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UN PÈRE DE FAMILLE TUÉ ET DÉCOUPÉ PRÈS DE ROUEN

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Un père de famille tué et découpé près de Rouen : les détails du scénario macabre

Slimane Amara, 45 ans, a été assassiné. Les morceaux de son corps ont été découverts en bord de Seine et de l’Eure. La compagne du père de famille et l’une de ses amies ont été incarcérées. Elles auraient fomenté le scénario machiavélique. La division criminelle de la PJ poursuit les investigations.
Baptiste LAUREAU
Publié le 28/12/2018 
 
 

 

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«C’est surréaliste. On a du mal à croire que tout ce qu’on lit dans les procès-verbaux est vrai... Cette affaire est extraordinaire, au sens premier du terme, car les faits commis sont abominables. » Pourtant rodés au crime, des professionnels qui ont eu accès au dossier judiciaire n’hésitent pas à parler de « monstruosité », d’« atrocité », de « cruauté »... Ce « dossier », c’est la mort effroyable de Slimane Amara. Originaire du Petit-Quevilly, au sud de Rouen, l’homme âgé de 45 ans a été tué dans des conditions terrifiantes, puis découpé dans des circonstances qui le sont tout autant, avant que ses restes humains ne soient dispersés en Seine et dans l’Eure (lire nos éditions précédentes).

Dimanche 4 novembre, les gendarmes de la brigade fluviale ont retrouvé son cadavre en bord de Seine à Saint-Étienne-du-Rouvray, à hauteur du chemin de halage. Enveloppé dans une bâche et recouvert de cellophane, il n’avait plus de tête, plus de pieds et plus de mains. D’après les experts en médecine légale, le tronc humain était immergé depuis peu de temps, depuis plus de 12 heures mais moins de 24 heures. Trois jours plus tard, mercredi 7 novembre, d’autres éléments corporels lui appartenant ont été découverts à Pont-de-l’Arche, en bordure de l’Eure, à une vingtaine de kilomètres au sud de Rouen. À ce jour, la reconstitution du puzzle macabre n’est pas complète : il manque la tête.

 

De l’acide versé
sur le visage
de la victime

C’est grâce à un prélèvement sanguin effectué sur les restes humains que les enquêteurs du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen sont parvenus à identifier Slimane Amara. Les analyses scientifiques ont permis d’isoler son profil génétique puisque l’homme était connu de la justice pour des faits de droit commun commis il y a une dizaine d’années. Comme pour la plupart des enquêtes criminelles, la police s’est d’abord intéressée à l’entourage et aux proches de la victime. Notamment à Céline Vasselin, sa compagne, une esthéticienne avec qui il a eu un enfant. « Très rapidement, elle a craché le morceau. Dès le début de sa garde à vue, elle a avoué qu’elle avait joué un rôle dans la mort de Slimane Amara », confie une source proche des investigations. « Elle a également déclaré qu’elle n’avait pas agi seule dans son entreprise criminelle, mais avec l’aide de l’une de ses meilleures amies : Jessica Adam. Celle-ci a alors été placée en garde à vue à son tour, et a également reconnu avoir participé au massacre. »

Lors de leurs interrogatoires, les deux femmes auraient déclaré que le « massacre » a été commis dans la soirée du 3 novembre dans la maison du couple, située rue Édouard-Durand au Petit-Quevilly. « Pour l’occasion », l’enfant de Céline Vasselin et Slimane Amara avait été confié à la grand-mère maternelle. « D’après les dépositions, le couple a passé la fin de journée et la soirée avec Jessica Adam, détaille une source judiciaire. Dans un programme bien établi, les deux femmes auraient alors fait ingérer à la victime à son insu du Séresta (un anxiolytique, N.D.L.R.) que l’une des deux femmes s’était fait prescrire quelque temps plus tôt par un médecin. Elles l’auraient ensuite mortellement frappé, notamment à la tête, lui auraient aussi infligé des coups de couteau, avant de le déshabiller et de procéder à la découpe de son cadavre... ». Comble de l’horreur : pour tenter d’éviter son identification ultérieure par les policiers, Céline Vasselin et Jessica Adam auraient versé de l’acide chlorhydrique sur le visage de Slimane Amara et lui auraient enlevé la peau des mains.

Dans les heures qui ont suivi le crime, les suspectes se seraient débarrassées des restes humains de la victime en les dispersant dans la Seine et dans l’Eure. « Elles se seraient rendues à différents endroits de l’agglomération rouennaise, notamment sur l’île Lacroix, pour jeter à l’eau les différents morceaux », précise la même source judiciaire. Les deux amies auraient ensuite nettoyé minutieusement la maison. Mais pas assez visiblement... Puisque les experts de la police technique et scientifique ont constaté au sol et sur les murs des traces de sang révélées grâce à un produit chimique.

Céline Vasselin et Jessica Adam auraient fomenté le terrifiant scénario plusieurs jours avant de commettre l’irréparable. Selon nos informations, dès le 30 octobre, elles avaient acquis combinaisons, masques et gants en vue de leur passage à l’acte. Elles s’étaient également procuré un hachoir à viande qu’elles ont finalement jugé inadapté pour leur terrifiant projet. Le matin du meurtre, Jessica Adam se serait rendue dans un magasin de bricolage, situé dans l’agglomération rouennaise, pour acheter une masse, une hache et une scie.

Échange de
« smileys » quelques minutes après
le crime

A l’issue de leur garde à vue, le 10 novembre, la compagne de Slimane Amara et sa copine ont été mises en examen pour « assassinat » et « atteinte à l’intégrité du cadavre ». Elles ont été placées sous mandat de dépôt sur décision d’un juge des libertés et de la détention. Interpellées également par la PJ, la mère de Céline Vasselin et une amie de l’esthéticienne quevillaise ont pour leur part été mises en examen pour « abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne ». La première a été laissée libre, la seconde, qui avait été incarcérée au centre de détention de Beauvais (Oise) à l’issue de son défèrement au palais de justice de Rouen, vient récemment de recouvrer la liberté ; elle a pu passer Noël en famille. Céline Vasselin, qu’elle considère comme sa « petite sœur », lui aurait confié son projet criminel une semaine avant les faits. Et, dans la nuit du 3 au 4 novembre vers 2 h, quelques minutes seulement après la mort du père de famille, la meurtrière présumée aurait envoyé à son amie un « smiley » par SMS pour lui faire comprendre que la « sale besogne » avait été effectuée. Immédiatement, elle avait répondu à sa « petite sœur » par une autre émoticône. L’affaire était visiblement entendue...

Une question se pose : pourquoi un tel plan machiavélique ? Aujourd’hui, le mobile de l’assassinat reste encore mystérieux. Céline Vasselin aurait avancé la thèse de violences conjugales, physiques et psychologiques, pour justifier l’injustifiable. D’autres évoquent un litige concernant la maison du couple, là où s’est noué le drame au Petit-Quevilly. Si Slimane Amara a financé beaucoup de travaux dans cette habitation, son nom n’apparaîtrait pas dans l’acte notarié. Cela semblait poser problème dans le cadre de la séparation du couple. « Pour le moment, c’est difficile de démêler le vrai du faux. Et rien n’apparaît clairement », déclare une autre source proche du dossier. L’information judiciaire ouverte par le parquet de Rouen devrait permettre d’en savoir davantage au fil des mois. Cette semaine encore, la division criminelle a procédé à des auditions.

À ce stade des investigations, Céline Vasselin et Jessica Adam, ainsi que les deux autres femmes mises en cause, demeurent présumées innocentes. Les avocats des deux tueuses présumées - qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité - n’ont pas donné suite à nos sollicitations.



29/12/2018
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