La conférence épiscopale chilienne a annoncé vendredi que les 34 évêques venus à Rome rencontrer le pape avaient remis leur démission, dans le contexte d’un rapport concernant un scandale de pédophilie au Chili.
« Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous », indique une déclaration lue devant la presse.
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Pédophilie dans l’Église chilienne: le pape savait
L’agence de presse Associated Press (AP) a révélé en début de semaine que le pape François avait reçu en avril 2015 une lettre de huit pages de Juan Carlos Cruz, victime d’agressions sexuelles par Fernando Karadima, un prêtre chilien de Santiago. La lettre, donnée en main propre au pape par le président de la commission pontificale pour la protection des mineurs du Vatican, Sean O’Malley, faisait état d’agressions sexuelles, mais aussi du silence de Mgr Barros, témoin de ces actes, et nommé évêque d’Osorno en janvier 2015.
Ce témoignage rejoint d’autres accusations de pédophilie qui concernent le père Karadima et qui dénoncent la non-dénonciation de Juan Barros. Le pape qui était donc au courant de ces accusations, a pourtant déclaré en conférence de presse le 22 janvier dernier : « Vous, avec bonne volonté, vous me dites qu’il y a des victimes, mais moi je ne les ai pas vues, parce qu’elles ne se sont pas présentées. ». La révélation d’AP relance le scandale de pédophilie qui touche déjà l’Église chilienne depuis quelques mois.
Pédophilie: sept ans d’instruction sur l’Église néerlandaise et encore des interrogations
Didier Burg
L’Église catholique a voulu coûte que coûte voir de ses propres yeux la page la plus sombre de son histoire ». Des mots lourds de sens prononcés cette semaine par le cardinal néerlandais Eijk à propos les abus sexuels commis par des prêtres aux Pays-Bas des années durant. Au total, des milliers de victimes avant que ces affaires de pédophilie n’éclatent au grand jour.
Face aux traumatismes au long cours causés à des innocents pendant des décennies, l’Église catholique des Pays-Bas a payé les pots cassés au prix fort pour porter secours à ses ouailles après coup. Au global, la facture s’est élevée à quelque 60 millions d’euros pour la Rooms-Katholieke Kerk (RKK), dont la moitié versée au titre de dédommagements aux victimes.
Pédophilie: le cardinal français Barbarin sera jugé pour non-dénonciation
Le cardinal français Philippe Barbarin sera jugé en avril pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs commises par un prêtre dans son diocèse de Lyon, dans le centre de la Fance, il y a plus de 25 ans, a annoncé mardi le tribunal.
Mgr Barbarin, archevêque de Lyon, comparaîtra du 4 au 6 avril avec six autres personnes dans le cadre d’une procédure de citation directe portée par des victimes d’un prêtre inculpé en 2016 pour des abus sexuels commis jusqu’en 1991 sur des scouts de la région, une affaire toujours à l’instruction, qui avait déclenché un scandale sur l’attitude de l’Église.
L’Eglise de Belgique rend hommage aux victimes d’abus sexuels par des prêtres
AFP
Une cérémonie publique a été organisée à la Basilique nationale de Koekelberg, dans le nord de Bruxelles, dans le cadre de cette initiative d’une association de victimes, menée en collaboration avec des dirigeants de l’institution catholique en Belgique.
Résister à la « culture du silence »
Des victimes et des reponsables religieux ont pris la parole devant une centaine de personnes réunies dans la Basilique, où a été installée une statue de l’artiste belge Ingrid Rosschaert, baptisée «Esse est Percipi» (Exister, c’est être reconnu), représentant une petite robe blanche d’enfant.
Cette journée doit montrer la volonté de l’Eglise «de résister à une culture du silence et de l’étouffoir», a dit le cardinal Jozef De Kesel dans son discours. «Chaque fois qu’on parle des abus sexuels sur mineurs par des agents pastoraux dans les médias, il y a des victimes qui se manifestent donc je suis certain qu’après cette journée, il y a des victimes qui vont se manifester», a estimé l’évêque de Tournai Guy Harpigny, interrogé par l’AFP.