GRAAL -ARTHUR-EXCALIBUR - PAIX-LIBERTE-AMOUR DIVIN

nouvelle pièce du puzzle de l'évolution humaine

D'étranges dents d'hominidés : la nouvelle pièce du puzzle de l'évolution humaine

Erwan Lecomte

L'imagerie virtuelle de trois dents effectuée par une équipe internationale de chercheurs révèle des caractéristiques dentaires jusque-là jamais vues.

Le site Homo de Buia où ont été découvertes les deux incisives permanentes UA 222 et UA 369 C. Zanolli Le site Homo de Buia où ont été découvertes les deux incisives permanentes UA 222 et UA 369 C. Zanolli
 

HOMINIDÉS. Il y a 2,6 millions d'années, commençait une période géologique cruciale pour l'humanité. Cette époque que l'on appelle Pléistocène a vu naître les premiers représentants du genre "Homo". C'est à dire, nos ancêtres.

Durant cette période, le genre Homo va se diversifier en de nombreuses espèces qui vont coexister. Et nombre d'entre elles vont péricliter avant la fin du Paléolithique supérieur.

Une des classifications proposées pour les différentes espèces d'hominidés identifiées aujourd'hui.

La classification de ces différentes espèces, identifiées par plusieurs dizaines de fossiles découverts en Afrique et en Asie, fait encore l'objet d'âpres discussions entre les paléontologues. Et chaque nouvelle découverte est l'occasion de réajustement ou de remises en causes.

Et c'est de l'une de ces découvertes dont le CNRS a fait état jeudi 19 juin dans un communiqué. "Depuis près de 15 ans d’activité en Erythrée, les missions des fouilles menées par l’équipe internationale du 'Buia International project' ont permis de recouvrer un assemblage humain fossile unique appartenant à Homo erectus/ergaster (la différentiation et la localisation de ces deux espèces fait encore débat au sein de la communauté scientifique. NDLR.)".

Parmi ce matériel, trois dents (deux incisives et une molaire) ont fait l’objet d’une étude par imagerie virtuelle de leur structure interne au Synchrotron Elettra de Trieste, en Italie. Les résultats de cette étude ont été publiés le 19 mai dans le Journal of Human Evolution.

Le site Homo de  Buia en Erythrée où ont été découvertes les deux incisives (entre 1995 et 1997) permanentes UA 222 et UA 369. Photo : C. Zanolli.

Le site de Mulhuli-Amo où a été trouvée la molaire inférieure permanentes MA 93. Photo : C. Zanolli.

"Plusieurs techniques d’analyses non-destructives (par microtomographie à rayons X conventionnelle, par rayonnement synchrotron, ainsi que par micro-imagerie par résonance magnétique) ont permis de détailler à haute résolution les trois dents fossiles d’Erythrée", détaille le CNRS. 

 

Reconstructions virtuelles des incisives de Buia (A) avec l’émail (rouge) et la dentine (jaune) en transparence, laissant apparaître la cavité pulpaire (bleue) et de la molaire permanente de Mulhuli-Amo, dont les tissus dentaires (émail, dentine et pulpe) sont illustrés séparément (illustration C. Zanolli).

"L’analyse comparative de leur structure externe et interne a mis en évidence un mixte de caractéristiques dentaires modernes et ancestrales, mais aussi de certains éléments uniques. On y voit notamment la dentine (en jaune sur le schéma ci-dessus) et la pulpe dentaire (en bleu) qui prennent une forme très particulière", nous explique Clément Zanolli, du centre international de physique théorique de Trieste, et principal auteur de l'étude.

Des caractéristiques dentaires uniques

"On y remarque également un émail étonnamment fin, similaire à celui des Néandertaliens et bien plus fin que chez nous autres Homo sapiens sapiens. C'est la première fois qu'on trouve des dents avec un émail aussi fin sur cette période (un million d'années)" précise le chercheur. Il n'y a pas là suffisamment d'éléments pour créer une nouvelle espèce, mais ces résultats indiquent qu'une population très particulière vivait en Erythrée autrefois.

Localisation de l'Erythrée. Crédit : Google

"Cette découverte indique aussi que des variations significatives de croissance se sont mises en place entre la couronne et la racine il y a un million d’années, préfigurant déjà en partie l’émergence de notre propre schéma développemental dentaire" précise le CNRS.

ÉNIGME. L'analyse de ces fossiles fournit donc une nouvelle pièce à ce grand puzzle que représente la classification des hominidés. Une pièce étrange qu'on ne sait pas encore trop où poser.

Si les restes humains disponibles pour cette époque sont à ce jour encore très rares, même en Afrique, la poursuite des fouilles paléoanthropologiques sur le site de Mulhuli-Amo qui auront lieu à la fin de l’année 2014 participeront peut-être à l’apport de nouveaux éléments sur cette phase méconnue de l’évolution humaine.

 

Sur le web : Des dinosaures passés au scanner
 
 


22/06/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Religion & Croyances pourraient vous intéresser