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Acte XIX à Montpellier : des policiers se sont bien déguisés en “gilets jaunes”

  • Les policiers ont revêtu un gilet jaune pour mieux interpeller un casseur, sur la Comédie.
     
    Les policiers ont revêtu un gilet jaune pour mieux interpeller un casseur, sur la Comédie. DR
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Plusieurs centaines de personnes ont assisté à une scène surréaliste, samedi 23 mars, lors de l’acte XIX des “gilets jaunes”, au beau milieu de la place de la Comédie. "Cette stratégie a été mise en place ce samedi pour la première fois à Montpellier", confirme Rémy Alonso, du syndicat Alliance police.

Plusieurs centaines de personnes ont assisté à une scène surréaliste, samedi 23 mars, lors de l’acte XIX des “gilets jaunes”, au beau milieu de la place de la Comédie, à Montpellier. Alors que casseurs - côté Esplanade - et forces de l’ordre - côté Opéra-Comédie - échangeaient projectiles et gaz lacrymogènes, un mouvement inattendu s’est produit. Des “gilets jaunes” et des individus en civil ont surgi au milieu des manifestants et menotté un homme vêtu de sombre. Le groupe a ensuite traversé la place avant de se mettre à l’abri derrière les gendarmes mobiles.

 
 

Une matraque à la main

Ces six hommes aux accoutrements très variés (tee-shirt, bermuda, chapeau de paille, sac à dos...) étaient en fait des policiers ! Trois portaient des gilets jaunes et cinq avaient le visage masqué. L’un d’entre eux avait une matraque télescopique en main. Ils venaient d’interpeller un casseur.

 

 

Extrait du Facebook Live Midi Libre Montpellier de samedi 23 mars 2019

"Cette stratégie a été mise en place ce samedi pour la première fois à Montpellier, confirme Rémy Alonso, du syndicat Alliance police. Elle était destinée à mieux cibler les casseurs et a d’ailleurs permis d’en interpeller plusieurs en flagrant délit, dont l’un pour destruction de mobilier urbain. Les casseurs se greffent chaque samedi pour pourrir les manifestations. Ils ne forment plus un grand groupe mais sont divisés en petits groupes disséminés dans la foule. Il faut donc trouver une réponse appropriée. Avoir des collègues infiltrés parmi eux permet des interpellations plus rapides et moins dangereuses."

Une priorité

Pour le policier, ce dernier argument est une priorité dans le contexte actuel. "Samedi, les gendarmes mobiles placés à côté de l’Opéra-Comédie ont été chargés par les casseurs. Ils ont reçu une centaine de gros projectiles en quelques minutes, des pavés, des pots de fleurs, des morceaux de plaques de béton... Un CRS qui avait la visière de son casque relevée en a reçu un en pleine tête."

Reste que la tactique de l’infiltration a aussi ses limites. "L’objectif n’est pas de la généraliser mais de l’utiliser de façon ponctuelle, précise Rémy Alonso. On est conscient que des photos de nos collègues policiers circulent..." Sur l’une d’entre elles, prise lors de cette fameuse interpellation, un policier en civil tient dans sa main un marteau. Ce qui a suscité des dizaines de commentaires sur les réseaux sociaux, assimilant les policiers à des casseurs...

Les policiers sont exposés et le savent

"Quand un casseur est interpellé avec un marteau, la première chose à faire est de le lui retirer, précise Rémy Alonso. Il faut écarter tous les objets dangereux ou utiles à l’enquête. Tout le reste n’est qu’interprétation. Les policiers sont exposés et le savent. Des sanctions judiciaires et administratives existent."

Sur les vingt personnes interpellées samedi dernier, quatorze ont été placées en garde à vue. Seules cinq étaient jugées en comparution immédiate, ce lundi après-midi. Quant à l’acte XX des “gilets jaunes”, samedi 30 mars, il risque d’être placé sous le signe de la méfiance dans les rangs des casseurs...

 

De nouveaux actes de vandalismes ont été commis samedi, en marge du défilé.
De nouveaux actes de vandalismes ont été commis samedi, en marge du défilé. - SYLVAIN THOMAS

 

Interpellés en marge de l’acte XIX

 

L’appel à la fermeté requis par le procureur Antoine Wolff ne sera pas resté lettre morte dans le prétoire montpelliérain. Au surlendemain d’un nouveau samedi émaillé de violences dans les rues du Clapas, cinq prévenus étaient présentés en comparution immédiate, ce lundi après-midi, pour des faits survenus en marge de l’acte XIX.

Deux d’entre eux ont écopé de peines de prison ferme assorties d’un mandat de dépôt. Le premier, reconnu coupable d’avoir lancé un projectile sur un CRS (blessé à la mâchoire), était alcoolisé au moment de son interpellation, 1,14 mg d’alcool par litre d’air expiré. Il aura pourtant farouchement nié tout lien avec les faits reprochés, allant jusqu’à clamer son opposition aux actes de violence et à marteler bien haut : "Moi aussi, j’en ai marre, autant que tout le monde", des manifestations des “gilets jaunes”. In fine, le tribunal a tranché, prononçant une peine de huit mois détention avec mandat de dépôt, 800 € de dommages et intérêts et 400 € au titre de l’article 475-1.

Plus tôt, l’avocate de parties civiles avait insisté : "Deux fonctionnaires de police sont formels, ils l’ont vu jeter le projectile, faire des doigts d’honneur et danser de joie" quand un CRS a été touché d’une pierre au visage.

Lui aussi passablement ivre au moment de son interpellation, un SDF de 37 ans a été condamné à trois mois de détention avec mandat de dépôt. En passant à proximité d’un cordon de CRS, il avait insulté et menacé de mort un fonctionnaire, promettant : "Je vais te retrouver et te faire la peau." L’homme a reconnu les faits, regrettant amèrement "avoir prononcé ces phrases stupides". Il a été condamné à trois mois de détention avec mandat de dépôt, 250 € de dommages et intérêts.

Tout juste majeur, à la barre du tribunal, un jeune a reconnu avoir lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre. Il avait également insulté les fonctionnaires lors de son interpellation. En cause, une douloureuse clé de bras, défend-il : "Avant que je sois impoli, c’était abusif !" Reconnu coupable, il a été condamné à six mois de prison, dont quatre mis à l’épreuve.

Lundi, deux autres de ces prévenus ont demandé un renvoi de l’audience afin de préparer au mieux leur défense. L’un des deux restera en détention jusqu’à la date du renvoi fixée au 29 avril. L’autre, bénéficiant de solides garanties de représentations, comparaîtra le 20 mai.

 

 


26/03/2019
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