Le tra!c d’organe existe en France. C’est en tout cas ce que révèle ce dossier et les autres en cours
Guadeloupe le courrier de
SAVOIR | RÉUSSIR | APPRÉCIER | VIVRE Hebdomadaire d’information du 23 au 29 octobre 2015 N# 144 2¤
MAIS OÙ EST DONC
PASSÉ LE CORPS
D’ÉLIANE KABILE ?
A la veille du procès d’une a!aire sensible,
l’incroyable récit judiciaire d’une famille
qui en appelle à une justice courageuse
Trafic présumé d’organes
Le Courrier de Guadeloupe | n°144 | du 23 au 29 octobre 2015
04 So! d" ca#s"
) Justice
L’État poursuivi dans l’a!aire Éliane Kabile
Le 4 novembre prochain, l’a!aire Éliane Kabile du nom de cette antillaise morte en février 2001 dans des conditions très obscures
à l’hôpital de Gonesse reviendra devant les tribunaux. Après quinze ans d’un combat pour connaître la vérité sur la disparition
de la victime, la famille va poursuivre l’État dans ce qui lui apparaît masquer une sordide a!aire de trafic d’organes.
C’est peut-être l’épilogue
d’un long
combat qui se pro-
!le pour "ierry Kabile,
!ls de la victime et pour
ses proches. Jean Maïa
sera, en sa qualité d’agent
judiciaire de l’État poursuivi
devant la première
chambre civile du tribunal
de grande instance de
Paris, avant de l’être « intuitu personae » par citation
directe devant la onzième chambre correctionnelle
en raison de l’implication présumée de plusieurs
services de l’État dans ce qui s’apparente selon la famille
à un tra!c d’organes et de cadavres en région
parisienne. Ils espèrent que la responsabilité de
l’État soit en!n clairement établie dans cette chaîne
de dysfonctionnements, d’erreurs d’identi!cation et
de manquements à la législation en matière de surveillance
et contrôle des opérations funéraires qui
a abouti au décès puis à la disparition du corps de
Mme Kabile. Depuis février 2001, la famille remue
ciel et terre pour connaître les raisons pour lesquelles
une patiente hospitalisée à Gonesse pour une simple
anémie peut tomber si rapidement dans le coma, décéder
et son corps disparaître de la sépulture où il a
été enterré. Il faut dire que dans cette a#aire les manquements
à la loi sont légion et troublants. Les obstacles
à la manifestation de la vérité aussi.
Deux corps, trois certificats de décès
Il y a d’abord cette double comptabilité dont la patiente
a fait l’objet à son admission à l’hôpital et qui
fait dire à la famille que cette dernière était intentionnelle
et a servi à ex!ltrer le corps de la patiente décédée.
Il faut dire que peu de jours après le décès, deux
corps du nom d’Éliane Kabile vont être identi!és et
tous les deux quitter l’un l’hôpital de Gonesse, l’autre
Villetaneuse pour l’institut médico-légal de Garches
a!n d’y être autopsié.
Ensuite, il y a l’existence de ces trois certi!cats de décès
établis à trois dates di#érentes pour une même
défunte dont un mentionne une date à laquelle la victime
était selon les témoignages de la famille toujours
vivante. Il y a aussi cette transcription d’acte de décès
aux registres d’état civil de la ville de Sarcelles, lieu
de résidence ce Mme Kabile, antérieure de plusieurs
jours à la rédaction d’un des deux actes de décès établis
par l’o$cier d’état civil de Gonesse.
En!n, et c’est bien là le pire dans cette a#aire, l’autopsie
de corps qui de toute évidence n’étaient pas les
bons, et la disparition pure et simple d’une dépouille
mortuaire alors même que cette dernière avait été
portée en terre le plus régulièrement du monde.
Pour tous ces faits troublants, la famille souhaite que
le tribunal établisse pourquoi et au pro!t de qui est
fait obstacle à la vérité. Pourquoi autant de négligences
et de légèretés ont été prises avec la législation
en matière de surveillance et contrôle des opérations
funéraires. Elle souhaite également savoir pourquoi
et au pro!t de qui la sépulture d’Éliane Kabile a été
profanée au point que le corps remplacé par un amas
de restes humains divers demeure introuvable. Pour
l’heure, un premier agent judiciaire commis dans
cette a#aire en a demandé son dessaisissement. C’est
dire la lourde charge qui pèse sur les épaules de Jean
Maïa chargé de défendre l’État. �
Le Courrier de Guadeloupe : Une telle a!aire est-elle
possible en France ?
Maître Dominique Kounkou : Une telle a#aire est possible
parce qu’il existe en France une économie souterraine
autour du tra!c d’organes. Il y a des actes qui
relèvent d’un État de droit, et il y a ceux commis par des
groupes déterminés qui ont aujourd’hui peur et agissent
sans que personne ne s’inquiète. Il faut des personnes
téméraires comme "ierry Kabile pour mettre un doute
sur les causes de certains décès et le traitement réservé
aux dépouilles de leurs défunts.
LCG : Le tra"c d’organe existe-t-il en France ?
DK : Le tra!c d’organe existe en France. C’est en tout cas
ce que révèle ce dossier et les autres en cours. Mais celui
de Mme Kabile est édi!ant parce qu’il est porté par
la famille depuis longtemps. Toutes les obstructions à
la manifestation de la vérité qui sont faites sont révélatrices.
Ensuite, les actes sont signi!catifs. En France on
a un acte de naissance et aussi un acte de décès. S’il en
existe plusieurs c’est que forcément il y a un faux. Cet
acte n’a pas été fait dans la rue mais rédigé par des of-
!ciers d’état civil. Des gens qui aujourd’hui ont peur et
qui sont en lien avec des réseaux !nancièrement puissants.
LCG : Avez-vous reçu des menaces ?
DK : Oui, ma position d’avocat m’y expose. On m’a par
exemple demandé de bien regarder à droite et à gauche
quand je traverse la rue.
LCG : Peut-on identi"er les coupables ?
DK : Il y a des noms. Ce n’est pas un dossier aléatoire.
Nous assignons l’État le 4 novembre prochain car il est
gardien de la vie de tous les citoyens et qu’en l’occurrence,
il y a eu négligence, erreur et dysfonctionnement
de la part d’agents de l’État.
LCG : Quel type de réparation demanderez-vous ?
DK : Ce n’est pas à moi de le dire, mais à la famille. Nous
espérons par contre que le cas de Mme Kabile conduise
à une prise de conscience des citoyens. Nous souhaitons
que des langues se délient et que les familles parlent et
soient plus vigilantes quant à la cause réelle du décès
quand un de leurs proches décède à l’hôpital. Mais aussi
qu’ils véri!ent l’état des sépultures de leurs défunts. �
) Interview
Maître Kounkou : « Le tra"c d’organes existe en France »
Maître Dominique Kounkou est le conseil de la famille Kabile. Il nous livre son analyse quand au dossier.
h Jean-Luc Divialle
So! d" ca#s" 05 Le Courrier de Guadeloupe | n°144 | du 23 au 29 octobre 2015
) Retour sur les faits
Mais où est donc passé le corps d’Éliane Kabile ?
Après un décès à l’hôpital de Gonesse, une exhumation et deux autopsies, le corps de Mme Éliane Kabile demeure toujours
introuvable. Une sordide a!aire qui a débuté en décembre 2000 et qui depuis maintient la famille dans le doute total.
C’est une histoire qui aurait pu arriver à n’importe
laquelle de nos familles guadeloupéennes vu le
nombre de parents résidant dans l’Hexagone.
Une a#aire qui débute par une hospitalisation des plus
banales pour examens et contrôles.
Le 22 décembre 2000, Mme Eliane Gueredrat
épouse Kabile, 64 ans, née d’une mère guadeloupéenne
et d’un père martiniquais, domiciliée
à Sarcelles, est admise sous prescription
de son médecin traitant à l’hôpital de Gonesse
pour une douleur persistante au mollet droit.
Le praticien souhaite en e#et écarter toute
suspicion de phlébite par des examens médicaux.
Elle subira plusieurs prises de sang par
jour mais aussi une syntigraphie et une ponction
lombaire, examens qui l’a surprendront.
Le rapport médical écarte les soupçons du
médecin traitant. Mais à l’issue de l’hospitalisation
l’aldaltazine -médicament prescrit par
son médecin traitant- lui sera supprimé. Rien
ne !ltrera sur les raisons d’une telle décision.
Et les examens vont se poursuivre pendant
les deux semaines que durera ce séjour. Huit
jours après Éliane Kabile sort sans traitement,
sans soin et avec toujours la même douleur à
la jambe. Mais la voilà de nouveau contactée.
Elle doit de toute urgence rejoindre l’hôpital
de Gonesse pour un cas détecté d’anémie. Elle
y est d’ailleurs attendue pour quinze heures. À
la famille qui souhaiterait plutôt un transfert
vers l’hôpital Saint-Louis spécialisé dans les
cas d’anémie, l’équipe médicale opposera un
refus net.
Deux numéros d’arrivants deux
actes de décès
Voilà Madame Kabile admise le 27 janvier
2001, et enregistrée sous deux numéros d’arrivant
di#érents. Elle est curieusement placée
dès le lendemain en réanimation et sous respirateur
arti!ciel. C’est dans cet état que sa
soeur la voit une dernière fois le 9 février mais
note « qu’un écran affiche un encéphalogramme
plat ». Elle est sensée avoir été placée en
coma arti!ciel, mais en réalité Madame Kabile
est déjà morte. Elle est o$ciellement décédée
le 13 février 2001 alors que son médecin
traitant reçoit un avis l’informant du décès
de sa patiente le 9 février 2001 ce qui lui
fera dire que cette mort n’est pas naturelle.
Dès lors, la famille va se retrouver face à une
route parsemée d’embuches de toutes sortes
et aller de surprises en surprises. Impossibilité
pour elle de connaître la date réelle du
décès de la défunte en raison de l’existence
de trois certi!cats de décès établis à des
dates di#érentes. Découverte de l’existence
de deux actes de décès numérotés 81 et 90
établis pour un même corps. Découverte de
la transcription de l’acte de décès numéro
90 faisant état d’un décès le 21 février 2001
à 16 heures 27 aux registres d’état civil de la
ville de Sarcelles, lieu de résidence d’Éliane
Kabile le 14 février 2001 à 1 heure 23, soit antérieure
de sept jours à l’acte établi à Gonesse et qu’elle est censé
transcrire. Di$culté pour elle d’obtenir une autopsie
du corps. Découverte dans le rapport qui ne leur
sera remis que huit mois plus tard, que la personne
autopsiée le 20 février 2001 n’est pas Éliane Kabile.
Apprendre en!n que, au mépris de la législation et
de la réglementation en matière de surveillance et de
contrôle des opérations funéraires, deux corps au nom
d’Éliane Kabile ont à la même période circulé et quitté
l’un, l’hôpital de Gonesse, l’autre, Villetaneuse vers
l’institut médico-légal de Garches.
Quel corps a été autopsié ?
Lequel des deux corps a donc été autopsié ? Le médecin
légiste conclut que, eu égard à sa taille, son poids,
son absence de dentition et sa couleur de peau, il ne
peut en aucun cas être celui de madame Kabile. Quand
le corps d’Éliane Kabile réapparaît le 26 février 2001
au funérarium PFG de Sarcelles village soit la veille de
l’inhumation de la défunte, la famille et ses proches
constatent que la dépouille ne comporte aucune cicatrice.
De toute évidence, il n’a pas été autopsié. Le
thanatopracteur a d’ailleurs pu opérer normalement
ce qui ne serait pas possible pour un corps autopsié.
L’histoire ne dira pas ce qu’il est advenu du
corps d’Éliane Kabile entre le 20 et le 26 février
2001. Les procédures légales en matière
de surveillance du transport du corps, de son
admission et de son séjour en chambre funéraire
ont-elles été respectées ? La famille se
bat pour connaître la vérité et fait rebondir
l’a#aire. Le rapport comporte tant de lacunes,
d’erreurs ou d’omissions qu’une seconde autopsie
après exhumation sera ordonnée par le
juge d’instruction le 30 juin 2003. La famille
pense en!n pouvoir tirer l’a#aire au clair. Son
espoir sera vite déçu.
Manigances autour d’une
exhumation
Ce 30 juin 2003 elle est présente dès 6 heures
du matin au cimetière de Gonesse. Elle tombe
des nues quand elle s’aperçoit que de nombreuses
personnes manoeuvrent déjà autour
de la sépulture alors que l’exhumation n’est
prévue qu’à 8 heures 30. La loi fait pourtant
obligation de la présence d’un o$cier de police
judiciaire et d’un membre de la famille ou
de son représentant pour que celle-ci ait lieu.
Mais visiblement l’exhumation est en cours et
la famille n’est pas autorisée à pénétrer dans
l’enceinte du cimetière avant l’arrivée de la
police. Ces derniers en!n présents constatent
que la fosse est exagérément creusée. Non
seulement le cercueil de madame Kabile a
été prélevé mais celui d’un de ses !ls décédé
quelques mois avant elle est introuvable.
Cette exhumation portait pourtant sur un
cercueil et un corps, pourquoi donc deux véhicules
ont-ils été mobilisés ? La nouvelle autopsie
du lendemain 1er juillet 2003 ne sera pas
moins horri!ante. À l’ouverture du cercueil,
la famille ne découvre pas un corps mais
une quantité de chairs humaines de toute
sortes, du sang, une petite cage thoracique,
(probablement celle d’un enfant) placée
au dessus et un crane. Pas un seul membre
n’est complet. Au légiste qui s’empresse de
conclure à une authenti!cation parfaite du
corps comme étant celui de madame Kabile,
son !ls "ierry a réservé une surprise. Il sort
de sa poche le dentier de sa mère et réclame
qu’il soit emboîté à la mâchoire pour véri!-
cation. Le juge ordonne alors l’extraction de
la mâchoire. La vérité va-t’elle en!n se manifester
? Le légiste s’exécute, ôte la mâchoire et
disparaît devant une vasque où il lave abondamment
le tout. Quand il revient, c’est pour
déclarer qu’il n’y a pas assez de traces d’ADN
sur la prothèse pour certi!er qu’il s’agisse
bien de celle de madame Kabile. "ierry
Kabile a toutefois tenté d’obtenir cette analyse
ADN du juge, mais cette fois, c’est lui qui s’est vu
condamner à 15 000 euros d’amende pour abus de procédures.
Las de toutes ces lacunes et obstructions à la
manifestation de la vérité, la famille a donc décidé d’assigner
l’État le 4 novembre prochain. �
h Jean-Luc Divialle
Le Courrier de Guadeloupe | n°144 | du 23 au 29 octobre 2015
06 So! d" ca#s"
!ierry Kabile : Nous attendons une
justice courageuse, qui puisse répondre
au combat légitime que ma famille et
moi-même menons pour une femme
d’exception, notre mère, lâchement assassinée
pour lui voler ses organes. Ils
devront répondre sur les trois actes de
décès rédigés pour une seule personne,
notre mère. Si la grandeur d’un pays se
juge à la grandeur de sa justice, il faut
toutefois de grands hommes et ce sont
ces hommes que
nous espérons rencontrer.
Le Courrier de
Guadeloupe :
Pourquoi pensezvous
être en
présence d’un tra!c
d’organes ?
TK : Je ne pense pas
être devant un tra-
!c d’organes, je sais
que c’est un tra!c
d’organes. Premièrement,
toutes les
opérations ont été
faites en double, notre maman a été
enregistrée sous deux numéros d’hospitalisation,
deux corps sont partis pour
une seule autopsie, en date du 19 février
2001 qui n’était pas celle ordonnée par
le procureur qui avait !xé la date du 16
février 2001. Ensuite, il y ces deux exhumations
pour une seule date o"cielle et
ce, en dehors des heures normales d’ouverture
du cimetière, sans la famille,
sans la police avec le refus de nous laisser
lui o#rir une veillée funéraire. Pour
couronner le tout nous nous trouvons
aujourd’hui avec trois actes de décès
pour une seule personne, dont un seul
numéro d’acte pour deux personnes.
C’est comme si j’avais deux billets de
10 euros dans les mains possédant le
même numéro de série. Vous conviendrez
que forcément un des deux est
faux. Mais pour que cela soit possible,
cela implique une double comptabilité.
LCG : Avez-vous
reçu des soutiens
de la part de
personnalités
publiques ?
TK : J’ai écrit à tous les
hommes politiques
mais je n’ai reçu aucun
soutien.
LCG : Pourquoi
avoir écrit un livre ?
TK : J’ai écrit ce livre
pour qu’une telle affaire
ne se reproduise
plus jamais et surtout
pour la mémoire de notre mère. Ce livre
est également destiné à mes quatre enfants
qui m’ont donné la force de mener
ce combat.
LCG : Pensez-vous pouvoir un jour
faire votre deuil ?
TK : Je pourrai faire mon deuil quand
justice nous sera rendue.
LCG : Comment envisagez-vous
désormais l’avenir ?
TK : Mon avenir sera fait des conférences
que je donnerai pour informer les gens
de ces pratiques a!n qu’un tel crime ne
se reproduise plus jamais. �
) Interview
!ierry Kabile :
« Nous attendons une
justice courageuse »
h Jean-Luc Divialle
Corps mutilés
L’État ferme l’institut médico-légal de Lens
Le 12 janvier 2012, deux médecins légistes
o!ciant à l’institut médico-légal
de Lens ont comparu pour « atteinte
à l’intégrité d’un cadavre ». Plusieurs
familles du Nord Pas-de-Calais ont en
e"et porté plainte contre les prévenus.
Après l’autopsie de leurs proches,
certaines ont reçu les corps atrocement
mutilés, d’autres des cercueils
déjà scellés. Les dysfonctionnements
constatés par les autorités sanitaires
furent tels qu’ils les ont conduits à la
fermeture de l’institut médico-légal de
Lens dès la fin de l’année 2008. Mais
l’association de défense des familles
victimes a évalué à plus de 1 000 le
nombre de corps mutilés par les deux
médecins mis en accusation. �
Gre!e d’organe et loi
La convention internationale contre le trafic d’organes
humains toujours pas ratifiée par la France
Dans sa volonté de lutter contre le trafic grandissant
d’organes, la France a légiféré. Ainsi, l’achat
comme la vente d’organes sont rigoureusement interdits.
Le corps ne peut faire l’objet d’un commerce
quelconque sous peine de sept ans de prison et plus
de 100 000 euros d’amende. Importer ou exporter illégalement
des produits humains est puni de cinq
ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Plus largement, il existe une convention internationale
contre le trafic d’organes humains. Une
convention à valeur juridique contraignante qui
vise à harmoniser les législations en matière de
lutte contre le trafic d’organes. Seulement voilà,
cette charte négociée par 47 états membres du
Conseil de l’Europe n’a toujours pas été ratifiée par
la France. Il faut dire qu’en cette année 2015 le sujet
est plutôt sensible. La loi Touraine actuellement en
discussion pourrait permettre le prélèvement d’organes
sans avis de la famille au cas où le décédé
n’aurait pas fait enregistrer au registre national du
don, son refus de voir des organes prélevés sur sa
dépouille et que la famille n’ait pas été tenue au
courant de sa position quant au don d’organe. Un
amendement à la loi, perçu comme une menace de
dérives, et qui fait débat. �
Cela ne se sait peut-être pas mais Interpol est sur le
pied de guerre concernant la lutte contre le tra!c
d’organes. Un tra!c selon eux des plus lucratif après
le tra!c d’armes, de drogue ou d’êtres humains. Selon
Jan Kleijssen, directeur de la société de l´information
et de la lutte contre la criminalité du Conseil de l’Europe,
près de 10 000 gre#es clandestines sont pratiquées
chaque année. Un tra!c nourri selon lui par « la grave
pénurie d’organes. À titre d’exemple, 70 000 personnes
attendent une gre#e de rein dans l’Union européenne.
Les victimes sont, elles, les habitants des pays pauvres.
Notons qu’un rein peut se négocier jusqu’à 250 000 US
$ au marché noir.
Tissus humains : un trafic à nos portes
Jusqu’à quand la France et l’Europe pourront se prémunir
contre le tra!c grandissant de restes humains. En
Angleterre, après le scandale Alistair Cooke, célébrité
de la BBC dont des os avaient été prélevés après sa mort
alors que le corps allait passer au crématorium et pour
la somme de 7 000 euros, de nombreux quotidiens ont
investigué et révélé un bien macabre business en pleine
expansion. Ainsi, le quotidien Daily Mail a révélé que
des personnes se servent dans les crématoriums sur les
corps frais des personnes décédées pour les besoins de
la chirurgie esthétique. Os, peau, appareil cardiaque
tout est bon à prendre selon eux. $e Guardian a pour
sa part révélé qu’un grand groupe industriel chinois
prélevait régulièrement de la peau, des os et des tendons
sur les corps des condamnés à mort a!n d’en faire
des produits de beauté, grâce au collagène, extrait des
tissus humains de ces cadavres. Des produits ensuite
revendus sur le marché européen. �
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