Article publié par mis à jour le : 27 juillet 2019
etConcernant l’Épée de Guebourah par Dion Fortune.
L’Initiation de la Sphère de Guebourah est celle de l’Adepte Majeur [1]. Seul l’Adepte Majeur peut utiliser le Pouvoir de l’Épée, et à moins de ne pouvoir le faire, il n’est point un Adepte Majeur. Le monde ne peut être gouverné par l’amour seul, mais par le pouvoir en équilibre, justice et miséricorde s’embrassant l’une l’autre.
Les quatre symboles de Guebourah sont l’Épée, l’instrument coupant et l’arme qui meurtrit et coupe, la Lance, l’instrument transperçant et l’arme qui est un projectile et une extension de la force, comme un rayon solide émané du plan de Malkhuth ; le Fléau, l’instrument de punition et l’arme qui meurtrit, mais ne tue point, mais dont l’utilisation stimule la rédemption ; la Chaîne qui est un instrument de restriction et qui impose des limites au mal vindicatif. Ces quatre symboles sacrés sont les armes de Guebourah, et le l’Adepte Majeur doit être un expert dans leur utilisation.
Les tâches de Guebourah, les tâches doubles, comme doit l’être tout se qui se rapporte à la sphère de la manifestation, sont de stimuler et de résister, aspects positif et le négatif de l’œuvre de l’Adepte Majeur. À un certain stade dans la Voie, les initiés passent au travers de la douce sphère de Tiphereth et entrent dans celle de la sévérité de la Justice. L’Adepte qui initie ici ne doit connaître aucune miséricorde, car la loi cosmique n’en connaît aucune et ce qu’il épargne, le Seigneur de la Destinée, qui règne sur l’évolution, le punira. Il a de grandes aspirations celui qui se soumet aux tests de l’Adeptat Majeur, et il doit endurer son destin. Ici, il n’y a aucune place pour la folie ou la faiblesse. Les bonnes intentions ne lui servent à rien dans la sphère de la Justice, et l’ignorance ne peut plaider en sa faveur. La réussite est le seul test et toute faiblesse est consumée. Ce n’est pas la grandeur de la force qui constitue le test de cette sphère, mais sa perfection dans ses proportions. Une fourmi est plus forte qu’un homme par rapport à sa taille, cependant la Nature ne demande pas à une fourmi qu’elle soit aussi forte qu’un homme, mais qu’elle puisse avoir la juste force d’une fourmi. Ainsi, à une nature simple nous ne demandons pas qu’elle soit une meneuse du monde, mais qu’elle ait l’élément de force qui soit proportionné à ses dons ; car le manque de courage peut invalider les pouvoirs des créatures les plus douées, les rendant inutiles.
L’initié de Guebourah se soumet lui-même aux tests de Guebourah qui examine alors son courage dans l’endurance ; et s’il se trouve qu’il ne faillit pas, l’Épée de la Justice est placée dans sa main et il devient un Adepte Majeur. Il doit ensuite manier l’Épée avec sagesse et courage, car comme le dit le texte du Yetsirah, le courage est la vertu caractéristique de Guebourah qui émane des profondeurs primordiales de Hokhmah, la Sagesse.
Flame Sword par GxMew. Deviant Art.
La Miséricorde n’est pas en cette sphère, cependant elle l’émane ; et ceci est un paradoxe dans lequel on trouve une profonde signification. Le porteur de l’Épée de Guebourah ne connaît aucune miséricorde, mais il continue jusqu’à la fin. Mais, tout comme Guebourah a été émané de Guedoulah, la Miséricorde, tandis que l’Éclair de Lumière descend le long de l’Arbre, émane à son tour la Beauté dans le centre du Pilier de l’Équilibre, ce qui provoque un écoulement de l’influence dans tous les réservoirs de la bénédiction dans lequel on voit la Vision de l’Harmonie des Choses et dans lequel se déroulent tous les Mystères de la Crucifixion.
Souvenez-vous qu’il est dit dans les Mystères qu’aucun degré ne devient fonctionnel avant que le degré suivant ne soit atteint, ainsi la puissante œuvre de rédemption en Tiphereth ne commence pas avant que l’Initiation à Guebourah ne soit entreprise. Ainsi, Guebourah est équilibrée entre la Miséricorde et la Beauté, et ceci est le secret de cette œuvre.
Dans les grandes histoires de la Table Ronde qui sont les signes de Guebourah, tout comme la légende du Graal est le Signe de Tiphereth, les Chevaliers du Roi Arthur sont célébrés pour leur force envers les forts, pour leur miséricorde envers les faibles et pour leur beauté. Ainsi Guebourah confère-t-elle la chevalerie des Mystères. L’armée est terrible avec de belles bannières. La Beauté est le véritable moyen et réside en de justes proportions. Ainsi, la puissance de Guebourah doit-elle toujours être portée en de justes proportions et avec sagesse.
L’Adepte de Guebourah ne peut pas œuvrer dans la Miséricorde. Lorsqu’il a accompli son œuvre d’initiation, il entre dans la Sphère de la Miséricorde, mais entre ses mains, la Miséricorde serait une faiblesse qui dans la folie multiplie le mal ou mène à la tentation. Impitoyable et calme il demeure le serviteur de la loi cosmique, et la Miséricorde et la Beauté sont les fruits de son œuvre.
Celui qui sert dans la Sphère de Guebourah en tant qu’Adepte Majeur, dépose son âme sur l’Autel du Sacrifice. Lorsqu’il invoque la justice sur d’autres, il apparaît avec eux devant le Trône de Justice et il est jugé avec eux. Par conséquent, ses mains doivent-elles être pures et son cœur libre de toute ruse, car la ruse et Guebourah ne résident pas ensemble, l’un contrant l’autre. Immédiatement sous Guebourah, dans Hod, Mercure, est la Sphère de la Tromperie, tout comme immédiatement au-dessus de la Sephirah est la Sphère de Saturne, celui qui donne la stabilité. Celui qui a la force n’a besoin d’aucune tromperie, car la tromperie peut être utilisée pour causer le mal et se détruire soi-même ; mais cela n’est pas l’œuvre de Guebourah, et lorsque l’Épée est invoquée la bataille doit être rapide.
Celui qui prend dans ses mains l’Épée doit demeurer ferme dans son jugement. S’il erre, il périra par l’Épée. Il ne peut la porter si ce n’est au nom de la Justice, cependant il peut le désirer pour s’assurer la justice à son encontre aussi bien que pour les autres, car n’est-il pas aussi un enfant de Dieu ? Osez invoquer la puissance de Guebourah si votre cœur et si vos mains sont pures. Celui qui n’a pas connu l’expérience de l’Initiation de l’Épée ne peut passer aux degrés plus élevés, car c’est par le pouvoir du brave que le mal est repoussé. Par l’Épée le mal est coupé de sa source de pouvoir, par le jet de la Lance ses assauts sont repoussés ; par le Fléau ses serviteurs sont dressés et par la Chaîne sont-ils emprisonnés.
Le deux plus grands outils et armes de Guebourah œuvrent dans la sphère de la force abstraite, et les deux plus petits dans la sphère de la manifestation. N’oubliez jamais qu’en portant les pouvoirs de Guebourah la meilleure défense est l’attaque. Par conséquent, ne soyez pas effrayé de repousser le mal par la Lance et n’attendez ses assauts passivement. Mais souvenez-vous qu’en toutes choses il y a un rythme, et même les sphères les plus dynamiques alternent activité et passivité ; mais jusqu’au jet de la Lance, l’œuvre n’a pas commencé. La passivité est folie en Guebourah. Il y a une méthode par laquelle le mal est renvoyé à lui-même et forcé à se blesser à mort avec son propre venin, mais ce n’est pas la méthode de Guebourah ; cela appartient à Hod qui se tient immédiatement sous la Sphère de Guebourah sur le Pilier de la Sévérité ; et il y a une méthode pour œuvrer dans laquelle l’interaction des Sephiroth, s’équilibrant entre elles, est utilisée et alors Mars peut passer sur Mercure et Mercure sur Mars, l’œuvre du salut dans la destruction.
Fin.
Concernant l’Épée de Guebourah, Dion Fortune.
Traduction française par Spartakus FreeMann, nadir de Libertalia, décembre 2007 e.v.
Illustration par Dieter_G de Pixabay
L’origine des Sephiroth
4 janvier 2009Article publié par mis à jour le : 18 juillet 2019
etUn article de Spartakus FreeMann sur l’origine des Sephiroth.
A Melmothia
Une discussion avec Melmothia m’a interpelé sur l’origine des Sephiroth. Tout d’abord, la réponse à cette question me semblait si évidente que j’ai répondu par un tour de passe-passe kabbalistique : « oh ma bonne dame, les dix sephiroth, ben c’est le Sepher Yetsirah ». À y réfléchir ce court-circuit me déplaît, et je me suis rendu compte que je n’avais jamais essayé de brosser ne fut-ce qu’un très bref historique de la doctrine des Émanations. J’espère qu’ici cet oubli sera réparé.
Dans le courant de la Kabbale, un des concepts les plus importants est sans conteste celui des Émanations ou Sephiroth (singulier : sephirah ) par lesquelles Dieu se révèle. Ces Émanations sont des attributs ou des caractères archétypaux que la littérature kabbalistique décrit souvent comme des « sphères », des « régions » ou des « vases » contenant l’énergie émanée de Dieu, de l’En-Soph, l’infini et sans limite, inconnaissable par nature. Ce n’est qu’au travers de ces Émanations que l’on peut accéder à une connaissance (partielle) de Dieu et de Sa création.
Les 10 Sephiroth sont selon la représentation traditionnelle :
1. Kether ou Kether Elyon, la Suprême Couronne
2. Hokhmah, la Sagesse
3. Binah, l’Intelligence
4. Gedoulah ou Hesed, la Grandeur ou l’Amour
5. Guebourah ou Din, la Puissance ou le Jugement
6. Rahamim ou Tiphereth, la Compassion ou la Beauté
7. Netzach, la Victoire
8. Hod, la Majesté
9. Tzaddik ou Yesod Olam ou Yesod, le Juste, le Fondement du Monde ou la Fondement.
10. Malkhuth, le Royaume.
Arbre de Vie tiré du Pardes Rimmonim
de Moïse Cordovéro (16e siècle).
L’origine des Sephiroth
Les noms des dix Sephiroth semblent avoir leur source dans I Chroniques 29, 11 :
« À toi, Éternel, est la grandeur, et la force, et la gloire, et la splendeur, et la majesté ; car tout, dans les cieux et sur la terre, est à toi. À toi, Éternel, est le royaume et l’élévation, comme Chef sur toutes choses » (traduction Darby).
Ce sont là les 7 attributs associés au 7 Sephiroth inférieures. Au 13e siècle, Isaac l’Aveugle de Narbonne, que certains veulent pour père de la Kabbale, fera le rapprochement dans son Commentaire du Sepher Yetsirah, avec ce passage des Écritures pour parler de la doctrine des Sephiroth.
Le Sepher Yetsirah (ou Livre de la Formation) est une autre source de la doctrine des Émanations. En effet, ce bref traité kabbalistique nous parle des « 32 Sentiers de la Sagesse » par lesquels Dieu a créé le monde. Ces Sentiers comprennent les 22 lettres de l’alphabet hébraïque et 10 numérations, ou Sephiroth terme dérivé, selon G. Scholem, de l’hébreu « sapar », compter.