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Espionnage : le "budget noir" américain rendu public

Espionnage : le "budget noir" américain rendu public

Le Monde |

 
 

Le siège de la NSA, à Fort Meade, dans le Maryland.

 

 

 

La CIA, la puissante agence américaine de renseignement, a demandé un budget de 14,7 milliards de dollars en 2013 et ses effectifs dépassent les 21 000 personnes, révèle le Washington Post jeudi 29 août sur la base d'un document fourni par Edward Snowden.

Pour la première fois, le détail du budget des seize agences de renseignement américaines, surnommé le "budget noir" des Etats-Unis, a été rendu public, permettant de comprendre comment les ressources sont réparties au sein de l'immense communauté du renseignement.

Seul le montant global est publié chaque année par le gouvernement. En 2012, il était de 55 milliards de dollars. Pour l'année budgétaire 2013, le gouvernement réclamait 52,6 milliards au Congrès, et pour 2014 il a demandé 48,2 milliards. A cela s'ajoutent encore les programmes de renseignement militaire du Pentagone (23 milliards en 2013 et 14 milliards demandés pour 2014).

Au total, 107 035 personnes sont employées dans l'une des différentes agences de renseignement américaines, dont près de 35 000 dans des fonctions de cryptographie, ce qui inclut l'Agence de sécurité nationale (NSA), chargée des écoutes mondiales et de la surveillance électronique.

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Plongée dans la "pieuvre" de la cybersurveillance de la NSA

 

 

 

LA CORÉE DU NORD EN TÊTE DES "TROUS"

Après la CIA (14,7 milliards de dollars), la NSA (10,8 milliards) et le National Reconnaissance Office (NRO, 10,3 milliards) sont les agences les mieux dotées. Le NRO gère les satellites d'espionnage américains.

Le budget évalue aussi les "trous" du renseignement américain, ces dossiers où les Etats-Unis reconnaissent manquer d'informations. En tête figure la Corée du Nord. Un chapitre du document révèle que le pays est surveillé "en permanence" via photos, échantillons d'air et imagerie infrarouge pour détecter l'activité nucléaire du régime communiste.

LA TRAQUE DE BEN LADEN

Ces documents mettent également indirectement en lumière le rôle des satellites et des interceptions électroniques dans la traque d'Oussama ben Laden en 2011. S'ils "ne font que de brèves références à l'opération ben Laden", affirme le Post, ils illustrent le rôle des diverses agences de renseignement dans la traque de l'ancien chef d'al-Qaïda, tué lors d'une opération commando américaine contre sa résidence d'Abbottabad, au Pakistan, le 1er mai 2011.

L'un des documents montre ainsi que les satellites espions du National Reconnaissance Office (NRO) ont effectué 387 "collectes" d'images haute-résolution et infrarouge du complexe dans lequel se terrait ben Laden dans le mois qui a précédé le raid. La résidence d'Abbottabad avait été identifiée à la suite de filatures d'un homme dont Washington pensait qu'il était un messager du chef d'al-Qaïda. Cette surveillance satellitaire a été "cruciale pour préparer la mission et a contribué à la décision de l'exécuter", affirme l'un des documents, cité par le quotidien.

Lire aussi nos explications Prism, Snowden, surveillance de la NSA : 7 questions pour tout comprendre

La NSA, l'agence chargée des interceptions téléphoniques et électroniques, avait de son côté mis en place un groupe spécialisé dans la mise au point et l'installation de logiciels espions sur les ordinateurs et téléphones portables de membres d'al-Qaïda soupçonnés de pouvoir renseigner les Etats-Unis sur le repaire de ben Laden. Lors de l'opération d'Abbottabad, les Navy Seals ont récupéré quantité de documents et disques durs. En septembre 2011, les services de renseignement ont dû prévoir un budget de 2,5 millions de dollars pour être en mesure de les analyser, rapporte encore le Washington Post.

1 % DU PIB AMÉRICAIN

Au total, le document illustre le doublement du budget total du renseignement depuis les attentats du 11 septembre 2001, avec une facture estimée à plus de 500 milliards de dollars depuis 2001. "Le monde actuel est plus instable qu'il ne l'a jamais été depuis un demi-siècle", a déclaré au Washington Post James Clapper, directeur du renseignement national. "Même avec l'augmentation des dépenses pour la communauté du renseignement, les Etats-Unis dépensent moins de 1 % du PIB pour le renseignement."

Edward Snowden est actuellement en Russie, où il a reçu l'asile temporaire. Ses documents, récupérés lorsqu'il travaillait pour la NSA comme administrateur systèmes, ont été exploités graduellement par The Guardian et le Washington Post depuis les premières révélations de juin.



31/08/2013
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