Depuis le 2 avril, le nombre de nouveaux cas de covid-19 décroît : de 34, le 1er avril, nous sommes passés à 5 lundi. Pour certains experts, ce tassement de la courbe épidémique est dû à trois facteurs : le confinement de la population, la réduction drastique des liaisons aériennes et la solidité du système de santé. On peut même parler “d'exception réunionnaise” tant la situation locale diffère du national. “Nous pouvons dire que ce ralentissement est d'autant plus net que les indications de dépistage ont été élargies au niveau du Samu et des médecins de ville. On observe un aplatissement de la courbe. Attention, nous avons encore très peu de recul, pas question de dire que la crise est finie. A la Réunion, 70% des cas sont importés, la forte baisse du nombre de vols peut donc être une explication possible du recul des nouveaux cas. Certains prédisaient une explosion épidémique cette semaine, mais nous n'avons aucun indicateur sur une circulation autochtone importante. Pour le savoir, il faudrait augmenter le champ du dépistage, notamment aux personnes avec des symptômes mineurs”, explique un médecin de l'ARS. “Je ne peux absolument pas me prononcer sur l'évolution de l'épidémie dans les jours à venir. Mais effectivement, le confinement a certainement joué un rôle déterminant.” 

Autre point important : la Réunion compte encore à ce jour très peu de personnes hospitalisées en réanimation à cause du covid-19. Une seule personne en réanimation présentait hier un état dégradé. “La pyramide des âges à la Réunion est différente de celle de la métropole : ici, les jeunes sont bien plus nombreux ce qui fait que nous avons une majorité de malades jeunes ou dans des âges intermédiaires contrairement à la métropole où beaucoup de personnes âgées sont décédées. Notre système hospitalier, qui est aussi bien équipé que la métropole, nous permet de maintenir les cas graves, même ceux avec une comorbidité importante.”

Selon les études médicales, il faut a minima deux fois à trois fois prolonger la période de confinement pour pouvoir dire si cette mesure a joué pleinement son rôle et comment elle peut être levée. “On ne peut vraiment pas parler de déconfinement pour l'instant, ce n'est pas encore le sujet, il est trop tôt”, ajoute le médecin.

E.M