C'est le patrimoine le plus impressionnant révélé depuis le début de la semaine par les politiques en pleine opération transparence après le choc de l'affaire Cahuzac. Promoteur immobilier multimillionnaire, le député-maire de Saint-Leu à la Réunion Thierry Robert a détaillé mardi son importante fortune aux médias: 9 millions de biens dans la pierre et 90.000 euros de revenus mensuels.
Âgé de 36 ans, Thierry Robert, qui siège à l'Assemblée au sein du groupe Radical de gauche présidé par Roger-Gérard Schwartzenberg, a été élu sous l'étiquette MoDem. Il a repris l'entreprise familiale de construction d'abord artisanale devenue depuis le groupe Robert Promotion. Patron de trois sociétés dans l'immobilier, Thierry Robert possède cinq immeubles, une résidence principale à Piton Saint-Leu, trois appartements à Saint-Louis, un T4 aux Avirons et un trois-pièces en région parisienne dans les Yvelines, acquis en prévision de son mandat de député en septembre 2011. Soit un patrimoine immobilier qu'il évalue à 9 millions d'euros.
Côté placements, le député mentionne 6,3 millions d'assurance décès, 100.000 euros d'épargne retraite et salariale, répartie sur cinq comptes, 76.000 euros de biens mobiliers, 49.000 euros de placements en assurance-vie et quelque 22.000 euros d'actions cotées en Bourse. «Thierry Robert pousse la transparence jusqu'à donner la marque et la valeur de ses quatre voitures personnelles, dont un Nissan Qashqai de 30.000 euros», note Le Journal de l'île de la Réunion.
Ses revenus sont tout aussi conséquents. Avec ses activités immobilières, le député-maire de Saint-Leu affiche plus de 90.000 euros par mois: 83.872 de revenus locatifs - dont 26.537 euros à titre personnel et 57.335 euros via des SCI immobilières. Ses indemnités de député et de maire atteignent respectivement 5627 euros et 2255 euros. Soit 8,91% de ses revenus.
Tenté par la fiscalité de Maurice?
«La politique n'est pas mon métier. Je gagnais déjà beaucoup d'argent avant d'en faire», pointe Thierry Robert au Journal de l'île de la Réunion . «J'ai sué pour avoir tout ça, je n'ai volé personne, tous ceux qui me connaissent savent que je marche la tête haute dans la rue», souligne-t-il. L'élu, entré à l'Assemblée nationale en 2012 à l'issue d'une «campagne à l'américaine» remarquée, confie également être interpellé par le montant de ses impôts. «J'en ai un peu ras-le-cul d'en payer autant. Et si ça continue comme ça, je ne resterai pas en France.» S'il ne pense ni à la Russie, ni au Royaume-Uni, il explique un brin provocateur songer à l'île voisine de Maurice, «un pays intéressant au niveau de la fiscalité». Interrogé sur I-Télé, Thierry Robert a précisé et réaffirmé ses propos: «Si la France continue à ne pas encourager le développement économique. À un moment donné oui! j'en aurai peut-être marre de payer tout le temps et envisagerai de quitter la France.»
A la tête d'un petit parti local - la Politique autrement -, il a annoncé que tous les candidats qui lui demanderont l'investiture devront présenter leur patrimoine s'ils veulent être désignés. Thierry Robert s'est déjà illustré par de nombreuses actions chocs. En août 2012, il avait promis une prime pour tout requin tué après des attaques de squales contre des surfeurs. S'érigeant en défenseur des pauvres et des chômeurs, il avait refusé de quitter la préfecture tant qu'il n'aurait pas obtenu des contrats aidés supplémentaires pour sa commune, en septembre 2012. Il avait été expulsé manu militari alors qu'il s'apprêtait à y passer la nuit sous une tente.