La psilocybine, selon une étude, crée un cerveau hyper-connecté
Une étude britannique permet de voir l’activité cérébrale en proie à l’action des drogues psychédéliques sous un nouveau jour. Les champignons hallucinogènes provoqueraient une expansion de l’esprit en hyper-connectant les réseaux neuronaux entre eux.
Crédit : AFP Une IRM du cerveau (image d’illustration)
Voila à quoi ressemblerait le cerveau d’une personne sous champignons hallucinogènes. C’est le résultat d’une étude de la Royal Society Interface publiée au mois d’octobre. Synthétisée dans les graphiques ci-dessous, elle donne à voir l’activité cérébrale en proie à l’action des drogues psychédéliques sous un nouveau jour.
Crédit : http://rsif.royalsocietypublishing.org/ À gauche, une activité cérébrale normale. À droite, le cerveau stimulé par la psilocybine contenue dans les champignons hallucinogènes.
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont administré par intraveineuse une pilule de psilocybine, le principe actif psychédélique des champignons, à une demi-quinzaine de volontaires, quand un groupe équivalent a reçu des placebos. Ils ont ensuite effectué des examens IRM sur chacun d’entre eux.
Un nouvel ordre cérébral hyper-connecté proche du rêve
Les scientifiques ont alors constaté qu’un nouveau type d’ordre semble émerger dans le cerveau lorsqu’il est sous l’influence de champignons hallucinogènes. Lors d’une activité cérébrale normale, il y a peu de liens entre les différents réseaux neuronaux du cerveau, les méta-réseaux. Mais sous l’emprise de psilocybine, des méta-réseaux qui n’ont jamais été reliés se rejoignent soudainement pour former un ensemble hyper-connecté.
Les chercheurs ont ainsi constaté une augmentation de l’activité cérébrale dans les méta-réseaux liés à la pensée émotionnelle. Une sorte d’expansion de l’esprit proche des phénomènes observés lorsqu’une personne rêve. De quoi expliquer comment les drogues psychédéliques produisent leurs effets psychotropes et un état de conscience accru symbolisés par des expériences sensorielles confuses et intenses comme les hallucinations visuelles et auditives.
Un nouvel espoir pour les dépressifs
Ces résultats font directement écho à des études qui ont récemment suggéré que les champignons pouvaient être utilisés pour traiter la dépression. Selon le professeur David Nutt du Collège Impérial de Londres, une dose de psilocybine équivalente à cinq champignons pourrait suffire à neutraliser les zones du cerveau qui sont à l’origine de la maladie.
À la faveur d’une étude à petite échelle menée par son équipe, les scientifiques ont constaté une amélioration de l’humeur des patients jusqu’à deux semaines après l’injection de la drogue.
Expert, coauteur de l’étude et physicien au King College de Londres. Les résultats, qui ont été publiés dans le Journal de l’interface la Royal Society , servent maintenant comme une pièce importante du puzzle d’une compréhension complète de la capacité du médicament de la psilocybine.
Pour l’étude, l’équipe a eu 15 volontaires en bonne santé qui participent à deux sessions, l’une avec un placebo et l’autre avec cette psilocybine hallucinogène. Au cours de chacune des sessions, les personnes ont reçu IRMf pour surveiller l’activité du cerveau.
Références La psilocybine ,en vert dans l’article et :
Petri, G., P. Expert, F. Turkheimer, R. Carhart-Harris, D. Nutt, PJ Hellyer, et F. Vaccarino. « Les échafaudages homologiques de Brain réseaux fonctionnels. » Société Royale Publishing . Journal de la Société royale d’interface, nd Web. 22 février 2016. Ghose, par Tia. « Magic Mushrooms Créer une hyperconnecté cerveau. » LiveScience . TechMedia Réseau, le 29 octobre 2014. Web. 22 février 2016. Thumbnail image par Richard Lingo