Le Secours catholique rend public son rapport annuel le 5 novembre. Un document qui montre, une fois de plus, l’accentuation de la très grande pauvreté en France. On savait que la misère gagnait du terrain dans la société française avec la crise. On sait désormais que le phénomène de grand dénuement touche de plus en plus de monde. Trois chiffres symbolisent cette situation.
C’est, par mois, le montant du niveau de vie médian des 600 000 personnes reçues dans les permanences du Secours catholique en 2014.
Pour mener son étude, les bénévoles de l’organisation caritative ont établi une fiche recueillant de manière anonyme les situations des personnes qui viennent frapper aux portes des permanences, qui pour obtenir un petit-déjeuner, qui une douche ou un abri pour la nuit.
Les trois-quarts des personnes rencontrées par l’association font partie des 4 % les plus pauvres de la population française. Elles ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté le plus bas – niveau fixé par l’Insee à 40 % du niveau de vie médian des Français, soit 667 euros. En 2014, ce niveau de vie concerne 2,1 millions de personnes.
C’est l’âge moyen du public accueilli en 2014 par le Secours catholique. Il était de 41,7 ans en 2010. Si les adultes dans la fleur de l’âge (25-39 ans) sont toujours les plus nombreux à franchir les portes des permanences, les 50-60 ans sont en nette progression, tout comme la part des ménages sans enfants et celle des mères seules.
C’est la part, en 2014, des étrangers dans cette catégorie des plus pauvres. Et cette part a beaucoup progressé, puisqu’elle était de 20 % en 2000. Plus de la moitié de ces migrants sont sans statut (soit en attente de statut, soit sans papiers) et, depuis trois ans, leur situation s’est « très nettement dégradée » du fait de l’allongement des délais de traitement des dossiers, souligne le rapport.
Lire aussi : En France, le nombre de ménages sans aucun revenu augmente