Il plane dans ce pays une atmosphère bien étrange. Quoi que l’on puisse penser du douteux cortège de tête de la mobilisation fleuve ayant défilé dans les rues de Paris, le 11 janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, ce sont bien quatre millions de personnes qui ont choisi de manifester pour dire leur rejet des attentats et leur attachement à un certain nombre de valeurs démocratiques. Comme le notaient alors les correspondants de la presse internationale, c’est au travers de la «manif», sorte de paradigme hexagonal de l’expression collective, que les Français avaient décidé d’exprimer leur émoi. Hollande et son gouvernement, eux, jouaient la carte de l’émotion et de la responsabilité, n’hésitant pas à se présenter comme les hérauts de la liberté d’expression. Mais celle-ci, en France, avant comme après ce défilé historique, n’est pas un étalon universel, loin de là. Il existe des territoires et des villes où manifester peut conduire derrière les barreaux.
Que ce soit à Notre-Dame-des-Landes, à Sivens, à Nantes, à Lyon ou à Toulouse, ce n’est pas tous les jours le 11 janvier. Manifester oui, mais pas pour saluer la mémoire du jeune militant écologiste tué par un tir de grenade de la gendarmerie, Rémi Fraisse, dans la nuit du 25 au 26 octobre. Manifester oui, mais pas contre la série de violences policières commises par la suite à l’occasion de plusieurs manifestations interdites en préfecture. Manifester oui, mais pas contre l’interdiction de manifester elle-même. Ces interdictions qui se sont répétées sur l’ensemble du territoire sont une atteinte grave et révoltante à un droit démocratique fondamental. Nombreux sont celles et ceux qui, en novembre, n’ont pas accepté les diktats vigipiratesques et les arrêtés préfectoraux. Des dizaines ont alors été arrêtés, gardés à vue, déférés devant la justice et souvent condamnés. Qui à une peine de sursis et une amende, qui à une peine de prison ferme. C’est le cas de Gaëtan, étudiant toulousain en histoire de l’art au Mirail, militant politique et syndical, arrêté en marge de la manifestation interdite du 8 novembre. En première instance, il a écopé d’une peine de prison avec sursis et d’une amende. En appel, le juge a choisi d’aggraver la sentence, en le condamnant à six mois de prison, dont deux fermes.
Bien sûr la justice officielle sait toujours trouver des motifs pour transformer une résistance politique en un crime de droit commun, en inventant des chefs d’inculpation et en faisant témoigner ses propres policiers. La justice officielle, d’ailleurs, leur en sait gré puisqu’elle sait être reconnaissante avec eux, lorsqu’ils sont les auteurs de «bavures». Clémente avec les meurtriers de Malik, de Zyed ou de Bouna (le verdict sera rendu en mai), jamais condamnés à de la prison ferme, elle est impitoyable avec celles et ceux qui revendiquent le droit élémentaire de dire leur opposition à la société telle qu’elle est organisée, ou aux politiques telles qu’elles sont menées. Ce qui se renforce et se dessine localement, à partir de manifestation, piquet de grève ou mobilisation, c’est une société construite sur la criminalisation des luttes sociales et politiques, dont on peut craindre, si l’on n’y prend garde, qu’elle ne devienne le lot commun dans tout le pays. Aujourd’hui à Toulouse, sorte de ville-laboratoire, la moindre mobilisation revêtant une dimension un tant soit peu politique, féministe, antiraciste ou de solidarité internationale avec le peuple palestinien est encadrée, lorsqu’elle n’est pas interdite, comme si le moindre acte militant public portait en lui le germe du «terrorisme».
Dans son message de soutien à Gaëtan, Erri De Luca souligne combien «le droit à manifester est un droit non négociable». Il en sait quelque chose. «Pas de prison pour Gaëtan et tous les condamnés pour avoir manifesté», tel est le nom de la campagne actuellement menée pour dénoncer toutes ces atteintes, auxquelles on voudrait nous habituer, aux libertés démocratiques élémentaires. Nous nous associons ici à ce refus et témoignons de notre solidarité à son égard et à celui des autres condamnés après les manifestations contre les violences policières. Nous invitons chacune et chacun, en conscience, à mesurer la gravité de la situation actuelle.
Parmi les signataires : Marc Abélès, anthropologue, directeur de recherches au EHESS et CNRS ; Gilbert Achcar, professeur, Université de Paris-8 et SOAS, Université de Londres ; Tariq Ali, écrivain et réalisateur ; Etienne Balibar, professeur émérite, Université de Paris-Ouest ; Ludivine Bantigny, historienne, maître de conférences, Université de Rouen ; Emmanuel Barot, philosophe, maître de conférence HDR, Université Jean Jaurès/Mirail de Toulouse ; Enzo Traverso, historien, Cornell University ; Michel Broué, mathématicien, Professeur, Université Paris-Diderot ; Sébastien Budgen, éditeur ; Judith Butler, philosophe, Université de Berkeley, Californie ; Vincent Charbonnier, ingénieur d’études, IFÉ- ENS de Lyon ; Anne Clerval, maître de conférences en géographie, Université Paris-Est Marne-la-Vallée ; Alexis Cukier, docteur en philosophie, ATER, Université de Poitiers ; Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite, Université Paris Diderot-Paris 7 ; Jean-Numa Ducange, historien, maître de conférences, Université de Rouen ; Cédric Durand, économiste, Université Paris 13 ; Franck Fischbach, philosophe, professeur à l’Université de Strasbourg ; Geneviève Fraisse, philosophe, directrice de recherche émérite, CNRS ; Bernard Friot, sociologue et économiste, Université de Paris-Ouest ; Franck Gaudichaud, maître de conférences en Civilisation hispano-américaine, Université Grenoble-Alpes ; Barbara Glowczewski, anthropologue, directrice de recherches au CNRS et Collège de France ; Fabien Granjon, sociologue, professeur, Université Paris 8 ; Razmig Keucheyan, sociologue, maître de conférences, Paris Sorbonne-Paris IV ; Stathis Kouvélakis, philosophe, King’s College, Londres ; Ken Loach, réalisateur ; Frédéric Lordon, économiste, CNRS ; Michael Lowy, philosophe, CNRS ; Olivier Neveux, historien d’art, professeur, Université Lyon 2 ; Ugo Palheta, maître de conférences en sciences de l’éducation, Université Lille-3 ; Willy Pelletier, sociologue, Université de Picardie ; Paul B. Preciado, philosophe, Université de New York ; Jacques Rancière, philosophe, professeur émérite, Université Paris 8 ; Kristin Ross, professeure de littérature comparée, New York University ; Valentin Schaepelynck, maître de conférences en sciences de l’éducation, Université Paris 8 ; Guillaume Sibertin-Blanc, philosophe, maître de conférences HDR, Université Jean Jaurès/Mirail, Toulouse ; Eduardo Viveiros de Castro, anthropologue, Museo Nacional, Rio de Janeiro ; Slavoj Žižek, philosophe, Université de Ljubljana, Slovénie.
Des rassemblements sont prévus ce vendredi : à Paris, place Saint Michel, à 18h30 et à Toulouse, place Jean Jaurès, à 18h.
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@melusine7 Les pouvoirs publics ont été très complaisants avec les manifs de haine homophobe. Malgré des semaines d'émeutes ultra-violentes, pas un seul militant d'extrême-droite n'a été blessé.
Il est bien loin désormais le "Je suis Charlie", quelqu'un dans les très hautes sphères l'a utilisé pour ses besoins personnels et maintenant c'est fini.
C'est beau tout plein !
Rappelons le cas de cet étudiant anti-mariage gay condamné pour délit de manifestation interdite à quatre mois de prison dont deux fermes en juin 2013. Il a été libéré en appel, malgré les réquisitions du proc qui réclamait cinq mois, mais a passé vingt jours en détention. Ce n'était pas à Toulouse, mais à Paris, à deux pas de l'Elysée, mille lieues des largesses pénales de Mme Taubira.
Combien de signataires de cette tribune se sont émus ? Deux poids, deux mesures...
@eroc
Beaucoup de partisans du mariage gay approuvaient les très nombreuses gardes à vue qui ont lieu sans aucune justification lors des manifestations contre le mariage gay.
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@Chamoulox @eroc
Je reprends le finale de la tribune :
«Pas de prison pour Gaëtan et tous les condamnés pour avoir manifesté», tel est le nom de la campagne actuellement menée pour dénoncer toutes ces atteintes, auxquelles on voudrait nous habituer, aux libertés démocratiques élémentaires. Nous nous associons ici à ce refus...
Les signataires de cette tribune se déforcent en faisant preuve d'une telle partialité, ils gagneraient en crédibilité en se montrant sourcilleux des droits démocratiques de tous, y compris des manifestants de droite.
Vous aussi d'ailleurs, qui avez vu des scènes de guerre en plein Paris lors d'une manif familiale avec gosses dans les poussettes et Frigide Barjot en tête de cortège.
@eroc On peut aussi rappeler les circonstances même de l'interpellation de ce tendre manifestant.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/06/20/01016-20130620ARTFIG00745-nicolas-23-ans-anti-mariage-gay-deux-mois-de-prison-ferme.php
@zoulou64 @eroc
Vous citez le Figaro. Il y a eu une course-poursuite qui s'est terminée dans une pizzeria, au premier étage, avec des hurlements, et -ce n'est pas dit dans l'article- certainement des problèmes de digestion.
Votre position, c'est quoi ? Êtes-vous d'accord avec le droit de manifester, même si ça déplaît au pouvoir ? Dans tous les cas, qu'il s'agisse de manifestants de droite ou de gauche ?
Moi, oui. C'est pour cela que cette tribune me paraît un peu puante.
@eroc L'extrême-droite devrait être contente, pour une fois : vous qui vous plaignez toujours du supposé "laxisme" de nos institutions. La haine homophobe ou l'appartenance à un mouvement réactionnaire ne constituent pas des circonstances atténuantes...
@eroc
condamné pour délit de manifestation interdite
Juste pour info, ce délit n'existe pas.
Mettez vos fiches à jour.
Et dans certains pays (nombreux), c'est risquer une balle dans la tête...
@marat3971 Vous voyez qu'en France, même lorsque cette loi indispensable sera passée, on n'est pas si mal...
Chronologie dramatique :
1) Sivens, une manifestation “pacifiste” où des non-violents accompagnent des lanceurs de cocktails Molotov. Contrairement à ce que dit José Bové, ce n'est pas de la non-violence. Rémi Fraysse faisait partie de ceux qui n'auraient jamais dû suivre les lanceurs de cocktail Molotov, Ces lanceurs sont autant responsables de la mort de Rémi Fraisse et même davantage que le gendarme qui a lancé la grenade.
2) 1er Novembre à Toulouse, Manif qui dégénère. (Avant les violences, il y avait autorisation de manifester)
3) Manif interdite à Toulouse.
C'est assez logique. La violence répétée, revendiquée, provoque l'interdiction. C'est normal, nous sommes dans un état de droit.
Alors ces pseudo-philosophes ( ce sont surtout des idéologues) me font rire. Leur manifeste est dérisoire. Ils feraient mieux de mettre les mains dans le cambouis et de produire de la richesse à redistribuer, plutôt que faire de la morale de comptoir.
Bafouer la présomption d'innocence, c'est une belle manière de bafouer le principe de Justice ici revendiqué...
"les meurtriers de Malik, de Zyed ou de Bouna (le verdict sera rendu en mai)"
article comique , on est en pleine masturbation ,manifester ce n'est pas la guerre ,la violence , la destruction ,nous sommes une vrai démocratie , ceux qui signent ce manifeste vivent ou?????
@ps333
Ce sont des universitaires: entre amphis et bibliothèques....
Incroyable d'écrire cet article sans évoquer les arrestations et emprisonnements lors des "manifs pour tous".
L'idéologie donne vraiment des œillères.
Tous ces signataires se distinguent par leur faible niveau d'études et leur manque de culture. Bref ils ne sont pas crédibles. D'ailleurs ils ne dénoncent pas les dérives de l'Etat policier liées à la manif pour tous qui a également donné lieu à des condamnations à de la prison ferme.
@chav Malgré la violence des émeutes de haine aucun militant d'extrême-droite n'a été tué à ce que je sache...
Le droit de manifester est il inscrit dans la constitution
Declaration-des-Droits-de-l-Homme-et-du-Citoyen-de-1789
it Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.
Quand à la déclaration universelle des droits de l'homme :
Article 18 Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.
Est ce que mon droit de manifestation peut s'entraver le droit de libre circulation et de travail de mon voisin …
Le droit de manifester est soumis à la loi et une déclaration préalable de la manifestation , négociation du parcours ?
Le droit de casser Non ?
Si l'état commet des violences volontaire alors ne faut il pas poursuivre les fonctionnaires et donneurs d'ordre
Y aura til seulement un député sénateur pour de-mettre de ses fonction un président qui violerai la constitution dans ce pays (séparation des pouvoirs etc etc etc ) ?
« Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. «
Comment s'assurer que notre état respecte ses engagements vis a vis de la déclaration universelle des droits de l'homme / de notre constitution ?
Nos droits sont soumis à la loi … c'est la limite de notre démocratie indirecte , il suffit qu'un autocrate centralisant les pouvoir a l'Elysée pour en faire une dictature ….
Si tout est permis, nous n'attendrons pas longtemps pour voir des manifestations contre l'homosexualité, contre telle ou telle religion, ou contre telle ou telle couleur de peau. Si tout n'est pas permis, ceux qui enfreignent l'interdiction doivent être punis. Au total, il faut que vous précisiez quelles sont les limites du droit de manifester que vous réclamez.
La prochaine manifestation sera donc une révolution.
@cmpv
Le fameux Grand Soir.
Oui, oui.
@poilonez @cmpv "Le fameux Grand Soir."
N'oubliez pas que la démocratie et l'Etat français sont directement issus de plusieurs renversements révolutionnaires violents.
L'histoire ne s'arrête jamais.
@carbure @poilonez @cmpv
Menés par des libéraux.....
@poilonez @carbure @cmpv "Menés par des libéraux....."
Lesquels, au nom de leur légitimité fraîchement acquise, ont massacré les ouvriers parisiens en 1848...
@carbure @poilonez @cmpv
Il n'y avait pas Constitution (une des revendications des manifestants justement).
Aujourd'hui il y en a une.
Vous persistez à comparez des choses non comparables: je situe mon propos dans un cadre démocratique et vous non.
D'où le malentendu.
Bravo.
Exactement ce que j'avais dit il y a deux ans, lors de la manif pour tous, où 200 interpellations avaient eu lieu et donné lieu à 10 condamnations, dont une à de la prison ferme pour un primo-délinquant de 18 ans, alors que la manif avait été AUTORISEE.
Pour être plus crédibles, les auteurs du présent article auraient dû réagir à l'époque à cette judiciarisation galopante, qui est une dérive totalitaire.
@tommme En fait, elle a eu lieu sous Sarkozy, et la droite avait applaudi à deux mains. C'est donc assez ironique que les personnes qui avaient soutenu ça se soient faites réprimées pendant les "manifs pour tous".
@tommme
Dont un Polonais
Mesdames et Messieurs qui signaient ce texte,
Je comprends votre argumentaire. Mais le baser sur les manifestations de Toulouse, Lyon, Nantes... C'est du grand n'importe quoi! J'étais à Toulouse à l'époque, et ce n'étaient pas des manifestations, c'était du saccage urbain. Le seul motif de ces manifs, c'était détruire les vitrines et taper sur les flics. Alors oui, les participants méritent leurs condamnations. Les étudiants de l'université du Mirail ont essayé d'envahir notre université pour nous forcer à "manifester" avec eux. Maintenant, j'imagine que vous n'avez pas mis un pied dans les villes que vous avez cités, et de fait, il est plus facile de faire un propos moralisateur de la sorte sans connaître la réalité.
@Layou Euuuh perso j'ai vécu plusieurs des manifs citées et je suis 100% d'accord avec ce texte... J'ai pas jeté une seule pierre pourtant.
chacune de ces personnes vaut 1 voix(si elle vote);tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent réfléchir sont bien plus nombreux et lors des élections ce sont eux qui l'emportent.
Le droit à manifester est un droit non négociable.
Ridicule et faux.
Comme tous les droits celui de manifester est soumis à des règles et limitations prévues par la loi.
@poilonez Comme tous les droits le droit à manifester n'est pas accordé par la loi mais s'est imposé par des luttes, qui seules font évoluer les lois, qui ne préexistent à aucun droit.
@carbure @poilonez
Le droit de manifester découle de l'art 10 de la DDH, donc de la Constitution.
La loi (de 1935) en fixe les modalités pratiques.
@poilonez @carbure "La loi (de 1935) en fixe les modalités pratiques."
Non, ce sont les "forces de l'ordre" qui le font.
@carbure @poilonez
Non.
C'est la loi.
Sans cette loi, la préfecture n'aurait pas son mot à dire.
Les organisateurs discutent avec la préfecture.
En fait ils négocient.....
@poilonez Qu'il soit encadré par la loi ne veut en aucun cas dire qu'il est négociable. Lisez l'article et mettez l'expression dans son contexte...
@flaubert @poilonez
Si justement.
Manifester sans troubler l'ordr public est permis, maifester violemment, ne l'est pas.
Les manifestants promettent donc de ne pas troubler l'ordre public avant de manifester.
Si la préfecture n'est pas convaincue elle interdit la manif'.
A chaque manif', les organisateurs discutent du parcours avec la police, c'est donc bien négociable.
Etc, etc.
@poilonez Discuter du parcours, ce n'est pas négocier le droit de manifester... Et que la préfecture ne soit pas "convaincue", ça m'inquiète... Bon, tout ça montre qu'on assiste à une banalisation de la limitation des droits. Voir la dernière loi votée sur la sécurité avec la surveillance généralisée de la population...
@flaubert @poilonez
Pas vraiment de limitation.
Il y a une manif' par jour à Paris et vous n'en entendez pas parler parce que tout se passe bien.
Le nouveau projet de loi est mal foutu en effet.
@poilonez : et donc, il suffit que la loi interdise de manifester, et hop, c'est normal, puisque c'est la loi. Vous devriez peut-être vous poser un peu plus de questions...
@traroth @poilonez
Le droit de manifester est expressément garantit par la CEDH et aussi sous-entendu dans la DDH, donc la Constitution (mais pas explicitement).
Aucun droit n'est absolu, il est toujours limité.
@poilonez @traroth "Aucun droit n'est absolu, il est toujours limité."
Les "droits" sont des constructions historiques transitoires, tous, y compris ceux édictés par les démocraties. Il sont le produit des rapports sociaux déterminés de chaque époque, et plus concrètement de rapports de force déterminés entre des classes. Nier cela, c'est donner au Droit comme entité juridique une transcendance qui l'extrairait des rapports sociaux concrets : c'est la Loi romaine, qui n'a rien de démocratique. C'est aussi une démarche juridique typique des régimes fascistes, historiquement parlant.
@carbure @poilonez @traroth
C'est bien ce que je dis: ce droit est négociable.
Parler de droit non négociable est juste faux.
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@flaubert @mercader il faut appeler un chat un chat flaubert
les insinuation les allégations ne sont pas nombreux Dieu merci
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@gilbert1 @mercader Alors que "force doit rester à la loi", "la réforme oui la chienlit non", "la liberté des uns s'arrête là où", etc. etc., c'est d'une originalité confondante, n'est-ce pas, brillants esprits réactionnaires ?
@carbure @gilbert1 @mercader
Il y a un mot pour cela l'anarchie. C'est un choix chacun est libre de penser comme il veut. Pour ma part la démocratie c'est tout sauf l'anarchie, mais bon je peux me tromper!
@gilbert1 @carbure @mercader "Pour ma part la démocratie c'est tout sauf l'anarchie, mais bon je peux me tromper!"
C'est quoi le contraire de l'anarchie ? Ça n'est pas la démocratie en tout cas.
@mercader
Le droit de manifester inclut donc celui de casser des vitrines et de brûler des poubelles selon vous?
@poilonez @mercader "Le droit de manifester inclut donc celui de casser des vitrines et de brûler des poubelles selon vous?"
Avec des gens comme vous l'évolution des systèmes politiques n'aurait jamais dépassé le stade de la chefferie patriarcale, sous l'autorité du plus gros bâton brandi par le plus costaud, ou le plus vieux, ou le plus riche...
Les hommes d'ordre ont oublié qu'ils tenaient leurs privilèges des luttes sanglantes menées par les hommes de désordre.
@carbure @poilonez @mercader
En démocratie, il n'y a pas de justification à l'utilisation de la violence dans une manif'.
@poilonez @carbure @mercader "En démocratie, il n'y a pas de justification à l'utilisation de la violence dans une manif'."
La démocratie n'est pas la fin de l'histoire ni la pacification de tous les conflits sociaux. Ce n'est pas de ma faute : c'est comme ça.
@carbure @poilonez @mercader
Avec des gens comme vous l'évolution des systèmes politiques n'aurait jamais dépassé le stade de la chefferie patriarcale, sous l'autorité du plus gros bâton brandi par le plus costaud, ou le plus vieux, ou le plus riche...
C'est justement ce que cherchent les manifestants violents: imposer par la force ou la crainte leur point de vue minoritaire.
En démocratie, c'est inacceptable.
@poilonez @carbure @mercader "C'est justement ce que cherchent les manifestants violents: imposer par la force ou la crainte leur point de vue minoritaire. En démocratie, c'est inacceptable."
Comment vous dire : il n'y aurait ni démocratie, ni Etat, si des groupes (ou des classes sociales) n'avaient pas "imposé par la violence leur point de vue minoritaire", ou en tout cas celui de leurs intérêts particuliers.
Encore une fois, l'histoire n'est jamais finie, et tous les appels du monde à la légalité républicaine n'y changeront rien, ni toute la répression du monde.
@poilonez @mercader "Le droit de manifester inclut donc celui de casser des vitrines et de brûler des poubelles selon vous?"
Ah mais j'ai compris où vous vouliez en venir au fond : je pensais que vous défendiez la Loi et la Démocratie, mais en fait non : ce que vous défendez, ce sont les poubelles et les voitures.
Cette empathie envers des objets inanimés vous honore, mais il fallait le dire, pudique que vous êtes, au lieu de vous perdre dans des généralités.
@mercader
Tout à fait d'accord avec vous !
"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux." Benjamin FranklinThis comment has been deleted
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@carbure @poilonez @SixiemeRepublique
La volonté populaire ne peut pas s'exercer seulement dans les urnes, sans quoi elle court perpétuellement le risque d'être confisquée par ses propres représentants.
Vous préférez donc la loi du plus fort à celle du plus grand nombre, c'est à dire la démocratie.
Bon.
@poilonez @carbure @SixiemeRepublique "Vous préférez donc la loi du plus fort à celle du plus grand nombre, c'est à dire la démocratie.
Bon."
Encore un retournement réactionnaire : on vous parle de répression des mouvements sociaux, et vous en arrivez à la conclusion que ces mouvements sociaux réprimés par un adversaire de toute évidence plus fort (la violence "légitime" d'un Etat), défendent EUX la loi du plus fort.
Vous êtes dans la plus grande confusion, et ce n'est pas pour rien, car, dans le miroir inversé de l'idéologie, tout est sens dessus-dessous.
@carbure @poilonez @SixiemeRepublique
Non.
On parle du droit de manifester et de savoir si on peut y mettre des limites ou pas.
Selon moi la limite est: l'usage de la violence.
Il est indéfendable en démocratie pour exprimer une opinion quelle qu'elle soit.
@poilonez @carbure @SixiemeRepublique "Selon moi la limite est: l'usage de la violence. Il est indéfendable en démocratie pour exprimer une opinion quelle qu'elle soit."
Et alors ? Ok, une manifestation est interdite. Ok, elle est réprimée. Ca n'empêchera jamais les manifs interdites de se tenir quand même, à mois de passer aux armes lourdes, ce qui ne les arrêtera que le temps qu'il faudra pour les manifestants de trouver une réponse tactiquement appropriée. C'est comme ça que ça marche. C'est tout.
@poilonez
Merci pour vos précisions à propos de la citation de B Franklin !
Par ailleurs, pour faire suite à vos commentaires, n'y a-t-il pas une différence on ne peut plus sournoise entre une vraie démocratie et la façade démocratique donnée par un régime parlementaire où le résultat des élections est confisqué pour 5 ans par des élus, qu'ils se proclament de droite ou de gauche, pour appliquer une politique qui n'a quasiment rien à voir avec leurs déclarations de campagne ? Pour mon compte, il s'agit juste d'imposture et, in fine, d'illégitimité !
@SixiemeRepublique @poilonez
Vous avez la possibilité de voter pour d'autres candidats et de convaincre le maximum de gens autour de vous d'en faire autant jusqu'à devenir majoritaire.