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Comment Europol et la Brigade de recherches des fugitifs traquent les criminels européens?

 

EU Most Wanted»: Comment Europol et la Brigade de recherches des

fugitifs traquent les criminels européens?

 

INTERVIEW Christophe Foissey est chef de la Brigade nationale de recherche des fugitifs et participe, aux côtés des autres pays de l’Union Européenne, au projet « Most Wanted » visant les criminels européens les plus recherchés…

Propos recueillis par Helene Sergent

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Le procès d'un gardien de la paix, jugé pour avoir tué un fugitif, s'est ouvert devant les assises à Bobigny
Le procès d'un gardien de la paix, jugé pour avoir tué un fugitif, s'est ouvert devant les assises à Bobigny — FLORIAN DAVID AFP

Ce samedi 10 décembre, l’office de police criminelle Europol a dévoilé le nom du fugitif français, Aderfi Ouali, recherché depuis 2011 pour avoir assassiné son collègue contrôleur aérien, à coups de hache. A l’occasion de cette fin d’année, les pays de l’Union Européenne se sont associés pour établir un « calendrier de l’avent » des fugitifs les plus traqués. En France, une brigade est spécifiquement chargée depuis 2003 de retrouver ces criminels aux profils les plus « durs ». Christophe Foissey, nommé à la tête de cette unité de recherche des fugitifs en septembre dernier revient pour 20 Minutes, sur les missions de ces policiers un peu particuliers.

>> A lire aussi : Europol lance un calendrier de l’avent des fugitifs les plus recherchés

Quelles sont les particularités de la Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) ?

L’équipe est composée de vingt et un policiers et le service a été créé en 2003 [à l’occasion de la traque d’Yvan Colonna]. C’est l’un des services les plus demandés mais il nécessite des profils d’investigation. Je n’ai pas besoin de gros bras mais de fouineurs. Avant, il existait trois groupes répartis par thématiques :  les Corses, la criminalité et les stupéfiants. Aujourd’hui ce n’est plus vraiment le cas. On traite entre quinze et vingt dossiers en permanence par an, mais certains sont plus chauds que d’autres.

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Sait-on aujourd’hui combien il y a de fugitifs en France et quels sont leurs profils ?

Le chiffre oscille autour de 5.000 personnes mais ça couvre un très large spectre. Nous, on se charge de récupérer les fichiers des fugitifs qui relèvent du grand banditisme, on fait un focus particulier sur les règlements de compte marseillais et on traite aussi des dossiers de meurtre ou de viol. En revanche, on ne travaille pas sur les affaires de terrorisme sauf cas particulier. On est intervenu par exemple pour Merouane Benahmed, ex-membre du GIA algérien. Il était assigné à résidence en Mayenne et s’était enfui. Les fugitifs que nous recherchons sont des individus qui ont fait l’objet d’une condamnation pénale mais pas seulement, cela peut être aussi des détenus qui se sont évadés mais seulement lorsqu’il s’agit d’évasions violentes.

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Qu’ont-ils en commun et à quel moment décidez-vous d’arrêter les recherches ? 

Il n’y a pas de « profil type ». Certains modes opératoires se ressemblent, notamment au sein du grand banditisme. Ils essaient de couper les ponts avec tout le monde, disposent d’un support financier et de faux papiers. Concernant les recherches, on arrête de mobiliser des hommes uniquement lorsqu’on considère que toutes les pistes exploitées n’ont rien donné. En revanche, cela ne signifie pas que le dossier est définitivement enterré. En France, on bénéficie d’un article du code de procédure pénale qui nous permet de rouvrir une enquête en bénéficiant des pouvoirs accordés lors d’une enquête de flagrance lorsqu’un élément nouveau apparaît.

Comment Europol a choisi les fugitifs qui ont rejoint de le calendrier de l’avent « EU Most Wanted » ?

Le site eumostwanted.eu a été créé en janvier 2016 par Europol et regroupe 47 individus des différents Etats membres, dont deux sont Français et 24 ont déjà été interpellés. Ils ont été sélectionnés parce que l’enquête est au point mort ou que nous n’avons plus aucune piste à gratter. Le format calendrier de l’avent a quelque chose de ludique. Si les gens qui se connectent reconnaissent l’un des fugitifs, ils peuvent laisser leurs coordonnées et les informations relatives à tel ou tel profil. Depuis le 1er décembre, on comptabilise déjà 150.000 connexions. L’autre utilité essentielle de cette initiative, c’est aussi de dire aux familles des victimes que nous sommes toujours mobilisés. Même si l’enquête n’avance pas trop, c’est important de leur dire que le dossier de leur proche n’est pas enterré.



10/08/2019
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