La Danse avec le Diable
La Danse avec le Diable
Plongée autour d’un rituel d’intronisation mafieuse
« Entrer en Mafia équivaut à se convertir à une religion. On ne cesse jamais d’êtr...e ni prêtre ni mafieux et on ne quitte jamais la Famille. »
Un document classé confidentiel daté du mois d’avril 1865 par le préfet de Palerme Filippo GUATERIO mentionne pour la première fois l'existence de cette société anciennement classée comme secte sous la formulation de Mafia, cette organisation offre selon le rédacteur de la note son aide et sa protection aux opposants du gouvernement. Dès lors, tenant compte de ces recommandations, le gouvernement italien enverra en Sicile, pendant 6 mois, une troupe forte de 15000 soldats sans grand succès d’ailleurs. Le rapport du préfet, suscitera en outre une longue controverse sur le sens du mot 'mafia', certains affirmant qu'il signifiait « comportement honorable et brave », d'autres déclarants, au contraire, qu'il décrivait bel et bien une organisation criminelle. On prête diverses origines à son nom, en toscane, mafia veut dire misère, en dialecte palermois, il signifierait « beauté et grâce » selon d’autres il s’agirait d’un dérivé du vieux français » meffier » et enfin certains et non des moindres attribuent cette expression au Frère Carbonari Guiseppe MAZZINI, compagnon de GARIBALDI, en épelant M.A.F.I.A. de cette manière Mazzini Autorizza (autorise) Furto (crime) Incendio (incendie) Avvelenamento (dénonciation).
En 1877, un nouveau procès-verbal de Leopoldo Franchetti décrira la mafia comme étant une « industrie de la violence » la notion d'association criminelle sera donc à nouveau confirmée. La plus célèbre des organisations criminelles du monde est née il y a prés de deux siècles en Sicile de la révolte des paysans locaux contre l’ordre établi. En ces temps l'aristocratie a laissé de plus en plus de place à la bourgeoisie dans la gestion des terres. D'une manière générale, les taxes ont augmenté ; les terres réservées autrefois aux pauvres ont été confisquées et privatisées. Rappelons-nous que cette terre vient d’être rattachée au jeune Royaume d’Italie, avec Victor Emmanuel II de nouvelles taxes s'ajoutent. Elles rendent la situation pour le peuple invivable. C'est dans ce contexte miséreux que la mafia prospère, comme tout crime, le Mal nait souvent d’une injustice réelle ou supposée.
Au départ le mafieux est un misérable, chassé de ses terres, contraint à l'errance, mendiant, brigand, louant ses services. mais il y a un autre type de voyous : le riche, qui expulse et qui rémunère les gros bras qui expulsent, récoltent les taxes, extorquent les fonds sous la menace de l'arme, sans passer par une justice ou un état incapable. Le pauvre et le riche vont s'amoindrir, mais leurs liens se resserrent au fur et à mesure que les difficultés s'accroissent. L’absence de texte élève la valeur de la parole donnée. C'est indéniablement dans un contexte d'extrême pauvreté que se développe la mafia : sans conditions extrêmes, les hommes de main sont difficiles à recruter, et sans homme de main prêt à exécuter les ordres, il n'y a pas d'organisation. Alors vient au monde l'onorata societa, la société des hommes d'honneur, ceux qui tiennent leur parole et leur langue. Avec la mafia la notion d'omerta est scellée. Tout « homme d'honneur » doit tenir sa langue, il doit préférer le silence à la dénonciation, l'action à la parlote. L'omerta, c'est l'Homme (omu) et l'humilité (umiltà), l'homme humble, respectable, digne de ce nom, qui se tait et qui agit. La mafia est également liée à la notion du Capo le Chef. Il est le chef de Famille, celui qui accumule le plus de richesses et qui prend toutes les décisions. Chaque homme lui doit le « respect » ; celui qui enfreint cette règle meurt. Plus la pauvreté va croître dans la Sicile, plus ces organisations criminelles être nombreuses et s'affronter pour le contrôle des territoires.
Les membres de l’Honorable Société, comme ils plaisent à se nommer entre eux triés sur le volet, (l’appartenance à un milieu mafieux ou avoir des parents à l’intérieur est souvent déterminante pour leur cooptation), soumis à un minutieux rituel d’initiation prêtent serment d’obéissance absolue à une hiérarchie terrifiante et à un pointilleux code d’Honneur auquel tout manquement sera sanctionné par leur mort ou celle de leurs proches.
L’idée qu’un criminel au cœur endurci se prête à une cérémonie pour le moins insolite pourrait faire rire les esprits sceptiques. Un homme à l’âme entachée de nombreuses exactions accomplissant son serment suivant un rituel prédéfini est pour le moins étrange. Pourtant !
Voici quelques grandes lignes d’un rituel ou plutôt d’un syncrétisme de plusieurs rituels ancestraux d’initiation mafieuse, il est à noter que la Charbonnerie utilisa aussi des rituels spécifiques :
Au moment de la réception, le candidat est enfermé dans une pièce sombre pendant quelques heures et ensuite amené les yeux bandés, entravé dans une autre chambre devant les membres de la Famille qui l’accueille. Après avoir averti le candidat qu’il peut encore renoncer à son appartenance, le Capo (chef) Mafioso lui dicte les règles de l’Ordre criminel :
Ne pas convoiter la femme des autres hommes d’honneur (les hommes d’honneur étant les autres mafieux !), ne pas voler, ne pas exploiter la prostitution, ne pas tuer d’autres hommes d’honneur, sauf en cas de nécessité absolue, éviter la délation à la police, ne pas s’opposer à d’autres hommes d’honneur, avoir toujours un comportement sérieux et correct, maintenir un secret absolu sur la Société avec les étrangers, ne pas fréquenter seul d’autres hommes d’honneur. Ces règles imposent qu’un autre homme d’honneur, connu d’eux deux qui doivent être en contact, garantisse leur appartenance respective en prononçant les paroles : Cet homme est la même chose (Quest’uomo è la stessa Cosa) ». Ci fait, on demande une dernière fois au récipiendaire de réaffirmer sa volonté de faire partie de l’organisation, s’il répond par l’affirmative on lui fait subir les épreuves destinées à faire de lui un Fratello (frère). Retrouvant la vue, délivré de ses liens, il découvre une assemblée d’hommes se tenant en cercle, dans la quasi pénombre. Son regard est immédiatement attiré par une sorte d’autel faiblement éclairé par la flamme d’un candélabre, où se trouve : une miniature de saint, un crucifix, une aiguille, une bougie, des allumettes, un pistolet et plusieurs cartouches. Alors une bougie est allumée et le récipiendaire passe la main gauche à travers sa flamme en disant ses mots« : « Pour mes Frères, je passerai à travers le feu » puis il tend sa main droite qu’un des assistants prend tandis que l’autre lui pique le pouce avec une aiguille faisant sortir une goutte de sang ! On peut voir une courte représentation de ce lugubre psychodrame dans la saga « Corléone qui raconte la vie de Salvatore (Toto) RIINA surnommé la Belva, (la Bête) ou Il Capo dei capi, (Chef des chefs) patron de la Cosa Nostra. Interpellé par les forces de l’ordre en 1993, il est depuis sous les verrous. Le néophyte s’exprime alors prononçant ces phrases : »Je jure sur l’honneur d’être fidèle à la Fraternité et de verser pour elle, si cela est nécessaire jusqu'à la dernière goutte de mon sang » On barbouille ensuite l’image sainte (très souvent l’Annonciation, considérée comme la patronne de Cosa Nostra, dont la fête se célèbre le 25 mars) avec le sang recueilli à l’aide de l’aiguille, qui est ensuite enflammée. L’homme jure alors de ne jamais trahir les règles, méritant dans le cas contraire de brûler comme l’image. Puis un curieux dialogue s’instaure entre lui et une voix sortant de l’ombre : _ Quelle heure est-il ? _ La demie à ma montre répond-il _ Depuis quand les choses vont-elles mal ? Depuis le 25 mars, jour de l’Annonciation. Que faisais-tu ce jour là ? Je dansais avec le Diable ! Et qui adores-tu, si ce n’est le fils de Vierge Marie ? Le Soleil et la Lune Quel est alors ton dieu ? Aremi (jeu de carte célèbre au dix-neuvième siècle en Sicile) la Chance !
Alors plusieurs voix s’exclamaient : Initié, prouve ton courage, prouve ta loyauté ! Alors, un pistolet chargé d’une seule balle est donné au néophyte et il tire sur un crucifix, criant : Je n’hésiterai pas pour la Fraternité à tuer quiconque, ni Dieu, ni mon épouse bien-aimée ! Les voix de l’assemblée reprennent en cœur : _ Cent hommes, sont passés avant toi. Comme ces cent là et le premier après eux, jures-tu de protéger tous ceux qui sont venus avant et qui viendront après ? _ Je le jure. Et de même que le sang pris à ma main ne peut y revenir, ni la cire brûlée redevenir bougie près de la mèche, je demeurerai toujours un Frère fidèle envers la Fraternité et impitoyable envers ses adversaires. _ Quelles sont les vertus d’un Frère de la Mafia ? S’exclame alors le Capo Mafioso ! _ Honneur, Devoir, Courage répète le nouvel Initié!
Ensuite, lui est donné le baiser de bienvenue dit de paix par son Parrain (l’homme qui l’a coopté) et lui est transmis un des signes de reconnaissance des membres : un serrement de main : main droite tendue, avec l’index replié pour toucher la paume de l’autre, et le mouvement de torsion effectué en disant la phrase rituelle : « Sous mon toit, il ne pleut pas ! « . De nombreux épisodes de ce pseudo-rituel rappelleront de curieux souvenirs à nos amis analphabètes, boiteux ne sachant ni lire, ni écrire. Il va de soi que malgré la triste affaire de la loge P2, qui éclate dans les années 80 (Propangada Due dépendant du Grand Orient d’Italie, obédience ayant rompu les liens fraternels avec le prestigieux Grand Orient de France en 1972.) L’histoire de cette Loge ou quelquefois des liens furent probablement tissés entre maçonnerie, mafia, et le tristement célèbre Gladio est bien trop complexe pour être développés dans cette courte étude. N’en déplaisent aux conspirationnistes mal inspirés !
L’initiation mafieuse, est un engagement à vie dont on ne peut se libérer.
Plus tard le nouvel arrivant est informé de l’organisation locale à laquelle il est intégré et de la Famille dans laquelle il est affecté. Les noms donnés aux organisations ne sont pas les plus importants, car ils changent au gré des besoins comme dans d’ailleurs les triades ou les sociétés secrètes Taoïstes. En haut de la pyramide mafieuse se situe la Sacrata Corona ce qu’on nomme en français la couronne, leurs membres siègent dans ce qui est désigné sous le vocable du dôme.
Ce malheureux folklore pseudo-initiatique ne doit pas nous faire oublier que les organisations mafieuses quelques qu’elles soient sont responsables de milliers de morts dans de nombreux pays et doivent êtres combattues avec force et vigueur par tout état démocratique. Derrière elles se cachent meurtres, viols, drogue et asservissement de l’être humain. Nulle excuse ne peut-être retenue à leur décharge
Plongée autour d’un rituel d’intronisation mafieuse
« Entrer en Mafia équivaut à se convertir à une religion. On ne cesse jamais d’êtr...e ni prêtre ni mafieux et on ne quitte jamais la Famille. »
Un document classé confidentiel daté du mois d’avril 1865 par le préfet de Palerme Filippo GUATERIO mentionne pour la première fois l'existence de cette société anciennement classée comme secte sous la formulation de Mafia, cette organisation offre selon le rédacteur de la note son aide et sa protection aux opposants du gouvernement. Dès lors, tenant compte de ces recommandations, le gouvernement italien enverra en Sicile, pendant 6 mois, une troupe forte de 15000 soldats sans grand succès d’ailleurs. Le rapport du préfet, suscitera en outre une longue controverse sur le sens du mot 'mafia', certains affirmant qu'il signifiait « comportement honorable et brave », d'autres déclarants, au contraire, qu'il décrivait bel et bien une organisation criminelle. On prête diverses origines à son nom, en toscane, mafia veut dire misère, en dialecte palermois, il signifierait « beauté et grâce » selon d’autres il s’agirait d’un dérivé du vieux français » meffier » et enfin certains et non des moindres attribuent cette expression au Frère Carbonari Guiseppe MAZZINI, compagnon de GARIBALDI, en épelant M.A.F.I.A. de cette manière Mazzini Autorizza (autorise) Furto (crime) Incendio (incendie) Avvelenamento (dénonciation).
En 1877, un nouveau procès-verbal de Leopoldo Franchetti décrira la mafia comme étant une « industrie de la violence » la notion d'association criminelle sera donc à nouveau confirmée. La plus célèbre des organisations criminelles du monde est née il y a prés de deux siècles en Sicile de la révolte des paysans locaux contre l’ordre établi. En ces temps l'aristocratie a laissé de plus en plus de place à la bourgeoisie dans la gestion des terres. D'une manière générale, les taxes ont augmenté ; les terres réservées autrefois aux pauvres ont été confisquées et privatisées. Rappelons-nous que cette terre vient d’être rattachée au jeune Royaume d’Italie, avec Victor Emmanuel II de nouvelles taxes s'ajoutent. Elles rendent la situation pour le peuple invivable. C'est dans ce contexte miséreux que la mafia prospère, comme tout crime, le Mal nait souvent d’une injustice réelle ou supposée.
Au départ le mafieux est un misérable, chassé de ses terres, contraint à l'errance, mendiant, brigand, louant ses services. mais il y a un autre type de voyous : le riche, qui expulse et qui rémunère les gros bras qui expulsent, récoltent les taxes, extorquent les fonds sous la menace de l'arme, sans passer par une justice ou un état incapable. Le pauvre et le riche vont s'amoindrir, mais leurs liens se resserrent au fur et à mesure que les difficultés s'accroissent. L’absence de texte élève la valeur de la parole donnée. C'est indéniablement dans un contexte d'extrême pauvreté que se développe la mafia : sans conditions extrêmes, les hommes de main sont difficiles à recruter, et sans homme de main prêt à exécuter les ordres, il n'y a pas d'organisation. Alors vient au monde l'onorata societa, la société des hommes d'honneur, ceux qui tiennent leur parole et leur langue. Avec la mafia la notion d'omerta est scellée. Tout « homme d'honneur » doit tenir sa langue, il doit préférer le silence à la dénonciation, l'action à la parlote. L'omerta, c'est l'Homme (omu) et l'humilité (umiltà), l'homme humble, respectable, digne de ce nom, qui se tait et qui agit. La mafia est également liée à la notion du Capo le Chef. Il est le chef de Famille, celui qui accumule le plus de richesses et qui prend toutes les décisions. Chaque homme lui doit le « respect » ; celui qui enfreint cette règle meurt. Plus la pauvreté va croître dans la Sicile, plus ces organisations criminelles être nombreuses et s'affronter pour le contrôle des territoires.
Les membres de l’Honorable Société, comme ils plaisent à se nommer entre eux triés sur le volet, (l’appartenance à un milieu mafieux ou avoir des parents à l’intérieur est souvent déterminante pour leur cooptation), soumis à un minutieux rituel d’initiation prêtent serment d’obéissance absolue à une hiérarchie terrifiante et à un pointilleux code d’Honneur auquel tout manquement sera sanctionné par leur mort ou celle de leurs proches.
L’idée qu’un criminel au cœur endurci se prête à une cérémonie pour le moins insolite pourrait faire rire les esprits sceptiques. Un homme à l’âme entachée de nombreuses exactions accomplissant son serment suivant un rituel prédéfini est pour le moins étrange. Pourtant !
Voici quelques grandes lignes d’un rituel ou plutôt d’un syncrétisme de plusieurs rituels ancestraux d’initiation mafieuse, il est à noter que la Charbonnerie utilisa aussi des rituels spécifiques :
Au moment de la réception, le candidat est enfermé dans une pièce sombre pendant quelques heures et ensuite amené les yeux bandés, entravé dans une autre chambre devant les membres de la Famille qui l’accueille. Après avoir averti le candidat qu’il peut encore renoncer à son appartenance, le Capo (chef) Mafioso lui dicte les règles de l’Ordre criminel :
Ne pas convoiter la femme des autres hommes d’honneur (les hommes d’honneur étant les autres mafieux !), ne pas voler, ne pas exploiter la prostitution, ne pas tuer d’autres hommes d’honneur, sauf en cas de nécessité absolue, éviter la délation à la police, ne pas s’opposer à d’autres hommes d’honneur, avoir toujours un comportement sérieux et correct, maintenir un secret absolu sur la Société avec les étrangers, ne pas fréquenter seul d’autres hommes d’honneur. Ces règles imposent qu’un autre homme d’honneur, connu d’eux deux qui doivent être en contact, garantisse leur appartenance respective en prononçant les paroles : Cet homme est la même chose (Quest’uomo è la stessa Cosa) ». Ci fait, on demande une dernière fois au récipiendaire de réaffirmer sa volonté de faire partie de l’organisation, s’il répond par l’affirmative on lui fait subir les épreuves destinées à faire de lui un Fratello (frère). Retrouvant la vue, délivré de ses liens, il découvre une assemblée d’hommes se tenant en cercle, dans la quasi pénombre. Son regard est immédiatement attiré par une sorte d’autel faiblement éclairé par la flamme d’un candélabre, où se trouve : une miniature de saint, un crucifix, une aiguille, une bougie, des allumettes, un pistolet et plusieurs cartouches. Alors une bougie est allumée et le récipiendaire passe la main gauche à travers sa flamme en disant ses mots« : « Pour mes Frères, je passerai à travers le feu » puis il tend sa main droite qu’un des assistants prend tandis que l’autre lui pique le pouce avec une aiguille faisant sortir une goutte de sang ! On peut voir une courte représentation de ce lugubre psychodrame dans la saga « Corléone qui raconte la vie de Salvatore (Toto) RIINA surnommé la Belva, (la Bête) ou Il Capo dei capi, (Chef des chefs) patron de la Cosa Nostra. Interpellé par les forces de l’ordre en 1993, il est depuis sous les verrous. Le néophyte s’exprime alors prononçant ces phrases : »Je jure sur l’honneur d’être fidèle à la Fraternité et de verser pour elle, si cela est nécessaire jusqu'à la dernière goutte de mon sang » On barbouille ensuite l’image sainte (très souvent l’Annonciation, considérée comme la patronne de Cosa Nostra, dont la fête se célèbre le 25 mars) avec le sang recueilli à l’aide de l’aiguille, qui est ensuite enflammée. L’homme jure alors de ne jamais trahir les règles, méritant dans le cas contraire de brûler comme l’image. Puis un curieux dialogue s’instaure entre lui et une voix sortant de l’ombre : _ Quelle heure est-il ? _ La demie à ma montre répond-il _ Depuis quand les choses vont-elles mal ? Depuis le 25 mars, jour de l’Annonciation. Que faisais-tu ce jour là ? Je dansais avec le Diable ! Et qui adores-tu, si ce n’est le fils de Vierge Marie ? Le Soleil et la Lune Quel est alors ton dieu ? Aremi (jeu de carte célèbre au dix-neuvième siècle en Sicile) la Chance !
Alors plusieurs voix s’exclamaient : Initié, prouve ton courage, prouve ta loyauté ! Alors, un pistolet chargé d’une seule balle est donné au néophyte et il tire sur un crucifix, criant : Je n’hésiterai pas pour la Fraternité à tuer quiconque, ni Dieu, ni mon épouse bien-aimée ! Les voix de l’assemblée reprennent en cœur : _ Cent hommes, sont passés avant toi. Comme ces cent là et le premier après eux, jures-tu de protéger tous ceux qui sont venus avant et qui viendront après ? _ Je le jure. Et de même que le sang pris à ma main ne peut y revenir, ni la cire brûlée redevenir bougie près de la mèche, je demeurerai toujours un Frère fidèle envers la Fraternité et impitoyable envers ses adversaires. _ Quelles sont les vertus d’un Frère de la Mafia ? S’exclame alors le Capo Mafioso ! _ Honneur, Devoir, Courage répète le nouvel Initié!
Ensuite, lui est donné le baiser de bienvenue dit de paix par son Parrain (l’homme qui l’a coopté) et lui est transmis un des signes de reconnaissance des membres : un serrement de main : main droite tendue, avec l’index replié pour toucher la paume de l’autre, et le mouvement de torsion effectué en disant la phrase rituelle : « Sous mon toit, il ne pleut pas ! « . De nombreux épisodes de ce pseudo-rituel rappelleront de curieux souvenirs à nos amis analphabètes, boiteux ne sachant ni lire, ni écrire. Il va de soi que malgré la triste affaire de la loge P2, qui éclate dans les années 80 (Propangada Due dépendant du Grand Orient d’Italie, obédience ayant rompu les liens fraternels avec le prestigieux Grand Orient de France en 1972.) L’histoire de cette Loge ou quelquefois des liens furent probablement tissés entre maçonnerie, mafia, et le tristement célèbre Gladio est bien trop complexe pour être développés dans cette courte étude. N’en déplaisent aux conspirationnistes mal inspirés !
L’initiation mafieuse, est un engagement à vie dont on ne peut se libérer.
Plus tard le nouvel arrivant est informé de l’organisation locale à laquelle il est intégré et de la Famille dans laquelle il est affecté. Les noms donnés aux organisations ne sont pas les plus importants, car ils changent au gré des besoins comme dans d’ailleurs les triades ou les sociétés secrètes Taoïstes. En haut de la pyramide mafieuse se situe la Sacrata Corona ce qu’on nomme en français la couronne, leurs membres siègent dans ce qui est désigné sous le vocable du dôme.
Ce malheureux folklore pseudo-initiatique ne doit pas nous faire oublier que les organisations mafieuses quelques qu’elles soient sont responsables de milliers de morts dans de nombreux pays et doivent êtres combattues avec force et vigueur par tout état démocratique. Derrière elles se cachent meurtres, viols, drogue et asservissement de l’être humain. Nulle excuse ne peut-être retenue à leur décharge
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