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Damas défie l'Occident

 
30/08/2013 à 00:23

Syrie: impasse au Conseil de sécurité, Damas défie l'Occident

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU se sont brièvement rencontrés jeudi sans rapprocher leurs points de vue sur une intervention militaire contre la Syrie, Damas promettant de son côté de se défendre "contre toute agression"

 
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Photographe : Mohamed Abdullah :: Photo fournie par Shaam News Network montrant les experts de l'ONU entourés par des combattants rebelles, des civils et des journalistes le 28 août 2013 à leur arrivée à Ghouta, l'un des sites de l'attaque chimique présumée photo : Mohamed Abdullah, AFP
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Dans ce climat de fortes tensions face à la perspective d'une action militaire qui serait menée par les Etats-Unis -- peut-être même de manière unilatérale -- des inspecteurs des Nations unies enquêtent depuis lundi près de Damas sur l'attaque chimique du 21 août et ont recueilli "quantité" d'éléments.

Au Conseil de sécurité, une réunion jeudi a duré à peine 45 minutes entre les cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France disposant tous d'un droit de veto) sans progrès apparents. Elle s'est tenue à la demande de la Russie, alliée de la Syrie et donc farouchement opposée à toute action militaire.

Après une première réunion mercredi qui avait fait long feu, il s'agissait d'examiner un projet de résolution de Londres pour justifier d'une opération contre la Syrie. Ce texte autorise "toutes les mesures nécessaires en vertu du chapitre VII de la Charte de l'ONU pour protéger les civils contre les armes chimiques" en Syrie.

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    Syrie: le parlement britannique convoqué jeudi

  • 27 aoû 20:40
    afp

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Ce chapitre prévoit des mesures coercitives pouvant aller jusqu'à une opération militaire.

Face à cette poussée de fièvre et malgré le scepticisme qui s'est fait jour depuis mercredi sur l'opportunité d'une intervention, le président syrien Bachar al-Assad s'est engagé à "défendre" son pays "contre toute agression" des Occidentaux.

Fort de l'appui de la Russie, M. Assad, qui avait déjà démenti les accusations "insensées" de recours aux armes chimiques, a martelé que la Syrie était "déterminée à éradiquer le terrorisme soutenu par Israël et les pays occidentaux", assimilant une nouvelle fois la rébellion à du "terrorisme".

"Coup de semonce"

Le président américain Barack Obama, qui avait dit mercredi soir ne pas avoir pris de décision sur la Syrie -- tout en parlant d'un nécessaire "coup de semonce" --  se réserve le droit d'agir unilatéralement sans attendre l'ONU ou le Royaume-Uni, ont laissé entendre la Maison Blanche et le département d'Etat. 

"Le président doit avant tout rendre des comptes aux Américains qui l'ont élu pour qu'il les protège. Et le président est fermement convaincu que les enjeux concernent des mesures nécessaires afin de protéger nos intérêts cruciaux de sécurité nationale", a expliqué le porte-parole adjoint de la présidence, Josh Earnest.

Pour son homologue du département d'Etat, Marie Harf, les consultations sur la Syrie avec les "alliés" de Washington, comme Londres, sont certes "extrêmement importantes", mais "nous prenons nos décisions en suivant notre propre calendrier".

Elle a répété que son pays "répondrait" à la Syrie, mais sans être plus explicite.

"L'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien contre son propre peuple constitue une situation dans laquelle les intérêts de sécurité nationale américains sont menacés. Il est de notre intérêt (...) que cet usage ne reste pas sans réponse", a insisté Mme Harf.

A Londres, le Premier ministre britannique David Cameron a tenté justement de convaincre --sans succès-- des députés sceptiques de la nécessité d'intervenir en Syrie. Les parlementaires britanniques se sont prononcés jeudi soir contre cette motion du gouvernement.

L'opposition travailliste souhaite, avant de prendre la décision d'agir ou non, avoir eu connaissance du rapport des inspecteurs de l'ONU.

Ces derniers, qui ont récolté quantité d'"éléments" dans la région de l'attaque chimique, près de Damas, doivent faire un compte-rendu oral au secrétaire général Ban Ki-moon après leur départ de Syrie prévu samedi. Les échantillons recueillis seront transmis à des laboratoires en Europe, conformément à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, et ces analyses pourraient prendre des semaines, selon un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq.

Quoi qu'il en soit, un feu vert du Conseil de sécurité pour l'usage de la force en Syrie est hautement improbable compte tenu de l'opposition de la Russie et de la Chine.

La France, l'autre alliée de Washington au Conseil de sécurité, a reconnu qu'une riposte militaire était "compliquée à construire". Le président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont dit attendre les résultats de l'enquête de l'ONU. Le chef de l'Etat français a cependant insisté sur la nécessité de "marquer un coup d'arrêt par rapport à l'escalade de la violence".

En revanche, le Canada a annoncé ne pas envisager de participer à d'éventuelles frappes.

De leur côté, les Etats-Unis ont rassemblé depuis une semaine des renseignements et informations sur l'attaque chimique du 21 août et la Maison Blanche va communiquer jeudi au Congrès les éléments en sa possession. Alors que l'invasion de l'Irak en 2003 , construite sur de faux renseignements, est dans toutes les têtes à Washington, la Maison Blanche a annoncé une conférence téléphonique entre l'exécutif et des parlementaires à 22H00 GMT. Il y aura aussi la publication "avant la fin de la semaine", peut-être dès jeudi, d'une "version déclassifiée" d'un rapport des services de renseignement américains.

"Défendre la Syrie contre toute agression"

Le Pentagone a déployé un destroyer supplémentaire face aux côtes syriennes, portant temporairement à cinq le nombre de navires équipés de missiles de croisière en Méditerranée orientale. Le Royaume-Uni a déployé six avions de chasse Typhoon sur l'une de ses bases à Chypre, à une centaine de kilomètres seulement des côtes syriennes.

A Damas, les forces armées syriennes ont été repositionnées hors de leurs postes de commandement, et les habitants se préparaient au pire, certains pliant bagages, d'autres subissant des contrôles renforcés à des barrages routiers. 

S'exprimant depuis la Turquie, qui prône une opération musclée contre le voisin syrien, l'opposition syrienne a affirmé que les défections s'étaient multipliées dans l'armée syrienne ces derniers jours.

Dans le camp des alliés de Damas, Moscou a annoncé l'envoi en Méditerranée d'un bateau de lutte anti-sous-marine et d'un navire lance-missiles. L'Iran, par la voix de son chef d'état-major Hassan Firouzabadi, a prévenu qu'une action militaire contre la Syrie aurait des conséquences sur toute la région et mènerait Israël "au bord des flammes". Celui-ci a rétorqué qu'il répliquerait "avec toute sa force" et fait état du déploiement de systèmes d'interception antimissiles.

 

 

 
 
 
 


30/08/2013
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