Rituel pour purifier votre maison
Chère lectrice, cher lecteur,
En Amérique du Sud, une étrange coutume est pratiquée par certaines grands-mères lorsqu’elles terminent leur ménage hebdomadaire…
Elles déambulent à pas lents de pièce en pièce, le regard dans le vide et pourtant l’air concentré, un petit bâton de Palo Santo (bois) fumant à la main.
Un visiteur non averti croirait assister à un rituel superstitieux et inutile.
Mais quelle grossière erreur !
Il s’agirait en réalité d’un excellent moyen de lutter contre la propagation de maladies contagieuses, en particulier durant les épidémies…
Le secret de nos ancêtres contre les épidémies
S’il y a un point commun aux cinq continents, c’est bien la pratique de la fumigation de plantes sacrées :
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Pour les Amérindiens : la sauge blanche, le tabac, le cèdre ou le foin d’odeur.
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Chez les Khoïsan d’Afrique du Sud : l’Hélichrysum odoratissimum.
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En Inde : l’Havan Samagri (mélanges de plusieurs plantes ayurvédiques).
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Pour les Warlpiri, peuple aborigène d’Australie : le tea tree, l’eucalyptus, l’acacia ou la citronnelle.
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Et même en Europe : le traditionnel bouquet séché de l’année écoulée, lors de la Saint-Jean.
Selon les croyances et les situations, ces plantes pouvaient être utilisées pour chasser des mauvais esprits ou des énergies négatives, protéger un lieu ou une personne, guérir des malades ou des victimes de violences physiques, et surtout purifier les maisons lors des épidémies.
Il y a 2 500 ans, cette méthode était déjà proposée par Hippocrate pour lutter contre les épidémies à Athènes.
Il recommandait de faire brûler des bois et des herbes odorantes dans les rues de la ville, ce qui aurait aidé à mettre fin à l’épidémie[1].
Par la suite, cette technique a été utilisée lors de nombreuses épidémies pour purifier l’air et désinfecter les objets, vêtements… Notamment au Ve siècle pour lutter contre le morbus alienatus et le malleus, au XVIIIe pendant l’épidémie de peste bovine en France et en Angleterre ou encore au XIXe contre la fièvre charbonneuse[2].
Malgré tout, notre société « moderne » et scientifique porte un regard dubitatif sur ce genre de pratiques, souvent jugées superstitieuses.
Mais en 2007, des chercheurs ont démontré que les plantes utilisées pour la fumigation n’avaient pas seulement un pouvoir spirituel : elles ont aussi des vertus antimicrobiennes.
Havan samagri : 94 % des bactéries détruites en moins d’une heure !
Publiée dans le Journal d’Ethnopharmacologie, cette étude[3] a découvert que la fumée provoquée par la combustion du havan samagri (un mélange de feuilles, de racines et de plantes séchées et jetées dans le feu en offrande aux dieux indiens) peut détruire 94 % des bactéries présentes dans la pièce en 60 minutes.
Mais le plus impressionnant est que cet effet désinfectant a perduré pendant 24 heures dans la pièce fermée. Même 30 jours après la fumigation et après aération, les scientifiques ont constaté l’absence de 7 bactéries : Corynebacterium urealyticum, Curtobacterium flaccumfaciens, Enterobacter aerogenes (Klebsiella mobilis), Kocuria rosea, Pseudomonas syringae pv. persicae, Staphylococcus lentus et Xanthomonas campestris pv. Tardicrescens.
Bref, une bonne leçon de tolérance pour les sceptiques qui regardaient d’un œil moqueur ces cérémonies rituelles…
Et les virus ?
À ma connaissance, aucune étude n’a été menée sur les effets de la fumigation de plantes pour détruire les virus d’une pièce, et encore moins contre le SARS-CoV-2.
Pourtant, quand on connaît les propriétés antivirales de certaines plantes, on se dit que ça vaudrait la peine d’étudier les effets potentiels de la fumigation sur le coronavirus.
Dans tous les cas, la fumigation reste une technique recommandée, particulièrement durant l’hiver pour limiter le risque d’infection et nettoyer votre environnement.
Surtout quand on sait que l’air de nos habitats peut véhiculer jusqu’à 1 800 types de micro-organismes, dont certains pathogènes et résistants[4].
En fait, la fumée des plantes permettrait de réduire la quantité d’ions positifs dans une pièce par rapport aux ions négatifs. Or, une atmosphère plus chargée en ions négatifs aurait des effets positifs sur notre système immunitaire ou encore sur notre santé psychique[5]. C’est le cas par exemple de l’air que l’on respire à la montagne ou au bord de la mer.
Pour les personnes ouvertes d’esprit, la fumigation servait aussi traditionnellement à purifier l’énergie d’un espace et de chasser les pensées négatives.
Ça ne coûte rien d’essayer…
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