. L’enfant né de ces étreintes est ‘l’enfant du diable’ que l’on reconnaît à sa maigreur malgré les nourrices qu’il épuise. Le lecteur notera que les ‘enfants du diable’ d’antan, maladifs et malingres, fruits de l’union d’un être humain avec un démon, sont l’équivalent des êtres hybrides souffreteux issus des hybridations des extraterrestres.
On parle souvent de possession démoniaque, durant laquelle le démon s’incarne dans le possédé. Au cours d’une possession, la victime perd le contrôle de ses agissements, tient des propos pornographiques et blasphématoires, produit des mimiques, parle en des langues inconnues d’elle-même, etc. Chez les femmes, il est courant que la possession donne lieu à des grossesses fictives. Là aussi, le parallèle est évident : ces récits ne rappellent-ils pas les ‘grossesses interrompues’ modernes, telles que décrites par le Dr Jacobs ? » (F. Bonvin)
Fabrice Bonvin confond ici deux types de phénomènes qu’il convient cependant de différencier :
– Les réels cas de possession (avec l’énoncé de propos pornographiques et blasphématoires, le fait de parler des langues inconnues…), ceux-ci ayant pour origine alléguée une ou plusieurs entités dites du « bas Astral » (ces entités étant l’équivalent réel des « démons »).
– Les cas d’« abduction » qui n’ont rien à voir avec des cas de possession, même si certaines pratiques des « aliens » concernés peuvent y ressembler. Les « grossesses fictives » sont plus logiquement le fait d’anciens cas d’« abductions », les « démons » (ceux de « l’Astral inférieur ») n’engrossant pas leurs victimes…
Fabrice Bonvin évoque ensuite la prétendue « connexion diabolique » théorisée par John Keel et Jean Sider, les extraterrestres étant censés se présenter sous des noms « qui trouvent leurs racines chez les dieux païens des mythologies anciennes ». Dans mon texte de critique de la théorie de Jean Sider, je montre que cette prétendue connexion relève de la spéculation non fondée, les rapprochements phonétiques étant pour la plupart « forcés » pour les besoins de la pseudo-démonstration, seuls quelques-uns pouvant sérieusement prétendre à un tel rapprochement. Justement, ce sont ces quelques exemples que mentionne Fabrice Bonvin pour reprendre à son compte la thèse de Jean Sider. Il cite ainsi le contacté Billy Meïer et l’entité féminine Semjase censée venir de la planète Erra (dans les Pléiades). Les noms « Semjase » et « Erra » appartiennent aux langues sémitiques, Semiâzâ étant le nom de l’un des 21 « anges rebelles » du Livre d’Enoch. Le défenseur de l’HET que je suis dira simplement que, les « anges rebelles » ayant en réalité été, selon divers auteurs et moi-même, des visiteurs de l’espace et non de vrais anges, on pourrait considérer que les noms donnés au contacté sont une allusion implicite à cette origine extraterrestre des « anges » concernés. Le fait qu’il s’agissait d’êtres de chair et non d’entités spirituelles est démontré par le fait que, dans le récit d’Enoch, Semiâzâ était le chef des anges « qui tombèrent amoureux des filles des hommes ». Erra était le dieu babylonien de la peste. Fabrice Bonvin écrit que nous sommes ici en présence de deux noms de démons, mais la réalité est que le premier était, dans la thèse des « anciens astronautes », un visiteur de l’espace…
L’autre exemple donné par Fabrice Bonvin concerne « Ashtar », fréquemment évoqué par des contactés et channels. L’auteur évoque, à la suite de Jean Sider, « Ashtat », la déesse de la fertilité chez les Sémites, et « Ashtaroth », épouse du dieu Baal. Pourtant, comme de tels « coups au but » sont très rares, on peut tout aussi bien privilégier, dans ce cas, la simple coïncidence. Ne pas oublier en outre que, d’après les théoriciens des anciens astronautes et d’après diverses sources « psychiques » (channelings, notamment), de nombreux dieux du panthéon gréco-romain, notamment, étaient en fait, à l’origine, des visiteurs de l’espace ayant interagi, dans le passé, avec l’humanité… Encore un « clin d’oeil » de la source alléguée ?
Fabrice Bonvin observe qu’à l’image des « extraterrestres » (il met les guillemets qui n’ont pour moi pas lieu d’être), les démons communiquent avec les humains par télépathie. Cela n’a en fait aucune incidence sur la réalité de deux catégories d’entités distinctes : des entités désincarnées (fussent-elles du « bas Astral ») dont le mode de communication naturel est de type télépathique, et certains êtres de l’espace disposant de capacités psi autrement plus importantes que celles existant sur Terre.
Autre moyen de communication : le rêve. Fabrice Bonvin cite le Suédois Emmanuel Swedenborg (1688-1772) qui, au cours de transes extatiques, disait voyager sur diverses « sphères » et planètes. (Il s’agissait manifestement de sorties hors du corps.) Il disait que presque tout ce que disaient les esprits relevait « de la fabrication et du mensonge ». Voilà qui ne peut que faire plaisir à Jean Sider et Fabrice Bonvin, même si c’est quelque peu exagéré, sachant qu’il existe, de l’autre côté, des entités ayant divers niveaux de conscience. Cela va des entités réellement trompeuses (celles dites du « bas Astral ») à d’autres entités autrement plus fiables.
Fabrice Bonvin mentionne ensuite les « djinns » (de « janna », cacher, dissimuler) de la tradition islamique. Ceux-ci sont constitués de « feu subtil » ou de « feu sans fumée »… Ils peuvent être bons ou mauvais. Leur chef est Iblis (décrit à la fois comme un djinn maléfique et comme un ange). Ils ont une vitesse de déplacement quasi instantanée. Gordon Creighton a listé leurs caractéristiques : invisibles (mais pouvant être vus par certains animaux), ils peuvent se matérialiser et prendre l’apparence désirée (y compris sous une forme animale). Ils sont qualifiés de « menteurs invétérés », ils produisent des « leurres » et enlèvent des humains. Ils peuvent transporter ou téléporter des gens à grande distance et en peu de temps. Ils ont de fortes capacités télépathiques. Il apparaît clairement que nous sommes ici en présence d’une confusion (une nouvelle fois) entre deux types d’entités :
– Les esprits de la nature (ou « élémentaux ») qui sont des êtres éthériques. Invisibles, certains d’entre eux sont censés pouvoir se densifier temporairement. Ce sont eux qui sont constitués de « feu subtil »… Certains, de type « négatif », sont censés être trompeurs.
– Des êtres de nature physique, lesquels sont les seuls à pouvoir enlever et transporter (ou téléporter) des êtres humains. Ces êtres peuvent être d’origine extraterrestre ou souterraine (des survivants d’une antique civilisation ?).
Certaines caractéristiques, comme les capacités télépathiques, peuvent se retrouver à la fois chez les esprits de la nature (et les désincarnés) et certains extraterrestres.
Les similitudes constatées entre les « djinns » et des facettes du phénomène OVNIs, similitudes qualifiées de « proprement stupéfiantes » par Fabrice Bonvin, s’expliquent en fait, chez les auteurs arabes (comme chez certains ufologues), par la confusion entre deux types de créatures qui peuvent par ailleurs avoir certaines capacités en commun, tout en étant cependant de nature complètement distincte, contrairement à ce que s’imaginent divers théoriciens spéculateurs comme Fabrice Bonvin et Jean Sider. Inconscient des subtilités nécessaires à une bonne compréhension des rapprochements inter-phénomènes effectués, Fabrice Bonvin fait ce commentaire :
« Les démons sont des menteurs invétérés, faisant jeu égal avec les ‘extraterrestres’. Ils sont également de grands illusionnistes, capables de passer de l’état invisible à visible ou de matérialiser des objets physiques qui renvoient à la physique ‘omnijective’ des OVNIs.
Les démons musulmans, les ‘djinns’, font l’usage de pouvoirs surnaturels, de la télépathie, tout comme les OVNIs et leurs occupants. Le contact avec les ‘djinns’ débouche sur l’acquisition de capacités psy, tout comme certains sujets en contact avec l’intelligence supraterrestre – ‘abductees’, ‘contactés’ ou simples observateurs – se voient soudainement dotés de capacités hors normes (…).
Notons encore que les animaux ressentent la présence des ‘djinns’, de même qu’ils sont sensibles aux manifestations de l’intelligence supraterrestre. Dans le même registre, les traditions musulmanes rapportent que les ‘djinns’ sont capables de prendre la forme d’animaux, à la manière des aliens se dissimulant sous l’aspect d’animaux en guise de ‘souvenirs-écrans’. »
Il est faux de dire que les « extraterrestres » (les guillemets sont mis par cet auteur car pour lui il ne s’agit pas de vrais extraterrestres) sont des menteurs invétérés. Nous avons d’ailleurs vu plus haut que l’exemple donné par Fabrice Bonvin, pour justifier ces prétendus mensonges – la déclaration, chez les contactés des années 1950, de l’origine vénusienne ou martienne des êtres rencontrés – n’est pas nécessairement un mensonge… Si certains esprits de la nature (ou certains désincarnés) peuvent temporairement se densifier dans notre environnement, cela ne signifie pas l’identité de nature de ces entités avec les « ufonautes », certains de ces derniers pouvant soit se téléporter, soit – lorsqu’ils sont de nature éthérique ou multidimensionnelle – se densifier aussi dans notre réalité en 3 D. De même, j’ai déjà précisé que si la télépathie est naturelle chez des entités d’autres dimensions, elle est aussi utilisée par des visiteurs de l’espace (dont ceux responsables des « abductions »). L’existence de capacités psi chez certains témoins ou contactés peut s’expliquer par un choix délibéré de l’intelligence extraterrestre (et non supraterrestre), pour une raison précise (en conformité avec le plan de vie des personnes concernées, prévu avant l’incarnation de celles-ci)… Il est normal que les animaux soient aussi sensibles à des présences étrangères d’« outre-Terre » qu’à des entités (« fantômes » ou « djinns ») du Monde spirituel. Prendre l’apparence d’un animal est sûrement possible pour un « élémental » ou le corps astral d’un désincarné (la matière « astrale » est en effet « plastique »), les « souvenirs-écrans » sous forme d’animaux, dans les cas d’ « abduction », n’étant par contre qu’une manoeuvre de l’intelligence extraterrestre pour endormir la méfiance des « enlevés »…
« Ainsi, les traditions chrétienne, musulmane et hébraïque font toutes référence à l’existence d’êtres surnaturels (‘démons’ chez les chrétiens, ‘djinns’ pour les musulmans, ‘archanges’ pour les juifs) qui partagent des caractéristiques communes : invisibilité, communication mensongère, falsification, obsession pour la sexualité humaine. Ces traditions s’accordent pour affirmer l’existence d”êtres surnaturels’ dont les actes et caractéristiques sont identiques aux ‘extraterrestres’ contemporains.
Il est important de garder à l’esprit que les ‘démons’ sont, à l’origine, des messagers, ni bons, ni mauvais, que l’Eglise a diabolisé afin d’assujettir les populations à ses dogmes. A en croire les traditions, les ‘démons’ furent créés par Dieu avant l’Homme. Ils peuvent donc être considérés comme des ‘esprits de la nature’. » (F. Bonvin) (12)
Commençons par préciser qu’on ne peut pas mettre dans la liste les archanges. Ceux-ci, qui sont, au niveau hiérarchique, plus élevés que les anges, ne sont nullement impliqués dans les agissements attribués aux « démons », aux « djinns » ou à certains « aliens »… Les anges, quant à eux, sont de deux types : d’une part, les vrais anges, c’est-à-dire des entités spirituelles comme les archanges (non impliquées par exemple dans les « abductions »), d’autre part, des visiteurs de l’espace (c’est le cas desdits « anges déchus » du Livre d’Enoch ou du récit biblique de la Genèse) qui, dans les temps anciens, ont été pris pour des anges (car venant du « ciel »). Et les archanges, pas plus que les anges, n’ont pas de rapport avec les « démons » et les « djinns », certains de ces derniers étant identifiables à des esprits de la nature (ou « élémentaux »). D’autres « djinns », ceux qui sont censés avoir des aptitudes physiques (comme le fait d’enlever des gens) sont de nature extraterrestre ou souterraine. Idem pour les « démons », la plupart de ces derniers étant bien sûr des entités désincarnées (certains défunts, voire certains élémentaux). La communication mensongère n’est pas le fait des archanges, mais de certains « démons » et « djinns »… Quant à la prétendue falsification (certains « leurres ») des « aliens » (d’origine extraterrestre), elle sert les desseins des êtres concernés, ces êtres ne constituant d’ailleurs qu’une partie des visiteurs extraterrestres. L’obsession pour la sexualité humaine s’observe chez les « aliens » (extraterrestres) responsables des « abductions », que celles-ci soient contemporaines ou anciennes (et imputables, dans ce dernier cas, à des « aliens » identifiés à l’époque à des « démons » ou à des « fées »)…
– Les « fées » :
L’ethnologue (de l’Université de Los Angeles) W.Y. Evans-Wentz est l’auteur de « The Fairy Faith in Celtic Countries » (La croyance aux fées dans les pays celtiques). En 1907, il s’était embarqué pour l’Europe afin de recueillir les derniers témoignages vivants sur le « petit peuple ». Pendant deux ans, il rencontra des dizaines de témoins – souvent des personnes âgées – en Irlande, au Pays de Galles, en Ecosse et en Bretagne.
« Plutôt qu’un endroit en particulier, il semblerait que les fées adoptent un arbre, un champ, une colline, une grotte ou même une demeure, autant de lieux de passage vers le monde des fées. » (F. Bonvin)
Comme d’autres auteurs (Jean Sider, etc.) avant lui, Fabrice Bonvin commet la grosse erreur d’écrire que la problématique des enlèvements se retrouve chez les fées, le mode d’interaction avec les humains choisi par le « petit peuple » étant, « de toute évidence » (sic), le même que celui des « extraterrestres » (avec les guillemets) contemporains. Or, les vraies fées, qui sont de nature éthérique, ne peuvent en aucun cas enlever des gens. Les prétendues « fées » évoquées dans le folklore, qui seraient responsables de tels agissements, ne peuvent être de vraies fées, mais plutôt des êtres de petite taille (confondus avec les gnomes associés à l’élément « terre ») de nature extraterrestre ou souterraine (comme pour le cas de certains « sabbats »)…
Pour justifier l’identité de nature « fées » – « extraterrestres », Fabrice Bonvin évoque : le mimétisme ; le missing time, l’amnésie et l’enlèvement ; le changeling ; la sexualité féerique ; des « pouvoirs dignes des ‘extraterrestres’ » ; la falsification ; les « cercles des fées », alias les « crop circles » ; les mutilations animales ; des manifestations sélectives.
* Le mimétisme. Le « petit peuple » est censé régler son apparence par un procédé de mimétisme, ce dernier étant censé être utilisé « à outrance » (sic) par « l’intelligence supraterrestre » associée au phénomène OVNIs.
Un prêtre irlandais à expliqué à Evans-Wentz que l’opinion communément partagée est que « les fées épousent la forme qu’elles désirent ». A un autre témoin, un membre du petit peuple fit cette déclaration :
« Je suis plus grand que je ne le parais. Nous pouvons rendre le vieux jeune, le grand petit et le petit grand. »
Cette particularité, cependant, est propre aux entités désincarnées, les vraies « fées » faisant partie de cette catégorie. On retrouve cette « plasticité » de la « substance astrale » chez des défunts, ces derniers pouvant modifier leur apparence corporelle (paraître plus jeune, essentiellement). Cela n’a rien à voir avec les vrais « aliens »…
« Le petit peuple recourt au mimétisme pour s’accorder au Zeitgeist ainsi qu’aux particularités de la région dans laquelle il vit. Edouard Brasey note que ‘les nains des Pyrénées ne ressemblent pas à ceux des Alpes, et encore moins aux gnomes qui hantent les montagnes de l’Oural’. Que le lecteur se souvienne de la stratégie similaire adoptée par l’intelligence supraterrestre dans le cadre des enlèvements ‘extraterrestres’ : une majorité de ‘Grands Blonds’ en Grande-Bretagne pour une majorité de ‘Petits Gris’ aux Etats-Unis. » (F. Bonvin)
Là encore, Fabrice Bonvin est en pleine confusion. L’adaptation du « petit peuple » à l’environnement terrestre ne peut être mise en parallèle avec la fréquence d’apparition d’un certain type d’ufonautes dans une région de la planète. J’ai signalé plus haut que cette prétendue adaptation à des particularismes régionaux pourrait s’expliquer, en ce qui concerne la plus grande représentation des Gris aux Etats-Unis, par un agenda particulier des Gris dans cette zone géographique planétaire, ces êtres, qui travaillent « pour eux-mêmes » (par opposition aux neutres et à ceux qui travaillent « en accord avec le plan divin »), pouvant être davantage intéressés par le territoire américain à cause du leadership planétaire de cette nation.
Le théosophe Geoffrey Hodson, qui a observé un gnome en 1922, a déclaré que celui-ci avait saisi l’idée humaine de maison, qu’il semblait s’imaginer que l’endroit était son lieu d’habitation et qu’il avait besoin de lumière. Le gnome « se rappelle et imite nombre de façons de vivre des gens qu’il épie ». Il observa le gnome se transformer en chenille, telle qu’elle est décrite dans « Alice au pays des merveilles », de Lewis Carroll. Edouard Brasey note que le gnome avait lu dans la mémoire de Geoffrey Hodson le souvenir de cette illustration et qu’il avait matérialisé cette dernière. De même, Edward Gardner disait que le choix de la forme était à chercher du côté « de l’influence sur la pensée humaine, individuelle ou de masse ». Fabrice Bonvin fait à tort le parallèle entre ce comportement des « fées », qui n’est en fait que spécifique à certains esprits de la nature ou élémentaux, avec l’idée, selon lui, que ce qu’il appelle l’intelligence supraterrestre puise, pour « régler ses apparitions », dans les schèmes et représentations de la personne.
« Le phénomène OVNI imite nos aéronefs – comme lors de la vague des ‘avions fantômes’ scandinaves – tout comme le petit peuple mime les activités humaines. Un exemple est donné par le poète anglais William Blake (1757-1827) qui observa une procession d’elfes dans son jardin, semblant enterrer l’un des leurs. Une fois le défunt enterré, il y eut des chants, puis les elfes disparurent.
Ce procédé de manifestation – basé sur l’imitation – est commun à toutes les traditions et légendes du monde sur les êtres surnaturels. Par exemple, il existe en Afrique des entités surnaturelles – partageant de nombreuses similarités avec les fées celtes – que l’ethnie locale surnomme les ‘Yumboes’. A en croire les indigènes, ces êtres imitent et miment parfaitement leurs habits ainsi que leurs activités. » (F. Bonvin)
Cependant, comparer ces deux types d’imitation est trompeur. Dans le cas par exemple des « avions fantômes », on peut penser que la possible intelligence extraterrestre à l’oeuvre a utilisé ce stratagème pour ne pas trop attirer l’attention des observateurs terrestres, alors que l’imitation est une caractéristique fondamentale – et non ponctuelle comme certains OVNIs – du « petit peuple », ce dernier n’étant pas de nature physique.
* Missing time, amnésie et enlèvement. Fabrice Bonvin écrit qu’à l’instar des « extraterrestres » contemporains, le petit peuple procède à des enlèvements d’humains, le thème de l’enlèvement étant, écrit-il, « la colonne vertébrale » des récits sur le « petit peuple ».
Evans-Wentz a noté que l’esprit d’une personne revenant du pays des fées n’avait habituellement pas de souvenirs de ce que cette personne y avait vu et fait, une autre croyance assurant que la personne se souvenait de tout mais qu’elle avait été « mise en demeure de se taire ». Ce qui rappelle, note Fabrice Bonvin, les amnésies sélectives rapportées par les « abductees » contemporains.
Un prêtre irlandais a confié à Evans-Wentz que les fées tenaient à commettre les enlèvements dans la clandestinité. Comme les aliens, elles prenaient les dispositions nécessaires à l’amnésie sélective de l’épisode d’enlèvement. Quelquefois, un individu s’absentait au pays des fées pour une heure ou deux, voire 7, 14 ou 21 ans. En général, la personne ne se souvenait plus de ce qu’elle avait vu ou fait lors de son séjour au pays des fées. Lorsqu’elle se rappelait son expérience, elle était « retenue de raconter son aventure ». Si le silence était rompu, les fées pouvaient infliger un « fairy stroke » à l’imprudent, synonyme d’un décès ou, disait-on, d’en enlèvement permanent.
« Une légende irlandaise raconte l’histoire d’un jeune homme, Shon ap Shenkin, attiré par une merveilleuse musique jouée par des musiciens invisibles. Il s’appuie ainsi contre un arbre de belle allure afin de profiter de ce concert. Alors que la musique cesse, il se redresse pour constater que l’arbre n’est plus qu’un tronc mort. Pressé de rentrer chez lui pour raconter son aventure à ses parents, il trouve, à la place de leur belle demeure, une vieille bâtisse. Sous le porche se trouve un vieillard qui l’interpelle. Shon lui explique qu’il vient de quitter ses parents quelques minutes plus tôt. Le vieillard lui demande alors son nom avant de s’exclamer : ‘Shon ap Shenkin ! Tu es mon oncle Shon ap Shenkin ! Mon grand-père m’a souvent parlé de toi ! Tu es l’un de ses fils, disparu un matin dans la forêt pour ne plus jamais revenir !’ Aussitôt que le vieillard eut fini sa phrase, le jeune homme, de soixante ans plus jeune que son propre neveu, fut réduit en poussière. » (F. Bonvin)
Fabrice Bonvin, qui écrit que les témoignages contemporains liés aux OVNIs renvoient au même thème, cite le cas du Brésilien Mario Restier, ce dernier s’étant retrouvé dans un engin spatial à destination de la planète des ravisseurs. Lors d’une visite guidée, il visita le « musée de l’espace » et des usines intergalactiques. Une fois ramené sur Terre, et alors qu’il estimait son absence à 3 jours, il fut surpris d’être accueilli par son père en colère qui lui révéla qu’il avait été absent pendant 4 mois.
John Dunbar (d’Invereen) expliqua à Evans-Wentz qu’il se pouvait que des gens enlevés pour vingt ans eussent l’impression d’avoir été absents l’espace d’une nuit. Un marié disparu le jour de son mariage aurait séjourné au pays des fées pendant plusieurs générations. De retour, il crut revenir le lendemain de l’événement. Il fut étonné de ne plus retrouver ses convives et ne rencontra qu’une vieille femme qui se remémora la cérémonie. Selon une autre légende, un homme vivant à Ystradgynlais (Brecknockshire), qui surveillait son bétail, disparut. Il fut donné pour mort après trois semaines de recherches. Mais il revint à la maison, son épouse lui posant la question : « Tu appelles trois semaines trois heures ? ». Il expliqua qu’alors qu’il jouait de la flûte lorsqu’il fut entouré de petits êtres. Ils chantèrent, dansèrent, puis l’homme perdit conscience.
Une légende taoïste raconte l’histoire d’un homme qui s’était égaré dans un tunnel et avait découvert un « monde merveilleux ». Il était tombé sur un groupe de femmes magnifiques qui lui jouèrent une belle musique tout en l’abreuvant d’une boisson exquise. L’homme s’étant remémoré sa maison et sa famille, il retourna dans le tunnel en suivant une « lumière dansante » jusqu’à la surface. Arrivé au vilage, il ne reconnut personne. Chez lui, il rencontra ses descendants qui lui racontèrent l’histoire d’un de leurs ancêtres qui, 300 ans plus tôt, avait disparu dans un tunnel.
Il est cependant difficile, en analysant ces cas, de déterminer leur nature exacte : de simples légendes (comme la légende taoïste) ou des contacts avec des esprits de la nature ? Certains cas semblent être par contre d’anciens cas d’« abductions » (les êtres perçus étant alors faussement identifiés à des « fées »), comme c’est le cas pour certains récits de « sabbats ».
* Le changeling. Fabrice Bonvin évoque le « changeling », une pratique consistant à enlever un nouveau-né et à le remplacer par un substitut – une réplique exacte du bébé volé -, lequel aurait été une progéniture appartenant aux « fées ». Ce bébé était censé devenir rapidement un vieil être repoussant et vil qui terrorisait l’entourage. Il était censé prendre une apparence ratatinée ou déformée, devenir grognon et maladif, et avoir un appétit vorace.
Wirt Sikes a expliqué que l’aspect du nouveau bébé s’altérait rapidement, le visage se ridant. L’enfant frappait et mordait… Selon la croyance, il fallait, pour récupérer l’enfant volé, se débarrasser du changeling en le jetant dans le feu de la cheminée. Le nourrisson était alors retrouvé, disait-on, au seuil du foyer. Afin d’empêcher le petit peuple de substituer leur progéniture au nouveau-né, les mères plaçaient des pinces en fer au-dessus du berceau.
Dans « Fairy Legends and Traditions » (1825), Thomas Crofton Croker a relaté l’histoire de Mary Scannell qui résidait à Castle Martyr.
« Un jour, elle partit faire la moisson et laissa son nouveau-né à proximité, à même le sol, à un endroit sûr, enroulé dans une couverture. De retour de moisson, à la place du bébé, elle trouva un être de la moitié de la taille du nourrisson, poussant des cris stridents. Elle s’empressa d’amener l’être à une sage qui lui conseilla de le sous-alimenter et de le battre. Elle s’exécuta, infligent des mauvais traitrements au changeling. Après une semaine, elle eut l’imense bonheur de retrouver son bébé à ses côtés, sur son lit. Constatant le mauvais traitement infligé au substitut du bébé, les fées abdiquèrent : le nourrisson fut retourné à sa mère. » (F. Bonvin)
Selon un Irlandais interrogé par Evans-Wentz, les personnes âgées laissent les fées indifférentes, seuls les nouveaux-nés, les jeunes hommes et les jeunes femmes étant enlevés. Il s’avère que les « extraterrestres » (guillemets mis par F. Bonvin) contemporains se désintéressent aussi des personne sâgées, celles-ci étant inadaptées à leurs expérimentations génétiques.
Le poète écossais Walter Scott écrivit qu’on pensait que les elfes enlevaient les enfants des humains afin de les élever comme des enfants appartenant à leur race, les adultes pouvant aussi être soustraits à la vie terrestre. Selon le folkloriste Edwin Hartland (« The Science of Fairy Tales », 1891), la finalité de ces enlèvements était de préserver et d’améliorer la race des fées en élevant les nouveaux-nés et en les unissant avec les elfes. Une autre façon d’améliorer et de renforcer la race du « petit peuple » était d’obtenir « le lait maternel et d’astreindre les femmes à prendre soin des progénitures du petit peuple ».
La spécialiste du folklore celte Katharine Briggs a noté que la capture de jeunes et jolies femmes pour les marier à des « fées » mâles « est presque aussi commune que le rapt des nourrices pour sevrer leurs bébés ».
« Peut-être la raison de ces actions vient-elle du fait que les fées voulaient injecter dans leur lignée, qui dépérissait, du sang neuf et de la vigueur humaine (…). On a supposé que les enfants volés par les fées étaient, soit un tribut payé au Diable, soit un apport pour renforcer leur race qui s’appauvrissait (…). » (K. Briggs)
Edwin Hartland a remarqué que les fées donnaient de l’importance à l’affection et au soin que des femmes pouvaient donner à leurs progénitures. Une légende raconte qu’une femme, ayant découvert un changeling à la place de son bébé, cria aussitôt : « Meurtre ! ». Les « fées » se seraient alors précipitées pour remplacer le changeling par le nourrisson, mais à la condition que la mère allaite le changeling pour une courte durée.
Lors des « abductions » contemporaines, on exige de même, des captifs, que ceux-ci prennent soin des bébés hybrides. Ainsi, l’« abductee » Reshma Kamal expliqua à David Jacobs, sous hypnose, qu’un alien lui ordonna de pouponner un bébé hybride :
« Les aliens peuvent nourrir et habiller les bébés, s’occuper de leurs croissances physiques, mais sont incapables de contribuer à leur développement émotionnel. Ils ont besoin de moi pour le faire. » (R. Kamal)
* Sexualité féerique. A l’instar des « aliens », les « fées » s’intéressaient aussi à la sexualité humaine. Le révérend Kirk écrivit qu’en Ecosse des elfes donnaient rendez-vous à des jeunes gens… En 1597, Andrew Man parla aux juges d’Aberdeen de sa rencontre avec « la reine des elfes », celle-ci ayant pris l’aspect d’un cerf. Ces elfes portaient des vêtements semblables à ceux des êtres humains, ils mangeaient, jouaient et dansaient. Il prétendit s’être uni charnellement à la reine. Pour Fabrice Bonvin, on trouve, dans ce récit, trois traits qui existent aussi bien chez les « extraterrestres » que chez le « petit peuple » : le souvenir-écran animalier, le mimétisme et l’intérêt pour la sexualité. Des traditions chinoises et japonaises mentionnent des êtres elfiques incitant les ermites méditants à des unions charnelles afin de voler leurs âmes.
Des pouvoirs dignes des « extraterrestres ». De nombreuses cultures mentionnent des êtres vivant dans des grottes, des montagnes ou derrière des cascades : nains ou gnomes (France), Browales (Ecosse), Cluricaunes (Irlande), Taitters (Suède), Trolls (Islande), Kobolds (Norvège), Hobgolblins (Angleterre), Servants (Suisse), Nis-kobolds (Allemagne). Ils avaient une réputation de guérisseurs et connaissaient, dit-on, tous les secrets de la nature. Ils avaient aussi des « pouvoirs ». Selon Claude Lecouteux, le nain pouvait se rendre invisible grâce à « la cape follette » (Tarnkappe) et aller en un instant là où il le désirait. En Bretagne, les Korrigans (des fées) étaient censés se transporter en un clin d’oeil d’un bout du monde à l’autre. Les fées bretonnes pouvaient apparaître, à l’image des « extraterrestres », sous forme animale. Pour Fabrice Bonvin, cette stratégie de camouflage et de falsification fait écho au « mimétisme OVNI ».
* La falsification. Une légende raconte l’histoire d’un homme, dont le couple n’avait pas d’enfants, qui monta à cheval de nuit et entendit, le long de la route, les pleurs d’un nourrisson. Il présenta celui-ci à son épouse. Or, le bébé s’avéra n’être qu’un vulgaire morceau de bois. A l’extérieur de la maison, de « vieilles fées » interpellèrent l’homme en se moquant de lui, lui faisant savoir combien il était facile, de nuit, de le tromper. Une histoire raconte qu’une paysanne se vit remettre, « du Malin », un présent qui s’avéra n’être que des « escailles de verre » (sic)…
* Les « cercles des fées », alias les « crop circles ». Les traditions racontaient que la nuit les fées dansaient et exécutaient des rondes folles. Le lendemain matin, on observait des traces appelées « cercles des fées ». Selon Leroux de Lincy, les fées étaient responsables « de cercles d’un vert brillant » aperçus sur les pelouses.
* Les mutilations animales. Le « petit peuple » portait de l’intérêt au bétail.
« Vaches, chevaux étaient enlevés, rendus exsangues ou carrément tués par les fées ou les elfes. Un phénomène similaire, lié au phénomène OVNI et apparu en 1967, décime des cheptels entiers, principalement nord-américains : il s’agit des mutilations animales. Les traditions celtiques racontent que les fées tuaient le bétail au moyen de ‘l’elf-shot’ ou ‘trait de l’elfe’, et qu’il était ensuite vidé de son sang.
Dans l’ouest de l’Irlande, la coutume voulait qu’après la traite d’une vache, on trempait le pouce dans le seau pour faire le signe de croix sur la cuisse de la vache pour se protéger des fées. Un pasteur écossais raconta à Evans-Wentz l’histoire d’une femme qui stoppa net ses offrandes de lait aux fées. Les fées se vengèrent en enlevant l’une de ses vaches. » (F. Bonvin)
Des manifestations sélectives. Seuls les gens doués de « seconde vue » sont capables d’observer le « petit peuple ». Une femme du Pays de Galles a expliqué que seuls quelques privilégiés pouvaient voir les fées et interagir avec elles. Fabrice Bonvin écrit que la sélectivité des témoins d’apparitions OVNIs ou des « abductees » intra-familiaux « obéit à la même logique sélective ».
Fabrice Bonvin écrit qu’il se peut que les manifestations féeriques visent des observateurs multiples, « tout comme l’intelligence supraterrestre peut apparaître à un grand nombre » (comme dans le cas de l’atterrissage de Ruwa au Zimbabwe, en septembre 1994). Un mystique irlandais qui avait le don de « seconde vue » a déclaré à Evans-Wentz que la même fée avait été observée par plusieurs individus doués de « seconde vue » et qu’ils en avaient donné une description identique.
-La conception de Fabrice Bonvin :
Fabrice Bonvin note que nombreux sont ceux qui considèrent, à tort, les contes comme « d’innocentes inventions destinées à un public enfantin ».
« En fait, les contes s’inspirent de traditions ancestrales dont les thèmes, universels témoignent de la présence, sur Terre, d’une intelligence étrangère depuis des temps immémoriaux. » (F. Bonvin)
Nos ancêtres ont rapporté l’existence d’êtres dont le modus operandi, les activités, et les objectifs sont la réplique de nos « extraterrestres » actuels.
« Même les effets liés à ces apparitions, comme la distorsion temporelle, le missing time ou l’induction du ‘facteur Oz’, renvoient directement à l’intelligence supraterrestre.
En effet, le petit peuple, par l’intermédiaire de modus operandi similaires aux aliens (falsification, mimétisme, télépathie, emploi de souvenir-écran, invisibilité, disparition et apparition instantanées), vise des objectifs apparents identiques (amélioration de leur race) par des procédés semblables (enlèvements de jeunes personnes), tout en produisant des effets similaires sur les captifs (missing time, altération de la conscience).
A l’instar des aliens, le petit peuple interagit avec les hommes à travers la sexualité et montre de l’intérêt pour le bétail qu’il capture ou mutile, ce qui évoque l’énigme contemporaine des mutilations animales. » (F. Bonvin)
Ce qui est dit des aliens, ajoute cet auteur, s’applique parfaitement au « petit peuple ». David Jacobs a relevé que les aliens programment des amnésies sélectives, communiquent par télépathie et créent des images complexes ou des scénarios dans le mental des humains, comme ils peuvent provoquer l’excitation sexuelle et des émotions (comme la passion amoureuse, la peur ou les angoisses). Par simple manipulation mentale, ils peuvent mener à l’orgasme et rendre les gens amoureux. Or, on a vu comment les individus enlevés au Pays des fées « ne se souviennent de rien, sont la proie d’illusions et de mises en scène, en plus d’être victimes de manipulation visant à les exciter sexuellement ».
Fabrice Bonvin évoque le cas d’un jeune couple (Peter et Frances) d’Afrique du Sud, ce cas étant connu sous le nom d’« incident de Beit Bridge », lequel eut lieu pendant la nuit du 30 au 31 mai 1974. Alors qu’ils se trouvaient à dix kilomètres au sud d’Umvuma, les jeunes mariés virent ce qu’il pensèrent être un policier assis au bord de la route, tenant un talkie-walkie. Ce curieux « policier » avait un uniforme d’aspect métallique et « plastifié » (selon le terme utilisé par Frances). Frances se retourna pour mieux l’observer, mais le personnage avait disparu. Vers 2 heures 30, une lumière inhabituelle de couleur bleue se positionna dans le ciel et poursuivit le véhicule en s’alignant sur la vitesse de ce dernier. Les faisceaux des phares et la lumière intérieure du véhicule faiblirent, mais la radio continua à fonctionner. Le couple ayant aussi noté dans la voiture une chute anormale de température, tous deux s’enveloppèrent de manteaux. Le couple n’ayant pu ralentir le véhicule, le couple se déplaça à 160 kilomètres/heure sur une distance de plus de 18 kilomètres. Peter avait perdu tout contrôle de la voiture. A 4 heures 30, le couple atteignit le garage de Fort Victoria où le pompiste nota un dysfonctionnement des phares… Le couple ayant repris la route, l’environnement sembla se transformer, seuls trois bus vides parqués au bord de la route étant visibles, le tout dans un silence complet. Peter raconta qu’à partir de 5 heures 30, il perdit toute notion de temps et qu’il se sentit dans un état comateux. Frances s’endormit et, trois minutes après, Peter perdit conscience de tout. C’est à 7 heures 30 que le couple atteignit Beit Bridge. L’horloge du poste douanier de Beit Bridge indiquait 8 heures 30, alors que la voiture et les montres du couple affichaient 7 heures 30. En quittant Fort Victoria, Peter se souvint avoir mis le compteur kilométrique à zéro. Ce compteur n’indiquait que 17 kilomètres alors que la distance entre Fort Victoria et Beit Bridge est de 288 kilomètres. Quand le couple voulut refaire le plein d’essence à Beit Bridge, le réservoir ne put que contenir 2 litres, ce qui correspondait à la quantité utilisée entre Fort Victoria et l’endroit où se déroula l’épisode d’altération de la conscience. Peter et Frances se rendirent alors compte qu’il manquait une heure de temps.
« Nous avons là des thèmes chers aux croyances sur le petit peuple : souvenons-nous de l’aventure vécue par Shon ap Shenkin, dont l’état de conscience et la perception du temps sont modifiés par la musique jouée par les elfes, et dont l’absence dura 60 ans. » (F. Bonvin)
Le 3 décembre 1974, le docteur Paul Obertik ayant hypnotisé le couple, il apparut que Frances avait été rendue inconsciente entre Fort Victoria et Beit Bridge.
Que ce soit lors d’apparitions d’OVNIs ou lors d’« abductions », il est courant, écrit Fabrice Bonvin, que l’« intelligence supraterrestre » déconnecte les témoins indésirables, « comme le sont les maris ou épouses des conjoints enlevés par les démons succubes ou incubes du Moyen-Age ».
Frances ayant été « déconnectée », Peter déclara qu’une entité extraterrestre s’est alors matérialisée sur le siège arrière de la voiture.
« La forme fut projetée directement sur le siège arrière et resta là assise pendant tout le voyage. Il me dit que je verrais ce que je voulais voir, dedans et autour de lui. Si je voulais le voir comme un canard, je le verrais comme un canard. » (Peter)
Selon Fabrice Bonvin, l’utilisation, par l’« intelligence supraterrestre », des schémes cognitifs des captifs afin de régler ses manifestations, « renvoie au stratagème utilisé par le ‘petit peuple’ pour apparaître aux mortels ».
Un faisceau lumineux, projeté en direction du véhicule, permit à Peter d’observer l’intérieur du vaisseau. C’était juste un espace vide… Peter reçut, par voie télépathique, des informations.
« En résumé, le mode opératoire, les activités, les objectifs et les effets sur l’environnement du petit peuple répondent – point par point – à la fiche signalétique du phénomène des enlèvements, composante de l’intelligence supraterrestre. Quelle interprétation en donner ?
Les socio-psychologues arguent que la continuité du thème de l’enlèvement, qui voit les extraterrestrres succéder aux fées, est l’expression d’impulsions psychologiques profondément ancrées en l’Homme. Est-ce que ces impulsions psychologiques peuvent rendre compte des invariants, tels que les souvenirs-écrans animaliers ou le missing time ? Ne s’agit-il pas plutôt de propriétés de l’intelligence supraterrestre ? Et que dire des effets physiques que des impulsions psychologiques ne peuvent évidemment pas produire ? L’étude de Bullard a, par ailleurs, montré que le phénomène des enlèvements – à l’instar de l’intelligence supra-terrestre – est structuré et possède des traits stables. Ces traits ne trahissent pas de mystérieuses impulsions psychologiques mais l’existence d’une intelligence qui, depuis des siècles, interagit avec les êtres humains par l’intermédiaire d’un modus operandi aisément identifiable. » (F. Bonvin)
Là où je ne suis pas du tout d’accord avec Fabrice Bonvin, c’est lorsqu’il écrit que cette intelligence, qu’il a nommée « intelligence supraterrestre », fonctionne en instrumentalisant le Zeitgeist, le « ‘petit peuple’ d’autrefois, crédible et concevable pour les gens de l’époque », étant pour cet auteur la réplique des « extraterrestres » contemporains. Pas plus que je ne suis d’accord avec la conception selon laquelle « l’apparence des fées, nains, elfes et autres extraterrestres ne trahissent le véritable visage de cette intelligence », tout cela relevant, selon cet auteur, d’une « mise en scène » dont le but serait de servir d’interface à l’interaction avec des êtres humains sélectionnés par l’intelligence « supraterrestre ». Faisant allusion à sa thèse, il écrit qu’on comprend mieux certains témoignages d’OVNIs, comme celui d’un garde du parc national de Paxson, dans l’Alaska. Durant l’hiver 1976, cet homme patrouillait avec son coéquipier lorsque tous deux aperçurent une lumière pulsante, cette lumière étant comme vivante… On ne voit pas en quoi ce témoignage de « lumière pulsante vivante » irait dans le sens de la thèse de Fabrice Bonvin.
En fait, tous les rapprochements effectués entre certaines manifestations du « petit peuple » et les agissements des aliens contemporains n’impressionnent aucunement le défenseur de l’HET que je suis : dans certains cas de prétendues « fées » ou de prétendus « elfes », nous avons simplement affaire à d’anciens cas d’« abduction » réalisées par des êtres d’origine extraterrestre ou souterraine (voir mon texte de critique de la théorie de Jean Sider) et attribuées à tort, par nos ancêtres, à des fées ou à des elfes. Néanmoins, les véritables fées ou elfes, qui font partie intégrante de ceux qu’on appelle les esprits de la nature ou « élémentaux », existent au même titre que les extraterrestres. Ces esprits de la nature, connus depuis longtemps des occultistes (que ces derniers appelaient des « élémentaux »), sont des entités éthériques et, en conséquence, ils ne peuvent évidemment pas être responsables des enlèvements perpétrés par les êtres impliqués dans les cas anciens d’« abduction ». Si vous lisez les trois livres suivants sur les esprits de la nature, vous aurez l’occasion de vous rendre compte que les vrais « elfes » ou « fées » n’ont strictement rien à voir avec les aliens, anciens (fausses « fées ») ou contemporains, responsables des enlèvements à bord d’OVNIs :
* « Rencontre avec les êtres de la nature », d’Anne Givaudan, éditions S.O.I.S., 2011.
* « La magie du ruisseau », de Dominique Kubler, éditions Le Temps Présent, 2015.
* « Le portail des Elfes », de Marie Johanne Croteau-Meurois, éditions Le Passe-Monde, 2015.
On voit tout de suite, à la lecture de ces livres, que les vrais esprits de la nature n’ont strictement rien à voir avec les “aliens” ! Il s’agit de témoignages de personnes contemporaines ayant vu des « esprits de la nature », Dominique Kubler ayant même pu les photographier. A ces trois livres, on peut ajouter celui de Peter Richelieu : « La vie de l’âme pendant le sommeil » (éditions Vivez Soleil, 1991, traduction d’un livre initialement publié en Angleterre dans les années 1940). Ce dernier livre contient certains passages relatant la rencontre de l’auteur avec des esprits de la nature, Peter Richelieu ayant pu visiter en décorporation, lors du sommeil, la zone correspondante du Plan astral où résidaient ces entités. Des théosophes avaient aussi parlé des esprits de la nature (les vrais, pas ceux théorisés par des auteurs comme Jean Sider et Fabrice Bonvin)… Contrairement à ce que fait Fabrice Bonvin, il est donc tout à fait faux de conclure que les « soucoupes volantes », les « triangles volants », les entités extraterrestres, les fées, les trolls, les elfes, les démons, sont interchangeables et ne forment « que des leurres adaptés au Zeitgeist ». Les extraterrestres d’une part, les fées, trolls, elfes et démons d’autre part, sont des entités totalement distinctes, nos ancêtres ayant seulement identifié certains êtres responsables d’enlèvements à des entités qui faisaient partie de leur univers conceptuel de l’époque.
Dans son livre paru en 2005, Fabrice Bonvin fait pourtant allusion aux « élémentaires » ou esprits de la nature, les fées, trolls, démons et djinns étant identifiés par lui comme faisant partie de cette « famille ». Le médecin et alchimiste suisse Paracelse (1493-1541) écrivit que les « élémentaires » ressemblent aux humains dans leur organisation et leur apparence, mais qu’ils étaient semblables aux esprits « en termes de rapidité et de locomotion ». Un certain type d’entité correspond à l’un des quatre éléments (terre, eau, air, feu) :
Les nains et les gnomes sont associés à l’élément terre. Ils habitent sous la terre et sont censés travailler les métaux précieux. Ils sont les gardiens des cavernes et des trésors cachés.
Les sirènes et les ondines sont associées à l’élément eau. Elles ont la réputation de charmer les hommes…
Les elfes et les fées sont associés à l’élément air. Amoureux de l’art et de la beauté, ils seraient les élémentaires les plus évolués.
La théosophe Helena Blavatsky (1831-1891) précisa que ces êtres n’avaient ni esprit immortel ni corps tangible. Ils ont une forme « astrale ».
« La partie la plus solide de leur corps est ordinairement juste assez immatérielle pour échapper à la perception de notre vision physique, mais pas assez insubstantielle pour qu’ils ne puissent être parfaitement reconnus par la vision interne ou clairvoyante. » (H. P. Blavatsky)
Elle ajouta que ces entités, qui vivent dans l’éther, peuvent utiliser celui-ci pour produire des effets physiques. Ils peuvent condenser cet éther afin de constituer des corps tangibles auxquels ils peuvent donner la forme qu’il leur plaît « en prenant pour modèle les portraits qu’ils voient gravés dans la mémoire de personnes présentes ». Il n’est pas nécessaire que les personnes pensent à la forme qui va être représentée, son image pouvant être effacée depuis des années.
Si, selon H. P. Blavatsky, c’est la manipulation de l’éther qui rend possibles les effets physiques produits par les élémentaires, la théosophe ayant mis l’accent sur le caractère protéiforme des élémentaires « qui s’inspirent des représentations et schèmes cognitifs pour se manifester », Fabrice Bonvin élargit de façon abusive cette conception en y intégrant les manifestations d’OVNIs associées à tort à la même « intelligence supraterrestre ». (13) Dans le cadre de mon modèle théorique, les matérialisations et dématérialisations s’expliquent en réalité soit par une maîtrise, par l’intelligence extraterrestre, du procédé de téléportation, soit, chez les entités extraterrestres de type multidimensionnel (« éthérique »), par une densification temporaire de leur corps éthérique et de leurs vaisseaux de lumière. Mais ces êtres n’ont aucun rapport avec les élémentaires qui sont des entités différentes (et qui résident sur les Plans éthérique et astral).
Dans l’état « astral », note Fabrice Bonvin, l’élémentaire serait invisible, alors que dans l’état « éthérique » il devindrait visible aux clairvoyants. Il cite l’occultiste Michel Coquet pour qui l’apparence réelle d’un élémentaire est celle d’un « petit nuage magnétique » que seul un sujet doué peut discerner et qu’au moment de sa naissance, l‘élémentaire « copie la mode de la région où il apparaît et en fait sa propre forme-pensée ».
« Généralement décrit comme une sphère pulsant et présentant un noyau clair, il peut se condenser et se matérialiser en utilisant la conscience collective comme photocalque. Il imite ainsi les plantes ou les animaux ou, plus traditionnellement, s’inspire des pensées humaines provenant du subconscient pour apparaître. L’élémentaire possède donc un corps qui n’est ni physique, ni matériel. Il est fait d’énergie pure, lumineux et translucide, qui se fond dans l’environnement dont il adopte – par un procédé de mimétisme – la forme et la couleur. » (F. Bonvin)
Les élémentaires sont les gardiens de la nature. Michel Coquet a précisé que la vie citadine faisait fuir les fées, la pollution étant pour elles une chose terrible qu’elles s’efforcent d’éviter. Un individu impur, dont l’aura est emplie de passions, de colère et d’autres émotions négatives, ressemble à « une véritable tempête éthérique », et l’on comprend que les fées ne s’approchent des gens que lorsque ceux-ci s’harmonisent avec tout ce qu’il y a de beau dans la nature. La communauté du « petit peuple » a stoppé ses manifestations, écrit Fabrice Bonvin qui cite l’elficologue Petrus Barbygère selon lequel les Erdluitle, nains montagnards vivant en Allemagne du Sud, en Suisse et dans le nord de l’Italie, redoutent avant tout la pollution générée par l’activité humaine. Ils ont fini par disparaître, selon Edouard Brasey :
« Le petite peuple est depuis longtemps en voie d’extinction totale. On ne rencontre plus jamais de gnomes au détour d’un chemin (…). Notre civilisation occidentale, urbaine et policée, est pour une large part responsable de cette désaffection du petit peuple à notre égard. »
Il convient d’abord de noter que les témoignages relatifs au « petit peuple » n’ont en réalité pas disparu, comme en témoignent les quelques ouvrages récents que j’ai cités un peu plus haut, ceux d’Anne Givaudan, de Dominique Kubler, de Marie Johanne Croteau-Meurois… Ces esprits de la nature sont donc toujours présents dans notre environnement.
Les esprits de la nature étant toujours présents et étant en réalité totalement distincts des « ufonautes » ou « aliens » associés aux manifestations d’OVNIs, on mesure l’absurdité et la fausseté des propos de Fabrice Bonvin pour qui les apparitions du « petit peuple » ont laissé place à des manifestations en phase avec la nouvelle ère industrielle et technologique. Il est ainsi inexact de prétendre qu’il y a une « instrumentalisation » du Zeitgeist, car, contrairement à ce qu’insinue Fabrice Bonvin, il n’y a pas d’« intelligence supraterrestre » qui adapte ses apparitions en prenant une allure technologique. Fabrice Bonvin fait le commentaire erroné suivant :
« La grande vague d’OVNIs de 1897 marque un virage déterminant de l’intelligence supraterrestre qui substitue dorénavant à la féerie du petit peuple la toute-puissance technologique avec ses ‘dirigeables fantômes’ munis de faisceaux lumineux et de turbines empruntées aux machines à vapeur. L’explosion de la première bombe atomique en 1945 et le début de la conquête spatiale annonceront la surenchère de la ‘technologisation’ des manifestations de l’intelligence supraterrestre. Maîtresse de l’illusion, elle fera désormais croire aux visiteurs ‘extraterrestres’.
Cette intelligence, véritable système en interaction avec l’environnement terrestre, a adapté – c’est-à-dire ‘technologisé’ – ses interactions avec l’Homme, en tout cas sur le plan formel. Car si les vaisseaux spatiaux et les extraterrestres remplacent désormais les démons et les fées, les modus operandi et invariants témoignent d’une présence séculaire.
Aussi bien l’odyssée scientifique et technologique de l’Homme que son rapport à la nature déterminent les formes que prennent les manifestations de cette intelligence. Peut-on vraiment s’en étonner, sachant que le petit peuple était considéré comme l’incarnation personnifiée de la nature ? »
Ici, Fabrice Bonvin est encore en pleine confusion. L’apparence des « dirigeables fantômes » de 1897 peut simplement être une forme de dissimulation exercée par une éventuelle présence extraterrestre (ou « agarthienne »?), afin de ne pas trop attirer l’attention des témoins de l’époque. Il n’existe en outre aucune « maîtrise de l’illusion » chez l’intelligence (qui n’est pas « supraterrestre » mais est extraterrestre) qui s’est manifestée, après la Seconde Guerre mondiale, sous « forme technologique », et son but n’a pas été de « faire croire aux visiteurs extraterrestres », les manifestations de cette intelligence n’ayant fait que refléter la nature réelle de celle-ci. De plus, on ne peut pas dire que les extraterrestres ont remplacé les « démons » et les fées, ces deux types d’entités continuant, en réalité (voyez les livres mentionnés plus haut), à être perçus à notre époque. (Je précise quand même que les vrais « démons », qui n’ont rien à voir avec les « fées », sont ceux qui – en tant que désincarnés perturbateurs du « bas Astral » – sont à l’origine de certains cas de « hantises » et de « poltergeist », ainsi que ceux qui sont à l’origine de certains cas dits de « possession ».) Quant aux invariants et modus operandi « séculaires », ils s’expliquent facilement, pour certains cas évoqués, par d’anciens cas d’« abduction » (extraterrestre ou souterraine) non identifiés comme tels par les gens de l’époque (car cela ne pouvait pas s’intégrer dans leur conception du moment). Fabrice Bonvin n’a donc pas raison lorsqu’il conclut, à tort, que « l’odyssée scientifique et technologique » de l’Homme et le rapport à la nature de ce dernier déterminent les formes que prennent les manifestations de l’intelligence que l’auteur qualifie de « supraterrestre » sans pour autant être capable de l’identifier… Et si le « petit peuple » était considéré comme l’incarnation personnifiée de la nature, c’est tout simplement parce que les vraies « fées » et les vrais esprits de la nature ont pour fonction de s’occuper du monde végétal et des divers « éléments »… Mais ils n’ont rien à voir avec les anciens cas d’abduction perpétrés par des êtres identifiés parfois à tort, par nos ancêtres, à des « fées ».
Fabrice Bonvin souligne que les messages délivrés par les « extraterrestres » ont – depuis les années 1950 – « constamment mis l’accent sur notre rapport à la nature ». Chez les contactés des années 1950 et 1960, les messages avaient « une coloration écologique, mettant en garde contre la course aux armements et la prolifération nucléaire ». Sous hypnose, les « abductees » d’aujourd’hui « servent la même litanie, à savoir que l’humanité court au désastre écologique par sa faute ». John Mack a ainsi relevé qu’avant toute chose, « les informations communiquées par les aliens traitent du statut de la Terre et du rapport que l’on entretient avec elle », et qu’il était fort possible que la protection de la vie sur notre planète « soit au cœur du phénomène des enlèvements ». L’origine extraterrestre (et non « supraterrestre ») des êtres rencontrés par les contactés des années 1950 est d’autant plus évidente qu’il s’agissait de rencontres physiques (il ne s’agit pas d’« abductions » perpétrées dans un état modifié de conscience). Les êtres rencontrés faisant partie intégrante d’individus qui oeuvrent dans le cadre d’un processus d’assistance à l’humanité, il est tout naturel qu’ils aient mis en garde leurs contactés contre les dangers qui guettaient l’humanité. Ce genre de mise en garde et le message écologique associé ne signifient évidemment pas, contrairement à ce que s’imagine Fabrice Bonvin, qu’ils émanent de la même « intelligence supraterrestre » que celle du « petit peuple », les extraterrestres et les vraies « fées » étant bien sûr deux catégories totalement distinctes d’entités. Fabrice Bonvin s’est fourvoyé, après d’autres spéculateurs, à propos d’une même identité entre entités différentes et c’est donc de façon tout à fait inexacte qu’il écrit que l’analyse des données suggère que l’intelligence supraterrestre, comme il l’appelle, « ne provient ni d’Alpha du Centaure ni des Pléiades ». Cette intelligence ne cohabite pas sur Terre avec l’Homme « depuis le commencement des temps » (sic). L’argumentation de Fabrice Bonvin est encore une fois fallacieuse :
« D’abord, la constance de modus operandi et d’effets distinctifs de l’intelligence, à savoir la falsification, le mimétisme, l’altération de la conscience, l’usage de capacités psy et de souvenirs-écrans, l’intérêt pour la sexualité, montrent qu’une seule et même intelligence interagit avec l’Homme sous différentes dénominations : démons, fées ou extraterrestres. L’adaptation formelle de l’intelligence au Zeitgeist indique que les ‘extraterrestres’ d’aujourd’hui sont les fées d’antan. Il n’est pas davantage question de ‘fées’ que d”extraterrestres’, ces ‘entités’ n’étant que des interfaces permettant à l’intelligence de communiquer avec l’humanité.
Les traditions des Anciens sur les élémentaires et les démons soulignent la présence séculaire, voire millénaire, de cette intelligence sur Terre. L’existence de ces entités serait même antérieure à l’Homme, si l’on s’en tient à ces écrits.
N’est pas contacté par l’intelligence supraterrestre qui veut. De même que seuls les individus doués de seconde vue interagissent avec le petit peuple, une minorité d’individus sont contactés par les OVNIs et leurs occupants. Il s’agit de la fameuse sélectivité des témoins. »
Bref, c’est du « Jean Sider tout craché », mais sous une forme plus « angélique »… (Voyez, dans la même rubrique, mon long texte de critique de la théorie de Jean Sider.) Mais tout est faux dans cette citation. Il convient donc de rectifier en précisant que la « constance » de modus operandi et d’effets distinctifs à travers le temps s’explique simplement par le fait que nous avons affaire, dans certains cas, à d’anciens cas d’« abduction » d’origine extraterrestre ou souterraine mis à tort sur le compte des « fées » ou du « petit peuple », d’autant que les êtres à l’origine de ces enlèvements sont généralement de petite taille (c’est le cas des « Gris »). Le seul « Zeitgeist » qu’il y a, dans cette histoire, c’est l’attribution erronée des enlèvements à des êtres (les « fées » et le « petit peuple ») faisant partie de l’univers mental et conceptuel des gens de l’époque. Et contrairement à ce qu’écrit Fabrice Bonvin, il est bien question de « fées » (les vraies) et d’extraterrestres (correctement identifiés à notre époque), ces « entités » n’étant pas de même nature et n’étant donc pas les interfaces d’une intelligence supraterrestre qui n’existe pas (telle que définie par cet auteur). Et il n’y a pas que les « élémentaires » et les « démons » qui ont existé de tout temps, la présence extraterrestre (physique et « multidimensionnelle » ou « éthérique ») sur notre planète étant tout autant permanente ! Enfin, il est normal que seules les personnes dotées de clairvoyance puissent voir les vraies « fées » puisque ces dernières sont de nature « éthérique » ou « astrale » – d’où, dans ce cas, une « sélectivité » bien naturelle des témoins. D’un autre côté, les intelligences extraterrestres contactent seulement les personnes appropriées ou qui ont, dans certains cas, un « contrat de vie » (programmant une rencontre physique dans le cadre d’une mission de vie) ayant été « signé » avant l’incarnation des personnes concernées (comme dans le cas de certains contactés ou « abductés »). Qu’il y ait une sélectivité dans ce dernier cas, c’est normal, car si celle-ci n’avait pas existé, cela aurait signifié qu’il y aurait eu un contact planétaire officiel, ce que les intelligences extraterrestres concernées se sont refusées à faire jusqu’à maintenant, pour des raisons qui les concernent. (Voyez, à ce propos, mes quatre textes : « Extraterrestres. Le problème du non-contact. »)
Dans la liste de ses « repères » (sic), Fabrice Bonvin écrit que le phénomène des enlèvements est l’une des composantes de l’intelligence supraterrestre, ce qui est erroné, car il n’y a pas d’intelligence supraterrestre telle que comprise par cet auteur, l’enlèvement, ancien (fausses fées) ou moderne, n’étant le fait que d’une intelligence extraterrestre ou souterraine. Dans tous les cas, l’enlèvement ne peut être opéré que par des êtres physiques (certains « Gris » pouvant cependant provoquer une décorporation chez leurs « victimes »). Et je ne suis pas d’accord avec la déclaration du même auteur selon lequel l’hypothèse extraterrestre appliquée au phénomène des enlèvements « soulève davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses », la raison invoquée par Fabrice Bonvin étant que la « propriété ‘omnijective’ du phénomène, son champ d’action et sa constance temporelle » suggérent, prétend-il, une explication radicalement différente. La « constance temporelle » n’est pas nécessairement en opposition avec une origine extraterrestre des enlèvements car on ignore de façon précise la raison des agissements de l’espèce extraterrestre particulière (qui n’est qu’une espèce extraterrestre parmi bien d’autres) impliquée dans ceux-ci. En outre, Fabrice Bonvin confond l’intérêt naturel des « élémentaires » (les vrais) vis-à-vis de la nature (c’est leur fonction de veiller à son bon fonctionnement) avec les avertissements de certains extraterrestres pour la préservation de la vie sur Terre. L’« enjeu écologique » pointé par cet auteur n’est pas le même chez les esprits de la nature et certains visiteurs de l’espace. (14)
Nous avons par ailleurs vu que Fabrice Bonvin a cité les propos de l’ésotériste Michel Coquet. Mais ce qu’il n’a pas cité de cet auteur, c’est notamment ce commentaire (je donne aussi cette citation dans mon texte de critique de la théorie de Jean Sider) à propos de la prétendue relation entre les « élémentaux » et les OVNIs :
« Prenons un exemple : J. Vallée cite le Révérend Robert Kirk qui a décrit en long et en large l’organisation des elfes. A en croire cet auteur, les elfes auraient laissé des traces d’organisation matérielle et auraient même été jusqu’à posséder une certaine littérature. Ce gentil théologien était sans conteste un grand ignorant du monde élémental, ce qui n’est pas étonnant vu ce que l’Eglise est devenue au cours des siècles. En reprenant de telles idées, J. Vallée est passé à côté de l’essentiel (…).
Le grand problème des folklores, légendes ou traditions campagnardes rapportés d’un lointain passé, c’est que, à l’inverse de la Tradition qui maintient une transmission inchangée, ils s’adaptent et se transforment au gré des conteurs, de leur imagination et de leur mémoire. Les légendes, par rapport aux faits réels qu’elles véhiculent, sont aussi méconnaissables que peut l’être la théologie catholique moderne par rapport à son expression originelle, le Verbe fait chair. On y mélange sans vergogne les croyances campagnardes, les phénomènes atmosphériques (foudre, feux follets, comètes, etc.), quelques vestiges d’authentiques traditions, des contes allégoriques ou imaginaires, avec de véritables apparitions d’o.v.n.i., d’élémentals, de dévas ou de sages. Et de tout cela on espère retirer un enseignement ! Ce n’est pas sérieux. Il y a une petite part de vérité en toute chose, mais il faut une grande discrimination et une connaissance approfondie des mystères sacrés pour pouvoir formuler une conclusion définitive. » (15)
* Transes chamaniques, etc. :
Fabrice Bonvin évoque l’altération de la conscience censée caractériser le chaman, le témoin d’OVNI, l’« abductee » et le consommateur de DMT (voir, à propos de la relation DMT/aliens, mon texte : « La molécule de l’esprit, l’ayahuasca et les états modifiés de conscience », même rubrique), lesquels sont censés revenir du Mundus Imaginalis (théorisé par Henri Corbin) « avec des scénarios, des rencontres et des histoires similaires ». Il y a là aussi de la confusion, le « témoin d’OVNI » n’ayant rien à faire ici. Certains cas d’« abductions » (pas tous, car il en est de nature physique) ont impliqué un état modifié de conscience dans la mesure où l’intelligence extraterrestre à l’origine du phénomène a provoqué, chez le sujet, une décorporation, le chaman pouvant aussi se connecter, via l’ingestion de certaines substances, à des intelligences extérieures, certaines de ces dernières pouvant être de type « extraterrestre multidimensionnel » ou « éthérique ». (Voyez mon texte que je viens de mentionner.) Quant au Mundus Imaginalis, il s’agit du Plan astral des occultistes, et il n’a donc rien à voir avec les aliens associés aux « abductions » (ni à l’intelligence extraterrestre impliquée dans le phénomène OVNIs).
Le fait que les voyages chamaniques et les enlèvements extraterrestres « regorgent de symbolique animalière » (consultation d’« esprits-animaux » par les chamans et souvenirs-écrans d’animaux chez des « abuctees ») n’implique pas du tout que nous ayons ici affaire à une même intelligence qui impliquerait le même rapport entretenu par l’Homme avec la nature.
Fabrice Bonvin, qui évoque la présence de « soucoupes volantes » dans les transes du peintre chaman Pablo Amaringo, écrit que cela trahit une origine commune… Ceci est inexact car, comme je le mentionne dans mon texte mentionné ci-dessus, il est possible à certaines personnes d’entrer en contact, à la faveur d’un état modifié de conscience, avec des entités extraterrestres de type multidimensionnel ou éthérique (originaires de notre système solaire ou d’autres systèmes solaires). Fabrice Bonvin cite Michael Craft (« Alien Impact ») :
« Il existe tant de correspondances entre les expériences psychédéliques et certains états de conscience lors de rencontres avec les OVNIs, qu’il n’est plus possible de séparer ces deux types d’expérience. (…) Les contactés, magiciens, adeptes du channeling, chamans, ainsi que les Indiens d’Amérique, expérimentent tous les mêmes choses. »
Or, les correspondances évoquées s’expliquent fort bien par le contact avec des intelligences extraterrestres de type multidimensionnel…
Selon Michael Craft, lorsque les témoins rencontrent des « aliens » ou perdent la notion du temps en observant des OVNIs, il se pourrait bien qu’ils pénètrent dans le « Dreamtime » des Aborigènes d’Australie, les phénomènes étant identiques, écrit-il. En réalité, le fait que certains aliens agissent sur la conscience de certains témoins d’« abductions » n’est nullement incompatible avec l’origine extraterrestre des entités impliquées.
Fabrice Bonvin écrit que les « incubes », qu’ils soient démons ou fées, jouent un rôle dans la problématique OVNI. Mais les agissements anciens de certains « démons » ou de certaines « fées » sont, comme je le soutiens, des récits s’expliquant par d’anciens cas d’« abductions » perpétrés par des aliens d’origine extraterrestre (voire souterraine – voir l’Agartha).
« Ce sont apparemment des entités similaires qui interagissent avec les populations chamanes ‘Iban’ de Bornéo. On les accuse de charmer leurs victimes afin de voler leurs âmes ; ils sont décrits comme des animaux prenant forme humaine et capables de s’accoupler avec leurs proies. Une malade du nom de Rabai rêvait qu’elle faisait l’amour avec son mari, avant de se réveiller et de constater que la porte de la demeure était ouverte. Mais son mari était là, dormant à ses côtés. Elle réalisa alors qu’elle avait reçu la visite d’un incube qui avait pris la forme de son mari.
Et que penser des témoignages de voyages psychédéliques sous DMT décrivant des procédures médicales dignes des expérimentations des ‘aliens’ ? Ne sont-elles pas l’indication que les manifestations de l’intelligence supraterrestre trouvent leurs origines dans ce Mundus Imaginalis accessible à volonté dans un état de conscience modifié ?
Les similarités entre les expériences psychédéliques et les diverses manifestations de l’intelligence supraterrestre sont très nombreuses. Les contenus des messages délivrés par les entités (à caractère écologique), la nature même des contenus perceptifs (‘elfes’, ‘expérimentations médicales’, ‘soucoupes volantes’), la qualité subjective d’absolue réalité des expériences, ainsi que les effets (dons psy, guérisons) sur les sujets se répètent dans les deux types d’expérience. » (F. Bonvin)
Que de confusions, là encore, une confusion qui se poursuit dans cette autre déclaration erronée : les « réalités parallèles » (dont l’auteur est incapable d’identifier la nature) accessibles dans des états modifiés de conscience « recoupent si parfaitement les expériences OVNIs que l’on peut raisonnablement établir le quartier général de ces manifestations dans le Mundus Imaginalis ». Ceci est inexact, tout simplement parce que le « Mundus Imaginalis » est aisément identifiable, comme je le rappelle, au Plan astral, d’où les « aliens » (extraterrestres) ne sont pas originaires… Les voyages psychédéliques sous DMT comportant des contacts avec d’apparentes intelligences extraterrestres s’expliquent (voyez mon texte mentionné) par des contacts avec des entités extraterrestres de type éthérique accessibles à la faveur d’états modifiés de conscience (ce qui n’exclut pas l’existence d’autres contacts, avec des êtres extraterrestres physiques, chez des témoins d’OVNIs et chez des contactés). S’agissant des chamanes de Bornéo et d’autres types de récits similaires, il est parfois difficile d’identifier la nature réelle de l’expérience : contacts avec des entités « astrales » ou avec des êtres responsables de réelles « abductions » ? On peut trouver des traits communs (dons psi, messages à caractère écologique, etc.) dans deux types de phénomènes d’origines distinctes sans que cela soit pour autant un indice de l’identité de ces origines.
Fabrice Bonvin écrit que n’en déplaisent « aux tenants de l’HET, les manifestations de l’intelligence supraterrestre ne se limitent pas à la composante physique ». Ce que cet auteur et beaucoup d’autres ne comprennent pas, c’est que cela n’a aucune incidence contre la réalité de l’origine extraterrestre de nombreux OVNIs, ceux-ci ayant une double origine extraterrestre : éthérique et physique, d’autres manifestations (certains cas de « fées », etc.) s’expliquant par des contacts avec des entités « astrales » ou désincarnées. L’origine unique aux multiples manifestations « paranormales » est un mythe, comme l’est la prétendue intelligence supraterrestre théorisée par Fabrice Bonvin.
Fabrice Bonvin évoque des « paradoxes » qui suggèrent que les motivations et objectifss déclarés par cette prétendue intelligence supraterrestre ne peuvent être qu’un tissu de mensonges, comme dans le cas des « intimidations » des Men in Black qui ne sont jamais mises à exécution. C’est ignorer que les MIB sont une manifestation particulière d’une intelligence exotique particulière dont le comportement trompeur ou manipulateur ne reflète aucunement l’ensemble des manifestations ufologiques et paranormales. De plus, les mensonges allégués ne couvrent que les agissements d’entités spécifiques (entités du « bas Astral », etc.), mais en aucun cas ceux de l’ensemble des entités impliquées dans les diverses manifestations ou les divers phénomènes relevant du « paranormal ». Dans le cas contraire, on tomberait dans la théorisation paranoïaque de Jean Sider, avec ses entités fluidiques manipulatrices tous azimuts. (Voyez mon texte de critique de cette dernière théorie.)
« Quant aux enlèvements commis par les fées ou les extraterrestres, ils sont censés ambitionner la création d’une race hybride, future héritière de notre planète. Mais ces rapts se produisent depuis des siècles, le scénario dure et perdure selon un schéma identique. Ces enlèvements s’apparentent davantage à un rituel qu’à une campagne de récoltes de matériaux génétiques. Quel est l’objectif de ce rituel ? » (F. Bonvin)
C’est une conclusion absurde, d’autant que l’objectif de ce prétendu « rituel » n’est pas explicité. Les agissements anciens et contemporains d’entités extraterrestres, conçus comme des prélèvements de matériel génétique, ne sont pas invalidés par l’ancienneté de ce type de procédure, pour la simple raison que l’on ignore en fait la réelle intention des êtres à l’origine de ces agissements. De plus, contrairement à ce qu’écrit Fabrice Bonvin, l’idée, en matière de visites d’OVNIs, d’un repérage planétaire, d’une étude scientifique et d’une surveillance extraterrestre, n’est aucunement « une voie sans issue » (sic), comme est totalement fausse l’assertion de cet auteur selon lequel les « soucoupes volantes » ne sont pas extraterrestres…
Voici, avec mes commentaires, les « repères » mis en exergue par Fabrice Bonvin :
Il écrit que les états modifiés de conscience accessibles par diverses méthodes (dont la « dissociation ») jouent un rôle important dans les contacts avec « l’intelligence supraterrestre ». Ceci n’est vrai, en réalité, que pour un certain nombre de manifestations, étant entendu, par ailleurs, qu’il n’existe aucunement une « intelligence supraterrestre », mais divers types d’intelligence, physiques et éthériques, extraterrestres et autres (vraies « fées », etc.).
Il écrit que le « Mundus Imaginalis » abriterait une « mémoire universelle » contenant l’ensemble de savoir (présent, passé et futur) de l’humanité. Ce « Mundus Imaginalis » serait habité par une intelligence composée d’entités autonomes. Le mimétisme, le « parasitage », etc., relèveraient de l’usage de cette « bibliothèque universelle ». Il y a, ici, de grosses confusions. S’il est vrai que la « mémoire universelle » (il s’agit des « Annales akashiques ») existe, le « Mundus Imaginalis » peuplé d’entités autonomes correspond, ainsi que je l’ai précisé plus haut, au Plan astral des occultistes. Par contre, le mimétisme, le « parasitage », etc., n’ont strictement rien à voir avec la « bibliothèque universelle », cette dernière n’étant qu’un simple enregistrement des événements passés et présents, ainsi que des potentialités du futur. Le mimétisme et d’autres caractéristiques ufologiques sont simplement le fait de certaines entités de nature extraterrestre…
A propos des pratiques chamaniques qui impliquent des états altérés de conscience, via l’usage de plantes hallucinogènes (avec psilocybine ou molécule DMT), il s’avère que la rencontre avec des « elfes » ou des OVNIs s’explique simplement par le contact avec des entités éthériques résidant au niveau astral ou éthérique de la Terre (c’est le cas des « vrais » elfes) et avec des entités extraterrestres de type éthérique ou « multidimensionnel ».
Après avoir rappelé que l’homogénéité, la récurrence et la cohérence du contenu des transes chamaniques, l’observation d’« elfes » et la référence aux « procédures médicales » (présentées par l’auteur comme étant des thèmes récurrents du champs d’action de « l’intelligence supraterrestre ») ne peuvent s’expliquer ni par la psychopathologie, ni par un dysfonctionnement du lobe temporal, ni par des influences culturelles, Fabrice Bonvin ajoute que la remarquable constance du contenu suggère l’existence du Mundus Imaginalis. Ceci est seulement vrai en partie car si divers phénomènes et manifestations relèvent bien du Plan d’existence qualifié d’« astral » par certaines sources, d’autres manifestations impliquent l’action d’êtres de nature physique (extraterrestre ou souterraine, selon les cas). A ce titre, on ne peut aucunement écrire, contrairement à ce qu’a fait Fabrice Bonvin, que les parallèles entre les expériences psychédéliques et les diverses manifestations de ce qu’il appelle (à tort) « l’intelligence supraterrestre » désignent le Mundus Imaginalis « comme le quartier général de cette intelligence », seules certaines manifestations étant imputables à des entités du Plan astral. Car si les contenus à caractère écologique des messages délivrés par les entités, la nature des contenus perceptifs (« elfes », « expérimentations médicales », « soucoupes volantes »), la qualité subjective d’absolue réalité des expériences, ainsi que les effets (dons psi, guérisons) sur les témoins, apparaissent dans les deux types d’expériences (16), cela n’implique pas pour autant l’origine unique de ces phénomènes attribués à tort à une même « intelligence supraterrestre ». Dans mon modèle théorique (voyez ma critique de la théorie de Jean Sider), j’explique en effet que divers types d’entités peuvent produire des effets analogues. On peut ainsi trouver un « message écologique » chez des visiteurs de l’espace (ce que montre notamment divers récits de contactés, ces derniers n’ayant point été en « état modifié de conscience »). Il ne faut pas confondre les vrais elfes (de nature éthérique) avec des êtres ainsi affublés de cette identité par nos ancêtres, certains des êtres mentionnés ayant sûrement été des aliens qui ont procédé, comme à notre époque, à des « abductions » interprétées selon le contexte socioculturel de l’époque. J’ai aussi expliqué que les entités perçues par des chamanes peuvent être d’une double nature : elfes de nature éthérique et entités extraterrestres de nature éthérique. (Voyez, pour cette distinction entre les deux types d’entités extraterrestres – physiques et éthériques -, mon texte de critique de la théorie de Jean Sider.) Des facultés psi peuvent se rencontrer chez les clairvoyants pouvant accéder, avec ou sans drogues, au Plan astral (le « Mundus Imaginalis » théorisé par Fabrice Bonvin à la suite d’Henri Corbin), mais aussi chez des témoins d’OVNIs ou d’« abduction », l’existence de ces capacités pouvant résulter, dans certains cas, d’une sélection de ce type d’individus par l’intelligence extraterrestre, certaines personnes ayant en outre peut-être planifié, avant leur incarnation (c’est le cas de certains contactés), leurs « rencontres extraterrestres ».
* Le prétendu « symbolisme » des enlèvements :
Fabrice Bonvin a émis l’hypothèse erronée que son inexistante « intelligence supraterrestre » intégre les apparitions d’OVNIs, d’humanoïdes et de MIBs, les enlèvements, les cercles dans le blé et les mutilations animales. Ces diverses manifestations ont en réalité diverses origines : les OVNIs, les humanoïdes et les MIBs, les enlèvements et certaines mutilations animales, ont une origine extraterrestre, les cercles dans le blé étant, pour la plupart, d’origine humaine.
L’intelligence n’étant pas d’origine unique (il y a de vrais elfes et divers types d’entités extraterrestres ayant des origines et buts différents), on ne peut pas non plus dire que les invariants sont constitutifs de la structure psychologique de cette mythique « intelligence supraterrestre », on ne peut pas dire qu’elle s’organise en système (comme un ensemble d’éléments organisés en fonction d’un but). On ne peut pas non plus dire, contrairement à ce qu’insinue Fabrice Bonvin, que cette inexistante intelligence supraterrestre unique prend soin de dissimuler sa véritable identité « et de justifier ses interventions par des motifs fallacieux », car il est inexact de prétendre qu’elle s’inspire du Zeitgeist. Le « petit peuple » au Moyen Age désignait parfois des êtres à l’origine des « abductions » de nature extraterrestre, le vrai « petit peuple » désignant néanmoins des entités de nature éthérique, ces dernières ne pouvant pas, bien sûr, être à l’origine de réels enlèvements.
Comme justification du « Zeitgeist », Fabrice Bonvin donne aussi l’évocation, à l’aube de la conquête spatiale, de Vénusiens, « pour, finalement, se réclamer d’une banlieue cosmique, une fois Mars et Vénus déclarées exemptes de toute intelligence évoluée ». Ceci est inexact car il est bien connu, dans certains milieux ésotériques et du channeling, que ces planètes sont réellement habitées sur un niveau dimensionnel différent du plan physique de ces planètes… (Voyez par exemple ma critique de la théorie de Jean Sider.)
Contrairement à ce qu’insinue Fabrice Bonvin, l’intelligence ne nous trompe pas sur son origine, pas plus qu’elle ne trompe l’humanité sur ses buts réels. Il y a en réalité divers types d’intelligence ayant des objectifs divers. De façon inexacte, Fabrice Bonvin déclare que cette (inexistante) intelligence unique agite des objectifs apparents « que beaucoup prennent pour argent comptant, par paresse ou commodité intellectuelle ». Contrairement à ce qu’a écrit cet auteur, il n’y a pas eu, chez les occupants d’OVNIs, de simulacre d’enquêtes scientifico-botaniques de notre environnement, et il n’y a pas eu de leurre chez les êtres occupés à récolter des minéraux ou des végétaux, à pomper de l’eau dans un lac, l’exploration de nos ressources ne constituant manifestement pas un objectif de façade. Comme il n’y a pas là, contrairement à ce qu’écrit l’auteur, de mise en scène, il n’y a pas de raison de poser cette question posée par Fabrice Bonvin : quels sont les véritables objectifs de ces manifestations d’OVNIs ?
Selon Fabrice Bonvin, la collecte, depuis plusieurs siècles, de matériel génétique humain, suggère plutôt que la question génétique est un prétexte aux enlèvements, une idée que je ne partage évidemment pas, l’examen médical, les cicatrices sur les « abductees » et le prélèvement génétique n’étant point, contrairement à ce que pense Fabrice Bonvin, une subtile mise en scène. Contrairement à ce que pense Fabrice Bonvin, l’exploration scientifique pour les OVNIs, le prélèvement génétique chez les « aliens », les manœuvres d’intimidation des MIBs, ne forment pas un ensembble de mobiles apparents, « prompts à dissimuler le véritable enjeu de l’interaction entre l’intelligence supraterrestre et l’humanité ».
Le prétendu véritable objet du mobile est le témoin, les répercussions sur ce dernier étant censées permettre de lever le voile sur les réelles motivations de (l’inexistante) intelligence supraterrestre. Que le phénomène OVNI ait des répercussions sur les témoins, on n’en disconviendra pas, mais cela ne permet pas pour autant de rejeter l’origine extraterrestre des manifestations concernées. Fabrice Bonvin cite Tim Edwards et Joe Firmage qui ont fait une « expérience d’un élargissement de la conscience se traduisant par le développement d’une sensibilité à l’équilibre écologique planétaire ainsi qu’aux rapports avec leur entourage ». Mais tout ce que note Fabrice Bonvin à propos de l’évolution ou de l’élargissement de la conscience chez les témoins, à propos des répercussions sur la vie spirituelle et la manière de voir le monde des « abductees », peut très bien s’intégrer dans une lecture extraterrestre des manifestations d’OVNIs et des enlèvements.
Marie-Thérèse de Brosses cite le cas d’une femme qui, à la suite de son « examen médical extraterrestre », ne put plus supporter que quelque chose pénétrât son corps. Il s’avère que certains « abductees » ont tenté de se suicider. Le psychologue américain Jo Stone-Carmen a ainsi noté, dans une étude, que 13 « abductees » sur 23 ont attenté à leur vie. Pour le psychothérapeute Paul Watzlawick, la confusion déclenche « une recherche immédiate de la signification »… Jodi Dean, une professeure associée de sciences politiques (New York), note que les « abductees », transformés, cherchent une réponse à leurs traumatismes… Les « abductees » se concentrent désormais sur leur équilibre physique, mental et spirituel, sur leur relation aux autres et à la planète. Afin de répondre à leur nouvelle vision du monde, ils changent de métrier, s’investissent dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de l’écologie.
Pour la contactée Virginia Aronson (l’auteure de « Celestial Healings »), le développement de la conscience humaine est l’objectif des « aliens ». Après son expérience, elle a connu une extraordinaire augmentation de sa capacité à l’empathie.
« Quand je m’assois et que j’écoute quelqu’un, je peux ressentir ses sentiments. Ils pénètrent mon âme et je perçois ce qu’il ressent, que ce soit positif ou négatif. » (V. Aronson)
Selon John Mack, le phénomène des enlèvements change en profondeur la perception que les « enlevés » ont d’eux-mêmes, du monde qui les entoure et de la place qu’ils tiennent. Ils reçoivent des informations relatives à la destinée de la Terre et à la responsabilité de l’humanité quant à ses activités destructrices. Les « abductees » reçoivent leurs informations à travers des projections sur des « écrans géants » ou par transferts télépathiques avec les aliens.
L’« abductee » perçoit alors des scènes apocalyptiques : Terre ravagée par un holocauste nucléaire, vastes étendues de terre désertique et d’eau polluée, ouragans, tremblements de terre… La plupart du temps, les kidnappés étaient convaincus que ces scènes allaient se réaliser dans un futur proche. John Mack considérait que ces visions reflètent la situation émergente affectant la Terre. Les spécialistes reconnaissent l’intérêt croissant des « abductees » pour la défense de l’environnement. Kenneth Ring a montré que 85% de ses sujets exprimaient une vive préoccupation pour l’état de la planète. Fabrice Bonvin note que ces messages à caractère écologique visent, avant tout, à sensibiliser l’« abductee » à la situation de désastre écologique. Pour John Mack, la protection de la Terre est au cœur du phénomène des enlèvements, lequel est alors considéré comme l’aboutissement d’un engagement d’une intelligence en faveur de l’évolution de la conscience et de la préservation de notre planète. Les « abductees » deviennent davantage conscients du destin de la Terre, de la race humaine et de l’ensemble des formes de vie… Une « abductee » a dit qu’elle considérait que la Terre est un organisme vivant. Les « abductees » s’estiment connectés à un grand tout, et John Mack a relevé que cette disposition d’esprit s’exprime le plus souvent par un amour inconditionnel pour la nature « ainsi que par des dons de communication avec les animaux et les esprits totémiques ». John Mack a noté que les « abductees » ont conscience d’avoir une mission à remplir ou une responsabilité à assumer « en enseignant à leurs semblables la manière de développer une approche de la vie ainsi qu’une vision différentes de la place de l’Homme sur Terre ». Kenneth Ring a évoqué, chez deux témoins, les conséquences de l’observation d’OVNIs. L’un d’eux reçut un message télépathique au sujet d’une « mission à remplir » au service de la planète, et le second nota que son expérience l’avait incité à chérir toutes les formes de vie…
Tous ces éléments mis en exergue par Fabrice Bonvin sont en fait parfaitements cohérents avec l’idée d’un contact avec des intelligences extraterrestres, les « abuctions » et les observations d’OVNIs relevant d’une origine extraterrestre et en aucun cas d’une irréelle « intelligence supraterrestre » (celle théorisée par Fabrice Bonvin).
C’est donc à tort que Fabrice Bonvin écrit que les « prétendus objectifs de l’intelligence supraterrestre – l’exploration spatiale et le projet d’hybridation – constituent un astucieux écran de fumée symbolique adapté à l’air du temps », et que les « mobiles apparents, imprégnés du Zeitgeist de l’ère spatiale, dissimulent la véritable entreprise de l’intelligence supraterrestre : la transformation de la conscience humaine à travers la communication symbolique ». Bien sûr, il n’y a aucun symbolisme dans les « abductions », les apparitions de MIBs et les manifestation d’OVNIs. Il est absurde de dire, comme le fait Fabrice Bonvin, que les enlèvements, les mutilations de bétail, les manifestations d’OVNIs, sont des interactions, à caractère symbolique, de l’intelligence supraterrestre, pas plus qu’il est exact de prétendre qu’une majeure partie des communications de l’intelligence supraterrestre (inexistante telle que théorisée par Fabrice Bonvin) relève de la métaphore, laquelle n’est aucunement l’outil majeur de cette fausse intelligence supraterrestre et laquelle ne s’allie pas à la communication symbolique « pour procéder au processus de transformation du contacté ». Comme il n’y a pas de symbolique du phénomène d’enlèvement, il est absurde de déclarer que la communication métaphorique et symbolique de ce phénomène est particulièrement manifeste, car toutes les phases du scénario de l’enlèvement ne renvoient pas, à travers le symbole et la métaphore, « à la présente condition de l’espèce humaine, à ses dérives écologiques et technologiques ».
Attribuer un simple rôle symbolique aux êtres hybrides des récits d’« abduction » relève de la spéculation. Et si les aliens s’intéressent à la reproduction de l’être humain, cela n’est pas pour autant, dans le cadre de l’HET que je défends, un vecteur de communication symbolique.
De même, l’apparence et le comportement des Gris ne sont pas, contrairement à ce que pense Fabrice Bonvin, vecteurs de symboles, dans la mesure où cette apparence et ce comportement reflètent la véritable nature de ces êtres. Pour répondre à la question posée par Fabrice Bonvin, l’aspect rachitique et maladif des Gris n’exprime pas « la transposition métaphorique d’une culpabilité toute occidentale d’un équilibre écologique sacrifié sur l’autel de la technologie ». Et c’est donc à tort que Kenneth Ring a écrit que si on interprète le symbolisme (qui, en fait, n’existe pas) du phénomène de l’enlèvement « commee une espèce de rêve commun à l’espèce, le message est que notre monde, symbolisé par l’univers des ‘Gris’, est en train de périr et que nous devons progresser vers une espèce plus évoluée ».
C’est à tort que Fabrice Bonvin écrit que les manifestations de l’intelligence supraterrestre (en fait inexistante) reflètent, à divers niveaux, notre Zeitgeist, « renvoyant l’image de nos craintes et de nos pires cauchemars dans un langage métaphorique ». Il n’y a pas davantage de symbolique liée à la pigmentation de la peau, généralement grise, des entités. Il est ridicule d’écrire, comme le fait Fabrice Bonvin, que le gris, « en s’accordant parfaitement à l’aspect rachitique des entités, traduit le désastre écologique et le danger que l’humanité fait peser sur son avenir et celui de la planète ». Comme il est ridicule d’ajouter que le comportement des Gris reproduit de manière métaphorique « l’uniformisation des comportements, du mode de vie et de la pensée qui étouffent les collectivités depuis l’avènement de l’ère industrielle »… Autre absurdité : l’intérieur des « vaisseaux spatiaux » est en parfaite conformité avec le message symbolique de l’intelligence supraterrestre (qui n’existe pas), sous le prétexte que ces endroits sont (a noté John Mack) en principe très violemment éclairés, que l’atmosphère est humide et glaciale, que l’ambiance est toute clinique (froide et « stérilisée »), cette atmosphère étant censée représenter, selon Fabrice Bonvin, l’omniprésence de l’emprise technologique sur les rapports humains, avec pour corollaires l’individualisme, la solitude et la tristesse.
Les énormes yeux des « aliens », en forme d’amande et occupant toute la largeur du faciès, ne possédant ni iris, ni pupille, ni cornée, jouent un rôle important dans la transmission télépathique avec les « abductees ».
« Ils permettent non seulement de lire les pensées des kidnappés, mais aussi de transmettre des impressions, des suggestions ou des injonctions. En fixant les ‘abductees’, les ‘Gris’ peuvent mettre à nu le passé, le présent et le futur du captif, tout en évoquant des émotions de grande intensité. C’est pourquoi les ‘abductees’ essaient d’éviter le contact avec ces yeux décrits comme une ‘ouverture sur l’infini’.
En fixant les kidnappés dans les yeux, les ‘aliens’ communiquent sur la situation périlleuse de la Terre. » (F. Bonvin)
Ainsi, Emma, une « abductee », précisa qu’alors que l’entité la fixait, il lui fut suggéré que les Terriens faisaient du mal à leur planète. Sue, une autre captive, précisa que plus elle plongeait son regard dans les yeux de l’entité, plus ceux-ci prenaient de l’importance. Une sensation de terreur envahit subitement Sue, laquelle eut l’impression de chuter dans les yeux de l’être. Credo, un troisième « abductee », expliqua que si on regardait dans les yeux de l’être, on ne voyait que l’éternité, le vide… Mais contrairement à ce qu’écrit Fabrice Bonvin, l’oeil ne devient alors pas un « un puissant vecteur de communication symbolique », la communication télépathique ne prenant pas, à travers les yeux des « aliens », « une tournure symbolique de grande importance ». De même, il n’y a pas de connotation symbolique dans « l’immensité noire des yeux » (sic), cette tonalité n’ayant pas pour finalité de s’accorder avec la pigmentation grise des « aliens », « noir et gris exprimant notre propre détresse ». Il n’y a bien sûr aucun symbolisme dans tout cela, la peau de ces « aliens » étant simplement grise et leurs yeux simplement noirs. Et alors ? Chercher du symbolisme là-dedans est absurde… Et contrairement à la spéculation de Fabrice Bonvin, la noirceur des yeux des « aliens » n’est pas susceptible de symboliser « le processus d’élargissement de la conscience des ‘abductees’, préfigurant la transformation de l’humanité toute entière ». Toutes les spéculations « symboliques », dépourvues de fondement, de Fabrice Bonvin, sont là pour évacuer la réelle composante extraterrestre du phénomène des « abductions »…
Quelques instants avant leur enlèvement, de nombreux « abductees » rapportent avoir rencontré un animal aux grands yeux (daim, chouette ou cerf), la nature extraterrestre de celui-ci n’étant révélée que sous hypnose.
« Certains pensent que le souvenir-écran est une défense psychologique saine et naturelle, consécutive à l’expérience traumatisante. D’autres estiment qu’il relève d’une manipulation délibérée des aliens. » (F. Bonvin)
Au lieu de s’en tenir à cette formulation de bon sens, c’est par contre de façon inexacte que Fabrice Bonvin postule qu’il semble que l’emploi de souvenirs-écrans « s’inscrit harmonieusement dans les stratégies de falsification des diverses manifestations de l’intelligence supraterrestre ». Or, je le répète, l’intelligence supraterrestre n’existe pas, telle que comprise par Fabrice Bonvin… Le but de l’intelligence extraterrestre (et non « supraterrestre ») associée aux enlèvements est bien sûr de tromper les souvenirs conscients des captifs, la transmission de messages symboliques étant ici absente, même si, pour John Mack, les représentations animales portent aussi en elles « un pouvoir symbolique ». Fabrice Bonvin fait le rapprochement avec les « esprits-animaux » des pratiques chamaniques. Mais ces « esprits-animaux », contactés dans le « Mundus Imaginalis » (qui correspond en réalité au Plan astral), n’ont strictement rien à voir avec les souvenirs-écrans utilisés par les « aliens », et ces « esprits-animaux », pas plus que les « elfes rencontrés sous tryptamine » ne sont « une facette des émanations de l’imaginal, royaume de l’intelligence supraterrestre ».
Fabrice Bonvin, qui écrit que l’origine commune des « esprits-animaux », elfes et aliens est confirmée par les chamans, cite, pour étayer ses dires, le chaman brésilien Bernardo Peixoto, pour qui esprits-animaux et aliens sont une même et unique chose, ce qui est en fait une absurdité.
« Il explique que les ‘esprits-animaux’ prennent la forme la plus familière au chaman et la fixent définitivement. Les entités en contact avec sa tribu, les ‘ikuyas’, sont les ‘messagers’ du ‘Grand Esprit’, au même titre que les ‘Gris’ servent d’interface à l’intelligence supraterrestre pour agir sur la conscience humaine. Selon Bernardo Peixoto, les ‘esprits’ ont récemment multiplié les contacts auprès ‘d’abductees’ en raison de l’imminence du danger écologique. Il confirme également que les ‘ikuyas’, dont la mission consiste à imprégner l’humanité du principe d’interconnexion – ‘nous ne sommes qu’une partie d’un grand Tout’ -, se situent à un autre niveau d’existence. » (F. Bonvin)
Le chaman évoqué confond en fait divers types d’entités, les « esprits-animaux » (sûrement des entités d’origine « astrale ») n’ayant rien à voir avec les « aliens » (d’origine extraterrestre). Et il est bien sûr inexact de dire, contrairement à ce qu’écrit Fabrice Bonvin, que les Gris servent d’interface à « l’intelligence supraterrestre » pour agir sur la conscience humaine, cette prétendue intelligence n’étant, telle que conçue par Fabrice Bonvin, que le fruit de l’imagination interprétative de cet auteur. Les « aliens » ne sont pas des « esprits », le message écologique étant simplement le fait de certains visiteurs de l’espace. Et si les « ikuyas », qui sont des êtres de « l’Astral » et non des aliens, se situent à un autre niveau d’existence, c’est parce qu’il s’agit non pas d’aliens (d’origine extraterrestre), mais d’entités du Plan astral.
Pour Carol et d’autres kidnappés, « la figure totémique de la chouette joue un rôle important dans leur dévelopement personnel », et pour Fabrice Bonvin l’animal totémique de la chouette possède les attributs majeurs (omniscience, dons psi et capacité d’adapter son apparence au contexte) des manifestations de l’intelligence supérieure, ce qui est encore absurde, d’une part parce que cette intelligence n’existe pas et d’autre part parce que seuls certains aliens ont utilisé cette représentation animale. Quant au cerf, le même auteur parle de frappant parallèle symbolique avec les manifestations de l’intelligence supraterrestre (inexistante), le cerf étant réputé, sur le plan symbolique, pour ses dons de perception extrasensorielle… Ainsi, écrit Fabrice Bonvin, « l’adoption de formes animales évocatrices de l’identité alienne s’inscrit dans une dynamique préfigurant la communication symbolique avec l’intelligence supraterrestre ». Et de citer John Mack pour qui le phénomène des enlèvements semble évoquer un monde riche en images symboliques « qui ouvre les kidnappés à des niveaux profonds de la psyché humaine, individuelle et collective ». Si au départ, les « abductees » ne comprennent pas la signification de ces symboles, ils ressentent leur importance. Cependant, là aussi, ceci ne concerne que les agissements de certains aliens, et non ceux d’une mythique intelligence supraterrestre censée regrouper l’ensemble des manifestations extraordinaires.
Fabrice Bonvin évoque ce qu’il appelle une « chamanisation des contactés », en faisant le parallèle entre le processus de transformation personnelle chez le chaman et chez l’« abductee ». Cependant, contrairement à ce qu’il s’imagine, il s’agit là d’une trajectoire comportementale analogue qui résulte d’expériences différentes relatives à des contacts « exotiques » (entités « astrales », aliens) d’origines diverses. Si, comme l’écrit Fabrice Bonvin, les « abductees » se sentent tiraillés entre deux mondes, « à l’instar des chamans voyageant entre les différents niveaux de l’imaginal, des mondes souterrain et supérieur », c’est, là aussi, confondre deux mondes distincts : celui des « aliens » (d’origine extraterrestre) et celui de diverses entités résidant sur divers niveaux du Plan astral (le niveau « souterrain » – c’est-à-dire celui du « bas Astral » – et le niveau de l’Astral moyen ou supérieur).
Selon Ed Bullard, le voyage chamanique et le phénomène des enlèvements font partie du même processus, car les chamans et les « abductees » révèlent « des alternatives de vie dans ce monde », et selon Fabrice Bonvin les « abuctees » jouent le rôle de messagers, de prophètes, « répercutant le message des aliens, émanations de l’intelligence supraterrestre ». Mais il n’y a pas, encore une fois, d’intelligence supraterrestre « bonvienne »…
« Tant chez le chaman qu’auprès de l’‘abductee’, le contact peut se solder par l’acquisition ou le développement de dons psy. De même que les chamans deviennent les ‘maîtres de l’extase’, les kidnappés acquièrent des dons paranormaux. John Mack note que l’intégration des expériences débouche sur ‘une plus grande intuition : ils développent alors des pouvoirs psychiques comme la clairvoyance ou la vision à distance’. Les enquêtes menées au Royaume-Uni par Jenny Randles montrent que 29% des ravis ont développé des dons psy consécutivement à leurs expériences. Sorties hors du corps, visions, psychokinèse (faculté de déplacer des objets par la pensée) et prémonitions sont courantes. De plus, il n’est pas rare que les ‘abductees’ acquièrent des pouvoirs de guérisseurs psychiques dignes des chamans. » (F. Bonvin)
Si les chamans ont des capacités naturelles de contacts avec « l’Invisible », les capacités psi développées par des kidnappés peuvent être soit le résultat d’une action délibérée des aliens (d’origine extraterrestre) sur les « enlevés » (dans le but de faciliter des contacts ultérieurs ?), soit le résultat de la sélection, pour des raisons que seuls les « aliens » connaissent, de certains sujets possédant de façon latente de telles capacités, lesquelles seraient stimulées à la suite du contact.
John Mack a identifié trois principales concordances entre les chamans et les « abductees » : l’expérience de transformation, l’éclatement de la vision dualiste entre le matériel et le spirituel, un sens développé de la sauvegarde et de la protection de la vie. Il a aussi noté que les « abductees » se sentaient spontanément attirés par les traditions « primitives » et particulièrement par la spiritualité des Indiens d’Amérique. A mon sens, ce dernier point n’a rien de très surprenant car, la grande majorité des « abductees » étant d’origine nord-américaine, il est donc normal qu’ils s’orientent vers la spiritualité amérindienne… Si les « abductees » se trouvaient, pour la majorité d’entre eux, dans d’autres régions du monde, leur « préférence » pourrait plutôt concerner par exemple certains aspects de la pensée bouddhiste ou hindouiste. De plus, l’existence de points communs entre les chamans et les « abductees », dans leur conception du monde et de la vie, n’est pas inconciliable avec l’existence de contacts avec des entités différentes (entités de « l’Astral » et aliens d’origine extraterrestre)…
Fabrice Bonvin écrit que le développement de la conscience et la « chamanisation » des contactés ne s’exercent pas seulement à travers le phénomène de l’enlèvement, « mais au moyen de l’ensemble des manifestations de l’intelligence supraterrestre, conmmuniquant toutes sur le registre symbolique ». Mais, outre le fait que l’intelligence supraterrestre n’est qu’une invention de Fabrice Bonvin, tout comme l’est l’importance exagérée donnée au symbolisme, le développement de la conscience et la « chamanisation » des contactés peuvent très bien s’accommoder de l’existence de divers types d’entités et contacts (entités « astrales » et aliens extraterrestres).
Jacques Vallée a écrit qu’il croyait que le phénomène OVNI est l’un des moyens par lesquels une forme d’intelligence étrangère communique avec nous symboliquement, ce que je ne crois pas du tout car il m’apparaît absurde de mettre le symbolisme au cœur de ce genre de manifestations. Il est aburde de prétendre, comme l’a fait Jacques Vallée, que cette intelligence interagit à un niveau régi par l’imagination et le mythe. Et contrairement à ce qu’écrit Fabrice Bonvin, l’intelligence supraterrestre n’est pas originaire de « l’imaginal », simplement parce que, d’une part, l’intelligence supraterrestre telle que conçue par Fabrice Bonvin n’existe pas, et d’autre part parce que seules les entités résidant sur le Plan astral sont originaires du nommé « Imaginal », ce qui n’est pas le cas de l’ensemble des autres manifestations (OVNIs, aliens, MIBs…).
Contrairement à ce qu’écrit Fabrice Bonvin, la préoccupation de l’intelligence (non pas « supraterrestre », mais extraterrestre) pour l’avenir de l’humanité et l’environnement planétaire ne prend pas la forme d’une communication symbolique. Fabrice Bonvin fait cette affirmation absurde : apparitions d’OVNIs, MIBs, mutilations animales et enlèvements visent, à travers la communication symbolique, la transformation de l’Homme et l’élévation de sa conscience. Comment peut-on insinuer que les mutilations animales et les MIBs élèvent la conscience de l’Homme (des manifestations qui n’ont bien sûr rien de symbolique), que les enlèvements et les mutilations de bétail (en plus des cercles dans le blé) sont des messages symboliques et métaphoriques « appelant à la prise de conscience et au changement » (autant de manifestations qui ne sont aucunement une « constellation de messages déployés » par une intelligence supraterrestre par ailleurs inexistante, telle que conçue par Fabrice Bonvin) ?
John Mack note que les aliens sont généralement perçus comme des émissaires ou des messagers du principe créateur que les kidnappés appellent souvent la Source. De façon tout à fait inexacte et incorrecte, Fabrice Bonvin identifie la Source à son intelligence supraterrestre. Cette dernière n’a rien à voir avec la Source, cette dernière étant identifiable, bien sûr, à Dieu. Pour John Mack (qui avait une vision un peu trop « positive » des « abductions »), cette Source se sert d’intermédiaires comme interface symbolique pour dispenser des messages. Mais il n’y a aucune interface symbolique dans ce cas-là, il y a simplement la délivration d’un message.
Deux psychologues de Boston, Joanne Bruno et Eric Jacobson, ont remarqué que les « abductees » traumatisés redonnent un sens à leur vie en s’assignant une mission spirituelle. Après avoir traversé une période de doute, de tristesse et de désespoir, ils deviennent des « citoyens du cosmos ». Mais, bien sûr, cette particularité n’a rien d’inconciliable avec une origine extraterrestre des entités rencontrées…
Fabrice Bonvin s’envole ensuite dans des considérations bizarres en identifiant les manifestations de « son » intelligence supraterrestre (qui n’existe pas) à de « véritables koans cosmiques » (sic), obligeant l’esprit « à faire un saut quantique jusqu’au niveau immédiatement supérieur, appelé satori par les moines zen », le satori de l’humanité étant présenté par cet auteur comme étant la finalité de « son » intelligence supraterrestre, « pour le bien des hommes et de la planète ». Rien que ça ! C’est donner beaucoup de crédit salvateur à des agissements tels que des enlèvements et des mutilations, ou des exhibitions de MIBs ! On voit, avec ce type de formulations ineptes, où peuvent s’engouffrer des spéculateurs manquant de réel discernement. De même, pour Terence McKenna, l’intelligence supraterrestre vise, écrit Fabrice Bonvin, « à déconcerter et à confondre la toute-puissance de la science, au potentiel destructeur pour la race humaine et les écosystèmes ». Mais je pense plutôt que, plutôt que de vouloir déconcerter et confondre la toute-puissance de la science, certains aliens (d’origine extraterrestre et non « supraterrestre ») envoient simplement à leurs « ravis » un message relatif au potentiel destructeur de la race humaine sur les écosystèmes…
Fabrice Bonvin cite aussi le théologien et spécialiste des religions contemporaines Christopher Partridge, lequel a noté que la plupart des messages transmis par les extraterrestres « prennent une coloration universelle, anthropocentrique et spirituelle », la race humaine devant, pour le bien de la planète, progresser spirituellement. Tout, de la guerre aux catastrophes naturelles, est lié à la trop lente progression de la spiritualité humaine. Pour ma part, je précise qu’il s’agit là d’un discours tout à fait cohérent de la part de certains visiteurs de l’espace ayant un certain degré d’éthique universelle… Inutile d’invoquer une prétendue « intelligence supraterrestre » (non identifiée) qui supplanterait la réalité d’une intelligence extraterrestre (dans le cas de certains de ses agissements anciens et contemporains). La survie de la planète est la priorité de certaines intelligences extraterrestres, et non (contrairement à ce qu’écrit Fabrice Bonvin) de l’intelligence supraterrestre, laquelle, en l’occurrence, est inexistante.
C’est de façon tout à fait inexacte que Fabrice Bonvin écrit que les élémentaires sont les manifestations originelles de l’intelligence supraterrestre, d’abord parce que cette dernière n’existe pas, ensuite parce que les élémentaires, les vrais, n’ont strictement rien à voir avec les aliens contemporains, certains cas anciens d’abduction étant le fait d’« anciens aliens » et non des vrais élémentaires qui, eux, sont des entités éthériques (par ailleurs incapables de procéder à des enlèvements). Et si les élémentaires étaient considérés par les Anciens comme les « gardiens de la nature », c’était normal puisqu’à vrai dire les élémentaires (les vrais, pas des aliens confondus avec des élémentaires) ont pour fonction de s’occuper des forces ou éléments (terre, eau, feu, air) de la nature… Fabrice Bonvin fait dans la foulée un parallèle incorrect avec les messages télépathiques reçus par des contactés et des channels. Ces contactés et channels n’ont bien sûr pas été en contact avec des élémentaires, mais avec des visiteurs de l’espace, ces derniers ayant été, selon les cas, de nature physique ou éthérique. Fabrice Bonvin cite ainsi des contactés des années 1950 : George Adamski, Truman Bethurum, Daniel Fry, Orfeo Angelucci, lesquels ont répercuté le message extraterrestre – je ne mets pas les guillemets à « extraterrestre », contrairement à Fabrice Bonvin – de mise en garde contre le risque de destruction et d’holocauste nucléaire.
Il mentionne l’entité extraterrestre (sans les guillemets dans mon cas) dénommée Ashtar, laquelle a contacté par channeling, en 1952, l’ingénieur en aéronautique George Van Tassel. Dans ses messages télépathiques, Ashtar avait évoqué les dangers de la bombe à hydrogène. Le 18 juillet 1952, « le Vénusien Ashtar » a ainsi prédit que si la bombe H venait à exploser, « toute vie sur Terre disparaîtrait ». Le premier novembre 1952, la première bombe explosa à Enewetak (Pacifique Sud), et une explosion eut lieu en 1953 en Russie, sans que les catastrophes annoncées ne se produisent. Au cours des décennies suivantes, Ashtar se manifesta, via des messages télépathiques, auprès de nombreux contactés, ces messages prédisant (sans succès) un contact imminent avec les extraterrestres, suivi d’un sauvetage en masse devant précéder de peu l’apocalypse. Ashtar s’est manifesté, dans les années 1970-1980, auprès de la channel américaine connue sous le pseudonyme de Tuella (il s’agit de Thelma Terrell – et non « Terill » comme on le lit dans le texte de Fabrice Bonvin) -, les messages ayant évoqué une destruction planétaire précédée d’un plan extraterrestre d’évacuation. Fabrice Bonvin cite aussi Yvonne Cole contactée par Ashtar depuis 1986, la fin du monde ayant été annoncée pour 1994. Commentaire de Fabrice Bonvin :
« Si Ashtar n’est pas plus vénusien que la fin du monde ne s’est produite en 1994, la saga associée à cette entité montre clairement que l’écologie est au cœur du message de l’intelligence supraterrestre. »
Je répète que l’intelligence supraterrestre n’existe pas, Ashtar étant bien une entité extraterrestre (pas nécessairement d’origine vénusienne), peut-être de nature « éthérique ». Quant aux annonces de cataclysmes, elles sont en relation avec le fait que certaines entités avaient initialement privilégié le scénario apocalyptique car c’était, à l’époque, la plus forte potentialité pour l’avenir de la planète et ce, dans un court délai. Il convient aussi d’envisager la possibilité, dans certains cas, d’une usurpation (observée dans d’autres cas de communications médiumniques) de l’identité d’Ashtar par une entité indéterminée, dans le but de générer la peur, comme cela a été le cas pour de nombreuses autres prédictions apocalyptiques datées…
L’invitation au changement et à l’élévation de la conscience serait impossible, écrit Fabrice Bonvin, sans le concours d’individus dont la prédisposition facilite le contact avec ce qu’il appelle (à tort) l’intelligence supraterrestre. Ces individus jouent un rôle central dans la dynamique du changement en agissant comme des messagers ou des prophètes des temps modernes.
L’astrophysicien Pierre Guérin écrivit que les occupants des OVNIs ont choisi de se faire voir « en visant des témoins dont ils sont sûrs par avance qu’un certain nombre d’entre eux raconteront à leur entourage ce qu’ils croient leur être arrivé ».
Pour le psychothérapeute Leo Sprinkle (qui a été professeur à l’Université du Wyoming), il ne fait pas de doute que les individus sont choisis par l’intelligence concernée, le contact n’étant pas accidentel. Il considère que les contactés sont « programmés » et instrumentalisés dans le but de communiquer à l’humanité une nouvelle forme de conscience, la métamorphose personnelle des contactés étant pour lui annonciatrice de la transformation générale de la conscience humaine.
Au-delà de la transformation de la conscience, le contact avec l’intelligence extraterrestre (et non « supraterrestre », contrairement à ce que prétend Fabrice Bonvin) peut impliquer une guérison, comme dans le cas de la disparition de la paralysie de la jambe et du bras droit du docteur Guémard. L’ufologue Preston Dennett a étudié 105 guérisons attribuées à l’intelligence extraterrestre (et non « supraterrestre »). Il affirme qu’aucune maladie n’est trop maligne ou trop grave pour être guérie par les aliens : asthme, douleur dorsale, brûlures, tumeur, cancers du colon, de l’estomac et de la gorge, refroidissements, infertilité ou stérilité, myopie, paralysie, pneumonie, rhumatisme, tuberculose, diabète, diphtérie, sclérose multiple, ulcération.
Fabrice Bonvin pose une question. La politique de la clandestinité et du mensonge qu’il attribue à l’inexistante intelligence supraterrestre n’est-elle pas en flagrante opposition avec les objectifs d’élargissement de la conscience de cette intelligence ? Comment peut-elle proposer de restaurer l’harmonie entre les humains et leur environnement, « tout en optant pour la mystification » ?
« En fait, la falsification et la clandestinité ne cherchent pas à nuire, mais à préserver l’humanité d’un contact qui lui serait fatal. Eviter un ‘choc des civilisations’ cosmique, synonyme d’anéantissement, pourrait bien constituer la finalité d’un contact en douceur. » (F. Bonvin)
Afin de nous épargner un choc insupportable, écrit Fabrice Bonvin, ce qu’il appelle à tort l’intelligence supraterrestre (il faut dire : l’intelligence extraterrestre) « procède par un contact clandestin, latent, subversif, mais, somme toute, efficace ». L’explication donnée par Fabrice Bonvin est correcte sur ce point, mais il n’y a point de mystification ou de falsification dans l’ensemble des phénomènes ufologiques passés et présents. On ne peut pas dire, comme le fait Fabrice Bonvin, que « la falsification, le mensonge, la clandestinité, sont un mal nécessaire », car, à vrai dire, la falsification et le mensonge concernent tout au plus les agissements de certains aliens (d’origine extraterrestre et non « supraterrestre ») et non l’ensemble de ceux-ci.
Le problème du « non-contact » est en effet aisément explicable dans le cadre de l’origine extraterrestre des intelligences associées (car il y a de nombreuses espèces concernées). Il s’agit du principe de « non-interférence » bien développé dans un livre de Christel Seval, le but étant d’éviter un « xénocide » ou choc de civilisations. J’aborde ce sujet dans plusieurs textes du présent site : « Extraterrestres. Le problème du non-contact », ainsi que dans le numéro 25 (paru en août 2015) de la revue « Aliens ».
Fabrice Bonvin cite Paul Watzlawick qui a noté que la « disponibilité soudaine d’un savoir largement supérieur, en propulsant notre pensée des milliers d’années en avant, sans le bénéfice d’une assimilation cohérente et progressive de toutes les étapes intermédiaires ayant amené ces résultats, peut avoir des conséquences véritablement malheureuses ».
Selon Fabrice Bonvin, l’équilibre écologique et planétaire est la priorité de l’intelligence supraterrestre (inexistante), cette influence devant influencer l’Homme si elle veut arriver à ses fins. Il cite l’auteur Edouard Brasey qui écrit que les fées n’attendent que l’éveil et le bonheur de l’Homme au sein de la création divine, les fées, les elfes, les gnomes, les ondines et autres esprits de la nature ne cherchant qu’à restaurer le royaume terrestre au sein duquel l’Homme « assumera enfin sa position de souverain responsable, bienveillant et comblé ». Mais ces esprits de la nature n’ont strictement rien à voir avec les aliens (responsables notamment des « abductions ») – pour s’en rendre compte, il suffit de voir par exemple les photos prises par Dominique Kubler et publiées dans « La magie du ruisseau », éditions Le temps Présent, 2015. La fonction de ces esprits de la nature est de s’occuper des « éléments » (air, eau, terre, feu), pas d’enlever les gens (ils ne le peuvent d’ailleurs pas), et il est donc ridicule de faire le parallèle, comme le fait Fabrice Bonvin, avec les « abductees » contemporains censés délivrer un message identique à leurs semblables. Il cite la kidnappée Betty Andreasson Luca qui a affirmé que les Gris sont en fait au service de la Terre. Selon elle, ils sont les gardiens de la nature et de toutes formes de vie, ils aiment l’humanité et la planète Terre, et c’est pourquoi ils se préoccupent, depuis le début, du sort de la planète et de l’Homme, ce dernier étant en train de détruire la nature. Voilà qui tranche, dans la conception de la nature des agissements des Gris, avec celle d’autres « abductees » et de divers chercheurs (comme David Jacobs)… Néanmoins, si les préoccupations de certains visiteurs de l’espace et la fonction naturelle des esprits de la nature semblent converger, cela ne signifie aucunement que nous avons affaire, dans les deux cas, à une même intelligence qui aurait adopté des identités différentes en fonction du Zeitgeist associé à l’époque considérée. Les « repères » mis en exegue par Fabrice Bonvin sont les suivants :
« – La palette des manifestations de l’intelligence supraterrestre vise l’élévation de la conscience humaine, synonyme de prise de conscience écologique.
– Cet objectif est poursuivi au moyen de messages télépathiques, symboliques et métaphoriques, transmis aux sujets sensibles aux manifestations de l’intelligence supraterrestre.
– Ces sujets vivent une transformation globale. Ils deviennent sensibles à l’équilibre et l’harmonie planétaires, se sentant investis d’une mission écologique.
– Devenus prophètes des temps modernes, ils communiquent l’urgence planétaire à leurs semblables.
– Sur un autre front, l’intelligence supraterrestre produit des manifestations symboliques et métaphoriques visibles de tous : il s’agit, par exemple, des mutilations animales et des crop circles. » (17)
Je suis amené à apporter les rectifications suivantes :
* On ne peut pas dire que la palette des manifestations de l’intelligence supraterrestre, cette dernière n’existant pas (telle que définie par Fabrice Bonvin), vise l’élévation de la conscience humaine, synonyme de prise de conscience écologique, cet aspect ne concernant tout au plus que les messages délivrés par certains visiteurs de l’espace et en aucun cas l’ensemble des manifestations extraordinaires.
* Les messages télépathiques délivrés par ces êtres de l’espace n’ont strictement rien de symbolique ou de métapohorique.
* En outre, qualifier de symboliques et métaphoriques des agissements tels que les mutilations animales, cela relève de l’absurdité la plus totale.
III. Steven Greer et Benjamin Creme :
Certains auteurs (contactés, etc.) ont une conception naïve des visiteurs de l’espace. Selon eux, ces derniers sont nécessairement tous « gentils ». Aucun ne procèderait, par exemple, à des enlèvements… Parmi les tenants de cette vision « angélique », il y a notamment l’ésotériste britannique Benjamin Creme, celui-ci déclarant aussi, de façon tout à fait inexacte, que les OVNIs sont tous de nature éthérique et ne viennent que de planètes de notre système solaire, essentiellement de Mars et de Vénus. Les allégations relatives aux enlèvements et aux mutilations animales sont attribuées par lui à de l’imagination astrale. (18)
Le docteur Steven Greer, quant à lui, attribue les enlèvements à des militaires, les extraterrestres n’y étant pour rien. Steven Geer est le fondateur du CSETI (Center for the Study of Extraterrestrial Intelligence). Selon lui, au moins 90 % de ce qui est montré au public, à propos des extraterrestres, a été conçu pour éveiller la peur puis la haine de tout ce qui est exogène. Il prétend savoir que des opérations paramilitaires clandestines, commanditées par un « groupe occulte », mettent en scène des simulations d’apparitions d’OVNIs. Il a recueilli, dit-il, de nombreuses interviews de militaires ayant participé à des enlèvements afin de créer l’illusion de vraies rencontres d’extraterrestres. Il parle de « sous-culture de l’enlèvement » financée par des intérêts puissants et fortunés (dont certaines familles royales européennes, prétend-il !). On n’accepterait que les histoires terrifiantes provenant de victimes de rencontres simulées, orchestrées par des militaires. L’objectif serait de préparer les conditions d’une prochaine « guerre des étoiles » en créant un antagonisme entre Terriens et « aliénigènes » !
Le plan consiste, prétend Steven Greer, à faire valoir une menace, à diaboliser l’ennemi supposé. Selon Steven Greer, la majeure partie de l’information sur les OVNIs est concoctée dans des buts précis par le « contre-renseignement » et les spécialistes des opérations psychologiques et de désinformation. Le premier but serait de discréditer le sujet en répandant des histoires qui, « à l’examen, ne tiennent pas la route ». Le deuxième but serait d’induire la peur pour préparer la « guerre des étoiles » ! Ceci « a été confirmé » à Carol Rosin par Werner von Braun, l’ingénieur aérospatial qui a assumé de hautes responsabilités à la NASA de 1960 à 1972. Selon Steven Greer, il faut créer un climat psychologique de crainte de tout ce qui est « extranéen » afin de pouvoir un jour déclarer que le monde doit s’unir pour « frapper l’engeance extraterrestre » (selon l’expression du film “Independance Day”) !
Les affirmations de Steven Greer reposent sur de nombreuses interviews de militaires qui auraient participé à des opérations au cours desquelles des « véhicules pseudo extranéens » auraient été utilisés, ces véhicules ayant été fabriqués, paraît-il, par un consortium d’entreprises dont, entre autres, Lockheed Martin, Northrup, SAIC, E-Systems, EG&G et Mitre Corporation. Les individus concernés sont censés posséder des engins antigravitationnels, de puissantes armes électroniques et des « formes de vie programmées ». Ces dernières seraient des entités biologiques artificielles conçues pour ressembler aux fameux « Gris », mais ces créatures ne viendraient pas de l’espace. Un des sites de fabrication de ces robots se trouverait aux « Four Corners », non loin de Dulce (Nouveau-Mexique).
Steven Greer dit avoir rencontré, aux Etats-Unis et en Europe, des gens qui financent « les cultes d’enlèvements » (sic). Un membre éminent d’une famille royale européenne l’a « informé » qu’il contribuait au financement de ces campagnes ! Ce membre « royal » estime nécessaire de diffuser des histoires effrayantes pour que le monde prenne conscience de l’existence de ces « dangereux aliénigènes » et de la nécessité de les combattre. Il a même déclaré croire que tous les grands problèmes de l’humanité depuis Adam et Eve sont imputables à ces « extranéens démoniaques » ! On notera que cet individu est l’un des principaux pourvoyeurs de l’Opus Dei, la « cellule secrète sensible d’extrême droite du Vatican », laquelle serait impliquée dans ces programmes ! Steven Greer a « appris » que cet individu avait cessé de soutenir « un éminent auteur » sur ce sujet, car ses écrits n’étaient pas suffisamment inquiétants et qu’il offrait une vision trop positive des relations entre humains et « aliénigènes ». Ce sponsor ne voulait voir diffusées que les histoires les plus terrifiantes !
Selon Steven Greer, les rapports de « rencontres rapprochées » fabriquées par ces « groupes bien rodés » sont envoyés à certains chercheurs que l’on oriente ensuite vers des productions cinématographiques ou éditions de livres. Il y aurait là un « mécanisme lucratif de propagande », un conditionnement des foules contre les supposées menaces de l’espace, et une « escalade de la tromperie ».
Les masses auraient « mordu à l’hameçon » des supposés enlèvements et mutilations comme preuves des actes des « méchants aliénigènes ». Steven Greer dit tenir cela d’interviews de gens ayant fait partie d’équipes qui auraient exécuté des enlèvements et des mutilations.
Selon Steven Greer, quelques rares personnes savent que des groupes mafieux possèdent des engins opérationnels semblables à des OVNIs, « qu’ils ont fabriqué des formes de vie artificielle qui ressemblent à des extraterrestres, qu’ils ont simulé des contacts et de prétendus ‘enlèvements’, qu’ils ont mutilé du bétail pour semer la peur au sein du public, chez les ufologues, les médias et les fanas de science-fiction ». Derrière cela, il y aurait un groupe fasciste international « analogue à la Société de Thulé qui porta Hitler au pouvoir ».
« Nous avons observé », dit Steven Greer, que les enlèvements ont lieu en majorité autour des installations militaires ou au sein des familles de leur personnel. Cela lui a été confirmé par certains observateurs au cours des années 1970 et 1980. Ces informations seraient parvenues au sein de groupes de recherche sur les OVNIs, mais ceux qui ont tenté de les divulguer auraient été évincés des réunions. Cela aurait été « étouffé ». Le directeur de l’un de ces groupes confirma à Steven Greer que c’était en effet dans les milieux militaires qu’il avait observé le plus grand nombre d’enlèvements, le financier du groupe ne tenant pas à divulguer cette information. Quiconque en faisait état était « aussitôt évincé ». Le financier du groupe en question était le « Prince S.A ».
En 1990, quelques anciens membres de ces groupes ont été rencontrés. Un patrouilleur de l’armée américaine « expliqua » à Steven Greer que ces enlèvements étaient de véritables mises en scène. On n’envoyait les gens qu’une fois, et ceux-ci ne rencontraient plus les mêmes coéquipiers. Il refusa, « terrifié », de témoigner publiquement, convaincu que c’était comme signer son arrêt de mort. Il raconta que lors de ces simulacres d’enlèvements, des hommes se déguisaient en « aliénigènes » pour faire croire à d’authentiques « affreux extraterrestres » ! Pour enlever des gens, ils auraient fait appel à des stupéfiants ou à des moyens électroniques. Cet individu déclara à Steven Greer que de nombreuses personnalités politiques et militaires « éminentes » ont été enlevées (quand il ne s’agissait pas d’un proche), « dans le but d’induire une haine des aliénigènes et de favoriser l’action pour la ‘guerre des étoiles’ » !
Steven Greer n’eut aucune peine à croire son « informateur » car, dit-il, il a lui-même rencontré le « Prince S.A. » dont le frère avait été enlevé au cours d’une opération paramilitaire secrète afin que cette puissante famille de banquiers soit convaincue « du danger extraterrestre ». Différentes personnes ayant fait partie de services de renseignement militaires ou d’industries ont « confirmé » ces informations à Steven Greer, ces méthodes ayant aussi cours dans d’autres pays. Partout, le but serait le même : il s’agirait de conditionner les foules à craindre une menace de l’espace qui provoquerait un « rassemblement mondial » sous la protection d’un pouvoir militaro-industriel et économique global centralisé.
Steven Greer parle d’une douzaine de témoins ayant travaillé sur de faux extraterrestres. Un « informateur » lui parla des projets auxquels il aurait participé aux Etats-Unis et en Australie. Ces gens auraient travaillé sur du matériel extraterrestre et auraient mis au point une sorte d’engin antigravité. L’informateur comprit qu’on pouvait passer au « transdimensionnel » et voyager dans le temps (passé et futur)… Cet « informateur » prétendit avoir été impliqué dans les enlèvements. On simulait, prétendit-il, de nombreux rapts qui passaient pour des contacts extraterrestres. Un des endroits où il dit avoir travaillé était souterrain, avec des cuves remplies d’un bouillon de culture dans lequel croissaient des créatures à divers stades de développement, ces créatures ressemblant à ce que les gens prennent pour des extraterrestres. Cet « informateur » expliqua également qu’il y avait plusieurs générations de ces formes de vie de fabrication humaine. On aurait tenté de les perfectionner et de poursuivre des expériences génétiques analogues à celles que pratiquaient les nazis. Ces faux extraterrestres « étaient bien rangés », les plus réussis étant « très crédibles ». Ces créatures étaient des automates commandés par des hommes depuis « ce que les gens prennent pour des vaisseaux spatiaux ». Un jour, le « témoin » fut retiré de ce projet. Ce genre d’activité est censé avoir lieu un peu partout dans le monde, dans la jungle amazonienne, en Australie et dans d’autres lieux retirés.
Cet « informateur » déclara aussi à Steven Greer qu’une nuit, lors d’un transfert en hélicoptère à Pine Gap en Australie, le flanc d’une colline s’ouvrit pour laisser pénétrer l’appareil. Dans cet endroit, se trouveraient d’énormes OVNIs de fabrication humaine, dont certains seraient de forme triangulaire.
Il y a, dit l’informateur, des installations de ce type un peu partout dans le monde. Une de ces installations se trouverait en Angleterre, un endroit où on fabriquerait un grand nombre de créatures d’aspect reptilien. Il s’agirait de « biomachines » programmées qu’on ferait passer pour des « aliénigènes ».
Steven Greer dit que ceux qui voulaient dissimuler ce type d’informations veulent sa mort. Ils ne veulent pas, prétend-il, qu’un personnage en vue dise que la présence des vrais « aliénigènes » est non seulement sans danger, « mais en outre bien intentionnée et très bénéfique ». (19)
Je n’adhère pas du tout à ces affirmations de Steven Greer, de nombreuses sources « psychiques » fiables ne confirmant pas le caractère uniquement humain des « abductions ». La réalité est en effet différente. Tout n’est cependant pas faux dans les allégations de Steven Greer, ce que nous allons voir plus loin en prenant connaissance des informations reçues, par « canalisation », par Patricia Cori.
Selon l’ésotériste Benjamin Creme, les enlèvements à bord d’OVNIs (« abductions ») relèvent tous de « l’imagination astrale » (sic). Il déclare que dans des magazines et des journaux on raconte que des gens ont été enlevés, qu’on s’est livré à des expériences sur eux, qu’on a introduit des objets sous leur peau, etc., tout cela étant, prétend-il à tort, « parfaitement faux ». Il ne s’est jamais rien produit de tel, ajoute-t-il, ces histoires étant, affirme-t-il à tort, soit le fruit « de l’imagination astrale enfiévrée de personnes qui souhaitent éprouver ce genre d’expériences, qui les vivent sur le plan astral et qui les décrivent ensuite à d’autres », soit « le résultat de l’action dans le monde de certaines forces négatives dont le but est de cacher au public les liens réels existant entre notre planète et les extraterrestres ».
Evoquant les habitants (éthériques) des autres planètes de notre système solaire, il écrit que ceux-ci n’ont nullement besoin de pratiquer des expériences sur nous. Ce dernier point n’est pas erroné, bien sûr, puisque les responsables des « abductions » ne sont pas des êtres éthériques ayant pour origine notre système solaire…
Benjamin Creme écrit que « l’information » dont il dispose est que personne n’est enlevé par des visiteurs de l’espace, aucun visiteur de l’espace ne venant, prétend-il faussement, d’un autre système solaire que le nôtre. D’après ses « informations » il n’y a rien de vrai dans les récits d’enlèvements, personne n’étant kidnappé par les « Frères de l’espace », notre système solaire étant entièrement contrôlé par les Hiérarchies des planètes les plus avancées. Les « enlèvements » sont, d’après les « informations » de Benjamin Creme, du « mirage astral », le fruit de « fantasmes incontrôlés, d’origine astrale, pris pour la réalité ».
Dans un courrier publié en 1990, un lecteur ou une lectrice précise qu’il « est actuellement courant d’affirmer que les rencontres d’autrefois avec les fées et les enlèvements par des ovnis sont le fait des mêmes êtres, et que les contes de fées et les enlèvements actuels ne sont que du folklore basé sur des contacts avec le même type d’êtres ». Benjamin Creme répond que les « Frères de l’espace » et les fées ne sont pas les mêmes êtres (ce qui est exact), les fées faisant partie de la grande évolution des « dévas » ou anges. Mais, contrairement à ce que pense Benjamin Creme, un rapprochement est effectivement à faire entre certains récits d’enlèvements par des « fées » et les « abductions » contemporaines, certaines « fées » des récits d’antan ayant semble-t-il été des êtres originaires d’autres planètes qui ont perpétré des enlèvements de même nature que ceux de l’époque contemporaine. Les récits d’antan ont simplement été interprétés au travers du filtre culturel de l’époque. Et contrairement à ce qu’insinue Benjamin Creme, les récits des « enlevés » ne sont pas le produit d’une « imagination astrale trop intense » (sic), d’un « mirage astral » ou de « fantasmes incontrôlés d’origine astrale ». Selon Benjamin Creme, si les visiteurs de l’espace n’étaient pas « à la une des journaux et de l’actualité » (sic), ceux qui disent avoir été enlevées se contenteraient de fantômes ou de quelque chose de similaire. Les vrais contacts avec les “Frères de l’espace” sont toujours, prétend Benjamin Creme, « de nature positive ». (20)
Voici ce qu’a écrit un lecteur ou une lectrice de la revue “Partage international” :
« J’ai récemment assisté à un groupe de discussion qui se réunit pour parler du phénomène des ovnis. Ils ont montré une interview de Steven Greer. J’ai eu l’opportunité de parler de l”étoile’ et de sa signification pour l’émergence de Maitreya dans le monde. Les gens se sont montrés réceptifs et intéressés par l’information, mais on m’a posé de nombreuses questions sur les petits gris, les reptiliens, et sur les kidnappings. Je crois comprendre que les kidnappings sont imaginaires puisque les Frères de l’espace sont ici pour aider et non pour nuire. Je me demandais si vous pourriez apporter un peu de lumière sur tout ceci ? »
Voici la réponse de Benjamin Creme :
« Une fois de plus, laissons cette question de côté. Petits gris, reptiliens et kidnappeurs n’existent pas parmi les Frères de l’espace qui sont aux commandes des ovnis visitant notre planète. Le travail accompli par les Frères de l’espace est non seulement inoffensif, il est essentiel pour la vie future de notre planète. Ils viennent pour aider, ils ont une mission spirituelle, une mission de sauvegarde. Petits gris, reptiliens et kidnappeurs sont le fruit de l’imagination des gens, une imagination qui repose sur la peur. Nous pouvons remercier les gouvernements et les auteurs de films de science fiction responsables de cette désinformation. » (21)
Tenir de tels propos, c’est vraiment méconnaître, de façon radicale, le vaste dossier des « abductions ». (Voir, notamment, les travaux de Budd Hopkins, David Jacobs et John Mack.) Contrairement à ce qu’insinue Benjamin Creme, les petits Gris et les reptiliens ne sont pas le fruit de l’imagination des gens, leur réalité étant affirmée par de très nombreuses sources convergentes, et pas seulement, d’ailleurs, par des « enlevés ». Quant aux enlèvements, ils sont le fait de ces deux espèces galactiques que sont les Gris et les reptiliens, ceux-ci étant des êtres en provenance d’autres systèmes solaires que le nôtre. En outre, contrairement à ce que déclare Benjamin Creme, ce ne sont pas les gouvernements – comment ceux-ci pourraient-ils être à l’origine de cette prétendue désinformation alors qu’aucun gouvernement ne reconnaît officiellement l’existence d’une présence extraterrestre ? -, ni les auteurs de films de science-fiction, qui sont à l’origine des références aux Gris, aux reptiliens et aux enlèvements, pour la simple raison que ce sont les multiples témoins et contactés qui ont d’abord fait référence à ces réalités (celles-ci n’étant aucunement imputables à une mythique « imagination astrale »).
Benjamin Creme méconnaît totalement le sujet des « abductions », obnubilé qu’il est par le dogme des gentils Frères de l’espace éthériques, les seuls, selon lui, à nous visiter ! On trouve aussi le dogme des « gentils Frères de l’espace » chez le docteur Steven Greer. Ce dernier, par contre, fait uniquement allusion à des êtres physiques en provenance d’autres systèmes solaires ! Pour Steven Greer, toutes les « abductions » sont dues à des militaires, ce qui est faux.
Benjamin Creme affirme, à propos des gens enlevés que l’on retrouve plus tard avec des puces implantées et des cicatrices, que ce n’est pas vrai, que cela ne se passe pas du tout comme cela. Cette affirmation est pourtant formellement démentie par les spécialistes des « abductions » ayant étudié de nombreux cas de ce type…
« Il y a beaucoup de gens qui vont voir des films de science-fiction présentant les extraterrestres comme malfaisants, comme des monstres aux noirs desseins qui cherchent par tous les moyens à prendre le pouvoir sur la Terre. Si telles étaient les intentions des Frères de l’espace, voilà longtemps qu’ils se seraient déjà emparés de toutes les villes du monde. Ces personnes dérangées ont des visions astrales éclatantes qui sont aussi éphémères que les rêves et qu’elles mettent en rapport avec la terreur que leur ont inspirée les films de science-fiction en question. Ces fantasmagories astrales ont été largement acceptées par le public en raison du dénigrement systématique dont les Frères de l’espace font l’objet de la part des gouvernements et des autres agences depuis plus de soixante ans.
Ce genre d’agression imaginaire sur les personnes ne peut en aucun cas se produire. Les vaisseaux sont constitués de matière éthérique subtile. Il est impossible d’être enlevé dans un vaisseau physique éthérique quand on est dans un corps physique dense.
Il existe aux Etats-Unis une agence dont le seul et unique but est la falsification de la réalité concernant les ovnis. Le gouvernement des Etats-Unis, comme tous les autres gouvernements, sait que les ovnis existent. Ils savent par expérience qu’ils sont inoffensifs. Ils savent probablement qu’ils ont un travail important à faire. Les gouvernements du monde seraient ravis de disposer de tous les secrets technologiques des Frères de l’espace, mais ils veulent en même temps cacher aux gens les preuves démontrant que les Frères de l’espace sont inoffensifs, bienfaisants, secourables, et infiniment supérieurs aux gouvernements qui gouvernent les peuples de la Terre. » (B. Creme) (22)
On trouve, dans cette citation, plusieurs affirmations inexactes qu’il convient de rectifier :
* Les victimes des « abductions » ne sont nullement des « personnes dérangées » qui auraient vu trop de films de science-fiction mettant en scène des extraterrestres envahisseurs et qui auraient donc des « visions astrales éclatantes » (sic) ou qui seraient victimes de « fantasmagories astrales » dont la terreur serait inspirée des films vus. D’une part, les témoins ne sont pas réputés êtres des férus de films de science-fiction, l’allégation faisant état de l’implication de la vision de tels films n’étant vérifiée par aucune donnée étayée. Il s’agit d’une allégation gratuite dépourvue de tout élément factuel. Ensuite, les « enlevés » présentent des symptômes aisément associés au syndrome post-traumatique, ce qui est le signe que quelque chose de réel s’est produit et que cela ne s’explique donc pas par de simples fantasmagories, astrales ou non. Un autre élément qui montre l’authenticité des « abductions » et qui montre donc que ces récits ne relèvent aucunement de l’imagination (influencée par des films de S-F), c’est l’existence de détails identiques dans les récits de personnes qui par ailleurs ne se connaissent pas du tout. Un exemple : dans une excellente émission d’“Enquêtes extraordinaires”, de Stéphane Allix, émission diffusée sur M6 le 21 août 2013 (et rediffusée en septembre 2013), on a entendu trois témoins différents (en France, en Suisse et aux Etats-Unis) évoquer un instrument utilisé par les aliens, et ces personnes, bien sûr, ne se connaissaient pas.
* Benjamin Creme parle d’une « agression imaginaire » (sic) qui ne peut pas se produire, la raison invoquée étant que les vaisseaux sont constitués de matière éthérique subtile et qu’il est impossible, pour un corps physique, d’être enlevé dans un vaisseau éthérique. C’est là justement que réside le nœud du problème. Benjamin Creme part en effet de l’idée fausse et inepte selon laquelle tous les OVNIs viennent de notre système solaire et sont par conséquent, avec leurs occupants, de nature éthérique. S’il va de soi que les êtres de notre système solaire et d’origine éthérique ne sont nullement impliqués dans des agissements tels que les enlèvements, il en va différemment, ce que ne veut pas reconnaître Benjamin Creme, pour certains êtres de l’espace, physiques ceux-là, originaires d’autres systèmes solaires, en l’occurrence les Gris (et les reptiliens). Le tort fondamental de Benjamin Creme, c’est cette assertion absurde selon laquelle aucun visiteur de l’espace ne vient d’un autre système solaire. Aucun OVNI, prétend-il de façon erronée, ne vient de l’extérieur de notre système solaire. (23) En outre, on note, chez Benjamin Creme, une méconnaissance totale du dossier des « abductions » qui transparaît à la lecture de ses propos.
* L’idée d’une agence américaine dont le but serait la falsification de la réalité concernant les OVNIs relève, par contre, de l’imagination (bien que celle-ci ne soit pas « astrale »). Quant à l’affirmation selon laquelle tous les gouvernements cacheraient la réalité de la présence extraterrestre, c’est une rengaine que l’on rencontre chez beaucoup de personnes (y compris chez des entités canalisées), mais on se demande alors comment il se fait – vu le nombre très élevé de personnes qui seraient au courant – que des tas de gens n’aient pas fini par dire la vérité… Il est probable que certaines personnes appartenant à un certain milieu, notamment aux Etats-Unis, sont au courant, mais je ne crois pas du tout que les membres des gouvernements successifs, y compris les Présidents, soient « briefés » à ce sujet (à cause, justement, des risques importants de « fuites » sur un sujet aussi sensible)…
Benjamin Creme a dit que les Frères de l’espace « ont été décrits, particulièrement par le gouvernement américain, comme des êtres cruels qui tuent et abandonnent les cadavres dans les plaines et les déserts d’Amérique, qui enlèvent des gens dans leurs vaisseaux de l’espace, leur font subir des opérations, et leur implantent des puces électroniques qui leur permettent de prendre le pouvoir pour toujours sur leur conscience avant de les renvoyer sur Terre », tout cela étant, dit-il, complètement faux. (24) Cette formulation est absurde car il va de soi que ce n’est absolument pas le gouvernement américain qui est à l’origine des récits d’enlèvements (d’humains) et de mutilations (de bovins), les véritables responsables étant, je le répète, certains êtres, de nature matérielle comme nous – ils ne sont donc pas éthériques – et extérieurs à notre système solaire, ceux-là même auxquels Benjamin Creme ne croit pas.
Les « disciples » de Benjamin Creme entérinent aveuglément les dires de ce dernier car ils partent du principe que tout ce qu’il dit est vrai. Ils en font une sorte d’« autorité ». Or, il s’avère qu’aucune personne servant de « canal » à une source extraordinaire n’a le monopole de la vérité, une marge d’erreur existant partout, ce que m’a appris l’étude comparative de multiples sources… On notera, à ce propos, que Benjamin Creme avait annoncé la mort de Saddam Hussein avant de prétendre, une fois la capture de ce dernier annoncée, que c’était un cousin de celui-ci qui avait été capturé, Saddam Hussein étant déjà mort ! Ses « disciples » ont avalé cette « couleuvre » avec une facilité déconcertante, comme ils ont avalé sans sourciller cette autre « couleuvre » : Benjamin Creme ayant annoncé (dans sa revue) la mort, de maladie naturelle, d’Oussama Ben Laden, il a maintenu que l’exécution de ce dernier lors d’un raid des forces spéciales américaines, le 2 mai 2011 au Pakistan, n’était pas vraie ! Et dans le numéro de décembre 2015 de « Partage international », on lit encore cette ineptie et cette contrevérité : « Oussama Ben Laden est mort avant le raid américain »… En outre, dans le numéro de septembre 2015 de « Partage international » (page 25), un lecteur (Shereen Hadi) a évoqué sa rencontre et celle d’un collègue, à Edmonton (Canada) le 22 juin 2015, avec un homme de grande taille qui a dit qu’un krach boursier allait se produire le dimanche 13 septembre 2015. Selon le Maître de Benjamin Creme, cet homme de grande taille était un « porte-parole » du Maître Jésus ! J’ai eu connaissance de cette prédiction le 9 septembre 2015, date de la réception du numéro de septembre 2015 de « Partage international » ! Et bien sûr, il n’y eut point, le 13 septembre 2015, soit quatre jours après, de krach boursier… Preuves flagrantes que tout ce qu’affirme Benjamin Creme d’après les allégations (par voie télépathique) de son Maître (qui ferait mieux de se reconvertir en matière de réalités extraterrestres, notamment), n’est pas vrai !! Mais allez faire comprendre cela à ses « disciples » qui croient tout ce qu’il dit (parce que c’est lui qui le dit)…
IV. Les explications « alternatives » sur la nature des Gris :
a) Des humains du futur ?
Sur le site : http://bienvenussurlanouvelleterre.jimdo.com, Sand et Jenaël, qui disent converser avec leur « Supraconscience » (qu’ils appellent « l’Ange »), donnent cette curieuse version de la nature des Gris :
« Mais alors pourquoi les ‘Gris – ‘les voyageurs du temps’ – continuent-ils à s’impliquer dans l’industrie agro-alimentaire et la génétique ?
L’existence des ‘Gris’ en 4ème dimension ‘SDS’ est irrémédiablement menacée car – du point de vue du temps humain – le monde dans lequel ils existaient – le vôtre dans une autre dimension d’espace-temps – a été détruit il y a quelques milliers d’années par une sorte d’apocalypse nucléaire entraînant au final de multiples impacts de météorites. Ils sont donc pris au piège dans une boucle temporelle qui, reliant votre présent actuel à leur ‘futur présent’ – tel un bateau dans un tourbillon sans fin -, les oblige en quelque sorte à demeurer indéfiniment en 4ème dimension de densité. L’existence de toute forme de prédation, qu’elle soit reptilienne, ‘Gris’, humaine ou autre, étant plafonnée en 4ème dimension.
Et comme ils se sont aperçus de l’impasse dans laquelle ils sont engagés, ils recherchent par tous les moyens possibles de s’en sortir. Mais leur émotionnel corrompu leur inflige à n’avoir essentiellement recours qu’à leur technologie de voyages extra-temporels et leurs connaissances en génétique. Ils seront de ce fait irrémédiablement aspirés dans un trou noir afin de redevenir ‘ondes et particules’, en d’autres termes recyclés en ‘Esprits séparés de la matière’.
Vous comprendrez tout cela lorsque je vous aurai révélé qui sont les ‘Gris’.
Poursuivons alors avec les éléments dont nous avons déjà connaissance ! Les ‘Gris’ sont des entités intelligentes en évolution entropique, autrement dit destinées à disparaître.
Voici donc leur secret :
En réalité, les ‘Gris’ – les soi-disant extraterrestres – qui visitent la Terre représentent les survivants de l’humanité actuelle du ‘Service de Soi – SDS’, DANS VOTRE FUTUR DE QUELQUES MILLIERS D’ANNÉES.
(Cela sous-entend qu’ils ne sont pas forcément présents dans un futur potentiel – que certains humains sont déjà sur le point d’emprunter -, tout simplement parce que les ‘Gris SDS’ n’existent plus à partir de la 5ème dimension de densité.)
Autrement dit, ils sont les survivants d’une précédente Ascension qui se cachent sous la surface de votre Terre en 4ème dimension d’existence. Ils ont ‘survécu’ si l’on peut dire ainsi, dans leurs gigantesques abris, tunnels, et villes souterraines ou sous-marines, dans un univers parallèle matérialisé par une fréquence vibratoire imperceptible à l’humain. Ils se sont donc piégés dans leur propre dimension ‘high-tech’, dans leur propre grille magnétique.
Les ‘Gris’ d’origine terrestre – parce qu’il existe également d’autres variétés de ‘Gris SDS’ qui proviennent aussi d’autres systèmes planétaires dans d’autres espaces-temps – sont ces humains qui voulaient devenir positifs, gentils, ‘peace and love’, ‘rainbow’, tout amour et lumière, tout en abjurant leur polarité négative de prédateur et rejetant leur karma reptilien et humain. D’autres sont aussi ces politiques qui s’étaient réfugiés dans les bunkers et villes souterraines au moment des cataclysmes et qui ont cru en leur technologie plutôt qu’en la guidance de leur Supraconscience.
C’est donc principalement pour cette raison que certains groupes de ‘Gris’ reviennent dans leur passé au moyen de la technologie de voyage temporel et transdimensionnel, celle-là même que l’élite, avec leur collaboration, est justement et en ce moment même en train de mettre au point. Une nouvelle fois, boucle de rétrocausalité oblige !
Mais comme vous le savez aujourd’hui, il existe plusieurs groupes de ‘Gris’ d’origine terrestre qui en réalité représentent les différents ‘blocs politiques’ de l’élite actuelle. Ils sont ceux qui s’affrontent depuis des siècles dans d’interminables guerres mais qui dans leur futur collaborent pour essayer de comprendre les erreurs qu’ils avaient commises dans leur passé d’humains.
Parmi ces ‘Gris’, certaines espèces – comme les Mantidaes – possèdent un genre d’hémoglobine verdâtre dérivé de la chlorophylle, permettant en quelque sorte de ‘photosynthétiser l’énergie-information’ que contient l’émotionnel dense de leurs victimes humaines.
Ces entités à ‘l’hémoglobine verte’ sont celles qui actuellement conduisent des humains – c’est-à-dire eux-mêmes dans leur passé d’humain – à devenir végétariens. Elles ont donc été les individus qui étaient strictement végétariens et encore vivants au moment du passage. Et comble de l’ironie, ces entités qui en tant qu’humains refusaient la réalité de leur propre partie prédatrice et se prenaient pour ‘amour et lumière’, ont dû se réadapter pour devenir les prédateurs énergivores quasi exclusifs des végétariens et végans d’aujourd’hui.
Comprenez-vous alors pourquoi les ‘Gris’ ont resurgi ‘du futur’ pour rencontrer vos dirigeants ? Ils sont revenus de leur postérité pour essayer de changer les programmes de leurs ancêtres humains ! Les ‘Gris’ procèdent donc simplement à des enlèvements transgénérationnels, autrement dit à des abductions d’eux-mêmes et de leur groupe, dans leur propre passé.
Comprenez-vous alors aussi la raison pour laquelle vos gouvernements cachent le secret de leur existence ?
Dans le sens propre du terme, les ‘Gris’ ne sont nullement des extraterrestres ! Ils ne sont que le reliquat d’une humanité future en déclin – celle-là même que l’actuel gouvernement mondial mènera irrémédiablement au chaos.
À cause de leur méconnaissance et de leur non-respect des Lois de l’Univers, de leur arrogance envers les habitants des autres dimensions, de leur ego dénué d’émotionnel et surtout de leur foi aveugle en la technologie, ils se sont enfermés eux-mêmes dans une sorte de boucle temporelle de rétrocausalité perpétuelle.
Ainsi obligés de redevenir des prédateurs ‘énergivores’ et ‘fluidivores’ en se nourrissant de l’énergie émotionnelle et parfois même des sécrétions et fluides corporels de leurs ancêtres humains – par exemple lors de leur sommeil ou abduction -, les ‘Gris’ survivent ainsi dans une sorte ‘d’antimatière plasmatique’ remontant les axes des bras galactiques, jusqu’à la fin des temps, en attendant d’être absorbés ‘Âme et conscience’, dans un prochain ‘cycle galactique’, par un trou noir dans l’Univers.
Les ‘Gris’, qu’ils soient d’origine terrestre ou en provenance d’autres mondes, sont donc des entités ‘SDS’ qui finalement n’ont pas réussi à franchir le cap ‘SDA’, puisque trop dépendantes et confiantes en leur technologie. Ils ont subsisté en ‘SDS – au Service de Soi’, jusqu’en 4ème dimension de densité et représentent la preuve irréfutable que les individus ‘amour et lumière’ ou les dirigeants actuels du Nouvel Ordre Mondial ont persisté en orientation ‘au service de Soi – SDS’ après leur Ascension !
Ces entités prétendument extraterrestres sont en réalité issues d’un futur potentiel humain en perdition. Elles sont les démons ou les Anges déchus de vos mythes !
C’est aussi la raison pour laquelle les gouvernements font mine de dissimuler leur présence tout en lançant les ufologues sur de fausses pistes. En inventant de fausses conspirations pour protéger cette vérité, le consortium militaire secret a toujours maquillé la présence des ‘Gris’ sur Terre, afin d’obliger les chercheurs trop curieux à fouiner dans une mauvaise direction et les laisser croire à une réalité extraterrestre à propos de ces entités.
En ce sens, les dirigeants ont eux-mêmes été à la source de tous les complots mondiaux à propos de la réalité extraterrestre.
Vous l’aurez donc compris. Cette ‘conspiration anti-OVNI’ n’est pas destinée à cacher l’existence des extraterrestres, elle doit vous persuader d’y croire si aveuglément, que vous ne pourrez plus la remettre en doute ! » (In « Dialogue avec mon Ange », n° 40, 8 août 2015.)
Le lien de ce texte (dont je ne donne qu’une partie) a été mis dans un commentaire d’un article du site Web de Laura Marie. Je pense qu’il ne ne faut donc pas s’étonner du commentaire de cette dernière dans son article (« La confusion de l’humanité ») daté du 24 janvier 2016 :
« Les Gris, civilisation extra-terrestre que nous voyons souvent dans les films, du type de ceux que nous avons retrouvé dans le vaisseau ‘Roswell’, ne sont que des humains qui ont dégénéré, venant du futur, dans ce qui s’apparente à notre ‘présent’. Ils essayent tant bien que mal de rattraper leurs erreurs en venant prélever de l’ADN humain au travers d’abductions pour reconstituer leur race. Est-ce vraiment cela que nous voulons ? Est-ce vraiment ce futur ? »
Ainsi, si l’on en croit ces auteurs, les Gris ne seraient pas des extraterrestres mais des humains du futur ! Voilà une bien curieuse conception des Gris à laquelle je n’adhère absolument pas, pas plus qu’à cette autre stupide allégation selon laquelle les chercheurs seraient amenés dans une mauvaise direction afin de laisser croire à la nature extraterrestre des entités concernées. Aucune source sérieuse ne soutient ces âneries. En outre, ces auteurs s’en prennent au végétarisme… En outre, Sand et Jenaël s’en prennent au végétarisme (alors que Laura Marie défend le végétarisme et le véganisme !)…
b) La « zone grise » et les Gris :
Plus intéressante est la conception suivante de la source pléiadienne canalisée par Patricia Cori :
Voici une autre source « psychique » qui donne des informations sur les petits Gris : les Siriens canalisés par l’Américaine Patricia Cori. Selon cette source, les Gris « n’appartiennent ni au plan physique ni au royaume spirituel », cette espèce résidant en quelque sorte « dans un vortex plasmique situé quelque part entre la vie et la mort »…
« Au cours de vos cinquante dernières années, ils sont parvenus à se projeter dans l’ensemble de la conscience des Homo sapiens, d’abord dans les rêves alors que dominent les ondes delta, puis durant l’état de veille caractérisé par l’émission d’ondes alpha dans le cerveau. Ce faisant, ils arrivent à entrer en résonance avec vous au point où ils parviennent à créer la vibration nécessaire pour se matérialiser dans la troisième dimension, sur de très courtes périodes. »
La source « sirienne » spécifie bien qu’il s’agit d’êtres extraterrestres, même s’ils ont une origine éthérique. On retiendra ici que, selon cette source, les Gris vivent dans un niveau dimensionnel distinct du plan physique, mais qu’ils peuvent se densifier temporairement sur le plan physique.
Selon les Siriens, les Gris peuvent donc parfois « sortir de la zone grise » pour entrer dans notre réalité, « profitant ainsi des ondes de résonance créées dans la conscience collective des humains ».
« Dans la plupart des cas de rencontres entre des humains et des Gris, l’esprit de la personne contactée est figé dans un état de paralysie mentale contrôlée, alors que des Gris s’affairent à recueillir le sperme ou les ovules dont ils se serviront plus tard dans leurs laboratoires. Cela est comparable à ce que font certains insectes qui injectent un venin paralysant leur proie avant de l’ingérer.
Toutefois, dans le cas de personnes enlevées par les Gris, ces derniers ne sont animés d’aucun désir de tuer ni de blesser leurs sujets humains. Ce n’est là pour eux qu’un simple examen clinique dans lequel ils vous perçoivent comme une espèce animale supérieure de la biosphère terrestre, et c’est en raison de cette supériorité génétique qu’ils veulent recueillir et cataloguer le matériel génétique d’humains et de certaines espèces animales.
Plusieurs tentatives de créer un croisement hybride entre un humain et un extraterrestre ont échoué jusqu’ici, mais les Gris tentent de trouver les réponses qui faciliteront la survie de leur propre espèce menacée. »
Il existe cependant une contradiction apparente entre la référence à des laboratoires et la nature éthérique alléguée des Gris. Le reste – enlèvements, examen clinique… – correspond à ma conception « physique » des Gris et à celle des autres sources « psychiques » consultées.
« Finalement, vous comprenez que les forces motrices de la vie dans l’univers sont l’instinct de survie d’une espèce et celui de procréer en vue de perpétuer l’espèce.
Vos scientifiques traitent les animaux de la même manière ; en fait, ils se comportent souvent envers eux avec beaucoup moins d’humanité que ne le font les Gris dans leurs contacts avec les humains. Nous nous demandons bien d’ailleurs pourquoi ces mauvais traitements infligés aux animaux vous laissent si indifférents et pourquoi vous n’établissez pas de parallèles entre les deux. Ceux qui comprennent la loi du karma reconnaissent le fait que les mauvais traitements infligés aux animaux et les manipulations génétiques attirent sur l’ensemble de la race humaine les mauvais traitements commis par les extraterrestres.
Les Gris ont été particulièrement actifs sur la Terre au cours des cinquante dernières années ; ils sont ainsi parvenus à amasser une vaste quantité de codes génétiques humains et à les classifier dans leurs banques de données.
Leur ambition de réorienter le cours de leur évolution pour devenir, grâce à un croisement entre un Gris et un humanoïde, une espèce hybride de nature biologique leur permettant de prendre pied dans la réalité tridimensionnelle, ne diffère pas de la fascination de vos scientifiques à l’esprit dérangé qui tentent de créer un robot biologique qui, un jour, les libéreraient d’une forme physique a priori fragile.
Vous voyez sûrement l’ironie dans l’idée qu’une espèce extraterrestre tente de reconstruire une forme biologique physique à partir d’une réalité de nature purement éthérique et mentale, alors que certains ‘technomaniaques’ du royaume physique humain brûlent du désir de se débarrasser de leur forme humaine pour ‘relocaliser’ leur conscience quelque part dans l’hyperespace ! »
Voici une information importante donnée par cette source :
« En ce qui concerne les enlèvements de centaines de milliers d’individus dans le monde, la plupart sont le fait de techniciens de la race des Gris, et le but visé est de cataloguer et de stocker du matériel génétique et reproducteur humain qui sera utilisé pour la création d’une nouvelle espèce.
Cependant, nous vous demandons de garder en tête que de nombreux enlèvements décrits par les victimes humaines sont exécutés par des agents secrets à la solde de vos gouvernements, lesquels enlèvent des citoyens pour leurs propres fins, en se faisant passer pour des extraterrestres, car c’est là une excellente couverture et un moyen de nier les témoignages des contactés sous prétexte qu’ils mentent ou qu’ils ont l’esprit dérangé. »
Le « gouvernement secret » est dirigé par des Annunakis extraterrestres et leurs descendants hybrides. (25)
La dernière citation est très importante car elle permet de comprendre l’erreur commise par le docteur Steven Greer à propos des enlèvements qu’il affirme être le fait de militaires et non d’extraterrestres, le but étant, selon lui, d’instiller la peur de ces derniers. (Voir plus haut à propos de la thèse de Steven Greer.)
La conception peace and love de Steven Greer, à propos de la totalité des visiteurs de l’espace, témoigne, de sa part, d’une certaine naïveté enfantine. (Il n’est pas le seul. Il y a aussi, entre autres, Benjamin Creme, comme je l’ai précisé plus haut.) Comme nous venons de le voir avec l’information « sirienne », la réalité est différente. Les enlèvements sont bien, dans leur majorité, le fait de certaines entités extraterrestres. Mais certains sont le fait de Terriens. Le but recherché par ces derniers n’est pas de discréditer l’action positive des extraterrestres et de présenter les visiteurs de l’espace sous un angle négatif, mais de… dissimuler la réelle origine extraterrestre de nombreux enlèvements ! Les allégations de certains « informateurs » de Steven Greer ont pour objet d’accréditer, auprès de celui-ci, le contraire…
Selon la source sirienne de Patricia Cori, c’est dans la « zone grise » que résident les Gris. N’appartenant ni au monde spirituel ni au monde physique, ils suscitent beaucoup de peur et de malaise quand ils font une apparition dans notre réalité. (26)
J’évoque, dans un chapitre du tome 1 de “Civilisations extraterrestres” (éditions Le Temps Présent, 2016), diverses autres sources « psychiques » relatives aux Gris. Les informations sur les Gris données par le visionneur à distance Courtney Brown sont développées dans un autre tome.
V. Les « abductions » selon l’hypnothérapeute Yvonne Smith :
L’hypnothérapeute Yvonne Smith était présente au congrès d’ufologie qui s’est tenu à Phoenix en Arizona, en février 2012. C’est dans les années 1980 que celle-ci a commencé à étudier le phénomène des « abductions » (enlèvements aliens), aux côtés de John Mack (décédé en 2004), de Budd Hopkins (décédé en 2011) et de David Jacobs.
Elle avait constaté que tous les « enlevés » décrivaient le même genre d’incident, dans des termes très semblables, alors qu’ils ne se connaissaient pas. De plus, dit-elle, ils étaient réellement traumatisés.
« Le syndrome de stress post traumatique (SSPT) empêche de dormir, de se concentrer, voire de travailler. La personne fait des rêves et surtout des cauchemars récurrents. J’ai travaillé sur différents types de traumatismes, comme les accidents de voiture ou les atteintes physiques et sexuelles, et un trauma reste un trauma. J’ai réalisé que c’était également le cas pour les enlevés. » (Y. Smith)
Les points similaires des récits concernent les descriptions de la façon dont une personne a été enlevée. Certains individus ont eu une expérience de « temps manquant ». Ils décrivent des entités aliens très similaires, ainsi que l’intérieur des vaisseaux. Ils donnent des détails sur les examens qu’ils ont subi.
Yvonne Smith a conduit 700 à 800 interviews. Budd Hopkins avait au moins un millier de cas. On peut parler de plusieurs milliers de cas étudiés.
Des marques et des cicatrices apparaissent d’un jour à l’autre. Il s’agit de formes triangulaires, de petites cicatrices et de marques d’aiguilles. Ainsi que l’a montré Roger Leir, certaines marques sont liées à la présence d’implants. Ce pionnier du retrait d’implants a effectué environ 17 interventions. Dans son premier livre : “Chosen”, Yvonne Smith a évoqué un objet retiré de la jambe de Jesse Long, un objet qui s’y trouvait depuis 1956. Cet objet fut analysé. On a constaté que certains de ces matériaux sont inhabituels. Ainsi, l’un d’eux ne pouvait pas être détruit ni coupé, et il a fallu une tête de diamant pour l’entamer.
Pour Yvonne Smith, il s’agit d’une expérience physique authentique. Dans certaines familles, il existe des cas d’enlèvements répétés à travers plusieurs générations. Sur quatre enfants, parfois deux sont enlevés, parfois les quatre. Les entités semblent intéressées par les lignées familiales, l’ADN, le système reproductif… Au fil des années, les gens savent que les phénomènes vont se reproduire et ils apprennent à vivre avec, à les intégrer. Ils réalisent qu’ils ont une évolution spirituelle grâce aux expériences. Au début, bien sûr, ils sont effrayés car ils ne savent pas ce qui leur arrive. Pour certains « enlevés », l’expérience est, dans l’ensemble, positive, la douleur n’étant qu’un passage désagréable.
Yvonne Smith pense que l’hybridation est au cœur du phénomène des enlèvements. Ce n’est pas par hasard, ajoute-t-elle, que les entités prélèvent des ovules, du sperme, qu’elles montrent aux « enlevés » des bébés et des enfants hybrides…
Quelles seraient les intentions de ces êtres ? Yvonne Smith fait ce « diagnostic » qui correspond aussi au mien :
« On me le demande sans cesse : sont-ils bons ou mauvais ? Ma position est qu’ils ne sont pas là pour nous sauver de nous-mêmes et je ne pense pas non plus qu’ils soient mauvais. Ils ont un travail à faire, ils ont un programme qui nous utilise, et ils créent ces hybrides pour une raison que nous ignorons à l’heure actuelle. »
Yvonne Smith a fondé, en 1992, le CERO : Close Encounters Ressource Organization. C’est un groupe de soutien qui permet aux « victimes » de parler avec d’autres personnes ayant vécu ce genre d’expérience. Ceci fait partie intégrante du processus de « guérison ».
Comme dans le cas des NDE (expériences au seuil de la mort), des « enlevés » présentent des capacités « psi ».
« Je connais un ‘enlevé’ qui a de fortes capacités psi, et c’est très semblable en effet à des gens qui ont vécu une NDE. » (Y. Smith)
Les enlevés ont fait l’expérience de quelque chose qui était aussi un trauma. Ils sont « transformés ».
Lors du congrès de Phoenix (Arizona), en février 2012, Yvonne Smith a fait, tous les matins, des sessions d’hypnose avec des « enlevés », parmi lesquels deux Français et une Chinoise.
Yvonne Smith est l’auteure de : “Chosen. Recollections of UFO abductions through hypnotherapy”, un livre paru en 2008 aux éditions Backstage Entertainment.
Son site Internet : www.ysmith.com (27)
Alain Moreau
Références :
1. « Science et inexpliqué », n° 12, novembre-décembre 2009, p. 38-43.
2. « Science et inexpliqué », n° 14, mars-avril 2010, p. 12-17.
3. Fabrice Bonvin, « OVNIs. Les agents du changement », JMG éditions, 2005, p. 197- 199.
4. Ibid., p. 200-202.
5. Ibid., p. 202.
6. Ibid., p. 204-206.
7. Ibid., p. p. 206-211.
8. Ibid., p. 212-218.
9. Anne et Daniel Meurois-Givaudan, « Terre d’émeraude », éditions Arista, 1983, p. 127-134.
10. Fabrice Bonvin, op. cit., p. 218-222.
11. Ibid., p. 222-227.
12. Ibid., p. 228-231.
13. Ibid., p. 232-247.
14. Ibid., p. 247-251.
15. Michel Coquet, « O.V.N.I. à la lumière de la Tradition », éditions L’Or du Temps, 1992, p. 73-74.
16. Fabrice Bonvin, op. cit., p. 286-291.
17. Ibid., p. 307-327, 336-342.
18. Benjamin Creme, “Partage international”, n° 197-198, janvier/février 2005, p. 6, 9-10.
19. “Nexus”, n° 48, janvier/février 2007, p. 12-14, 22 ; “Nexus”, n° 49, mars/avril 2007, p. 47-50. Olivier de Rouvroy a repris ces déclarations de Steven Greer sur son premier site (www.erenouvelle.com, texte : “Guerre des étoiles et spiritualité”).
20. Benjamin Creme, “Le grand retour”, p. 132-133 ; B. Creme, “La mission de Maitreya”, tome 2, op. cit., p. 231-232 ; “La mission de Maitreya”, tome 3, op. cit., p. 336.
21. “Partage international”, n° 256, décembre 2009, p. 30-31.
22. “Partage international”, n° 259, mars 2010, p. 19-20.
23. Ibid., p. 16.
24. “Partage international”, n° 257-258, janvier-février 2010, p. 21.
25. Patricia Cori, “Le Haut Conseil de Sirius”, éditions Ariane, 2007, p. 104-107.
26. “Transition”, éditions Ariane, 2009, p. 126.
27. Jocelin Morisson, “Nexus”, n° 80, mai-juin 2012, p. 97-99.