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FO, CFTC ET CFE-CGC SIGNENT L’ACCORD DE LA HONTE GRÂCE AUX ORDONNANCES MACRON

GRÂCE AUX ORDONNANCES MACRON

Fin des 35 heures chez PSA Vesoul : FO, CFTC et CFE-CGC signent l’accord de la honte

Plusieurs semaines de négociation entre la direction et les syndicats se sont écoulées. Jeudi dernier un accord sur le temps de travail à été approuvé par les syndicats majoritaires. Avec cet accord c’est la fin des 35 heures qui est entérinée sur le site de Vesoul. Les ordonnances de Macron passées en 2017 ont permis que l’« accord de performance collective d’entreprise » soit appliqué aux salariés de l’usine.

 

Photo : Assemblée générale lors d’un débrayage à PSA Mulhouse en juin 2016

Pour les 3000 travailleurs du site de PSA Vesoul, ce jeudi, les syndicats FO, CFTC et CFE-CGC ont signé l’accord qui permet à l’entreprise de mettre fin aux 35 heures en augmentant le temps de travail des salariés de près de 8 %. Le temps de travail serait donc de 37h45 par semaine avec une maigre augmentation salariale de 3,1 %. La direction s’engage à embaucher 80 salariés, à investir 20 millions d’euros, d’ici 2020, dans la modernisation de l’entreprise et à ne pas sous-traiter ses nouveaux contrats.

Les heures supplémentaires seront majorées au-delà de 37h45, de 40 % jusqu’à 43 heures et de 50 % ensuite. Une « prime de performance » de 100 euros sera versée en fin d’année prochaine. Les salariés peuvent refuser l’accord sans risquer un licenciement, car l’entreprise leur proposera une mutation vers un autre site, avant la mise en place de la procédure bien évidement. Ce choix n’en est pas vraiment un puisqu’il nécessite de changer de lieu de travail, rallongeant les temps de transport ou obligeant à déménager.

Pour la direction de l’entreprise il s’agirait d’une « étape importante pour la compétitivité du site, soumis à une forte concurrence ». Le site de Vesoul représente le centre mondial de pièces détachées du groupe PSA et de ce fait évolue dans le secteur de la logistique avec une soi-disant forte concurrence internationale. Un très bon argument à l’heure où la direction cherche à baisser les salaires et à licencier ! Jean Pierre Mercier délégué central CGT du groupe PSA, qui s’est exprimé vendredi matin sur France Bleu Besançon dénonce « une attaque de portée nationale contre les 35 heures  », sonne l’alarme sur les volontés du groupe à appliquer ce type de mesures à d’autres sites et qualifie la signature de l’accord comme une « honte ».

Avec la complicité de FO, CFTC et CFE-CGC

Au bout de six réunions dans la journée de jeudi, vers 20h les syndicats majoritaires ont fini par signer en fin de journée l’accord, sous prétexte d’assurer « la pérennité du site ». Les directions syndicales ont été encore une fois soumises à la volonté de la direction. En janvier, ils ont approuvé une rupture conventionnelle collective qui supprimera quelques 1300 postes sur la base du volontariat des salariés. La demande de 80 embauches pour Vesoul est donc dérisoire.

La CGT est le seul syndicat de l’usine à avoir refusé la signature de l’accord. Selon Jean-Pierre Mercier le syndicat reste mobilisé pour soutenir les travailleurs qui refusent l’augmentation du temps de travail. Au delà des nécessaire revendications d’augmentation des salaires et des embauches, cette application à large échelle des réformes Macron montrent qu’il est plus que jamais nécessaire de se battre pour l’abrogation de la loi travail XXL. Dans le secteur de l’automobile, où ce type d’accord risque de se développer très rapidement, seule une bataille nationale des salariés du secteur pourrait mettre un coup d’arrêt à ces politiques, à conditions que les ouvriers mènent un combat non seulement contre le gouvernement, mais aussi contre des directions syndicales qui n’hésitent pas à signer des accords qui les mènent à l’abattoir.

Les ordonnances Macron : augmenter le taux de profit du capital français

C’est un des premiers « accords de performance collective d’entreprise » qui a été mis en place chez PSA Vesoul. Derrière cet accord, il s’agit d’une véritable politique qui cherche à faire chuter les salaires des travailleurs, tout en se cachant derrière des discours de reprise de l’emploi, renouvellement du marché du travail, réforme et compétitivité.

Comme le démontre un perspicace analyse de Mediapart, les travailleurs de Vesoul travailleront 1h45 minutes gratuitement de plus par semaine, soit une perte de 4,5 % du salaire ! D’autant que la reforme du code de travail permet de payer l’heure supplémentaire à moindre prix (la majoration est passée de 25% à 10%) que l’heure normale : voilà comment augmenter les gains et les bénéfices des capitalistes ! Avec une drastique réduction du salaire et du personnel, alors même que PSA affiche des bénéfices records.

Les ruptures conventionnelles collectives et le plafonnement des indemnités de licenciement permettent de licencier légalement de larges pans des salariés. La primauté des accords d’entreprise sur les branches, les limitations de l’organisation syndicale, suite à la loi Rebsamen, ou encore le référendum d’entreprise cherchent à affaiblir l’organisation et la capacité de réponse des travailleurs, pour que le MEDEF et le patronat continuent de s’enrichir sur leur dos.



01/07/2018
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