Il avait sauvé au moins 100 patients à l'hôpital de Kenema, au Sierra Leone. Qualifié de "héros national", le docteur Khan a fini par contracter le virus Ebola la semaine dernière, alors que l'épidémie actuelle a fait plus de 670 morts. Il succombe à 39 ans.
"C'est une énorme et irréparable perte pour le Sierra Leone, car il était le seul spécialiste qu'avait ce pays dans le domaine des fièvres hémorragiques virales" a déclaré mardi la médecin-chef Brima Kargbo, rapporte The Independent.
Les meilleures précautions ne suffisent pas
Le docteur Khan avait été placé en quarantaine dans un service dirigé par l'ONG Médecins sans frontières, qui alarme que "la situation ne fait qu'empirer".Selon Bart Janssens, directeur des opérations de MSF, "il y a un réel risque de voir de nouveaux pays touchés".
Des journalistes de Reuters avaient rencontré le docteur en juin et noté les précautions prises pour éviter l'infection : combinaison, masque, gants, chaussures spéciales... Mais ça ne suffit pas. "Les personnels de santé sont exposés car ils sont les premiers en contact avec les malades", expliquait-il lui-même. "Même en portant tout votre équipement, vous êtes en danger". Un danger dont il était si conscient qu'il confiait avoir "peur pour sa vie".
Le savoir du docteur Khan vis-à-vis du virus Ebola était d'autant plus précieux qu'il n'existe ni vaccin ni traitement spécifique pour en venir à bout. Et si le taux de mortalité de l'épidémie actuelle est de 60%, il pourrait s'élever jusqu'à 90%.
The Independant rapporte que d'autres travailleurs de la santé ont succombé au virus, qui se transmet via la salive, la sueur, le sang ou l'urine. La semaine dernière, les infirmières de l'hôpital Kenema s'étaient mises en grève après la mort de trois collègues, selon BBC News. Deux médecins américains ont également été hospitalisés au Libéria après avoir contracté Ebola.