Ce sont des images qui choquent toute l’Italie. Si elles sont difficiles à regarder, elles montrent l’étendue d’un mal plus profond dans les hôpitaux. « Même sans son, elles semblent parler d’elles-mêmes : une histoire qui est pure souffrance et abandon, précisément dans un endroit où les gens essaient de soigner les personnes et les sauver de la mort », écrit d’ailleurs la Reppublica qui a décidé de partager quelques captures de la vidéo des caméras de surveillances des urgences de l’hôpital Santa Croce de Moncalieri (Italie).
Sur celle-ci, on y voit le calvaire vécu par Giuseppe Ramognino. Le septuagénaire (Giuseppe avait 78 ans) avait été admis aux urgences le mercredi 1er mai, à 10h03. Pendant des heures, il n’a fait qu’attendre comme le montrent les images des caméras de surveillance. La nuit tombée, l’homme était toujours présent et à 4h45 du matin, il se rend aux toilettes.
Ce qu’il se passe à l’intérieur reste un mystère mais Giuseppe y est retrouvé inconscient par un sans-abri… à 7 heures le jeudi 2 mai ! Il informe directement le personnel qui porte alors secours au septuagénaire. Placé dans un fauteuil roulant, Giuseppe doit cependant encore attendre dans la salle d’attente. Deux heures plus tard, il rend son dernier souffle, victime d’un infarctus intestinal « imprévisible », comme le souligne le magistrat Ciro Santoriello.
Celui-ci a décidé de classer l’affaire, affirmant « qu’aucune responsabilité ne peut être reconnue car les circonstances dans lesquelles le personnel a été informé de la présence d’une personne en difficulté sont purement hypothétiques et résultent d’une inférence tirée des images ». Une décision qui ne satisfait pas la famille qui, après avoir vu la vidéo, a demandé au juge de nouvelles enquêtes.
La famille souligne le fait que Giuseppe n’avait jamais quitté l’hôpital depuis son admission. De son côté, le personnel médical pensait qu’il était parti. En réalité, il ressort des caméras de surveillance que l’homme était toujours là : il était simplement sorti cinq minutes, « probablement pour fumer une cigarette ». Il est ensuite resté dans la salle d’attente jusqu’à ce qu’elle soit remplie, tard dans la soirée, par des sans-abri venus chercher refuge.