Des nazis dans la police
Des nazis dans la police
À plusieurs reprises, des fonctionnaires de police ont signalé à leur hiérarchie que des collègues arboraient des signes de ralliement au nazisme. En vain.
Par Aziz Zemouri
"Vive le IIIe Reich" ; "Heil Hitler hihi". Un jeune policier, choqué de lire ces inscriptions en page d'accueil de l'ordinateur du service ou encore sur la façade de l'iPhone du délégué syndical Unité-SGP-FO (majoritaire, classé à gauche), a rédigé cet été, à la demande de son supérieur, un rapport au commissaire divisionnaire de son district francilien. Quatre mois plus tard, le représentant du personnel pris en flagrant délit d'apologie du nazisme est candidat sur les listes d'Unité aux élections professionnelles du 4 décembre. "La saisine interne ne fonctionne jamais. Au pire, le donneur d'alertes sera sanctionné administrativement. Au mieux, il sera isolé de son service", constate un officier.
En 2010, un tract syndical d'Unité-SGP rédigé par la section CRS qui s'en prenait aux musulmans et évoquait l'époque des croisades avait déjà suscité une polémique. Cette prose avait été jugée simplement "indélicate" par la direction nationale du syndicat...
Ce n'est pas la première fois que la présence d'adeptes du nazisme au sein de la police est révélée et résiste à toute éradication. Une affaire qui a débuté à l'époque où Manuel Valls était encore ministre de l'Intérieur continue en effet de pourrir la vie d'une compagnie de CRS.
Un écusson de la 12e Panzerdivision sur un casque de CRS
Une gardienne de la paix très bien classée à la sortie de l'école de police avait choisi d'intégrer les compagnies républicaines de sécurité. Mal lui en a pris. D'origine maghrébine, elle fait l'objet d'attaques racistes et sexistes. L'un de ses courageux assaillants portait un insigne sur son casque qui ne laissait guère de doute quant à ses convictions. Patrick Jacquet, brigadier de police à la retraite et vice-président de SOS fonctionnaires-victimes, a fait analyser ce signe ostentatoire : "C'est l'exacte représentation de l'écusson de la 12e SS Panzerdivision dite "Hitlerjugend". Cette section SS a été responsable entre autres du massacre de 86 civils âgés de 15 à 85 ans sans aucun lien avec la Résistance dans la nuit du 1er avril 1944 à Ascq (59). Dessiner un tel emblème sur un outil professionnel de fonctionnaire de police démontre la volonté d'apologie du nazisme et de provocation à caractère raciste."
En 2013, Le Point avait révélé la correspondance d'un commissaire à sa hiérarchie dans laquelle il exposait ses méthodes pour se débarrasser définitivement des Roms, notamment ceux impliqués dans le vol de métaux. Pour lui, il s'agissait de les laisser "griller" sur les rails de chemin de fer. Aux dernières nouvelles, le commissaire est toujours en poste.
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