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Un nouveau manifestant a été grièvement blessé par les forces de l'ordre, lors de l'acte VII des gilets jaunes à Toulouse. Inquiète de la situation, la Ligue des droits de l'Homme dénonce le discours du gouvernement qui serait à l'origine de ces violences policières. Interview.
- Jean-François Mignard, secrétaire général de la LDH : "C'est inquiétant car il vient s'ajouter à la longue liste de blessés occasionnés par l'utilisation systématique d'armes mutilantes utilisées par les forces de l'ordre. Concernant la situation toulousaine, les premiers éléments issus de l'Observatoire des pratiques policières indiquent des initiatives agressives des policiers en poste ainsi que l'usage disproportionné des outils de maintien de l'ordre. Pour autant qu'on soit en désaccord avec le comportement d'individus et de groupes violents, les tirs de flash-ball et l'utilisation systématique d'armes de ce type sont condamnables et témoignent d'une volonté explicite de blesser, avec les conséquences particulièrement graves à l'égard de personnes usant de leur droit légitime à manifester."
- Journaliste : "Vous parlez d’une «volonté explicite de blesser». Pourquoi ?"
- Jean-François Mignard : "Ce comportement n'est pas nouveau. Il suffit pour s'en convaincre de se rapporter aux nombreux cas de mutilation de manifestants que nous dénonçons depuis de nombreux mois, associations, syndicats ... et même le Défenseur des droits. On peut imaginer, en entendant le discours actuel du gouvernement, que les forces de l'ordre ont eu des consignes strictes qui se traduisent par de nombreux blessés. En tout état de cause, c'est inacceptable."
- Journaliste "Pour vous, la multiplication des tirs au flash-ball en direction du visage de manifestants est la conséquence de ces "consignes" ?
- Jean-François Mignard : "Non. Ça s'explique également par l'impunité quasi totale dont bénéficient à ce jour les policiers à l'origine de blessures, même gradés."
- Journaliste :"Cela explique selon vous, la réapparition des «voltigeurs» dans les cortèges ?"
- Jean-François Mignard : "Entre autres, ainsi que par une augmentation en nombre et qualité d'armes mutilantes. Nous mesurons ainsi les effets délétères des stratégies de maintien de l'ordre dans notre pays."
- Journaliste : "La violence, du côté des manifestants comme des forces de l'ordre, semble encore être montée d’un cran hier à Toulouse. Jusqu’où peut elle aller ?"
- Jean-François Mignard : "Je n'en ai aucune idée, mais je suis pessimiste."
Le 7 janvier, à 20 heures, salle Barcelone à Toulouse, la Ligue des droits de l'Homme, ATTAC, l'université populaire et les amis du Monde Diplomatique organisent une table ronde sur la "répression du mouvement social".
Le syndicat des avocats de France, le syndicat de la magistrature, la CGT, la FSU et l'Observatoire des pratiques policières participeront au débat.
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