GRÈVE - Annoncée comme massive par les syndicats, la grève du 5 décembre voit s’y rallier un nouveau corps de métier ce mardi 19 novembre: les policiers.
Des syndicats de police, dont les majoritaires Alliance Police Nationale et UNSA Police, appellent en effet les forces de l’ordre à rejoindre le mouvement du jeudi 5 décembre, entre 10h et 15h. Ces deux syndicats promettent des “actions dans tous les services” et une participation “massive”, après “l’ignorance” de l’administration suite à la mobilisation du 2 octobre qui avait réuni 27.000 policiers dans la rue.
Pendant ces cinq heures, Alliance Police Nationale et UNSA Police annoncent “la fermeture symbolique des commissariats”, des “interventions uniquement sur appels d’urgence” ou encore des “contrôles renforcés dans les aéroports et aux péages autoroutiers”.
“Agissons à la hauteur du manque de considération que nous porte le gouvernement!”, proclament les deux syndicats, qui y voient une “dernière sommation avant black-out”.
“C’est un ultimatum”
“C’est un ultimatum, on a été assez patients”, a expliqué à l’AFP Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance. “La maison police brûle et les ministres regardent ailleurs. Ils ne se rendent pas compte de la situation, c’est du jamais vu. On a des discours de soutien de leur part mais jamais les actes”, a-t-il ajouté.
Cinq points étaient au cœur des revendications des policiers en octobre: “l’amélioration de la qualité de vie au travail”, “une véritable politique sociale pour les agents”, “une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive”, “la défense des retraites” et une future loi d’orientation et de programmation “ambitieuse”.
“Au final, on n’a rien”, s’est agacé Fabien Vanhemelryck, “ils en ont même rajouté après ça avec les heures supplémentaires payées au lance pierre, les congés bonifiés et de nouvelles règles de gestion de la fonction publique”, a-t-il détaillé.
“C’est une mobilisation logique dans la continuité du 2 octobre. Nous n’avons encore rien obtenu”, a confirmé auprès de l’AFP Patrice Ribeiro du syndicat Synergie-Officiers qui participe à l’appel (lire le communiqué ci-dessous).
“On nous utilise et on nous rince depuis 53 semaines” de manifestations de “gilets jaunes”, a-t-il rappelé “et il n’y a pas de prise en compte du malaise profond des policiers”.
Les trois principaux syndicats de la SNCF (CGT, Unsa et SUD-Rail) appellent à une grève reconductible à partir du 5 décembre contre la réforme des retraites. Les trois syndicats représentatifs de la RATP (Unsa, CGT et CFE-CGC), suivis par trois autres, appellent aussi à une grève reconductible.
Cette journée de grève, dont 71% des Français pensent qu’elle va “s’inscrire dans la durée” selon un sondage BVA publié vendredi, pourrait aussi impliquer l’aérien, FO Air France et la CGT Air France ayant appelé à rejoindre le mouvement.
Des syndicats appellent également les salariés des services publics et de l’Éducation nationale à rejoindre cette grève nationale, soutenue par les gilets jaunes.