Le pôle Nord magnétique perd la boussole
Actuellement au milieu de l'océan Arctique, le pôle Nord magnétique se déplace vers la Sibérie plus rapidement que prévu, forçant les scientifiques à renouveler précocement le modèle magnétique mondial (World Magnetic Model ou WMM) décrivant le champ magnétique terrestre, capital car en dépendent les systèmes de navigation maritime, aérienne et GPS. Mis à jour pour la dernière fois en 2015, le modèle devait tenir jusqu'en 2020. La publication en urgence d'une nouvelle version, attendue pour le 15 janvier, a été tout d'abord reportée à la fin du mois, shutdown du gouvernement américain oblige. Mais elle a finalement été dévoilée ce 4 février, par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). La mise à jour officielle de 2020 est cependant maintenue et cette version 2 du modèle de 2015 expirera le 31 décembre 2019. Éternel vagabond, le pôle Nord magnétique erre imprévisiblement suivant les mouvements des masses du noyau ferreux liquide de la Terre. Cela explique pourquoi « l'erreur [sur le modèle] augmente en permanence », indique Arnaud Chulliat, spécialiste du géomagnétisme à l'université du Colorado et à la NOAA. Il est traditionnellement rectifié tous les cinq ans car c'est « le temps qu'il faut pour que l'erreur devienne trop grande ». Mais depuis plusieurs années, le pôle Nord a mis les gaz pour filer vers la Sibérie à une vitesse de 55 km par an environ, contre 15 km avant 1990. D'autre part, il aurait bougé soudainement en 2016, juste après la dernière mise à jour, à cause d'une brusque accélération du champ magnétique en-dessous de l'Amérique du Sud. Ces deux facteurs ont rendu le modèle de 2015 obsolète avant l'heure.
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