l’“impensable” effondrement des USA
Justement pensé : l’“impensable” effondrement des USA
09/06/2015 - Ouverture libre
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Justement pensé : l’“impensable” effondrement des USA
Un professeur de la Sao Paulo Business School, Antonio Gelis-Filho, a pris la plume pour décrire ce qu’il juge, dans la situation actuelle, comme “improbable mais possible pour nombre de raison” : l’effondrement des USA, à-la-soviétique/style-URSS. Sputnik.News en fait une présentation en anglais, le 8 juin 2015, largement composé de longs extraits de l’article initial (publié sur le site brésilien Carta Maior), sous le titre de “L’impensable : un journaliste brésilien envisage l’effondrement à-la-soviétique des USA”. Ce texte nous paraît très intéressant parce qu’il est fortement et justement argumenté en fonction des évènements en cours autant que des constantes historiques (ou non-historiques) les plus prégnantes, qu’il se garde de présenter la chose comme une certitude apocalyptique imminente, qu’il la présente comme une possibilité parfaitement en phase avec le temps, le rythme et la dynamique d’une époque... (Et lorsque nous disons “époque”, il s’agit précisément, dans cette période historique, dans un “temps historique” où le temps se contracte et où l’histoire accélère à une très grande rapidité : une “époque” commencée en 2014, avec les deux évènements de la crise ukrainienne en février 2014 et de l’apparition opérationnelle massive de ISIS/EI/Daesh en juin 2014.
L’intérêt de ce texte est d’abord dans sa forme et dans les buts qu’il se fixe. Il s’agit d’une analyse faite dans le style de ces rapports des conseillers économiques de grandes entreprises, destinés aux planificateurs, aux dirigeants, etc., du Corporate Power mais aussi d’autres domaines. Le ton est donc très mesuré, factuel, et nous laisse à penser qu’il prétend ne guère laisser de place à l’intuition, à la spéculation politique, voire au sensationnalisme ; en ce sens il tranche avec les analyses faites jusqu’ici de cet événement hypothétique considérable de l’effondrement des USA. Il s’adresse, d’une façon logique pour un auteur brésilien, aux pays émergents et entend ainsi consolider son but pratique du type “messieurs les planificateurs, prenez désormais en compte cette possibilité”. («Ultimately, Professor Gelis-Fliho believes that there are enough reasons “for sensible policy planners in the rising world powers to prepare scenarios for dealing with such an improbable, but by no means impossible, Soviet-style collapse of the United States.”») D’une certaine façon, il s’agit d’une analyse faite de l’intérieur du Système, compte tenu des circonstances, de la position de l’auteur, de la forme et de la destination du texte, etc. Cela constitue, pour nous, un “événement de communication” ; il signifierait symboliquement que le système de la communication commence à prendre en compte l’hypothèse ultime de l’équilibre/du déséquilibre, c’est-à-dire de l’effondrement du Système, – dont le sort des USA est évidemment, pour nous, le point opérationnel à la fois nécessaire et ultime.
(Bien entendu, nous tenons ce texte, cette analyse comme antiSystème, quels que soit l’auteur, les circonstances de sa manufacture, sa forme et sa destination. L’évocation de l’hypothèse ultime, même venue de l’intérieur du Système, surtout si elle vient de l’intérieur du Système, est antiSystème per se... Par ailleurs, puisque la chose vient de l’intérieur du Système, l’évocation de l’effondrement des USA est bien plus significative que l’évocation de l’“effondrement du système” [sans majuscule] comme l’on en parle régulièrement, à l’occasion de l’évocation de telle ou telle crise, financière ou autre, – toujours évoquée en ayant à l’esprit qu’il s’agit d’une transition catastrophique d’une formule systémique à une autre formule systémique, mais avec l’hypothèque probable que le Système [majusculé selon nos conceptions] reste en place. Evoquer l’effondrement des USA c’est tout autre chose, c’est évoquer d’une façon opérationnelle l’effondrement de la structure centrale du Système, donc du Système lui-même “d’une façon opérationnelle”. C’est pour cette raison que ce texte est objectivement un acte antiSystème ; bien entendu il est charrié par le système de la communication en partant de l’intérieur du Système, et l’on connaît l’aspect-Janus du système de la communication permettant des productions conformes aux intérêts du Système comme des productions antiSystème.)
Nous allons signaler plusieurs points du texte nous paraissant intéressants, et éventuellement détailler la cause de notre intérêt. En effet, il apparaît que le texte de Gelis-Fliho est sans aucun doute marqué par divers arguments qui valent d'être signalés, qui tiennent compte aussi bien des évènements présents, de la puissance de la communication, que des constantes historiques justement identifiées...
• Il y a d’abord le sentiment très puissant aujourd’hui du déclin accéléré des USA, et même du déclin désormais sans retour, devenu inéluctable jusqu'à la chute finale. C’est un sentiment général, qui peut certes s’argumenter selon des faits objectifs mais qui touche d’abord la perception, et donc les psychologies. Ce sentiment est substantivé par Gelis-Fliho par une menace brutale venue paradoxalement d’une créature plus ou moins accouchée par les USA, – mais qui s’en étonnera, en arguant aussi bien de la tendance autodestructrice du Système que des hypothèses suicidaires comme celle que nous signalons souvent de la part de Lincoln-1838 ? Cette menace est celle d’une attaque nucléaire de ISIS/EI/Daesh contre les USA, largement affirmée par ce groupe, et largement répercutée. L’intérêt de la remarque est que Gelis-Fliho ne prévoit pas qu’une telle attaque puisse se concevoir aisément, tant s’en faut, mais juge comme un signe extrêmement puissant de l’effondrement possible des USA qu’une telle menace ait été proférée, “sur un ton nonchalant”, un peu dans le genre business as usual, – comme si l’on disait “ce pays est tellement en déclin et si rapidement que lui balancer une arme nucléaire dans le style terroriste n’est pas plus impensable ni difficile que balancer une voiture piégée dans les rues de Bagdad”. («... the US, which has suffered a “long sequence of…geopolitical and economic failures since the turn of the century,” now faces “another brutal element: the threat of a nuclear attack on American soil by the Islamic State.” Expressing his hope that ISIS's threats are nothing but hot air, the professor argues that “the point is not only if they will be able to do it (something that cannot even be imagined) but the fact that they feel confident enough to make such a threat in such a nonchalant way.”»)
• Une deuxième remarque intéressante est la perte de ce qui fit le ciment de ce pays qui n’est en rien une nation, qui n’a aucune racine historique et qui fut même bâti contre l'Histoire, qui est structurellement artificiel, qui n’est donc tenu que par une construction humaine (sans que les concepteurs de cette construction ne se doutassent qu'ils accomplissaient une oeuvre nécessaire au Système)... Et cette construction humaine se nomme, selon Gelis-Fliho, “‘succès” ou “progrès matériel”. L’état économique, infrastructurel, financier catastrophique, avec une dette écrasante, une situation de l’infrastructure du pays équivalente à une pays du Tiers-Monde, parfois du Quart-monde, une inégalité absurde à force d’obscénité, une vie publique réduite à la corruption et à la narrative, tout cela fixe les conditions de la perte du ciment de l’unité des USA qui est le “succès” demandant à la fois une stabilité structurelle et une certaine répartition du progrès ... («“The American polity has always been sustained by a single and very powerful unifying factor: success. The Confederate insurgency in the nineteenth century showed that even in its past the country was already fissile. But the astounding economic, political and cultural success of the United States created a success-fed beast, and the beast is now hungry. Despite all the rhetoric about the ideals of freedom, what has driven and still drives most immigrants to the US is one single desire: material progress...»)
• Il faut bien entendu rappeler que cet idée du ciment de l’Amérique reposant sur le “succès”, qui peut être aussi nommé “intérêt”, est parfaitement identifiée par Tocqueville dès ses premiers jours passés aux USA, lors de son voyage de 1831 qui servit de documentation à son De la démocratie en Amérique ; ainsi écrit-il dans ses Souvenirs, à la date du 1er juin 1831 : «Quand on réfléchit à la nature de cette société-ci, on voit jusqu’à un certain point l’explication de ce qui précède: la société américaine est composée de mille éléments divers nouvellement rassemblés. Les hommes qui vivent sous ses lois sont encore anglais, français, allemands, hollandais. Ils n’ont ni religion, ni mœurs, ni idées communes; jusqu’à présent on ne peut dire qu’il y ait un caractère américain à moins que ce soit celui de n’en point avoir. Il n’existe point ici de souvenirs communs, d’attachements nationaux. Quel peut donc être le seul lien qui unisse les différentes parties de ce vaste corps? L’intérêt.» Le patriotisme des Américains, qui sert si souvent d’arguments aux intellectuels européens et de convenance à toutes les activités de communication US (jusqu’à la présence obligée d’un drapeau US dans tous les films US) est, justement, une construction de communication qui concerne un “idéal” fabriqué (type-American Dream) sans le moindre rapport avec la vérité de la situation américaniste ; s’il tient la situation en temps normal par une narrative de strict encadrement, ce idéal faussaire a pour effet d’alimenter, dans les périodes de crise intérieure, lorsque le soi-disant “succès” américaniste s’efface, une rancœur et un défaitisme extraordinaires devant ce qui n’apparaît alors que comme le montage d’une imposture, et donc une doublement trahison (l’idéal lui-même trahi, et la construction faussaire de cet idéal apparue en pleine lumière comme une autre trahison).
• Gelis-Fliho estime justement que les conditions de crise actuelle tendent à rompre les solidarités que le succès du “modèle” rendait intéressantes et lucratives pour tous. D’où une extraordinaire rancœur pour le centre, le sentiment d’une perte d’unité, sinon d’une identité américaine dont on doute qu’elle ait été un phénomène historique réel, – justement à cause de l’historicité faussaire des USA. Gelis-Fliho évoque la militarisation du pays , d’ailleurs d’ores et déjà en cours, comme une mesure de sauvegarde mais ne lui prête pas une très grande vertu d’efficacité dans les conditions actuelles. Au reste, cette tentative de militarisation pourrait elle-même déclencher très rapidement des réactions extrêmement négatives de déstructuration et de dissolution (voir le 16 mai 2015) ... «Gelis-Fliho notes that while “it is tempting to think about the military intervening to prevent any possible collapse,” this would not save the country in the long term. “In the first stages of decline, this would probably be true; but after a certain point, the weakened economy would also threaten corporate interests, and getting rid of what would be understood as the dead weight of poorer and socially restless states would appear to guarantee more and not less power to those who would be able to secure control of the military. At this stage, collapse would easily escape the control of those trying to manage it, unleashing positive historical feedback loops. Something along those lines happened in the Soviet Union.”»
• Pour terminer, il y a l’évocation des effets qu’aurait l’effondrement des USA, qui se traduirait selon Gelis-Fliho par une déconstructuration-dissolution “sauvage“ à cause de l’absence d’unité historique naturelle du pays. Gelis-Fliho juge qu’un tel effondrement serait très différent de celui de l’URSS, dont la construction reposait sur des entités nationales et historiques fortes, avec la Russie au milieu, grande puissance historique à l’unité psychologique et spirituelle fondamentale, l’éclatement de l’URSS conduisant instantanément à une reconstitution plus ou moins réussie de ces formes historiques. Cet effondrement-dissolution des USA aurait nécessairement un effet à mesure sur l’équilibre du monde, et, bien entendu, du Système. Gelis-Fliho évoque les questions extrêmement graves, souvent plus que dans le cas de l’URSS, de l’évolution et de la destination de la puissance militaire US, à l’extérieur du pays aussi bien que nucléaires stratégiques ... «According to Gelis-Fliho, another reason to dread and be wary of a hypothetical collapse “is the US empire of military bases around the world, many of them better armed and equipped than local governments. Who would administer them and how?... [...] ... the American nuclear arsenal. In his view, “in contrast to what occurred in the Soviet Union, where Moscow had enough control over Soviet strategic forces to keep them under its control during the collapse, nothing of the kind is self-evidently possible in the case of the US.”»
• Voici donc le texte de Gelis-Fliho, sur le seul vrai, grand, fondamental problème déterminant la survie du Système. Pour nous, en plus de tous les arguments développés, l’effondrement des USA serait une crise psychologique sans précédent qui entraînerait très rapidement la fin de la modernité déjà dans sa forme décadente de la postmodernité, et l’achèvement de l’effondrement du Système (avec majuscule, certes) ... Nous écrivions ceci le 14 octobre 2009 :
«Nous avons déjà écrit et nous le répétons avec force : il ne peut y avoir, aujourd’hui, d’événements plus important pour la situation du monde qu’une dynamique de dislocation des USA. Nous pensons que la crise actuelle est à la fois, et contradictoirement, formidablement amplifiée et formidablement bloquée dans sa compréhension par la puissance de la communication. Ce phénomène ne cesse de dramatiser et d’attiser les conditions de la crise tout en renforçant la pression du conformisme de la pensée dominante pour ne pas mettre en cause les éléments qui sont les fondements de cette crise.
»L’un des fondements est psychologique, avec le phénomène de fascination – à nouveau ce mot – pour l’attraction exercée sur les esprits par le “modèle américaniste”, qui est en fait la représentation à la fois symbolique et onirique de la modernité. C’est cela qui est résumé sous l’expression populaire mais très substantivée de “American Dream”. Cette représentation donnée comme seule issue possible de notre civilisation (le facteur dit TINA, pour “There Is No Alternative”) infecte la plupart des élites en place; elle représente un verrou d’une puissance inouïe, qui complète d’une façon tragique la “fascination de l’américanisme pour sa propre destinée catastrophique” pour former une situation totalement bloquée empêchant de chercher une autre voie tout en dégringolant vers la catastrophe. La fin de l’“American Dream”, qui interviendrait avec un processus de parcellisation de l’Amérique, constituerait un facteur décisif pour débloquer notre perception, à la fois des conditions de la crise, de la gravité ontologique de la crise et de la nécessité de tenter de chercher une autre voie pour la civilisation – ou, plus radicalement, une autre civilisation...»
dedefensa.org
Unthinkable: Brazilian Journalist Mulls Soviet-Style Collapse of US
Citing a series of geopolitical, economic and social setbacks faced by the United States since the turn of the century, geopolitical analyst and Sao Paulo Business School Professor Antonio Gelis-Filho argues that global policy planners must prepare to deal with the “improbable, but by all means possible, Soviet-style collapse of the United States.”
In his article, published in Brazilian news and analysis portal Carta Maior, Dr. Gelis-Filho begins by noting that the US, which has suffered a “long sequence of…geopolitical and economic failures since the turn of the century,” now faces “another brutal element: the threat of a nuclear attack on American soil by the Islamic State.” Expressing his hope that ISIS's threats are nothing but hot air, the professor argues that “the point is not only if they will be able to do it (something that cannot even be imagined) but the fact that they feel confident enough to make such a threat in such a nonchalant way.”
Gelis-Filho explains that “obviously, the Islamic State just doesn't fear America. And why should they? After decapitating Americans, after watching on the field how Iraqi troops, supposedly well-trained and certainly well-equipped by the US military, ran away from the fight, after capturing American military equipment in the field and God knows what other facts which only those on the field ever knew about, the terrorist horde can afford to threaten a nuclear attack against what is, at least on paper, the most powerful country in the world.”
In the professor's view, “the Islamic State is expressing, in its usual, incredibly violent way, what is now perceived by most of the world: the United States has reached a point of no return in its decline.” He cites the conflict in Ukraine, where Russia has been able to stand up to Washington to defend its strategic interests, and China's building of artificial islands in the South China Sea, “in spite of US warnings not to do so. In fact,” according to Gelis-Filho, “American warnings are ignored by Beijing as if they were the buzz of an annoying but harmless fly.”
Gelis-Fliho argues that US troubles abroad have been compounded by social and economic problems at home: “The US economic recovery, promised for the umpteenth time, turned into a downturn of 0.7 percent in the first quarter of 2015.” “After crying wolf so many times for a recovery that never comes, after the visible disintegration of the social fabric with ever-more frequent riots over police brutality and ever-increasing inequality, perhaps it's time to pose the forbidden question: Should we prepare for a Soviet-like collapse of the US?” According to Gelis-Fliho, the answer, “for a number of reasons, is yes.” The analyst makes clear that this “doesn't mean that such disintegration is imminent or even probable.” Nonetheless, in his view, the possibility of the unthinkable happening means that policy experts around the world must be prepared for such a scenario.
Gelis-Fliho explains that “in order to understand why such fragmentation is possible, even if remotely so, it is necessary to understand the reasons keeping the country together. The United States was not built along ethnic lines, something which helps polities to survive their times of troubles. Its border with Canada is almost entirely artificial, so geographical constraints were not at play. In fact, the United States is an entirely artificial polity, and not one that has emerged more or less spontaneously out of historical movements. It is the result of a carefully crafted and successfully executed plan for expansion, based on the ideology of the Manifest Destiny.”
“The American polity has always been sustained by a single and very powerful unifying factor: success. The Confederate insurgency in the nineteenth century showed that even in its past the country was already fissile. But the astounding economic, political and cultural success of the United States created a success-fed beast, and the beast is now hungry. Despite all the rhetoric about the ideals of freedom, what has driven and still drives most immigrants to the US is one single desire: material progress. What can possibly keep the country united now that such progress can no longer be taken for granted? As the blanket [of material wealth] begins to prove itself to be too short, local elites in the richer states will have incentives not to bankroll the poorer states. The cult of collective and individual success –the all-American secular religion responsible for America's long and rich history, will then, ironically, become the fuel for its possible disintegration.”
Gelis-Fliho notes that while “it is tempting to think about the military intervening to prevent any possible collapse,” this would not save the country in the long term. “In the first stages of decline, this would probably be true; but after a certain point, the weakened economy would also threaten corporate interests, and getting rid of what would be understood as the dead weight of poorer and socially restless states would appear to guarantee more and not less power to those who would be able to secure control of the military. At this stage, collapse would easily escape the control of those trying to manage it, unleashing positive historical feedback loops. Something along those lines happened in the Soviet Union.”
In Gelis-Fliho's view, as dangerous and unimaginably horrific as the collapse itself would be, its global consequences would be just as serious: “It has the potential far more dangerous to the world than the collapse of the Soviet Union ever was. The Soviet Union was built around a vast historical center –Russia. The existence of that center allowed the collapse to follow along historically predefined lines. The same was true for the other Soviet republics. Each of them already had their own institutional life within the Soviet Union, and so the lines of the disintegration were already drawn. Where these lines were not clear is where war followed: Abkhazia and South Ossetia fought for independence from Georgia; Armenia and Azerbaijan fought for control of Nagorno-Karabakh and Nakhichevan; Moldova was split; Ukraine and Russia would dispute control of [Crimea’s] Sevastopol. These conflicts have remained unresolved to this day, some even worsening.”
“Now imagine what would happen in the United States, a country where the estimated number of firearms in civilian hands is over 200 million. It is unlikely that such a hypothetical fragmentation would occur along state lines. While some American states have a long history and enough wealth to take care of themselves, on the other, many others were carved out of territories along more or less arbitrary lines, the long straight lines defining the borders of many Western states serving as evidence of this fact. Many of these states are landlocked, and dependent on other states to export whatever they produce. Moreover, many counties in states bordering Mexico have massive Mexican and Mexican-American populations who would naturally seek protection from the US's southern neighbor in the event of collapse.”
According to Gelis-Fliho, another reason to dread and be wary of a hypothetical collapse “is the US empire of military bases around the world, many of them better armed and equipped than local governments. Who would administer them and how? Here the lessons from the collapse of the Soviet Union are not a source for optimism.”
Finally, Gelis-Fliho comes to the greatest problem facing the world following possible collapse: the American nuclear arsenal. In his view, "in contrast to what occurred in the Soviet Union, where Moscow had enough control over Soviet strategic forces to keep them under its control during the collapse, noting of the kind is self-evidently possible in the case of the US."
Ultimately, Professor Gelis-Fliho believes that there are enough reasons “for sensible policy planners in the rising world powers to prepare scenarios for dealing with such an improbable, but by no means impossible, Soviet-style collapse of the United States.”
Sputnik.News & Antonio Gelis-Filho
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