C’est le nouveau cauchemar des hôpitaux français. Candida auris, un champignon pouvant entraîner des infections mortelles, se répand sous la peau lors d’hospitalisations longues à l’occasion notamment de la pose d’un cathéter veineux. Résistant aux traitements et à la désinfection, ce champignon est encore marginal en France mais fait des dégâts à l’étranger.
Découvert pour la première fois dans l’oreille d’une patiente japonaise en 2009, il s’est rapidement répandu dans le monde, touchant d’abord la Corée du Sud voisine avant de se diffuser dans toute l’Asie du sud-est, l’Afrique du Sud les États-Unis puis l’Europe. En 2016, il a contaminé 72 patients d’un hôpital londonien, avant d’infecter une centaine de personnes hospitalisées à Valence en Espagne.
Renforcer l'hygiène
Si deux cas ont déjà été repérés en France, dans un hôpital réunionnais et un tourangeau, le champignon épargne toujours le pays mais devrait indéniablement toucher les établissements hospitaliers du territoire: "Il faut avoir conscience du risque, réel, et le prendre sérieusement en considération. Cela passe par un dépistage plus systématique, plus rapide et par une anticipation du traitement", explique au Parisien Pierre Parneix, médecin hygiéniste au CHU de Bordeaux et président de la Société française d’hygiène hospitalière (S2FH).
Car pour se protéger le plus efficacement de Candida auris, l’hygiène est la meilleure alliée des médecins et permet de limiter le risque de propagation, détaille le praticien au quotidien local: "Le lavage des mains, des professionnels de santé et des patients est capital. Plus nous avons de chambres individuelles, à un lit, moins le risque de transmission est important. Candida auris prouve aussi que l’on a intérêt à retravailler la notion de désinfection des matériels médicaux et de l’environnement".