Par Olivia Rosane via Eco Watch
Le glyphosate -le principe actif de Monsanto de Roundup désherbant que certaines études ont lié au cancer -est aussi un ingrédient secret dans près de 20 bières populaires et des vins.
C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude du groupe d'éducation US PIRG , et de 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS qui a découvert du glyphosate dans 19 des 20 marques de vin et de bière testées, y compris des étiquettes et des brasseries biologiques.
«Aujourd'hui, nous sommes convaincus que le glyphosate est sous le feu des critiques d'un tribunal fédéral, a déclaré Kara Cook-Schultz, auteur de l'étude et directrice de l'US PIRG Toxic, à USA Today. "Ce produit chimique pourrait constituer un risque réel pour la santé de tant d'Américains, et ils devraient savoir qu'il est présent partout, y compris dans nombre de leurs boissons préférées."
Bières
- Bière Tsingtao: 49,7 ppb
- Coors Light: 31,1 ppb
- Miller Lite: 29,8 ppb
- Budweiser: 27.0 ppb
- Corona Extra: 25,1 ppb
- Heineken: 20,9 ppb
- Guinness Draft: 20.3 ppb
- Stella Artois: 18,7 ppb
- Cidre dur d'Ace Perry: 14,5 ppb
- Sierra Nevada Pale Ale: 11,8 ppb
- Nouvelle Belgique Fat Tire Amber Ale: 11,2 ppb
- Sam Adams Nouvelle-Angleterre IPA: 11.0 ppb
- Stella Artois Cidre: 9.1 ppb
- Lager organique de Samuel Smith: 5,7 ppb
La seule boisson testée qui ne contenait pas de glyphosate aux usa était Peak Beer Organic IPA.
Les quantités trouvées étaient bien en deçà des limites de sécurité pour le glyphosate fixées par la US Environmental Protection Agency ( EPA ), comme l’a expliqué le toxicologue de Bayer William Reeves à CBS News, par l’intermédiaire d’un porte-parole.
«L’Environmental Protection Agency des États-Unis a défini des limites d’exposition journalières au moins 100 fois inférieures aux valeurs prouvées n’ayant aucun effet négatif dans les études de sécurité», a déclaré Reeves. «En supposant que la valeur la plus élevée rapportée, 51,4 ppb, soit correcte, un adulte de 125 livres devrait consommer 308 gallons de vin par jour, chaque jour pendant toute sa vie pour atteindre la limite d'exposition au glyphosate pour l'homme établie par la US Environmental Protection Agency. Pour mettre 308 gallons en contexte, ce serait plus qu'une bouteille de vin à la minute, pour la vie, sans dormir. "
Cependant, l'étude a révélé que les produits chimiques ne sont pas nécessairement sûrs simplement parce que les organismes de réglementation le prétendent.
«Bien que ces niveaux de glyphosate soient inférieurs aux tolérances de risque de l'EPA pour les boissons, il est possible que même de faibles niveaux de glyphosate soient problématiques. Par exemple, dans une étude, les scientifiques ont découvert qu’une partie par billion de glyphosate pouvait potentiellement stimuler la croissance des cellules cancéreuses du sein et perturber le système endocrinien », indique l’étude.
Le magazine "60 millions de consommateurs" a saisi l'occasion pour analyser 45 bières parmi celles les plus vendues en grandes surfaces.
250 résidus de pesticide ont ainsi été trouvés dans 39 bières blondes et 6 bières blanches. Résultat ? Trois quart des bières testées présentent une trace de quatre résidus détectés : le boscalide, le phtalimide et le folpet, des fongicides qui luttent contre le développement des champignons sur les végétaux... et le glyphosate.
Cet herbicide breveté, fabriqué et commercialisé par l'entreprise américaine Monsanto est le désherbant le plus vendu au monde. Mais ces effets seraient néfastes : en mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l'a classé "cancérigène probable pour l'homme".
0,41 microgramme pour la Grimbergen et 9,23 pour l'Affligem
Ainsi, 25 bières présentent des teneurs quantifiables de glyphosate : de 0,41 microgramme par litre pour la Grimbergen à 9,23 pour l'Affligem. La moyenne oscille autour de 1,93 microgramme par litre. Parmi les bières les plus contaminées : l'Affligem et la Castelain.
le Centre international de recherche sur le cancer del’Organisation mondiale de la Santé a décidé qu’il était probablement cancérogène pour l’homme en 2015. Plus récemment, une étude publiée en février a révélé que les personnes exposées au glyphosate étaient 41% de plus risque de développer un lymphome non hodgkinien.
Dans la première affaire à être jugée contre Monsanto à propos du Roundup l'année dernière, un jury a jugé que l'exposition au glyphosate avait provoqué le lymphome non hodgkinien de Dewayne Johnson, gardien de fond en Californie. Le demandeur, Edwin Hardeman, a présenté une demande similaire lors du premier procès fédéral contre le glyphosate, qui a débuté lundi.
«En raison des nombreux risques pour la santé liés au glyphosate et de sa nature omniprésente dans nos aliments, notre eau et notre alcool, l’utilisation du glyphosate aux États-Unis devrait être interdite tant qu’il n’y aura PLUS de danger», a indiqué l’étude américaine PIRG.
